:coucou: j'aimerais vous parler de Josef Suk et de la" Fantaisie pour violon et orchestre " que je trouve admirable,j'espère entendre vos avis :up:
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:coucou: j'aimerais vous parler de Josef Suk et de la" Fantaisie pour violon et orchestre " que je trouve admirable,j'espère entendre vos avis :up:
c'est très loin d'être ce que je préfère chez Suk (le Scherzo, les Wintermärchen, Azraël-symphonie) mais c'est pas mal en effet. Si tu écoutes le récent disque de Julia Fischer, j'ai été beaucoup plus impressionné par le superbe Poème Automnal de Respighi que je ne suis pas loin de consdérer comme un chef d'oeuvre.
Suk, il fait partie de mon panthéon personnel, et la symphonie Azraël fait partie de mes dix préférées :)
J'ai déjà fait pas mal d'aveux d'ignorance, et j'en fais un de plus : je ne connais pas grand-chose à l'opéra italien, Verdi et Puccini compris. Ceci dit, les hasards de la navigation sur Youtube m'ont fait tomber aujourd'hui sur des vidéos illustrant la musique d'Alfredo Catalani (1854-1893), et j'ai été intéressé par quelque chose de sérieux que je n'aurais pas attendu de l'opéra italien. (Si je dis là une énormité sur l'opéra italien, mettez-la sur le compte de mon ignorance.)
L'encyclopédie en ligne Larousse :
http://www.larousse.fr/encyclopedie/...atalani/166671
est assez élogieuse sur son compte :
"Son art, élaboré entre la maturité de Verdi et la naissance de la nouvelle vague vériste, occupe une place à part dans l'histoire de l'opéra italien, proposant une rare osmose entre une ligne de chant sensible et raffinée et un orchestre aux riches harmonies, d'une épaisseur quasi germanique."
Je suis d'autant plus étonné de ne pas le trouver dans l'index du livre de Rebatet : Catalani a-t-il été redécouvert depuis ?
Vous trouverez facilement quelques vidéos de musique de Catalani sur Youtube.
Il y a par exemple le finale d'un quatuor à cordes :
ALFREDO CATALANI STRING QUARTETT IN A FOURTH MOVEMENT - YouTube[/URL]
qui me semble d'une belle franchise mélodique et rythmique. La partie centrale, notamment (2:53 à 5:27 ), me plaît par ses rythmes un peu chaloupés. Ce n'est pas du tout le coloris de Brahms, mais je me demande s'il n'y aurait pas des rapprochements à faire avec la rythmique de Brahms. (Je lance ça comme ça, sans connaître grand-chose à la rythmique.)
Connaissez-vous Catalani ? Et l'aimez-vous ?
IP
Catalani est surtout connu pour son opéra La Wally qui fut le grand hit de Tebaldi (au sommet de sa fausseté) avant de voir un certain regain de popularité dû au fait que le grand air avait été choisi pour illustrer le mystérieux enregistrement de Diva de Beneix (Callas l'a fait aussi en extrait, magnifiquement d'ailleurs, mais c'est une pièce détachée).
Le livret de La Wally est par ailleurs épouvantable (un gerne de Freischüz du Tyrol).
Je ne connais pas la musique instrumentale de Catalani, mais j'irais plutôt chercher du côté des compositeurs de la Generazione del ottenta (Pizetti, Casella) si je cherchais des émotions dans la musique italienne, et pour l'opéra de préférence dans Puccini, voire Cilea.
Merci d'avoir répondu.
IP
Et pour le rapprochement avec la musique allemande, j'irais voir du côté de Martucci. Ses deux symphonies sont à connaître, ses Canzone dei ricordi sont un miracle, ses deux concertos pour piano s'écoutent, par contre sa musique de chambre est peu enregistrée et j'avoue ne pas la connaître. Il a beaucoup orchestré ses pièces pour piano, et on connaît ces pièces plutôt dans leurs versions orchestrales, certaines sont très sympathiques.
Je serais en gros d'accord ; l'opéra italien, voir Verdi, bien sûr, Puccini, bien sûr, et Bellini, mélodiste magique (mais je n'aime que son côté mélodiste) ; je ne connais pas Donizetti.
Et côté italien pas opéra, Martucci est en effet splendide, en effet "canzone dei ricordi" est une merveille.
Je reste évidemment fidèle à ma position de fond, cela dit ; le plus grand compositeur italien, c'est Monteverdi, qui est de toute façon un des plus grands compositeurs de tous les temps, de tous les pays, de tous les compositeurs, de tous les tous.
Quant au sérieux de l'opéra italien, je vois très bien ce que vous voulez dire. Même dans les moments les plus pathétiques, Verdi, au moins dans ses premières oeuvres, garde un côté fanfare de village (écoutez l'air de basse qui ouvre pour ainsi dire "le trouvère" : même sans les paroles cela me fait cet effet). Cela passe graduellement, pour disparaître, par exemple, avec Don Carlos, et, paradoxalement, être totalement absent de Falstaff, magnifique chef d'oeuvre d'opéra drôle ET sérieux.
Puccini, lui, est tout à fait sérieux. A mes oreilles, cela ne marche pas toujours. Quand je marche, je trouve ça magique, y compris quand il y a un côté grand-guignol indéniable, comme dans Tosca, qui est, je le confesse volontiers, un de mes opéras préférés.
(on n'a pas cité Respighi, ni les plus modernes ; Dallapiccolla, Berio, Maderna ne sont pas des compositeurs totalement négligeables, me souffle-t-on!)
Absolument - sans négliger pour autant Verdi quand même, et certains catalogués 'véristes' (pour faire simple).
Martucci : j'en connais relativement peu mais oui, il faut applaudir, des deux mains et des deux pieds.
La Wally était une oeuvre fétiche de Toscanini ... comme quoi ... [Il avait bien aussi un faible pour Herva Nelli (es qualités de cantatrice pour le reste, j'ignore) - comme quoi ...]
Il est si mauvais que ça, Catalani ? J'ai déjà cité la notice élogieuse de l'encyclopédie en ligne Larousse. Dans le Dictionnaire (Diapason) des Disques et des Compacts, 1988, p. 222, La Wally est qualifiée de "belle oeuvre romantique". Dans le livre "La Musique", dirigé par Norbert Dufourcq, t. 2, 1965, p. 239, on lit "la qualité musicale de certains de ses opéras, comme 'la Wally', n'est pas négligeable". Et je n'ai pas de livre consacré spécialement à l'opéra. (Si quelqu'un a par exemple "Tout l'opéra" et peut me dire s'il y est question de Catalani, merci d'avance.)
Martucci, c'est bien, mais ça me semble coller terriblement à Brahms.
IP
J'ai dit plus haut que je n'avais pas de livre consacré spécialement à l'opéra, eh bien je viens de combler cette lacune : j'ai acheté "Mille et un opéras", de Piotr Kaminski (Fayard, réimpr. 2011).
