Mes chansons françaises préférées (Phil)
Tout le monde connaît ici (j'en ai déjà parlé ici à plusieurs reprises) ma passion pour la musique classique, bien entendu, mais aussi pour le rock (ça, c'est pas la peine d'en parler ici :D) et la chanson française (ça, oui !).
Donc allez j'ose, et je me lance : un nouveau topic intitulé "Mes chansons françaises préférées" (sous-entendu : les chansons françaises préférées de Phil).
Il y en a un paquet (au bas mot, une cinquantaine), mais je ne vais pas balancer tout d'un coup - ce serait ridicule ; mais je n'avais pas envie de trop "sélectionner" - et donc de sabrer et d'éliminer ; et puis ce sera petit à petit ...
À chaque envoi en effet, je vous montrerai cinq ou six titres, pas plus, ce qui permettra à qui le souhaite de réagir comme il l'entend.
Et libre à chacun, évidemment, de produire son propre schéma dans son propre topic avec "ses" chansons françaises préférées.
Dans ce qui va suivre : aucune hiérarchie, aucun "classement" ici : ce sera uniquement "au pif" (avec peut-être, occasionnellement - ou plus régulièrement, je ne sais pas encore : à voir et à étudier) qqs regroupements thématiques.
Une exception toutefois : Long Song for Zelda, de Dashiell Hedayat - l'un des multiples pseudonymes de Jack-Alain Léger, de son vrai nom Daniel Théron.
En effet, pour en venir à Long Song for Zelda (1971) : si je ne devais en garder qu'une, ce serait probablement celle-là car parmi toutes, celle-ci ne ressemble à aucune autre ... Non qu'elle soit "la plus belle", ni la mieux écrite, ni surtout la plus célèbre - elle n'est rien de tout cela. Mais elle a ce pouvoir étrange : elle ne nous quitte jamais tout à fait.
Ce n'est pas une chanson à couplets, ni une mélodie à retenir. C'est une sorte de scène immobile, suspendue, où les mots flottent, où le temps se ralentit. Une voix parle doucement, une autre murmure, hypnotique, comme une pensée qu'on n'arrive pas à faire taire.
Rien ne se passe vraiment, mais tout se joue dans l'atmosphère. "Zelda" n'est pas un personnage (même si la référence à Zelda Fitzgerald semble évidente), mais une présence fragile, mentale, comme un souvenir qu'on essaie de retenir sans y parvenir tout à fait.
Ce n'est pas une chanson qu'on comprend : c'est une chanson qu'on laisse nous obséder. En tout cas, moi, oui ...
Si ça plaît, intrigue ou intéresse : le texte complet des paroles ici.
https://www.youtube.com/watch?v=M1Kqf5gPsdg
Dashiell Hedayat - Long Song For Zelda
Pour suivre, quatre autres titres où il ne se passe pas grand-chose non plus - mais où tout se joue autrement : elles ne cherchent pas à convaincre, ni à impressionner.
Elles ne "racontent" pas grand-chose, elles ne "crient" pas : elles suggèrent et évoquent ... ce que l'on veut ...
https://www.youtube.com/watch?v=vvjhsZYaofk
Georges Brassens - Les Passantes
Sur un texte d'Antoine Pol.
Antoine Pol (1888-1971) était ingénieur des Ponts et Chaussées, poète "occasionnel", et effectivement méconnu du milieu littéraire, sauf pour … ce poème précisément, publié en 1911 dans son recueil Émotions poétiques.
Brassens l'a découvert par hasard dans un vieux livre, en a obtenu les droits auprès de l'auteur - alors encore vivant - et en a fait une chanson. Le poète aurait dit : « Je ne me doutais pas que j'avais écrit du Brassens … » :D
https://www.youtube.com/watch?v=TkJccK8jiIY
Christophe - Les paradis perdus (1973)
On ne sait pas exactement ce qu'on a perdu. Ce n'est ni une personne, ni une époque, ni même une histoire précise.
Dans cette chanson, la nostalgie ne se raconte pas : elle flotte, revient, et pèse doucement. Quelque chose s'éloigne ; mais sans s'effacer tout à fait.
La voix de Christophe ne se lamente pas vraiment : elle se souvient, presque "en apesanteur" ...
C'est à la fois lointain … et pourtant toujours là.
https://www.youtube.com/watch?v=HmnVfZslf9A
Julien Clerc - Utile (clip officiel)
Sur des paroles d'Étienne Roda‑Gil.
Ici, pas d'éclat, pas de démonstration.
Quelques mots très simples, posés sur une idée presque nue : "Ce n'est pas grand-chose d'être utile", - mais c'est peut-être l'essentiel.
Une chanson discrète, qui parle de ce qu'on laisse aux autres, quand le reste est oublié.
https://www.youtube.com/watch?v=Z2OawuAcIF4
Michel Berger - Le Paradis Blanc (Clip officiel) - 1978
La présence de la mort n'est pas explicitée, mais elle n'est jamais loin.
Ce n'est pas une chanson triste - plutôt une chanson qui cherche une forme de paix. Pas une fuite, pas un adieu : plutôt un endroit où l'on mettrait les choses entre parenthèses.
Il y a de la fatigue dans cette voix, mais aussi quelque chose de clair, de presque lumineux. Un peu comme si la douceur pouvait, ne fût-ce qu'un moment, protéger de tout ce qui fait trop de bruit ...