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Discussion: Qui souhaitez-vous voir réévalué?

  1. #121
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Je n'ai pas dit du tout que les deux oeuvres, un peu différentes, que j'ai citées étaient les deux seules belles utilisation des ondes, mais que le style utilisé (planant) était le seul que j'aimais vraiment, plutôt que les sons... comment les définir... comme un saxophone électrique en mauvais métal, si ce concept novateur est éclairant...
    Oui oui, je vois bien

    Dans ce cas oublions le concerto de Lando (à la fois planant mais faisant aussi appel au "saxo électrique")
    Chez Koechlin c'est - me semble-t-il - toujours planant.

  2. #122
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    Dans Ecuatorial de Varèse, les ondes ne sonnent pas vraiment "saxo électrique".

  3. #123
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    L'un des premiers jobs de Pierre Boulez fur celui d'ondiste aux Folies Bergères

    Martinu a écrit quelques pièces où les ondes Martenot jouent un rôle. Je rappelle par ailleurs qu'une bonne onde Martenot bien tenue permet de remplacer le Thérémine si on n'en a pas sous la main pour jouer quelques musiques de films de Miklos Rozsa - dont celle de "La maison du docteur Edwards" d'Hitchcock.
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  4. #124
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    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    remplacer le Thérémine si on n'en a pas sous la main

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #125
    Membre Avatar de joachim
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    Sans trop réfléchir, je pense spontanément à

    Ferdinand Ries
    Joachim Raff
    Silvio Lazzari
    Théodore Gouvy
    Henry Litolff
    Etienne Mehul
    Augusta Holmes
    Alexis de Castillon
    Franz Anton Rosetti
    Leopold et Franz-Xaver Mozart
    Michael Haydn

    et bien d'autres...


    Bien d'accord pour Chausson et Magnard

    et aussi Edouard Lalo parce qu'à part la symphonie espagnole, que connaît-on vraiment de lui ?

  6. #126
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    Je songerais aussi à Carl Loewe, dont les lieder ne manquent pas d'intérêt mais ne sont guère entendus en dehors des pays "germaniques", et, dans une moindre mesure, à Robert Franz (qu'il faudrait déjà pouvoir entendre tout court...).
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  7. #127
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    Tout à fait d'accord pour Lalo, Méhul et Lazzari !
    (+ Chausson, Magnard, Duparc, Roussel...)
    Par contre Holmès c'est quand même bien lourdingue... la demoiselle n'y va pas avec le dos de la petite cuillère...
    Il faudrait rajouter Delibes aussi ainsi que Mel Bonis et Joseph Jongen.
    Mais bon, encore une fois, il y en a tant...

  8. #128
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    Je me demande aussi s'il ne serait pas judicieux de réévaluer Weber. D'un autre côté, en y réfléchissant, on entend quand même assez régulièrement le Freischütz, mais guère autre chose.

    D'ailleurs l'Opéra Comique vient de donner le Freischütz en français dans la version de Berlioz, avec Gardiner au pupitre. C'est tout de même un opéra qu'on pourrait entendre encore plus souvent! Et à cette occasion j'ai découvert, si ma doc en ligne est exacte, que c'est pour servir d'introduction au 3e acte (ballet oblige...) que Berlioz avait orchestré "l'invitation à la valse", ci-devant tube pianistique.

    Et pour montrer que je ne suis pas fana que de musique germanique, je voudrais aussi qu'on réévalué Duruflé. En fait on n'en entend jamais ou presque : l'Orchestre de Paris vient cette semaine de mettre à son répertoire les "trois danses", qui ne datent, il est vrai, que de 1932.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  9. #129
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    J'étais au concert d'ailleurs, qui m'a beaucoup plu, et ce sont ces trois danses qui l'ont le plus enchantées. Admirable orchestration!
    Amicalement vôtre.