A propos de l'opéra Loreley, de Catalani, il écrit : "oeuvre originale, (...) orchestre finement oeuvré (...) écriture vocale toujours expressive sinon particulièrement individuelle (...) La marche est particulièrement caractéristique du style retenu, noble de Catalani, qui ne verse jamais dans le pathos facile, le chant (...) demeurant limpide, empreint de rare tendresse, évitant toute banalité rythmique et harmonique." (p. 222)
Voilà qui me semble confirmer l'impression d'un sérieux inattendu de la part de l'opéra italien, que m'avaient donnée quelques vidéos de You Tube.
IP
D'après mon souvenir, Toscanini avait donné Des opéras de Catalani car il était un de ses amis, mais ce dernier est mort beaucoup plus jeune. Il est vrai que Toscanini avait un faible pour ce compositeur.
Tsss... tout de même, l'opéra italien sait être sérieux
Monteverdi, C (1567-1643) - L'Orfeo - Possente Spirto e formidabil Nume - John Ainsley 1997 - YouTube[/URL]
László Polgár - Don Carlo - Ella giammai m'amò - YouTube[/URL]
Verdi: Falstaff- Finale - YouTube[/URL]
C'est vrai. Je vous taquine un peu, hein!
Mais enfin si on veut chercher du pas sérieux dans les opéras des autres pays, on trouve aussi ; involontaire ou pas, bien sûr, de même que l'absence de sérieux de nombre d'opéras italiens est tout à fait involontaire.
Il est difficile pour la plupart des Français et des Belges francophones de ma génération d'entendre le début de l'air des bijoux dans Faust sans rigoler. Il est difficile à qui que ce soit de ne pas pouffer quand Siegfried découvre Brunehilde en s'exclamant "Maman!". Il est difficile à une proportion élevée de gens même ne détestant pas Wagner, même l'aimant, de prendre au sérieux une seule phrase du livret de Parsifal. Je connais énormément de gens qui éclatent de rire ou partent en courant à la seule pensée du livret de Pelléas et Mélisande (il suffit de voir à quel point c'est facile à parodier). Tout ça involontaire, bien sûr, je sais bien...
Attention : je parlais de sérieux au sens d'exigence musicale : éviter les facilités mélodiques ou rythmiques, soigner l'écriture... Mais bon, même en ce sens, il y a des opéras italiens qui sont sérieux.
IP
Bonjour.
Les Goncourt écrivent, en date du lundi 3 mars 1862, rapportant une visite à Théophile Gautier:
"Le nom de Verdi revient sur le tapis et nous lui demandons naïvement qu'est-ce que c'est : « Eh bien, Verdi, c'est un Dennery, un Guilbert de Pixérécourt, vous savez. Il a eu l'idée en musique, quand les paroles étaient tristes, de fraire trou trou trou, au lieu de faire tra tra tra. Dans un enterrement, par exemple, il ne mettra pas un air de mirliton. Rossini n'y manquerait pas: dans SÉMIRAMIDE, il fait entrer l'ombre de Ninus sur un air de valse ravissant... Voilà tout son génie en musique, à Verdi ! »"
Serait-ce cette tendance à vouloir à tout prix faire primer la mélodie suave sur le dramatisme que vous appelez "manque de sérieux"? Je partage parfois cette idée: les cabalettes stratosphériques entonnées par les sopranos pour couronner les "scènes de folie" du duo BelliniDonizetti me sortent un peu par les yeux... :mouais: Qui donc parlait de ces gens poignardés qui chantent un contre-ut au lieu de crier? :D
:coucou:
quand on aura redécouvert Cassandra de Gnecchi (copieusement plagié par Strauss dans Elektra) on reparlera du sérieux germanophile de Catalani qui, atteint d'une forme de complexe de persécution -et d'un cancer des bronches- passa son temps à incendier Puccini dont le succès précoce nuisait aux représentations de La Wally (sur lequel il ne devait toucher le dernier tiers de ses droits qu'à la 60ème représentation, qui n'eut pas lieu de son vivant) et Franchetti que Verdi avait recommandé à sa place (mais là, il avait peut-être raison).
Enfin s'il s'agit de sérieux à peu près tous les opéras de Pizzetti et un bon tiers de ceux d'Alfano et de Montemezzi sont très au-dessus des kitscheries rocambolesques de Catalani.
Disons une certaine facilité, un manque de soin dans l'exécution, le sacrifice de la complexité au brillant mélodique. Mais j'ai bien dit que je ne connais pas grand-chose à l'opéra italien et que l'idée que je m'en fais provient peut-être de mon ignorance. Toutefois, puisque Kaminski, justement, loue chez Catalani le refus de la facilité, il faut croire que Catalani tranche sur un ensemble de compositeurs dont le refus de la facilité n'est pas la qualité essentielle.
IP
oui, de génération en génération on répète ainsi des idées toutes faites sans se reporter aux sources.
Je crois que du point de vue du sérieux de la réalisation, Verdi est de tout premier plan. C'est extrêmement pointilleux dans l'écriture, extraordinairement écrit pour la voix. Certes, dans son jeune temps, il fait parfois poumpapapoumpapapoum, mais moins que d'autres. Et dans son moins jeune temps, ma foi (voir ci-avant)...*
Quant à Puccini, il était apprécié de Schoenberg, le célèbre comique troupier.
Vous parlez de facilité mélodique ; cela arrive, oui ; Rossini fait chanter la phrase la plus pathétique du Stabat mater ("un glaive transperça son âme gémissante, triste et douloureuse") par un ténor pimpant. Mais nombre de mélodies de Bellini, par exemple, quelque peu adaptées au texte qu'elles puissent parfois paraître, sont magnifiques : faut-il se priver du plaisir d'une mélodie réussie? Ne pas confondre don mélodique et facilité mélodique!
Catalani était inattendu (pour moi) à son époque : une époque qui n'avait plus rien à voir avec Monteverdi et qui n'était pas encore celle de Puccini. Je suis peut-être injuste (par ignorance) envers Verdi, mais enfin, si j'ai bien compris, Fred Audin a reconnu que Verdi préférait à Catalani quelqu'un qui ne le valait peut-être pas. Je ne vais pas m'obstiner à parler d'un domaine que je ne connais guère, mais si quelqu'un avait eu une phrase à dire sur la musique de Catalani (et non sur ses livrets), ç'aurait été bien.
IP
Bon, en fait, on est sans doute excessivement sévère ! Mais Catalani souffre de voisinages contemporains un peu écrasants. C'est de la bonne musique, c'est très écoutable, il y a des airs à fondre de plaisir. Mais Catalani et 'les autres', c'est un peu comme Salieri, ou Ambroise Thomas, ils sont bien, mais il y avait 'les autres' ! Et puis sa germanité d'inspiration lui est préjudiciable devant l'italianità artistique et politique de l'époque ; si vous trouvez que Martucci colle à Brahms, vous trouverez peut-être que Catalani colle un peu à Wagner. Tout cela étant, écouter La Wally (c'est à peu près le seul opéra qui ait franchi le temps) n'est pas un pensum, même s'il y a parfois des longueurs. C'est vocalement et instrumentalement très beau. Il doit y avoir pas mal d'enregistrements.
