Bonsoir.
Il y a certains passages de Haydn que les commentateurs qualifient de "balkaniques". On pourra peut-être en faire une petite anthologie, mais sur le premier post de ce fil, j'aimerais parler d'un passage de Mozart qui m'intrigue. Il se trouve vers la fin de l'exposition du finale du quatuor à cordes K 590, ici :
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de 2.04 à 2.10. (Le passage revient à la fin, de 4.54 à 5.00 .)
Dans le Guide Fayard de la musique de chambre, p. 647, Harry Halbreich écrit : "Une dernière surprise 'haydnienne' nous salue à la fin de l'exposition : les doubles croches groupées par trois dans le cadre du mouvement perpétuel à 2/4, avec de savoureuses appogiatures 'lydiennes' (fa dièze)."
J'ai l'impression qu'il s'agit bien de notre passage (mesures 122 à suivantes), car il y a en effet une ambiguïté 3-4 dans le groupement des doubles croches, mais je ne vois pas d'appogiatures, ni dans ce passage ni ailleurs; ou faut-il comprendre par appogiatures les syncopes (en effet savoureuses) du second violon ?
Enfin, Halbreich dit que ces appogiatures sont lydiennes parce qu'il y a un fa dièze. Le mode lydien, c'est (à transposition près) une gamme de do où une seule note est altérée, à savoir le fa, qui est dièze. Ici, il y a bien un fa dièze au premier violon et le violoncelle met une assise de do, donc je comprends que Halbreich parle de mode lydien. Je note tout de même qu'il y a aussi un ré dièze (aux syncopes du second violon), ce qui complique un peu les choses. En fait, la partie du second violon me semble dans un classique mi mineur, impression accentuée par les quintes mi-si de l'alto.
Alors, y aurait-il une variante du mode lydien ? Ou simplement une idée originale de Mozart, consistant à écrire un passage en mi mineur avec une assise de do ?
En tout cas, même si vous trouvez ce genre de casse-tête oiseux, je vous suggère, au cas où ce ne serait pas encore fait, de prendre connaissance du morceau, car il est assez extraordinaire.
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