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mah70
Tiré du Journal de Jules Renard, en date du 8 mai 1895:
"Mallarmé. Il est tellement clair dans la conversation qu'après l'avoir lu on le trouve causeur banal. Il parle de Baudelaire et de ce que je fais. Malgré moi, je suis en glace. Impossible de dire un mot gentil. Si encore, il était velu comme un faune, je pourrais le caresser."
Et, tiré du même Journal, en date du 15 décembre 1898, suivant la répétition générale des Mauvais bergers, pièce oubliée et engagée d'Octave Mirbeau:
"Tout cela est gros, gros, dit Mallarmé, et ces acteurs, qui veulent jouer la vie, ne donnent rien de la vie. Ils ne peuvent même pas donner la vie d'une causerie de salon, même pas d'un pli d'étoffe. Et puis, au théâtre, la vie me choque. Ma vie à moi me fait mal ; ses petits drames usent trop ma sensibilité pour que je trouve une saveur à leurs fausses imitations. Elles offensent ce que j'ai de pudeur. Oui, tous ces gens-là me semblent se mêler de ce qui ne les regarde pas. Je n'aime que les drames de Wagner et les ballets ; et je préfère ceux-ci, parce qu'ils sont l'expression de la vie d'un autre monde."