Répondre à la discussion

Allons... pour montrer quel joyeux farceur était ce fameux Khrennikov...

Bonjour.
Quelques mots supplémentaires sur la playlist de ces deux mois.


Cette année, nous renouvelons un peu notre habituelle playlist de début d'année rendant hommage aux morts d'il y a cinquante ans en nous concentrant sur cinq noms.


Les Incantations de Jolivet proviennent d'un 33 tours 17 centimètres paru chez BAM en 1959. Comme à peu près tous les 17 centimètres que j'ai trouvés dans ma carrière, il est en assez piètre état. Je ne sais pas si c'est le format qui est cause de ces problèmes ou bien si c'est l'absence fréquente de pochette intérieure... J'ai corrigé l'affaire comme j'ai pu.


La 6e Symphonie d'Atterberg avait gagné en 1928 un concours de composition dont le but premier avait été au départ de compléter la Symphonie inachevée de Schubert pour le centenaire de sa mort. L'idée avait été abandonnée en route et on ne voit pas trop les liens existant entre cette Symphonie (au reste déjà bien avancée quand le concours avait été lancé) et Schubert. En tant qu'oeuvre gagnante, elle avait illico été gravée - par Beecham. Le compositeur préférait parait-il largement l'interprétation de Toscanini. Qui suis-je pour discuter ses goûts ?


Si vous jouez en même temps les 14e et 15e Quatuors à cordes de Milhaud, vous obtenez son Octuor à cordes. On doit donc pouvoir faire ça en rerecording. Je n'ai pas tenté le coup avec cet enregistrement a) parce que, pour des raisons de choix de tempo, la durée des mouvements respectifs des deux Quatuors n'est pas la même et b) parce que le disque comporte déjà l'Octuor enregistré dans la foulée, sans doute après négociations et accord de non-censure entre les Bernède et les Parrenin sur cette question de quel mouvement prendre.


On s'en aperçoit avec les deux Concertos de Martin, ce Suisse a souvent été joué à Amsterdam. Pas trop étonnant : il s'y était installé en 1946 avant de finir ses jours à Naarden dont Google m'apprend que c'est bien à 20 kilomètres de là... Paul Badura-Skoda, qui joue le second Concerto pour piano, en est le commanditaire et le dédicataire.


Les enregistrements studio d'André Jolivet dirigeant sa musique sont facilement accessibles en France, comme le sont certaines captation de concert. J'ai bien l'impression que ce concert moscovite n'est pas fréquent. Comme toujours, le vinyle des disques Melodiya des années 60 n'a pas bien vieilli. Signalons que le public de la Grande Salle du Conservatoire Tchaikovsky ne devait pas avoir souvent l'occasion d'entendre musique si outrageusement moderniste - Khrennikov et les mânes de Jdanov y veillaient.



Enfin, non, la mélodie connue qui irrigue la Symphonie de Knipper n'est pas une mélodie populaire mais une création du compositeur. Il n'en est pas forcément crédité dans les enregistrements parus hors URSS (et il n'a pas dû toucher un kopeck de droits d'auteur, l’État faisant main basse sur les devises étrangères).

Playlist des mois de janvier et février 2025

Bonjour et bonne année.

• Martin: Petite symphonie concertante - Gerti Herzog, piano; Sylvia Kind, clavecin; Irmgard Helmis, harpe; Orchestre Symphonique de la RIAS, Ferenc Fricsay (1951)
  

• Knipper: Symphonie N°4 "Poème du combattant komsomol" - Iouri Elnikov, ténor; Alexandre Poliakov, baryton; Choeur et Orchestre de la Radio de l'URSS, Lev Knipper (1964)
  

• Jolivet: Cinq incantations pour flûte seule - Jean-Pierre Rampal (1958)
  

• Atterberg: Symphonie N°6 Op.31 - Orchestre Symphonique de la NBC, Arturo Toscanini (1943)
  

• Milhaud: Quatuor à cordes N°14 Op.291 - Quatuor Bernède (1969)
  

• Milhaud: Quatuor à cordes N°15 Op.292 - Quatuor Parrenin (1969)
  

• Milhaud: Octuor à cordes Op.291 (Quatuor à cordes N°14 + Quatuor à cordes N°15) - Quatuor Bernède, Quatuor Parrenin (1969)
  

• Martin: Concerto pour violoncelle et orchestre - Jean Decroos, Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, Bernard Haitink (1970)
  

• Jolivet: Suite liturgique - Maîtrise de jeunes filles de l'O.R.T.F., Jacques Jouineau; Pierre Pierlot, hautbois et cor anglais; Robert Bex, violoncelle; Lily Laskine, harpe (1967)
  

• Knipper: Petit concerto pour violon et cordes - Arkady Fouter, Orchestre de la Radio de l'URSS, Guennady Rojdestvensky (1966)
  

• Martin: Préludes pour piano - Frank Martin
  

• Knipper: Ouverture "Jeunesse" - Orchestre de la Radio de l'URSS, Alexandre Gaouk
  

• Milhaud: Sonate pour violon et piano N°2 Op.40 - André Gertler, Diane Andersen (1962)
  

• Milhaud: Concerto pour violon et orchestre N°2 Op.263 - André Gertler, Orchestre Symphonique de Prague, Vaclav Smetacek (1971)
  

• Atterberg: Suite N°3 pour violon, alto et cordes Op.19/1 - Endre Wolf, Tage Broström, Orchestre Symphonique de Göteborg, Tor Mann (1940)
  

• Martin: Concerto pour piano et orchestre N°2 - Paul Badura-Skoda, Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, Josef Krips (1972)
  

• André Jolivet à Moscou - Orchestre de la Radio de l'URSS, André Jolivet (26 avril 1966)
  
  Cinq danses rituelles
  
  
  Concerto pour flûte et orchestre - Alexandre Korneyev
  
  
  Concerto pour harpe et orchestre de chambre - Vera Doulova
  
  
  Symphonie N°1
  

• Martin: Le vin herbé - Basia Retchitzka, soprano I; Nata Tuscher, soprano II (Iseult); Adrienne Comte, soprano III (Branghein), Hélène Morath, contralto I (Iseult aux blanches mains); Marie-Louise de Montmollin, contralto II (La mère d'Iseut); Vera Diakoff, contralto III; Oleg de Nyzankowski, ténot I; Eric Tappy, ténor II (Tristan); Hans Jonelli, ténor III (Kaherdin); Heinz Rehfuss, baryton I (Le Roi Marke); André Vessières, baryton II (Le Duc Hoel); Derrik Olsen, basse; Frank Martin, piano; Orchestre d'Etat de Winterthur, Victor Desarzens (1961)
  
  
  
  
  

Bonne écoute,