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Envoyé par mah70

Et le patron de Saga était le "fameux" mari de Joyce Hatto qui, plus tard, piratera une foultitude d'enregistrements pour les attribuer à madame.

Le contexte était évidemment fort différent (enregistrement de musique classique dans un cas, frasques sexuelles dans l'autre), mais la tempête qui, autour de "l'affaire Hatto" ("The Joyce Hatto Hoax"), secoua le monde musical britannique en 2007 fut au moins aussi violente que celle qui, en 2011, agita le monde politique français autour de "l'affaire DSK" ().

J'avais suivi la première affaire d'assez près, prenant même en pitié, à la fin, quelques éminents critiques qui étaient tombés dans le "piège" et avaient pris ensuite, dans la presse spécialisée et sur certains forums, d'épouvantables volées de bois vert.

S'agissant de Joyce Hatto et de son astucieux mari, William Barrington-Coupe, on peut lire en français une page Wikipédia qu'on trouve ici.

Quant à ceux qui lisent l'anglais, ils seront peut-être intéressés de consulter à ce sujet un article extrêmement long et détaillé (avec de multiples renvois), rédigé à l'époque mais toujours accessible ici.

Jacques

Depuis le temps que j'ai promis quelques commentaires

Tout d'abord: les enregistrements Ravel et les ouvertures célèbres proviennent des collections de co2monamour, qu'il en soit ici remercié, une fois de plus. Comme il m'a aimablement prêté d'autres choses des plus passionnantes, attendez-vous à retrouver cette mention de remerciements les prochains mois aussi.

A propos des ouvertures, nous avons eu hors-forum avec co2 une discussion pour savoir de quoi il était question exactement. Or, il nous faut l'avouer, c'est un disque de 1959, paru au Royaume-Uni sous étiquette "Saga". Et le patron de Saga était le "fameux" mari de Joyce Hatto qui, plus tard, piratera une foultitude d'enregistrements pour les attribuer à madame. Je me demandais donc si l'attribution à Gaouk était bien sérieuse, d'autant que nulle trace d'édition soviétique de ces ouvertures par ce chef n'existe et que les vaillants éditeurs soviétiques n'hésitaient pas à "gonfler" leurs génériques pour appâter le vil capitaliste (souvenez-vous du Shéhérazade de Rimsky par Svetlanov avec Kogan en violon solo sur la pochette et Friedheim sur l'étiquette). Le meilleur moyen de se faire une idée est de jeter une oreille.
Les ouvertures me semblent très bien, très musicales, bien chantantes comme je les aime, mais je suis quand même un peu surpris des timbres de l'orchestre. Pas de cuivres qui hurlent, c'est assez normal puisque l'écriture ne le demande pas (les chefs russes ne mettent pas des plâtrées de cuivres dans Brahms par exemple, voir le concerto pour violon accompagné par Kondrachine). Par contre, les bois ne sonnent vraiment pas russes, et les cordes me semblent bien précises pour du soviétique... De là à suspecter un enregistrement est-allemand recyclé......
Par ailleurs, autant l'ensemble est dans le genre posé (quand on a Toscanini dans l'oreille, la Pie voleuse est assez lente, et sans beaucoup d'énergie), autant Les Hébrides arrachent sérieusement, comme si c'était un autre chef... Dans le genre lyrique mais avec un orchestre fondu, ça pourrait être Konstantin Ivanov, qui a fait entre autres une très belle 5e de Tchaikovsky qui sonne assez "à l'allemande".
Foin de pinaillage, c'est un très bon disque.
N.B.: preuve que M. Joyce Hatto n'est pas un garçon bien sérieux, il nous met Coriolan en opus 63 et non 62 sur la pochette. Et je suis censé croire ce qui est écrit sur l'étiquette au sujet de l'orchestre?

Moi, j'ai "consommé" dare-dare le concerto pour violon de Brahms. C'est vraiment somptueux, malgré quelques imperfections du côté de l'orchestre (timbale pas synchro avec le soliste une fois dans le premier mouvement, hautbois limite limite...). Comme d'hab', L. Kogan joue chaque note comme si sa vie en dépendait, et bon dieu qu'est-ce que ça déménage ! D'accord avec toi, mah, le défaut de L. Kogan dans cette version, c'est qu'apparemment il ne parvient pas à jouer dolce. AMHA, ça se remarque encore plus dans le finale que dans le mouvement lent. Je jetterai un coup d'oreille sur les choses de R. de Lassus quand j'aurai un peu de temps. En tout cas, merci beaucoup pour cette belle playlist !