Je ne connais que "le" grand air de "la Wally" (grâce au film "diva"...), donc je ne vous dirai rien de Catalani. Mais pour Verdi, je n'irai pas dire que tout est bien, qu'il n'y a pas mieux, tout ça, mais enfin le fait que Toscanini, Kubelik, Giulini, Karajan, Solti, Abbado, Levine, Kleiber en aient autant dirigé me prédisposerait en sa faveur. On ne peut pas en dire autant de Donizetti, par exemple.
Combien y a-t-il de kilomètres entre Helsinki et Wellington ? Je n’ai pas calculé mais il doit y en avoir pas mal…
À l’oreille, toutefois, la "distance" entre la musique de Sibelius et celle du compositeur néo-zélandais Douglas Lilburn me paraît beaucoup moins grande (:))…
À tel point que, sur la vidéo ci-dessous, on pourrait presque remplacer par des photos de beaux lacs finlandais les magnifiques paysages de Nouvelle-Zélande accompagnant Aotearoa ("Le Pays du long nuage blanc"), poème symphonique composé par Lilburn en 1940 (:cool:) :
New Zealand - YouTube[/URL]
Compositeur talentueux né en 1915, Douglas Lilburn se rendit à 22 ans en Angleterre, pour y suivre (de 1937 à 1940) l’enseignement de RVW au Royal College of Music. Puis il revint dans son lointain pays natal, où sa production fut relativement féconde et où il mourut couvert d’honneurs en 2001.
Sa musique n’est pas - ou très peu - moderniste. Mais elle est souvent fort belle et suggestive.
Le label Naxos a déjà consacré à Lilburn deux albums appréciables, enregistrés par le New Zealand Symphony Orchestra dirigé par James Judd : l’un avec divers poèmes symphoniques (j’en possède un exemplaire), l’autre avec ses Symphonies Nos 1 à 3.
Jacques
Bonjour.
J'avais, moi aussi, été frappé par la grande influence de Sibelius sur Lilburn. Sur sa 1ère symphonie, surtout. J'avais trouvé cette œuvre très passéiste (on ne dépasse pas le langage de 1910 pour une composition de 1949) et plutôt agréable. La 2e symphonie, de 1951, baissait un peu dans mon estime à cause d'un 4e mouvement très délayé. Quant à la 3e symphonie, de 1961, le compositeur la trouvait assez drue ("harsh" précisément), alors que ça sonne comme du sérialisme californien des années '50 versant musique de film, style Leonard Rosenman, en moins plaisant parce que plus ambitieux.
A vrai dire, j'avais du coup fait l'impasse sur un éventuel second volume :rose: :sick:
L'influence de Sibelius sur le monde anglo-saxon n'est pas à mésestimer: il a beaucoup été joué aux USA - et pas seulement par Koussevitzky - comme en Angleterre - et pas seulement par Beecham. Il n'est pas si étonnant de le voir ressurgir aux antipodes...
:coucou:
À ce sujet, je rappelle cette dédicace caractéristique mise par Vaughan Williams sur la partition de sa Cinquième Symphonie (1938/43) : "To Jean Sibelius, without permission" :).
S'agissant de Lilburn, vu les réserves faites par Mah70 sur les symphonies, je pense que je me contenterai de l'album que j'ai déjà, qui se présente ainsi :
http://img15.hostingpics.net/pics/729913Lilburn01.jpg http://img15.hostingpics.net/pics/562969Lilburn02.jpg
Ce sont surtout les quatre poèmes symphoniques Aotearoa - Overture, Drysdale Overture, Forest et A Song of Islands que j'apprécie, les autres pièces me paraissant d'un moindre intérêt (même si on trouve ici ou là, dans Festival Overture, certains accents "façon Walton" de bon aloi).
Jacques (qui souhaite "bonne élection" à ses amis français :coucou:)
Mouais... si on veut... car, si on peut admettre quelques gestes marquants (le motif initial, par exemple) et quelques tournures mélodiques ressemblantes, il faut vraiment être de mauvaise foi pour parler de "plagiat", tant l'oeuvre de Strauss est supérieure à tous points de vue... :sick:
Au post 181 de ce fil, Jonathan avait eu la bonne idée de mentionner Muzio Clementi (1752-1832), que Mozart, qui s'était mesuré à lui en 1781 à l'occasion d'une compétition pianistique organisée par l'empereur Joseph II, "jugea - peut-être par jalousie - «une mécanique sans un sou de sensibilité ni de goût»" (remarque de Marc Vignal). Et j'avais alors montré le gros coffret de 15 disques ci-dessus, acheté il y a déjà longtemps.
Or, je me suis récemment laissé tenter par ces deux volumes déjà parus chez Naxos (il y en aura quatre) du célèbre Gradus ad Parnassum :
http://img11.hostingpics.net/pics/482215Clementi02.jpg
Voici comment Marc Vignal présente ce recueil (Guide de la musique de piano et de clavecin, Fayard 1987, p. 261) :
"Le Gradus ad Parnassum (Op. 44) est une oeuvre en principe didactique comprenant cent pièces groupées en trois volumes, parus respectivement en 1817, 1819 et 1826. Tel quel, il résulte d'un processus de composition, de révision et d'assemblage qui s'étendit sur près d'un demi-siècle. Le titre fait référence à l'ouvrage théorique de Johann Joseph Fux (1725). Le recueil ne se limite pas à de simples exercices mais comprend également des mouvements vifs ou lents qui auraient aussi bien pu faire partie de sonates (et qui, peut-être, furent ainsi conçus à l'origine), des préludes, des fugues (où l'influence de Bach est manifeste), des canons, des pièces caractéristiques comme «Scena Patetica» (No 39) ou «Bizzareria» (No 95). Plus de la moitié des pièces est groupée en «suites» de trois à six mouvements dans la même tonalité. Au fur et à mesure qu'on avance dans ce recueil, les objectifs spécifiquement techniques s'effacent devant des considérations purement musicales, - et c'est avec raison qu'en 1827, un journal mit le Gradus sur le même plan que les «Préludes et exercices» de Bach. On sait que, dans «Dr. Gradus ad Parnassum», premier volet de son Children's Corner, Debussy caricatura assez méchamment le recueil de Clementi. Mais il n'avait probablement à sa disposition que les extraits publiés par Carl Tausig vers 1865, et ne comprenant que les «exercices les plus mécaniques» (selon l'expression de Léon Plantinga) : hypothèse d'autant plus vraisemblable que la pièce en ut majeur parodiée par Debussy est la première de la sélection de Tausig."
À en juger par ces deux premiers volumes, il est vrai que plusieurs de ces pièces, surtout les premières, font très "gammes qu'on entend dans les couloirs feutrés du Conservatoire". Des raisons personnelles (nostalgie d'une époque lointaine ?) font toutefois que ce n'est pas pour me déplaire (:rateau:).
Mais beaucoup d'autres sont même tout à fait remarquables (:up:). Je n'hésiterai donc pas à acquérir, le moment venu, les deux volumes restant à paraître.
Jacques
Bonjour Jacques,juste comme ca John Field est un pianiste et compositeur irlandais, né à Dublin le 26 juillet 1782 et mort à Moscou le 23 janvier 1837.Et il a suivi des cours de piano auprès de Muzio Clémenti
Moi je voudrais voir réévaluée la musique de Henri Rabaud... :love:
on va faire un peu de marouf à son sujet
(ok je sors)
S'agissant de sa musique, je suis évidemment partant (:coucou:).
