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Variations Goldberg
Cioran a plusieurs fois fait état d'extases où, paraît-il, le plongeaient les Variations Goldberg. Il s'exprimait en général comme si ces extases lui avaient été procurées par la totalité du morceau, mais dans une note de ses Cahiers en date du 4 avril 1969, il semble plus sincère :
"Le début des Variations Goldberg n'a aucune relation avec l'ici-bas; c'est vraiment le souvenir d'un autre monde. Ce qui vient après participe en grande partie de l'exercice. Mais le commencement !" (Cahiers 1957-1972, p. 706)
Ce "début" (scolairement appelé "commencement" un peu plus loin pour éviter une répétition de mot), je suppose que c'est le thème, vu que dans une autre note (p. 688), c'est dans le début et la fin que Cioran perçoit le souvenir d'un autre monde et que, justement, le thème est répété à la fin.
Donc il n'y a vraiment que le thème qui lui procure des extases, le reste c'est "de l'exercice". Et je rappelle que selon Geiringer, il n'est pas sûr que le thème soit de Bach...
IP
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Les opinions de Cioran sur les variations Goldberg, comme sur tout autre sujet, sont tout autant légitimes, et tout aussi peu légitimes, que celles des autres gens. En général il les exprime mieux, ce qui est une différence importante, et c'est d'ailleurs pour cela qu'on lit Cioran, je pense.
Cela étant, pour un avis spécifique sur les variations Goldberg, comme sur toute autre oeuvre musicale, l'avis de musiciens est tout aussi légitime et tout aussi peu, mais peut-être plus pertinent (au sens de "fondé").
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Connaître des extases à l’audition de tel ou tel morceau musical, devant tel ou tel tableau ou statue ou édifice ou paysage, etc., est affaire individuelle.
Les Goldberg faisaient s’extasier Cioran, elles en font bâiller d’autres d’ennui quand elles ne les endorment pas carrément. Les deux sont légitimes. Qu’on soit Emil Cioran ou Marcel Tartempion, chacun a le droit d’avoir les extases qui lui conviennent. Sur la seule exposition du thème et sa réexposition, ou sur l’ensemble des variations, ou sur telles ou telles et pas les autres, chacun fait son miel de ce qui le touche.
Le thème des variations est-il de Bach ou pas ? Ça reste anecdotique et sans réel intérêt de le savoir. Que ceux qui veulent croire qu’il est de JSB le croient, que ceux qui n’y croient pas n’y croient pas, importance nulle, cela ne change rien à l’affaire.
L’entre-deux-thèmes est de l’exercice ? Soit. Exercice de génie, ou pensum assommant, chacun est libre de son appréciation.
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Ouaips... comme eût dit Lucky Luke... J'eusse aimé connaître les sentiments de Tartempion: je suis sûr qu'ils ont qq chose à nous apporter!
Quant à moi, je m'avise que ne me souviens de rien de cette partition; j'en conclus que je vais devoir remettre le disque sur ma platine. Je sais qu'à ce moment, je me dirai: ah, oui! Je me souviens!
Ce n'est pas du Cioran, mais mes impressions m'importent plus que celles de tout autre. Bizarrement, en avançant en âge, je deviens encore plus égocentrique. Devrais-je consulter le zigue Moon?
NB: Cioran, ça, se prononce Presque comme le patronyme Sioc'han qui veut dire avorton. C'était juste pour le plaisir de faire du mauvais esprit: je me sens exister!
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