  10. #130
    Membre Avatar de Jacques
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Et pour montrer que je ne suis pas fana que de musique germanique, je voudrais aussi qu'on réévalué Duruflé. En fait on n'en entend jamais ou presque : l'Orchestre de Paris vient cette semaine de mettre à son répertoire les "trois danses", qui ne datent, il est vrai, que de 1932.
    Voici trois beaux albums consacrés à la musique de Maurice Duruflé (1902-1986) :





    Sur le deuxième, c'est le compositeur lui-même qui dirige l'orchestre dans la Messe "Cum Jubilo" Op. 11 et les Trois Danses Op. 6. Et partout (sauf dans cette dernière oeuvre, qui est uniquement pour orchestre), c'est Marie-Madeleine Duruflé-Chevalier (1921-1999), épouse du compositeur, qui tient l'orgue.

    Quant au célèbre Requiem Op. 9 (premier album), qu'en penser ? Je n'ai que très peu l'esprit religieux, je ne suis que modérément émotif et je n'aime guère les expressions du genre "musique consolatrice", religieuse ou pas. Et pourtant... Dans les jours qui suivirent la mort de ma mère, j'écoutais tant et plus l' "Agnus Dei" de ce requiem, que j'ai fini par préférer à celui de Fauré... C'est tout dire...

    Jacques

  11. #131
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    Je possède les deux premiers albums des trois montrés ci-dessus, et je suis bien de votre avis, cher Jacques : c'est réellement superbe, et je comprends sans peine que l'on puisse "préférer" le Requiem de Duruflé à celui de Fauré, pourtant magnifique lui aussi ; quant à la messe "con jubilo" , cette interprétation est une pure merveille, d'émotion et de sobriété ...

    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Quant au célèbre Requiem Op. 9 (premier album), qu'en penser ? Je n'ai que très peu l'esprit religieux, je ne suis que modérément émotif et je n'aime guère les expressions du genre "musique consolatrice", religieuse ou pas. Et pourtant... (...)
    Quant à cette réflexion, les détails intimes qui s'y trouvent m'empêchent d'exprimer pleinement mon propre ressenti ; mais je suis absolument convaincu (pour en être une autre preuve vivante ) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir "l'esprit religieux" pour être ému par la musique sacrée, quelle qu'elle soit : je pense tout autant (pour s'en tenir aux religions monothéistes) à certains albums de déclamation du Coran qui sont de toute beauté, ou à certaines oeuvres très marquées de judéité (Bloch), qu'on peut apprécier sans pour autant être pénétré de religion juive, ou musulmane. Que l'on puisse trouver une forme de consolation à l'écoute de ces "musiques" (les guillemets étant là pour les déclamations du Coran, qui pour être souvent très musicales ne sont pas de la "musique"), sans être pour autant "religieux", tient beaucoup plus (en ce qui me concerne en tout cas) à la beauté de la forme, ce qu'on appelle (avec un grand A siouplaît ) : l'Art

  12. #132
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    Merci, Philippe , pour ces réflexions auxquelles j'adhère sans réserve et qui me touchent beaucoup.

    Jacques

  13. #133
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    Comme on trouve maintenant "presque tout" sur YouTube (), voici :


    A/ en deux vidéos, les parties 4 & 5 ("Sanctus" & "Pie Jesu") et 6 & 7 ("Agnus Dei" & "Lux Aeterna") du Requiem Op. 9 de Duruflé, par l'En-Aichi-Kay Symphony Orchestra et les Choeurs de la Radio Suédoise dirigés par Charles Dutoit (soliste du "Pie Jesu" : la mezzo-soprano japonaise Etsuko Kano)...

    [/URL]
    [/URL]


    ... et B/ en deux vidéos aussi, les Trois Danses pour orchestre dans la version dont j'ai montré l'album au post 130 :

    [/URL]
    [/URL]


    Jacques

  14. #134
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    J'ai quelques-uns de ces oeuvres dans ces versions, mais avec des couplages différents. Pour ce qui est du Requiem, je le préfère aussi à celui de Fauré (qu'au fond je n'aime pas tant que ça), je crois même que, parmi ceux que je connais, c'est mon Requiem catholique préféré.