Mais à l'égard de l'homme, c'est comme pour Florent Schmitt : j'éprouve une forte répulsion (:sick:).
À propos de certains musiciens, cette sorte de dichotomie a d'ailleurs déjà souvent été évoquée sur ce forum.
Cela dit, compositeur doué, excellent orchestrateur, Henri Rabaud [1873-1949] est un peu oublié de nos jours. Sur Wikipédia, on trouve quand même à son sujet un article assez détaillé (cf. ici), où l'on découvre hélas que son attitude sous l'Occupation fut au moins aussi honteuse que celle d'Alfred Cortot, notamment.
Comportant des oeuvres de Rabaud, je ne possède que ces deux disques, aux programmes identiques sauf que le second y ajoute les Suites Anglaises Nos 2 et 3 :
http://img11.hostingpics.net/pics/484848Rabaud01.jpg
Du premier album, je viens d'ailleurs de tirer une vidéo. Mais je ne la montrerai que lorsqu'elle sera présentable (sur toute nouveauté ou presque, YouTube incruste en effet pendant quelques heures diverses "pubs", certes escamotables au visionnement mais que je trouve gênantes).
Jacques
Hmmm... étrange:
la page wikipedia en français indique: "Son attitude durant l'Occupation lui sera reproché plus tard, notamment pour s'être adressé en octobre 1940 aux autorités allemandes de Paris pour leur soumettre le cas des professeurs et élèves juifs de son établissement, suite à la promulgation lois sur le statut des Juifs.[réf. nécessaire]" Aucune référence.
La page wikipedia en anglais donne un autre son de cloche: "Under the Vichy Regime, he protected several Jewish teachers, trying to obtain derogations for Lazare Lévy and André Bloch. However, without prompting from the German authorities he compiled a dossier describing in detail the racial make-up of all Conservatoire students.[4]" La référence 4 renvoie à l'article de Jean Gribenski dans le livre de Myriam Chimènes "La vie musicale sous Vichy".
:heu:
Y'avait longtemps, here we go again ... Ca va tourner à la névrose ...
Bonjour Nico :coucou:.
Je n'avais pas lu la page en anglais de Wikipédia, et la première des deux phrases que vous avez citées me rassure (:)). Surtout qu'elle s'appuie sur une source précise. Merci de l'avoir signalée.
Cela dit, ma vidéo étant prête, apparemment, c'est comme l'a prédit Lebewohl "un peu de marouf" (:D) que je fais puisqu'elle permet d'entendre les Danses tirées de l'opéra en cinq actes de Rabaud intitulé Mârouf, savetier du Caire (livret de Lucien Népoty d'après la traduction française des Contes des Mille et Une Nuits par Joseph-Charles Mardrus).
Créé le 15 mai 1914 à l'Opéra-Comique, cet opéra avait remporté un vif succès.
Sur l'article que lui consacre Wikipédia (cf. ici), il est aussi intéressant de constater que deux des chanteurs de la création avaient déjà participé douze ans plus tôt à celle de Pelléas et Mélisande (Debussy) : le rôle de "Mârouf" était en effet tenu par Jean Périer ["Pelléas"] et celui du "Sultan de Khaïtân" par Félix Vieuille ["Arkel"].
Voici donc cette musique orientalisante à souhait (:love:), comme on en composait volontiers à cette époque (NB : j'ai choisi la version Dervaux, à mon avis plus "chatoyante" que celle de Segerstam) :
Henri Rabaud - Danses tirées de l'opéra Mârouf, savetier du Caire (1914) - YouTube[/URL]
Jacques
Bon et bien puisque vous êtes rassuré et que tout va bien, voici une annonce qui devrait vous réjouir:
fin octobre - début novembre sortira chez Timpani un cd entièrement consacré à des oeuvres orchestrales de Henri Rabaud.
Au programme: La Procession nocturne et l'Eglogue qui figuraient déjà sur les disques Dervaux et Segerstam mais également une grande nouveauté, à savoir le tout premier enregistrement de la Symphonie n°2 de Rabaud, et qui, je l'espère, sera une révélation...
;)
Je me demande bien qui dirige tout ça... :siffle:;)
Quand j'écoute l'enregistrement, moi aussi... :modo:
Soyez certain que je me précipiterai sur cet album, le moment venu ! :rateau:
Et je rends hommage au label Timpani (:zen:), qui m'a déjà permis de découvrir quantité de belles choses auparavant totalement négligées au disque (la dernière en date : Aucassin et Nicolette de Paul Le Flem).
Jacques
Les trois plus célèbres suites de pièces pour piano inspirées à des compositeurs français par le monde de l'enfance, à savoir Dolly (Fauré, quatre mains, 1893/96), Children's Corner (Debussy, deux mains, 1906/08) et Ma mère l'Oye (Ravel, quatre mains, 1908/10), ont été orchestrées ultérieurement.
Or, si Ravel orchestra lui-même Ma mère l'Oye, c'est à André Caplet qu'est due l'orchestration de Children's Corner (Debussy) et à Henri Rabaud celle de Dolly (Fauré) :).
Pensant plus spécialement à sa dédicataire Hélène dite "Dolly" Bardac, qui au gré de circonstances étonnantes eut un destin qu'on ne connaît pas toujours très bien, j'ai mis sur YouTube une brève vidéo qui permet d'entendre la sixième et dernière pièce de la suite Dolly (Le Pas espagnol) telle qu'orchestrée en 1906 par Henri Rabaud.
Je l'ai assortie du petit commentaire suivant :
"Hélène Bardac (1892-1985), dite «Dolly», était la fille née d'un premier mariage d'Emma Bardac (1862-1934), qui devint en 1908 la seconde épouse de Debussy après avoir été la maîtresse de Fauré. Et c'est pour la très jeune Hélène que ce dernier composa entre 1893 et 1896 sa suite pour piano à quatre mains Dolly Op. 56, orchestrée par Henri Rabaud en 1906. De Debussy, Emma Bardac eut une seconde fille, Claude-Emma surnommée «Chouchou» (1905-1919), à qui son père dédia sa suite pour piano solo Children's Corner.
Sur la double photo de la vidéo : à gauche, la petite «Dolly» vers 1904, en compagnie de son futur beau-père Claude Debussy; à droite, les deux demi-soeurs en 1916, «Dolly» (chapeau clair) et «Chouchou» (chapeau foncé).
La musique est Le Pas espagnol, sixième et dernière pièce de Dolly Op. 56 de Fauré dans sa version orchestrée par Henri Rabaud. Elle est jouée par l'Academy of St. Martin in the Fields, dirigée par Neville Marriner".