Musicalement,
l'obsédé-des-incunables

Une fois encore, superbe menu du mois. Merci. Je n'ai pas encore consommé, mais j'en ai l'eau à la bouche (j'en ai l'eau à l'oreille, ça ferait bizarre).
Alors juste 'sur le papier' :
Ravel/Freitas-Branco, ça promet
Côté ivoire, Moiseiwitsch/Tableaux/Carnaval, ça devrait le faire pas mal
Côté archet, retrouver Kogan certes pas oublié mais un peu trop délaissé à mon goût est une subtile gâterie, et Heifetz cela reste à prendre et reprendre en toutes circonstances
Retrouver le rarissime Oberlin, à qui Deller à trop fait d'ombre, est aussi une douceur à déguster, dans ce répertoire-là il m'est inconnu, je suis très curieux d'entendre (ce que j'en dis n'est en aucun cas pour amoindrir les immenses mérites de Deller !)
En matière de rarissimitude, faire réapparaître Gaouk est tout à fait très bien
L'oeuve profane de Lassus n'est pas ce qui de lui court le plus les bacs, et The Desoff Choirs sera une découverte (on en saura plus sur cet ensemble dans les commentaires ?)

En son dernier mois, l'été promet de bien se terminer.

Playlist du mois de septembre 2012

Bonjour.

Sans plus de commentaires (les commentaires viendront plus tard), voici.

• Ravel: Boléro - Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées, Pedro de Freitas-Branco (1955)
• Ravel : Alborada del gracioso - Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées, Pedro de Freitas-Branco (1955)
• Ravel : Pavane pour une infante défunte - Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées, Pedro de Freitas-Branco (1955)
• Moussorgsky: Tableaux d'une exposition - Benno Moiseiwitsch, piano (1961)
• Brahms: Concerto pour violon Op.77 - Leonid Kogan, Orchestre d'État de l'URSS, Kirill Kondrachine (concert du 24 avril 1959)
• Lalo: Symphonie espagnole pour violon et orchestre Op.21 - Leonid Kogan, Orchestre d'État de l'URSS, Kirill Kondrachine (concert du 21 octobre 1959)
• "Ouvertures célèbres" - Orchestre de la Radio de l'URSS, Alexandre Gaouk (paru au Royaume-Uni en 1959):
  • Mendelssohn: Ouverture "Les Hébrides" Op.26
  • Wagner: Le Vaisseau fantôme, ouverture
  • Rossini: La pie voleuse, ouverture
  • Beethoven: Ouverture "Coriolan" Op.62
• Brahms: Quatuor à cordes Op.51 n°1 - Fine Arts Quartet (1961)
• Brahms: Quatuor à cordes Op.51 n°2 - Fine Arts Quartet (1961)
• Bruch: Fantaisie écossaise Op.26 - Jascha Heifetz, violon, Stanley Chaloupka, harpe, Orchestre Symphonique RCA Victor, William Steinberg (1947)
• Schumann: Carnaval Op.9 (Scènes mignonnes sur quatre notes) - Benno Moiseiwitsch, piano (1961)
• Roland de Lassus: Œuvres sacrées [Ave Regina Coelorum - Christe, Dei Soboles - Timor et Tremor - Pulvis et umbra sumus -De Profundis - Christ ist erstanden] - The Dessoff Choirs, Paul Boepple (1959)
• Roland de Lassus : Œuvres profanes [Bon jour, mon coeur - La nuict froide et sombre - Gallans, qui par Terre - O doux parler - Wohl kommt der mai - Ich waiss mir ein meidlein - Ardo si - Passan vostri triomphi - Occhi, piangete - O la, o che bon' eccho] - The Dessoff Choirs, Paul Boepple (1959)
• Ravel : La valse - Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées, Pedro de Freitas-Branco (1955)
• Ravel : Valses nobles et sentimentales - Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées, Pedro de Freitas-Branco (1955)
• Bruch: Concerto pour violon N°2 Op.44 - Jascha Heifetz, Orchestre Symphonique RCA Victor, Izler Solomon (1954)
• Alphonse X "Le sage": Las cantigas de Santa Maria, extraits - Russell Oberlin, contreténor - Joseph Iadone, luth (1958)
  • Prologue, Chants 7, 97, 36, 261 et 230
  • Chants 160, 118, 205, 364, 111 et 340

Bonne écoute.