    (et à propos de Duruflé, si je puis dire, Jehan Alain a aussi écrit de bien belles choses).
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  15. #135
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    Je recommande aussi cette version :


    qui est pour orgue à la place de l'orchestre, et qui est, je trouve, très réussie.

    Jacques évoquait plus haut le fait que ce soit Marie-Madeline Duruflé qui tenait l'orgue dans les pièces pour orgue. Mais Maurice lui-même était organiste, titulaire de Saint-Etienne du Mont, et tient la partie d'orgue dans le Concerto pour orgue de Poulenc sous la direction de Prêtre, qu'il a d'ailleurs créé (je crois d'ailleurs qu'il a conseillé Poulenc pour la registration).

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  16. #136
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    Je finis (temporairement) par une anecdote. Pour la messe à la mémoire de François Mitterrand le 11 janvier 1996, à Notre Dame de Paris, la maîtrise de Notre Dame a chanté le Requiem de Duruflé ; mais la soliste, une star internationale que je ne nommerai pas, a chanté le Pie Jesu... du Requiem de Fauré. Frédéric Lodéon, qui commentait, a improvisé une explication sophisitiquée que l'inquiétude de la musique de Duruflé écrite au lendemain de la guerre, tempérée par cet extrait du Requiem plus paisible de Fauré. En fait... la soliste s'était trompée, et était arrivée en ayant travaillé Fauré!
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  17. #137
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    Bonjour Lebewohl . Et merci pour ces utiles rappels.

    Sur Jehan Alain, je dirai peut-être deux ou trois choses.

    En attendant, voici quelques élèves attentifs dans la classe de Paul Dukas, vers 1929. Devinez qui est là (réponses sous la photo) :



    Messiaen a toujours aimé - la cravate en moins, encore présente ici - ce même genre de col de chemise, dirait-on ()...

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 01/05/2011 à 11h24.

  18. #138
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    Deux citations de Jehan Alain (1911-1940) :

    "Si vous aimez ma musique, si elle vous parle... que vous pensiez identiquement, c'est mon rêve qui se réalise (...). Je voudrais que chacun y trouve sa propre pensée et pas la mienne." [5 février 1935]

    "Il y a des jours où je me sens un homme d'un autre âge..."

    Une notice biographique rédigée en décembre 2003 par Aurélie Decourt, nièce de Jehan Alain :

    "Né le 3 février 1911, à Saint-Germain-en-Laye, Jehan-Ariste Alain est le fils aîné d'Albert et de Magdeleine Alain. Son père lui apprend très tôt la musique puisqu'il est lui-même organiste (à Saint-Germain-en-Laye et Maisons-Laffitte) et compositeur (469 numéros d'opus). Albert Alain a suivi les classes du Conservatoire National de Musique de Paris et il est bien connu dans le milieu de la musique d'Eglise comme compositeur de cantiques, de motets et de messes. Sa grande originalité est la construction d'un orgue de salon, à partir de 1910, prévu à l'origine pour 12 jeux, mais s'agrandissant sans cesse, jusqu'à compter 42 jeux sur 4 claviers en 1960. Facteur d'orgues artisanal et solitaire, Albert Alain innove sur le plan esthétique en créant un instrument néoclassique dès 1910. Pédagogue remarquable, il fit de ses quatre enfants, Jehan, Marie-Odile, Olivier et Marie-Claire des musiciens de haut niveau.

    Jehan Alain pose ses mains sur toutes sortes de claviers dès la plus tendre enfance et son père, ravi de constater ses dons musicaux, le pousse dans la voie de la musique. Jehan est un enfant très turbulent, casse-cou, acrobate, mais aussi rêveur, dessinateur, poète : doué pour de nombreuses formes d'expression, il est un remarquable épistolier et un caricaturiste féroce. Il arrête ses études secondaires à l'âge de 16 ans pour se consacrer à la musique, sous la direction de son père, d'abord, en pratiquant l'orgue liturgique, en travaillant beaucoup le piano, puis au Conservatoire à partir de 1929. Il suit la classe d'harmonie d'André Bloch, la classe de fugue et contrepoint de Georges Caussade, la classe de composition de Paul Dukas, puis de Roger-Ducasse, enfin la classe d'orgue de Marcel Dupré. Premier prix d'harmonie et de fugue en 1933, il obtient le premier prix d'orgue en 1939.