Voici cette vidéo :
Gabriel Fauré - Le Pas espagnol (extrait de Dolly Op. 56), orchestration de Henri Rabaud - YouTube[/URL]
Et en guise de "bonus", puisque Debussy est censé être à la fête cette année (;)), voici encore les "originaux" des deux clichés utilisés pour la vidéo, ainsi qu'une autre photo remontant comme la deuxième à 1916 et montrant aussi "Dolly" et "Chouchou" ensemble (NB : le caviardage au niveau des mollets de "Chouchou" Debussy vise sans doute à masquer une défaut du cliché d'origine) :
http://img11.hostingpics.net/pics/649137Debussy660.jpg
http://img11.hostingpics.net/pics/737179Debussy661.jpg
http://img11.hostingpics.net/pics/562063Debussy662.jpg
Jacques
:coucou:
Quelqu'un qui est peut-être trop oublié, c'est William Sterndale Bennett.
D'après la Wikipédia anglaise, Schumann l'admirait.
D'après un commentaire sur cette vidéo de YouTube :
William Sterndale Bennett - Piano Concerto No. 3 in C Minor Op. 9 (1834) - YouTube[/URL]
Schumann aimait particulièrement le second mouvement (Romance) du troisième concerto pour piano de Bennett. J'ai même l'impression que Schumann s'est souvenu de ce morceau dans sa quatrième symphonie. (Le concerto de Bennett est de 1834 et la première version de la symphonie de Schumann est de 1841.)
Comparez la vidéo ci-dessus à 14:18 et cette vidéo du second mouvement de la symphonie de Schumann :
Schumann Symphony No.4-2M (2/4) R.Chailly Leipzig Gewandhaus Orchestra - YouTube[/URL]
à 0:07 .
Ce mouvement de la symphonie en sol mineur op. 43 de Bennett (1867) :
Sterndale Bennett - Symphony in G minor - Allegro Moderato - YouTube[/URL]
me semble beau lui aussi, même si en 1867, il n'était peut-être plus d'une grande nouveauté.
IP
L'idée, surtout quand il s'agit de rappeler à la mémoire des compositeurs oubliés, est intéressante, mais la formulation me paraît malheureuse.
On n'a pas à évaluer, ni réévaluer quiconque. Quelle joie d'arracher à Beethoven ses galons, et de retirer a Wagner son casque à pointe ! Et faire passer J-G Graun sous-lieutenant. J-J Quantz sera capitaine s'il continue à se bien tenir! Le jeune Caldara peut envisager le passage dans la classe supérieure s'il poursuit ses efforts.
Qui sommes-nous, microscopiques mélomanes, pour y prétendre ?
On n'est pas amateur de cette musique (pourtant la seule vraie à mon goût...) sans une certaine dose de conformisme et un goût de bon élève pour les distributions de prix. C'est une passion de dentistes de province.
Le succès des émissions d'évaluation comme La tribune des critiques de disques sur France Musique, et de toutes celles qui depuis jouent à noter et à classer fait bien voir qu'au fond de nous sommeille la vocation de devenir Minos, Éaque ou Rhadamanthe en récompense d'une vie d'équité.
Tout cela pour râler un peu et m'ériger à mon tour en donneur de leçons : non pas dentiste, mais professeur de province, j'ai eu à évaluer toute ma vie : c'est devenu la tâche la plus ennuyeuse et la plus vaine que je puisse concevoir.
J'aime d'ailleurs ce site est ses playlists, surtout depuis que le temps qui passe permet d'y mettre des enregistrements qui ne font pas saigner les tympans. J'écoute en ce moment un Bach-Germani qui date de mes vingt ans...
Franz Danzi considéré comme un des pionniers du romantisme.
http://youtu.be/meDp9QWKHvo
Je viens de faire grâce à YouTube la connaissance de Robert Volkmann, qui n'a pas d'article dans la Wikipédia française. Il semble qu'il soit assez proche de Schumann et de Brahms, de sorte qu'on ne perd peut-être pas grand-chose à l'ignorer.
Son cinquième quatuor à cordes me semble d'une qualité très honnête. La partie que je préfère est celle qui ici :
Robert Volkmann - String Quartet No.5 in F-minor, Op.37 (1859) - YouTube[/URL]
va de 15:56 à 18:00 . J'y entends un bonheur nostalgique et voilé, avec parfois des cris dont on ne sait trop s'ils expriment des sursauts d'énergie ou un sentiment de désespoir... (Je crois vraiment que c'est très brahmsien, ça...) En revanche, la fin du quatuor ne me semble pas très heureuse.
IP
Bonsoir.
Volkmann a écrit un (relatif) tube, un peu oublié de nos jours, dont un extrait à eu l'honneur d'inaugurer les enregistrements électriques de l'orchestre symphonique de Chicago en décembre 1925.
"Serenade"/"Flight of the Bumblebee", F. Stock, CSO - YouTube
En complément, le plus connu "Vol du bourdon".
:coucou:
Bon, ça c'est un peu léger, non ? Mais je viens d'écouter son second trio pour piano et la section qui ici :
Robert Volkmann - Piano Trio No. 2 in B Minor Op. 5 (1852) *MUST HEAR* - YouTube[/URL]
va de 3:06 à 4:45 me semble magique.
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Bonjour. Jusqu'ici, Antoine Reicha n'avait guère attiré mon attention, mais voici une vidéo de trios pour cors :
AntonÃ*n Rejcha 24 Trios for 3 Horns Op.82 4eme Livraison - YouTube[/URL]
où, de 8:35 à 11:06 , il me semble régner une liberté d'allure qui dépasse beaucoup le petit-maître.
Connaissez-vous d'autres passages remarquables de Reicha ? Merci d'avance.
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En découvrant récemment les mélodies de Joaquín Turina, dont le label Naxos a eu la bonne idée de publier il y a deux ans un très beau récital dans sa série "Spanish Classics", j'ai presque regretté que ce compositeur, malgré les réticences dont il fait souvent l'objet (le régime franquiste l'a couvert d'honneurs, tout comme d'ailleurs Manuel de Falla mais ce dernier avait eu le cran de s'expatrier en Argentine), n'ait pas un fil à son nom et se retrouve "noyé" dans celui-ci...
Quoi qu'il en soit, en complément du post 199, je me permets de montrer ci-dessous la vidéo que je viens de mettre en ligne sur YouTube, avec huit de ses mélodies et ces quelques mots de présentation :
"Plus prolifique que son compatriote et ami Manuel de Falla, le compositeur espagnol Joaquín Turina [1882-1949] a écrit notamment de très nombreuses pièces pour piano et des cycles de mélodies d'un grand raffinement. Parmi ces derniers, les cycles Poema en forma de canciones Op. 19 (1923 - sur des poèmes de Ramón de Campoamor) et Homenaje a Lope de Vega Op. 90 (1935 - sur des textes de ce dernier), que cette vidéo permet d'entendre interprétés par la soprano chilienne Carolina Ullrich et la pianiste brésilienne Débora Halász.
[00:00] Dedicatoria - piano solo (Op. 19);
[02:32] Nunca olvida... (Op. 19);
[04:37] Cantares (Op. 19);
[06:27] Los dos miedos (Op. 19);
[08:55] Las locas por amor (Op. 19);
[10:19] Cuando tan hermosa os miro... (Op. 90);
[12:22] Si con mis deseos... (Op. 90);
[14:13] Al val de Fuente Ovejuna... (Op. 90)."
