Appelez-moi Robert Johnson
Pour le mois de mai, j’ai prévu deux billets autour de la musique de deux troubadours provenant e deux époques musicales différentes qui ont en commun leur nom: Robert Johnson.
Selon Wikipédia, bien que voisin de la guitare, le luth a connu une histoire différente et distincte, les deux instruments ayant coexisté au cours des périodes principales de la musique. Il est d'origine persane (barbat) pour la forme générale et arabe pour la caisse en lamellé-collé. Arrivé en Europe par l’Espagne pendant la présence mauresque, le luth dit occidental (par opposition au luth arabe) est un instrument qui prend son essor au XIVe siècle. Il est devenu vraiment polyphonique grâce à l'ajout de frettes sur le manche. Il a sans cesse évolué, principalement par l’ajout de cordes graves, jusqu’au XVIIIe siècle où il finira par disparaître, victime d’une image très élitiste et close du public, ainsi que de son manque de volume sonore. L'essor de la musique ancienne jouée sur des instruments copiés d'instruments originaux a relancé l'intérêt pour le luth depuis la fin du XIXe siècle.
Robert Johnson (parfois appelé Robert Johnson II afin de le distinguer d’un compositeur Irlandais de l’ère ancienne) est issu d’une famille de musiciens. Suite au décès de son père alors que Robert était adolescent, il est confié aux soins de Sir George Carey (connu également comme Lord Hunsdon), un mécène et promoteur important des arts lors de la périodes Élisabéthaine. Parmi les protégés de Carey on compte une troupe de théâtre qui deviendra « The King's Men », à laquelle a appartenu William Shakespeare.
Il n’est donc pas surprenant que Johnson a écrit des œuvres musicales qui accompagnent les pièces de Shakespeare, Beaumont et Fletcher, et Webster. Les vestiges de l’oeuvre de Johnson qu’on associe à cette troupe de théâtre datent des années 1610–1617.
Johnson a également été de la cour de James 1er et de son fils, le Prince de Galles Henry dont il fut le tuteur musical jusqu’à la mort prématurée du prince en 1633.
Les compositions de Johnson pour le luth, éditées interprétées sur un instrument fidèles aux normes de l’époque par Nigel North constituent mon partage de cette semaine dans le cadre de ma série Intégralement Vôtre. Les motifs musicaux sont basés sur les courants de l’époque, mais présagent la musique baroque qui s’épanouiera au cours du siècle à venir.
Bonne écoute!
Robert JOHNSON (c. 1583 – 1633)- The Princes's Almain
- Pavane no. 1 en ut mineur (*)
- Galliard, "My Lady Mildemays Delight"
- Pavane no. 2 en fa mineur (*)
- Deux Almains
- “The Noble Man”, extrait du Masque de the Middle Temple and Lincoln’s Inn (1613)
- “The Witches' Dance”, extrait du Masque de Queens (1609)
- Pavane no. 3 en ut mineur (*)
- Trois Almains
- “The Fairies' Dance “, extrait de l’ antimaeque d’Oberon (1611)
- Fantaisie (Fantasie) (*)
- Galliard (*)
- Almain, "Lady Strang's"
- Pavane no. 4 (reconstruite par N. North)
- Trois dansesextraites du Masque du Prince (Oberon, 1611)
- Trois Almains
- “Satyr's Dance”, extrait de l’ antimaeque of Oberon (1611) (reconstruite par N. North)
(*)Titres associés aux pieces de Shakespeare (1610-17)
Nigel North, luth à 10 cordes
(après Hans Frei, par Lars Jönsson, Dalarö, Suède, 2005)
NAXOS 8.572178 - http://www.naxos.com/catalogue/item...._code=8.572178
https://www.youtube.com/watch?v=CvmOwvmpN-U
Appelez-moi (aussi) Robert Johnson
Il y a deux semaines, j’ai taquiné le voisinage avec l'intention de discuter d’un deuxième Robert Johnson et, comme l’a bien deviné TFR, il s’agît d’un troubadour Américain qui est reconnu par plusieurs (dont Keith Richards des Stones et Eric Clapton pour ne nommer que ces deux artistes de la génération du Rock) comme un des pionniers du Blues.
La légende de Robert Leroy Johnson (1911 –1938) repose sur peu d’artéfacts tangibles – en fait, une paire de sessions d’enregistrement dont la plus notoire se déroule dans un studio de fortune, établi pour la circonstance dans la chambre 414 de l’hôtel Gunther de San Antonio au Texas. La gravure ci-dessous tente de décrire la situation…
Johnson joue face au mur (en fait, au coin de la chambre) afin de profiter de la réverbération ainsi produite. Keith Richards, écoutant le résultat, croyait fermement qu’il devait y avait deux guitaristes sur la bande sonore!
En dépit de la prise de son rustique, on peut clairement entendre le jeu de Johnson, ainsi que son usage de glissandi (« silde guitar » comme on dit dans le jargon). Les chansons, créditées à Johnson mais sans doute des reliques de folklore local au Delta du Mississippi sont devenu depuis des « standards ».
La légende de Johnson inclut, bien sûr, des anecdotes entourant son décès dans des circonstances nébuleuses. Le folklore veut qu’il fut empoisonné par un mari jaloux. On maintient ans un site que le fantôme de Johnson erre toujour au vieil hôtel Gunther () dont certaines salles de réunions portent le nom de l’artiste, et dont le piano-bar arbore le numéro de la célèbre chambre.
Robert JOHNSON (1911 –1938)- Crossroads Blues
- Terraplane Blues
- Come On In My Kitchen
- Walking Blues
- Last Fair Deal Gone Down
- 32-20 Blues
- Kindhearted Woman Blues
- If I Had Possession Over Judgment Day
- Preaching Blues
- When You Got A Good Friend
- Rambling On My Mind
- Stones In My Passway
- Traveling Riverside Blues
- Milkcow's Calf Blues
- Me And The Devil Blues
- Hellhound On My Trail
Robert Johnson, s'accompagnant à la guitare
Titres enregistrés les 23, 26 et27 novembre, 1936; et 19-20 juin , 1937 par l'American Record Corporation
Columbia – CL 1654
Format: Vinyle Mono, Compilation, Réédition
Détails - https://www.discogs.com/Robert-Johns...elease/8403394
YouTube (Merci à Enzo Baddo) - https://www.youtube.com/playlist?lis...8cMkBJRzJcqacZ