    Dès 1929, il compose des œuvres originales : de nombreuses pièces pour piano, le Postlude pour l'office de Complies, la Berceuse sur deux notes qui cornent. En 1930 et 1931 suivent d'autres oeuvres pour clavier, le Motet O quam suavis est et, en 1933, la Première Fantaisie pour orgue.

    Outre l'orgue paternel et le grand Cavaillé-Coll de la paroisse de Saint-Germain en Laye, Jehan est marqué par deux autres instruments dont il joue beaucoup. Celui de l'abbaye de Valloires, dans la Somme, que son père fit reparler et qui l'enchantait par ses jeux anciens, et celui de Saint-Ferjeux de Besançon, construit par Ghys à la fin du 19e siècle, qui bénéficiait d'une acoustique remarquable. Jehan donne ses premiers grands concerts publics sur cet instrument.

    Ses études sont brutalement interrompues par le service militaire qu'il effectue pendant une année entière, à Nancy. Il y tombe malade, mais concourt quand même pour le prix de composition du Conservatoire où il présente l'Intermezzo pour deux pianos et basson qui ne remporte pas les suffrages. A l'automne 1934, il écrit Le Jardin suspendu pour orgue.

    En 1935, Jehan Alain épouse une amie d'enfance, Madeleine, qui lui donnera trois enfants : Lise en 1936, Agnès en 1938 et Denis en 1939. Il doit alors gagner sa vie tout en continuant le Conservatoire; il assure beaucoup de services liturgiques, en particulier à la synagogue de la rue Notre-Dame de Nazareth à Paris. En 1936, il devient organiste de Maisons-Laffitte.

    Les chefs-d'œuvre apparaissent en 1936 et 1937 : la Suite pour orgue, couronnée par le prix des Amis de l'orgue en 1936, la Vocalise dorienne, les Variations sur un thème de Clément Jannequin, les Litanies, la deuxième des Trois Danses, à laquelle il ajoute le sous-titre de Danse funèbre pour honorer une mémoire héroïque, à la suite de l'accident de montagne qui coûte la vie à sa sœur Marie-Odile, en 1937. Les Trois Danses sont achevées en 1938 et Jehan compose l'Aria pour orgue et la Messe modale.

    Mobilisé dès la déclaration de guerre en septembre 1939, Jehan vit la «drôle de guerre» en cantonnement dans l'Aisne, puis en Thiérache. Il fait preuve de qualités d'animateur exceptionnelles, créant une chorale (les Petits chanteurs à la grosse voix), organisant des spectacles, tout en étant astreint aux tâches pénibles du simple «2e classe». Il ne revient en permission qu'à trois courtes reprises, entre septembre 1939 et juin 1940. Il participe aux combats de mai et juin 40, connaît l'enfer de Dunkerque, puis, de retour en France, s'agrège à un groupe franc qui continue le combat sur la Loire. A Saumur, le 20 juin 1940, il tombe sous les balles allemandes, deux jours avant l'entrée en vigueur de l'Armistice."


    L'organiste Marie-Claire Alain, soeur de Jehan, ne semble pas avoir beaucoup d'amis sur ce forum (j'ai par elle des enregistrements d'oeuvres de Buxtehude, J.S. Bach, Franck, Poulenc [le Concerto pour orgue] et Messiaen). Reconnaissons-lui quand même le mérite de bien défendre la musique de son frère. Ce qu'elle fait remarquablement, à mon avis, dans les deux disques (intégrale de l'oeuvre d'orgue) et le double album (intégrale de l'oeuvre vocale, où elle tient aussi bien l'orgue que le piano) ci-dessous, ce dernier ayant été distingué par un "Diapason d'Or" et accueilli avec enthousiasme par la presse à sa sortie en 2005 :