JoaquÃ*n Turina - Mélodies Op. 19 et Op. 90 - YouTube[/URL]
Jacques
:coucou:
Le Père Komitas (1869-1935) était un compositeur et ethnomusicologue arménien.
Voyez son article sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Komitas
On trouve pas mal de musiques de lui sur YouTube et, à première vue, je ne peux pas dire que j'aime une grande partie de sa production, mais une de ses danses pour piano, Shushiki, me semble envoûtante et me rappelle un peu Ravel (pataquès ?) :
Komitas - Dances for Piano - Shushiki - YouTube[/URL]
Je ne sais pas qui joue. La même danse et d'autres se trouvent jouées par Sokolov sur cette vidéo :
Padre Komitas Dances for Piano 4-5-6 Grigory Sokolov Piano - YouTube[/URL]
J'avoue que l'interprétation de Sokolov me semble un peu maniérée et me plaît moins que la première.
IP
Pour moi, ce serait un génie français appelé Daniel Esprit Auber qui a composé de merveilleux opéras autre que celui qui est le plus connu, Fra Diavolo, citons comme example Gustave III, histoire reprise par Giuseppe Verdi dans son bal masqué...
http://m.youtube.com/watch?v=CfwqBOCtvjM
Martin
Noyé dans la profusion des baroques, Jean Joseph Cassanéa de MONDONVILLE a laissé (entre autres) la Cantate Domino, un authentique chef d'oeuvre, lumineux et immédiatement accessible, dont il n'existe hélas qu'une seule version ''perfectible'' en vinyl, dirigée par Louis Martini. On peut rêver de ce qu'en ferait un Minkowski ou un Gardiner, par exemple.
Mais qui connaît cette perle ?
Mais il y a aussi urgence à redécouvrir Georges Onslow et Jean Françaix (ah! son ''Diable boiteux'' petit opéra truculent d'esprit)
:coucou: vinyldoctor et bienvenue sur ce forum :) (avec un tel pseudo vous allez en intriguer plus d'un :bebe: :))
Je ne connais pas Cantate Domino mais il existe au moins un album admirable de Mondonville que je puis, pour ma part, conseiller à tous : il est exécuté par Christie et s'intitule "Grands Motets" :
http://zupimages.net/up/2/834161113.jpg
Minkovsky a laissé au moins deux enregistrements de Mondonville : Titon et l'Aurore et 6 Pièces de clavecin en sonates avec accompagnement de violon avec les Musiciens du Louvre mais hélas je ne puis en dire plus, ne les ayant pas (encore ;)) écoutés ...
Je me demande si la "cantate domino" ne serait pas un motet sur le psaume 96, ou plus probablement du psaume 149, "cantate Domino canticum novum", chantez au Seigneur un chant nouveau.
Ce psaume a été mis en musique par Monteverdi, Hassler, Haendel, même, Pärt, et, dans sa version allemande, "Singet dem Herrn ein neues Lied", notamment par JS Bach (c'est un de ses six motets).
Il ne s'agit en effet pas d'une 'cantate' qui s'intitulerait 'Domino' (ça c'est une chanson d'André Claveau ! :D )
Cantate Domino canticum novum sont les premières paroles de ce qui peut être :
* un introit du 6° ton pour la messe du 4° dimanche après Pâques
* un verset alleluiatique du 1° ton avant l'Evangile du 16° dimanche après la Pentecôte
* un chant dans le 2° ton pour la communion 5° dimanche après Pâques
* deux psaumes :
- le psaume 95 dans le 4° ton Cantate Domino canticum novum : cantate Domino omnis terra
- le psaume 97 dans le 6° ton Cantate Domino canticum novum : quia mirabilia fecit
tous deux pour les matines de la Nativité.
Je ne connais pas l'oeuvre de Mondonville. Il s'agit plus probablement de Cantate Domino canticum novum : quia mirabilia fecit (Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles), le plus usité.
et, je maintiens, le psaume 149
Alleluia cantate Domino canticum novum laus eius in ecclesia sanctorum
D'après Wikipedia, ce serait celui-là que Mondonville a mis en musique.
Vous avez tout à fait raison de maintenir ! C'était un raté de ma rédaction, j'ai voulu éditer, mais le logiciel du forum m'a refusé toute édition de mon post, même après 'rafraîchissements' et réidentifications répétés ... alors j'ai laissé tomber, je déteste devoir me battre avec de bêtes machines censées vous faciliter l'existence !!
Jean-Joseph Cassanéa de MONDONVILLE (''Prince'' de Mondonville !) mériterait d'être plus fréquenté. Je suis en train d'écouter ses Grands Motets enregistrés par William Christie, une pure merveille. A quand un bon réenregistrement de sa Cantate Domino ? (le seul enrgt par Louis Martini en vinyl est rare et imparfait techniquement. Or, c'est une oeuvre lumineuse, accessible et passionnante.
Merci Philippe. C'est précisément ce CD de Christie que suis en train de savourer! Pourquoi ''vinyldoctor''? parce que j'ai plus de 30.000 disques vinyl en tous genres, dont beaucoup de classiques que je numérise peu à peu avec soin! Et certains ont besoins... de quelques ''soins'' réparateurs (grattements, rayures...) Amicalement
Je ne suis pas sûr qu'il ait vraiment besoin d'être réhabilité, et il ne s'agit pas non plus de le mettre au pinacle (ce n'est pas Stravinsky, ni Ravel, ni je pense Poulenc) mais Jean Français écrit parfois de la bien charmante musique, non?
Jean Françaix: "L'horloge de flore" - YouTube[/URL]
francaix octet - YouTube[/URL]
En effet :)...
Je me souviens même très bien de la première fois où, encore tout gamin, j'ai entendu une oeuvre de Jean Françaix : c'était son Concertino pour piano et orchestre, qui accompagnait la diffusion à la télévision du premier film adapté de "Knock ou le Triomphe de la médecine", la pièce de Jules Romains (un film muet tourné en 1925 par René Hervil, donc avant celui, sonore et beaucoup plus célèbre, réalisé en 1933 par Roger Goupillières et Louis Jouvet).
Voici ce bref Concertino, qui depuis lors m'est toujours "resté dans l'oreille" :rateau: :
Jean Françaix: Concertino pour piano et orchestre (1932) - YouTube[/URL]
Jacques
:coucou:
En 2009, cinq ans après la parution de son très beau disque où figurent le Quintette et la Sonate pour violon et piano de Paul Le Flem (cf. le fil général consacré à ce compositeur, post 2), le label Timpani confiait aux mêmes interprètes – à l'exception du pianiste Alain Jacquon, remplacé par Marie-Josèphe Jude – l'enregistrement de cet autre album, qui réunit lui aussi un quintette et une sonate pour violon et piano mais composés par Jean Huré (1877-1930), dont la musique est semble-t-il plus méconnue encore :
http://img15.hostingpics.net/pics/376547Hur02.jpg http://img15.hostingpics.net/pics/530580Hur03.jpg
http://img15.hostingpics.net/pics/682325Hur01.jpg
Avec de la musique de Jean Huré, je ne possède à ce jour que ce seul album, acheté l'automne dernier. Mais l'ayant réécouté hier, je lui ai trouvé à nouveau tant de qualités (:up:) qu'il m'a semblé mériter amplement au moins une mention spéciale sur ce fil.