    Voici enfin Marie-Claire Alain interprétant (après une brève présentation), à l'orgue Kuhn de la Hofkirche de Lucerne, les Litanies de son frère Jehan :

    [/URL]


    Jacques



  19. #139
    Associé Avatar de mah70
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    L'organiste Marie-Claire Alain, soeur de Jehan, ne semble pas avoir beaucoup d'amis sur ce forum
    Si vous êtes bien sages, je mettrai un jour en ligne des enregistrements d'elle datant des années '50, comme quatre des six concertos pour orgue de Haendel (opus 6, je crois). Le débat risque d'être sauvage

    J'avais découvert les oeuvres de Jehan Alain par ce CD (toujours disponible)



    et j'avais trouvé ça superbe - même si je m'y connais mal en orgue.

    J'ai aussi ceci:



    dont je garde un bon souvenir. Et aussi ceci, avec plain de pièces brèves et de fonds de tiroirs, pas forcément inintéressants



    Dans la série "compositeurs tombés au front", j'aimerais assez que l'on joue un peu plus (c'est à dire que l'on joue un peu, car il n'est pas joué du tout) Maurice Jaubert. On connait ses partitions pour l'écran (dont sa collaboration avec Carné/Prévert pour "Drôle de drame", "Le jour se lève" ou "Quai des brumes", celle avec Vigo - "Zéro de conduite", "L'atalante" -, avec Duvivier -" "Carnet de bal", "Le jour se lève" - ou avec René Clair - "Quatorze juillet" - et, par parenthèse, c'est une filmographie ahurissante de qualité) mais bonne chance pour trouver ses œuvres pour le concert...


    (et voilà pourquoi je dois reconnaissance à Michel Plasson)




    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  20. #140
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    Citation Envoyé par mah70 Voir le message
    Dans la série "compositeurs tombés au front", j'aimerais assez que l'on joue un peu plus (c'est à dire que l'on joue un peu, car il n'est pas joué du tout) Maurice Jaubert. On connait ses partitions pour l'écran (dont sa collaboration avec Carné/Prévert pour "Drôle de drame", "Le jour se lève" ou "Quai des brumes", celle avec Vigo - "Zéro de conduite", "L'atalante" -, avec Duvivier -" "Carnet de bal", "Le jour se lève" - ou avec René Clair - "Quatorze juillet" - et, par parenthèse, c'est une filmographie ahurissante de qualité) mais bonne chance pour trouver ses œuvres pour le concert...
    Quelle bonne idée, Mah70 , d'avoir évoqué Maurice Jaubert (1900-1940) !

    Je n'ai de sa musique "classique" que l'album ci-dessous, sorti en 1989, où sur la couverture on peut voir le portrait peint par Pierre-Auguste Renoir du futur compositeur quand ce dernier n'avait que cinq ans (la deuxième image est une photo montrant Jaubert à l'âge adulte) :




    Le texte (dont l'auteur n'est pas indiqué) de la brochure jointe à l'album étant du plus grand intérêt, notamment pour les cénéphiles, je le reproduis ci-après :

    "(...) Maurice Jaubert est né à Nice, 46 rue Gioffredo, le 3 janvier 1900; il était le deuxième fils de Maître François Jaubert, avocat au barreau de Nice (dont il deviendra plus tard bâtonnier) et de Madame François Jaubert, née Haydée Faraut. Il fait ses études au Lycée Masséna où il obtient son premier baccalauréat en 1915, puis le deuxième en 1916. Il suit parallèlement, au Conservatoire de Nice, les cours d'harmonie, de contrepoint et de piano; il remporte le premier prix de piano en 1916.

    Il quitte alors Nice pour Pans où il prépare en Sorbonne une licence de lettres et un doctorat en droit. Il revient à Nice en 1919 : il est alors le plus jeune avocat de France. Il compose à cette époque ses premières œuvres musicales et rencontre Albert Groz qui, après son service militaire, complétera sa formation musicale à Paris en 1923.