Cela étant, je me réfère à
1/ cet excellent article rédigé par Fred Audin le 1er juin 2010 pour ClassiqueInfo (c'est après l'avoir lu que j'avais commandé l'album) :
http://classiqueinfo-disque.com/spip.php?article1172
2/ cette vidéo permettant d'entendre le Quintette pour piano et cordes de Jean Huré, qu'un mélomane espagnol n'a pas hésité à mettre en entier sur YouTube l'année suivante :
hure - piano quintet - YouTube
Jacques
:coucou:
Bonjour.
Il y a aussi ceci :
http://ecx.images-amazon.com/images/...bL._SL500_.jpg
... toujours disponible chez Amazon:
http://www.amazon.fr/Jean-Hur%C3%A9-...4982215&sr=8-1
Je signale le conflit d'intérêt avant de me faire traiter de Cahuzac ("espèce de Cahuzac, va!"): le pianiste est un de mes meilleurs copains :D
:coucou:
À propos de Jérôme Cahuzac, j'ai ce terrible aveu à faire (:rose:) : moi aussi j'ai ouvert un compte en Suisse :D...
Mais bon... Vu ma nationalité et mon domicile, je ne cours aucun risque quant à moi (surtout que ce petit compte est dûment déclaré au fisc helvétique) ;).
Plus sérieusement : je viens d'ajouter à la liste de mes prochaines commandes le disque des Sonates pour violoncelle et piano de Jean Huré :style:.
Jacques
La photo ci-dessous, qu'on trouve dans la plupart des livres illustrés sur Ravel ou Fauré, est certes archiconnue.
Mais comme on ne se souvient pas toujours que Jean Huré - avec d'autres - y figure aussi (il apparaît tout à droite), je la montre quand même, à toutes fins utiles :cool: :
http://img11.hostingpics.net/pics/216018Hur04.jpg
Jacques
:coucou:
J'ai déjà reçu un exemplaire de l'album signalé par Mah (:coucou:) au post 275.
Les couleurs ainsi que l'image sur la face avant de la boîte sont différentes, mais il s'agit bien des mêmes enregistrements, réalisés en septembre 1998 et parus sous label Daphénéo :
http://img15.hostingpics.net/pics/258497Hur05.jpg http://img15.hostingpics.net/pics/300718Hur06.jpg
À propos des œuvres auxquelles est consacré cet album, l'auteur du texte de la brochure jointe se borne à écrire ceci :
"(…) Les trois Sonates pour violoncelle et piano ont été écrites en 1903, 1906 et 1909. J. Huré y utilise les grandes formes classiques associées à une harmonie aussi subtile que novatrice et des rythmes vigoureux. Elles sont la parfaite expression de la forte et originale personnalité de leur auteur. (…)"
Mais ces quelques mots résument assez bien l'impression que donne l'écoute de ces trois belles sonates, qui dans l'ensemble m'ont paru spécialement sereines et lumineuses.
Par le style, pour ne citer que quatre autres sonates pour violoncelle et piano du répertoire français, au demeurant plus tardives, elles diffèrent nettement de celle de Magnard (1910), de celle de Debussy (1915) et de celles de Fauré (1917 et 1921).
Les sonates de Jean Huré n'en sont pas moins très remarquables aussi (:up:), à mon avis.
Jacques
Jean-Baptiste (Johann Baptist) Cramer était ami avec Beethoven, d'après Wikipédia. Il n'a pas la personnalité puissante de Beethoven, mais sa musique me semble très au-dessus de l'eau tiède de son contemporain Hummel. Il y a sur YouTube des concertos pour piano de lui qui contiennent des moments intéressants. Par exemple, dans le mouvement lent de son concerto pour piano n° 2 en ré mineur, op. 16, le passage qui, ici :
Johann Baptist Cramer - Piano Concerto No.2 in D-minor, Op.16 - YouTube[/URL]
va de 15:35 à 17:17 me semble d'une belle gravité.
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Hyacinthe Jadin (1776-1800) est, d'après Wikipédia, "le plus original des préromantiques français, très marqué par le Sturm und Drang d'outre-Rhin". Selon Guy Sacre, il a écrit une « musique étonnante de sensibilité et de profondeur ». Il y a plusieurs vidéos de ses oeuvres sur Youtube, par exemple son quatuor à cordes en fa mineur, op. 1, n° 3, joué par le Franz Joseph String Quartet :
https://www.youtube.com/watch?v=APXJqTCIwtc
R.
Je cherche de temps en temps sur Youtube des compositeurs que je ne connais pas. Je regrette le temps que j'ai perdu à tâter des Thalberg, des Moszkowski, des Dohnanyi... mais j'ai de temps en temps une bonne surprise. Par exemple la sonate n° 7 pour clarinette (et harpe, je suppose) de Jean-Xavier Lefèvre (1763~1829), qui me semble élégante et doucement euphorisante :
https://www.youtube.com/watch?v=hHB-5q9uGYM
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Autre escapade hors du palmarès officiel : Jakub Jan Ryba (1765~1815), Quatuor pour flûte en Fa majeur, Hongroise avec variations :
https://www.youtube.com/watch?v=1BL3dmryD7A
Cela me fait penser à une certaine ingénuité schubertienne, notamment de 2:02 à 5:03 .
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C'est ce Dohnanyi-ci, qui vous a fait perdre votre temps???
https://www.youtube.com/watch?v=iOyxG-px9uo
C'est du sous-Schumann et du sous-Brahms. Le bon Brahms, c'est par exemple le second sextuor à cordes; le mauvais Brahms, c'est par exemple le quintette pour piano. Ceci relève de la seconde catégorie.
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je ne comprendrai décidément jamais le premier mot de votre conception de ce qu'est une bonne musique. Après, que Dohnanyi soit de second ordre par rapport à Brahms, je veux bien, oui ; j'allais dire : forcément. Mais il vaut de toute façon mieux pour moi du mauvais Brahms que du bon Boieldieu, et si le mauvais Brahms c'est le quintette avec piano, vive la mauvaise musique!
Etrange. Vous m'avez contredit quand je disais que je ne voyais pas pourquoi on ne pourrait pas écrire du bon Brahms après Brahms et maintenant vous nous expliquez qu'on a le droit d'écrire du mauvais Brahms après Brahms.
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le mauvais brahms qu'on a le droit et même le devoir d'écrire, c'est le quintette de Brahms ; le quintette de Dohnanyi date de 1895, Brahms avait encore deux ans à vivre, et n'est pas du Brahms, mais de la bonne musique avec de l'influence de Brahms. Vous faites allusion, je présume, au trio de Jérôme Ducros dont j'avais dit pis que pendre. Je persiste : c'est très agréable à entendre, et j'aimerais bien en faire autant, mais que quelqu'un né 77 ans après la mort de Brahms écrive ça ne me semble rien d'autre qu'un talent de société agréable. Encore une fois : c'est bien fait et agréable, mais je trouve, personnellement et cela n'engage que moi, que, comme aurait dit Chabrier, c'est "de la musique que c'est pas la peine". Je ne lui demande pas d'écrire de la musique sérielle ou spectrale, mais écrire de la musique comme si ni même Stravinsky ou Poulenc n'avaient existé, cela m'intrigue.
Cela étant Ducros a été l'objet d'attaques parfaitement excessives à la suite de sa conférence au Collège de France ; je ne partage absolument pas les thèses de sa conférence, que je trouve souvent d'une savante mauvaise foi, mais il aurait fallu le contredire point par point au lieu de le démolir. Ce qu'avait fait, je crois, Claude Abromont. Mais je m'égare.
Je crois utile de rappeler que je n'ai jamais dit que le trio de Ducros est du bon Brahms : j'ai dit que ce que Ducros imitait, c'était le mauvais Brahms, le Brahms qui se pastiche lui-même.
Dohnanyi me convaincrait plus si au lieu de refaire le quintette pour piano de Brahms, il avait été capable de refaire le second sextuor. Et quand on a goûté du second sextuor, on se passe très bien du quintette pour piano.
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non: VOUS vous passez très bien du quintette ; pas moi.
Où qu'on fasse passer la ligne de démarcation entre le bon et le mauvais Brahms, il reste que Dohnanyi est un épigone.
Par parenthèse, il faut croire que le lied Der Gang zum Liebchen est du très mauvais Brahms, puisque j'ai été le seul à le reconnaître sur ce forum quand quelqu'un a demandé de l'identifier, alors même que j'en avais parlé sur un fil...
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Epigone je n'irai peut-être pas jusque là, mais de toute façon être épigone d'un immense compositeur permet d'être soi-même un bon compositeur.
Quant au lied que vous évoquez, pardonnez-moi, mais je ne prétends pas connaître les œuvres complètes de Brahms ; il y en a pour quelque chose comme 50 ou soixante heures au bas mot, j'adore ce compositeur mais je n'en connais pas plus que quelques heures, dont une partie seulement que je reconnaîtrais en quelques mesures par leur petit nom (bien que je pense que je reconnaîtrais une forte proportion comme étant de Brahms) ; et pareil avec Mozart, Bach, Beethoven ou Stravinsky. Donc le fait que personne d'autre que vous n'ait identifié ne veut rien dire de particulier sur la qualité de l'oeuvre, le fait que vous vous l'ayez identifié signifie que vous avez une excellente oreille pour Brahms ou que vous le connaissiez déjà ou les deux.
Soit. Et la sonate de Jean-Xavier Lefèvre, qu'en pensez-vous ? Musique pour kiosque de ville d'eau ?
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Comme ça à froid je la connais encore moins que "der Gang zum Liebchen", vous l'avez mise en lien quelque part?
Mais oui, dans la phrase principale du message dont vous chicanez une phrase secondaire. Vous avez vous-même reproduit le lien.
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ah ce Lefèvre là! je pensais à un compositeur canadien qu'on nous vante parfois ici. Ben ce Lefèvre-là me fait peser à Boieldieu, c'est pourquoi je faisais allusion à ce compositeur plus haut. Non, pas musique pour kiosque, la harpe ne s'entendrait pas. Pour salon, disons. Cela me fait penser aux classiques favoris du piano : "rondo élégant" ; "valse favorite". Personnellement cela entre dans une de mes oreilles et ressort par l'autre, mais cela ne me dérangerait pas pour prendre le thé avec une jolie jeune femme coiffée en bandeaux. Et au moins c'est de la musique de son époque. Pas très avancée sans doute mais la musique française n'était pas la plus avancée à ce moment-là, on avait autre chose à faire (je lis qu'il était suisse, mais apparemment il a vécu toute sa vie professionnelle comme professeur de clarinette au tout jeune conservatoire de Paris ; si c'est pour apprendre la clarinette, très bien, rien à redire).
et Jadin, là oui, cela sort de la banalité ; Ryba bof...
La sonate de Lefèvre me semble très supérieure à la médiocre Valse favorite de Mozart, elle est d'une élégance beaucoup plus subtile, qu'une écoute supplémentaire vous fera peut-être mieux percevoir. (Allez, on rigole.) Jadin, je me doutais qu'il convaincrait, surtout avec la recommandation de Guy Sacre. Quant au bof dont vous gratifiez Ryba, je suppose que vous en gratifieriez de même certains morceaux ingénus de Schubert.
Voici un morceau de Fesca (quatuor pour flûte) dont je m'étais dit aussi, à première audition, qu'il entrait par une oreille et sortait par l'autre :
https://www.youtube.com/watch?v=OWSooayhvIE
et pourtant, plus je l'écoute, plus je trouve que cette musique "sans problèmes" a sa valeur, en particulier le mouvement lent.
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je n'ai pas dit que la "valse favorite" de Mozart, ou en tout cas des classiques favoris, était mon œuvre préférée, hein; c'est une bluette, qui m'avait beaucoup séduit quand j'avais 12 ans, mais bon voilà ; souvenir d'enfance, pas appréciation musicale. Tant mieux si Guy Sacre a aidé, mais enfin si le nom de Jadin a mieux survécu que d'autres, ce n'est pas forcément un hasard non plus. Oui Schubert a écrit des bluettes, dans mon souvenir plutôt moins scolaires quand même. Même la "variation Diabelli" qu'il a écrite, je crois à 11 ans, tranche sur la plupart de celles des autres compositeurs sollicités, sauf sans doute Czerny et, oui, Hummel. Presque tous les compositeurs ont écrit des bluettes et/ou des œuvres alimentaires, il fallait que je n'aime bien vivre ; mais outre que celles-ci n'étaient pas forcément mauvaises, et parfois même excellentes, ils sont devenus célèbres pour leurs chefs-d'oeuvre malgré leurs bluettes, et non pas à cause de leurs bluettes. Si Ryba a écrit un chef-d'oeuvre, ou un presque chef-d'oeuvre, je suis preneur, hein. Je vais écouter votre nouvelle proposition ; malgré l'effectif que je n'aime décidément pas, voir s'il fait mieux que Ryba (pour prévenir une question : non je n'aime pas les quatuors avec flûte de Mozart ; mais je ne les considère pas non plus comme des bluettes)
C'est nettement mieux que Ryba, je trouve.
J'admire votre persévérance a réécouter Fesca pour voir s'il n'y aurait pas par hasard quelque chose à en tirer : vous devriez l'appliquer, cette persévérance, à tel ou tel autre compositeur que vous jugez hystérique ou simulateur malgré l'admiration quasi générale dont ils bénéfécient (je viens de me livrer à une hypallage de nombre, je crois) ici et ailleurs, et je ne parle pas de Kurtag. Passer du rosé bien frais au mercurey, ou du mi-cho-ko au Négus de Nevers, ma foi...
Dans le quatuor de Fesca, le Scherzo me semble très bon lui aussi. Le finale est un peu bavard et longuet... Ryba a écrit un quatuor à cordes en ré mineur qui ne me semble pas négligeable (voir Youtube), mais qui me semble avoir lui aussi quelque chose d'un peu naïf, qui me plaît à moi mais ne convaincrait sans doute pas tout le monde.
Quant à tâter encore de l'époque hystérique : never.
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