    En avril 1920, il rejoint le 7ème génie d'Avignon pour effectuer son service militaire qui le conduira quelques mois plus tard à Versailles, puis - devenu élève officier - en Algérie en octobre 1921. Il est démobilisé en 1922, à Pâques et, au cours de l'été suivant, décide d'abandonner le barreau pour la musique; il quitte Nice en janvier 1923.

    A partir de cette date se succèdent mélodies, œuvres de piano, musique de chambre et divertissements : Feuillet d'Album (1923), Offertoire pour la messe de l'Assomption (1923), À l'Alcazar Neuf (1923), Suite en La (1924), Quatre Romances de Toulet (1924), Les Chants Sahariens (1924), Les Pêcheurs (1925) sur un argument de Claude-André Puget, etc.

    En 1925, il écrit sa première musique de scène pour la pièce de Calderon, Le Magicien Prodigieux. Il utilise le Pleyela (il travaille alors chez Pleyel pour assurer les enregistrements sur rouleaux destinés à ce piano mécanique). Il rencontre à cette occasion la cantatrice Marthe Bréga, qui est pour la première fois son interprète; ce ne sera pas la dernière : il l'épouse en 1926 (Maurice Ravel est son témoin). Elle lui donne une fille en 1927.

    Tout en poursuivant son œuvre : Elpénor (1927), textes de Jean Giraudoux, Contrebande (1927), opéra de chambre sur un texte de Georges Neveux, Trois Sérénades (1928) sur des textes de Guillaume Appolinaire, Francis Jammes et Jules Supervielle - avec qui il s'était lié -, il rencontre pour la première fois le cinéma en 1929 en écrivant une «musique d'écran» pour Nina Petrovna, film muet.

    Cette première partition consacrée au 7ème art sera suivie, de 1931 à 1939, par (pour ne citer que les fims les plus importants) : Le Hyas, Caprelles et Pantopodes, Le Bernard l'Hermite et Barbe-Bleue de Jean Painlevé; Le Petit Chaperon Rouge d'Alberto Cavalcanti; La Vie d'un Fleuve de Jean Lods; L'Affaire est dans le Sac des frères Prévert; Zéro de Conduite et L'Atalante de Jean Vigo; 14 Juillet et Le Dernier Milliardaire de René Clair; Un Carnet de Bal et La Fin du Jour de Julien Duvivier; Le Trois Mâts Mercator, L'Ile de Pâques, Regards sur la Belgique Ancienne et Les Maisons de la Misère d'Henri Stork; Drôle de Drame, Hôtel du Nord, Le Quai des Brumes et Le Jour se Lève de Marcel Carné. Violons d'Ingres de J.B. Brunius sera terminé en août 1939; il comptait en tirer un concerto de violon.

    Le cinéma, qu'il aimait et comprenait, à l'encontre de beaucoup de ses contemporains, ne représentait pourtant qu'une des multiples facettes de l'activité créatrice de Maurice Jaubert. Il fut aussi un chef d'orchestre très demandé et dirigea non seulement la musique de nombreux films chez Pathé-Natan (dont ceux d'Arthur Honegger et Darius Milhaud) mais de nombreux concerts, tant en France qu'à l'étranger. Après sa rencontre avec Emmanuel Mounier, il devient, à la création d'Esprit, un des collaborateurs de la revue jusqu'à sa mobilisation en 1939. Ses écrits, ses conférences et une importante correspondance restent un très actuel témoignage de sa compréhension de l'évolution des années 30 à 40 et de ses prises de position, tant politiques (vis-à-vis de la guerre d'Espagne, par exemple) que musicales : il a vigoureusement défendu Kurt Weill, alors totalement méconnu.

    Entre 1931 et 1939, il compose, outre diverses oeuvres de musique de chambre et des mélodies, dont Les Complaintes de Georges Neveux et L'Eau vive, chants des métiers de la Haute-Provence sur des textes de Jean Giono, Le Jour, poème chorégraphique de Jules Supervielle dont la première audition aura lieu le 13 décembre 1931 à Pleyel sous la direction de Pierre Monteux et qui sera plus tard monté à l'Opéra de Paris avec une chorégraphie de Serge Lifar; la Suite française, créée à Saint-Louis aux Etats-Unis, en 1932, sous la baguette de son dédicataire Wladimir Golschmann. Il écrit la musique de scène de Tessa de Jean Giraudoux (Athénée, 1934) dont proviennent La Chanson de Tessa et La Ballade; puis Nativité, cantate pour soli, choeur mixte et orchestre, suivie de la Cantate pour le Temps Pascal donnée en première audition à la salle Pleyel le 24 mars 1938, sous la direction de Charles Münch. En 1935, c'est de nouveau, à l'Athénée, la musique de scène d'une autre pièce de Jean Giraudoux, La Guerre de Troie n'aura pas lieu. Citons encore Les Intermèdes pour orchestre à cordes (1936), la Sonata a due (1936) pour violon, violoncelle et orchestre à cordes. En 1937, il dirige au Théâtre des Champs-Elysées sa Jeanne d'Arc, symphonie concertante sur le texte de Charles Péguy, interprétée par sa femme à qui elle est dédiée. À Bruxelles, en 1936, sa musique accompagne la pièce de Georges Simenon Quartier Nègre.

    Toujours en 1937, il collabore au spectacle collectif Liberté qu'il dirige au Théâtre des Champs-Elysées, ainsi que les créations de la série des opéras bouffes de l'Exposition, cette fois à la Comédie des Champs-Elysées. Géographies, pour choeur et orchestre, date aussi de 1937; son dédicataire, Manuel Rosenthal, dirige cette oeuvre pour la première fois le 16 octobre 1938 à la salle du Conservatoire. Le Concert flamand, terminé en 1936, est créé à Bruxelles en 1938 sous la direction d'André Souris. Citons enfin Ô mes frères perdus pour choeur d'hommes, orchestre et piano, composé sur des poèmes d'Eluard et dédiés à Raphaël Alberti et Gustavo Pittaluga.

    Après un premier séjour à Londres, en 1936, pour l'enregistrement de la musique qu'il a composée pour le film d'Alberto Cavalcanti We Live in Two Worlds, il y retourne en 1939 pour diriger un concert à la BBC et composer la musique d'une émission de radio, The Voice of Paris, diffusée, toujours par la BBC, en mars 1939.

    Mobilisé le 2 septembre 1939, capitaine de réserve du génie, il rejoint à Epinal la compagnie qu'il commande et qui restera en premières lignes jusqu'à l'armistice; il ne la quittera que pour deux brèves permissions à Nice, en janvier et avril 1940.

    Il compose «aux armées» ses deux dernières oeuvres : Saisir, cinq poèmes de Jules Supervielle pour soprano, piano, harpe et orchestre à cordes (1939/40) et Trois Psaumes pour le temps de guerre pour choeur de femmes, harpe et piano. Ces Psaumes sont dédiés à Patrice de la Tour du Pin, dont l'unité occupait un secteur à quelques kilomètres du sien et qu'il avait rencontré fréquemment avant qu'il soit fait prisonnier en octobre 1939.

    Maurice Jaubert n'entendra jamais ses deux dernières oeuvres : mortellement blessé à Azérailles, il mourra quelques heures plus tard à l'hôpital de Baccarat, le 19 juin 1940.

    NB : il est intéressant de noter que François Truffaut utilisera de la musique de Maurice Jaubert pour quatre de ses films : Adèle H., L'Argent de poche, L'Homme qui aimait les Femmes et La Chambre Verte. De nombreux réalisateurs de télévision et de radio l'imiteront."


    Sur YouTube, les vidéos de films des années trente avec musique de Maurice Jaubert abondent ... En voici deux, avec des extraits, successivement, de Zéro de Conduite (Jean Vigo) et Un Carnet de Bal (Julien Duvivier) :




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    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 02/05/2011 à 17h08.

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