ah... je confesse que je prenais "à la mode de Bretagne" dans son acception large de "cousin éloigné et même tellement éloigné et tellement par alliance qu'on n'est pas vraiment cousin mais enfin quand même si"...
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Bonsoir Fred Audin.
Hélas non. J'avoue qu'à part des compositeurs suisses (ou d'origine suisse) souvent joués comme Arthur Honegger, Ernest Bloch ou Frank Martin, je connais encore très peu les autres. L'exception concernant Fornerod vient évidemment du lointain lien de parenté que j'ai signalé.
Mais je vais essayer d'en apprendre plus (auprès de quelqu'un de Lausanne que je connais et qui est généralement très au courant de ce genre de chose) sur Alexandre Denereaz et d'éventuels autres enregistrements que celui d'Au Tombeau de Tout-ankh-Amon.
Jacques
Bonsoir Erwan. Et merci pour cette info.
À toutes fins utiles, je vais la transmettre à mes cousins Olivier et Etienne, les deux fils de la tante (aujourd'hui décédée) que j'évoquais et dont le lien de parenté avec Aloÿs Fornerod est moins "indirect" que le mien avec ledit compositeur.
Ça me rappelle que cette tante ne ratait pas une occasion de parler de l' "oncle Aloÿs" et qu'elle mettait toujours bien en évidence sur son piano la partition de la version pianistique du Voyage de printemps ().
Pour lui faire plaisir, je l'ai même apprise(ce n'est pas très difficile, en tout cas moins que la plupart des pièces de Ravel que j'étudiais à la même époque). Mais c'était il y a longtemps.
Jacques
Pardon pour la modération (), mais c'est très exactement ça
.
Pour tenter de faire plus simple, je dirai que la soeur cadette de mon père épousa un jour un homme dont l'un des oncles était Aloÿs Fornerod. La mère de cet homme était Hélène, soeur du compositeur (cf. la photo ancienne montrée plus haut).
Je signale que contrairement à Aloÿs, j'ai assez souvent rencontré sa soeur Hélène dans mon enfance. C'était une dame extrêmement charmante et tout à fait "vieille France"(malgré sa nationalité et son éducation suisses).
Jacques![]()
En voyant le disque montré par Erwan au post 157, je me suis souvenu que je connaissais aussi Jean Balissat (1936-2007) : c'est lui qui avait composé la partition de la Fête des vignerons de 1977 () et je lui avais écrit vingt-deux ans plus tard à propos des difficultés que pouvait rencontrer un compositeur face à la problématique suivante : dans quelle "proportion" doit-il respecter le folklore, quasi obligé en pareilles circonstances, par rapport à son souci légitime de composer quand même une musique originale, voire novatrice ? Je venais d'assister à une représentation de la Fête de 1999 et n'avais guère été convaincu pas la musique que j'avais entendue, oeuvre collective de trois compositeurs penchant outrageusement du côté de Boulez, le folklore étant pour ainsi dire "passé à la trappe".
Concernant Balissat, je signale cet article Wikipédia. Et sur la Fête des vignerons de Vevey, je signale celui-ci.
Je montre en outre ci-dessous une photo du compositeur et la réponse qu'il fit à ma lettre :
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Pour illustrer le caractère assez extravagant de cette Fête (), dont les nombreux figurants et les chanteurs sont pratiquement tous des amateurs, j'y ajoute des vues de...
- celle de 1889 (musique de Hugo de Senger, que je ne connais pas) :
- celle de 1905 (musique de Gustave Doret, qui onze ans auparavant avait dirigé la première du Prélude à l'Après-midi d'un Faune) :
- celle de 1927 (musique de Gustave Doret à nouveau) :
- celle de 1955 (musique de Carlo Hemmerling, qui remplaça Arthur Honegger d'abord sollicité mais qui, malheureusement, était trop malade pour se lancer dans une pareille aventure) :
- celle de 1977 (musique de Jean Balissat, dont les compositeurs l'ayant influencé étaient, de son propre aveu, Mahler et Chostakovitch) :
Je montre enfin une vidéo où peut être entendue, tirée de la partition composée par Balissat pour la Fête de 1977, la pièce pour choeur et orchestre intitulée "Le Soleil". La musique commence pianissimo (attention à ne pas trop pousser le volume sonore!) dans un climat d'angoisse et se poursuit en un long crescendo, le soleil ainsi décrit n'étant pas du tout un astre souriant mais une force naturelle implacable. Les quelques photos accompagnant cette musique ont toutes été prises à l'occasion de l'une ou l'autre des représentations du mois d'août 1977.
La voici :
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Jacques![]()
Deux petits compléments au post qui précède...
1/ Qu'a répondu Jean Balissat, deux jours avant la fin de la Fête des vignerons 1977, à la question de savoir s'il avait été ému de diriger pour la première fois sa partition devant 16'000 personnes ?
Son surprenant aveu peut être entendu sur cette brève vidéo :
[/URL]
2/ Qu'avait-on joué lors de la précédente Fête, celle de 1955 ?
Une musique très proche du folklore suisse romand habituel, avec juste quelques harmonies "piquantes" par-ci par-là (). J'ai décrit ainsi sur YouTube la vidéo qui suit :
"Arthur Honegger avait été sollicité pour composer la musique de la Fête des vignerons de 1955 (Vevey, Suisse). Malheureusement trop malade, il dut renoncer à ce mandat. Et c'est finalement Carlo Hemmerling qui fut chargé du travail, en composant une musique encore proche des partitions très tributaires du folklore écrites pour les Fêtes de 1905 et 1927 par Gustave Doret (autre compositeur suisse, surtout connu pour avoir dirigé en 1894 la première exécution du Prélude à l'Après-midi d'un faune de Debussy). La partition d'Hemmerling fait appel non pas à un orchestre symphonique traditionnel mais à un ensemble d'harmonie (instruments à vent uniquement), qui en 1955 n'était autre que l'Orchestre de la Garde Républicaine, venu tout exprès de Paris. Enregistrés en monophonie pendant la Fête, les trois courts morceaux avec choeur qu'on entend sur la vidéo sont successivement : "Chanson du vin nouveau", "Chanson des vieux et des vieilles" et "Farandole". En couleur, sauf celles montrant la déesse Cérès et le dieu Bacchus, les photos ont été prises pendant la Fête, en août 1955.
Voici cette vidéo :
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Jacques![]()
Dernière modification par Jacques ; 05/06/2011 à 23h28.
Bonjour.
Ces réjouissances bachiques ont-elles lieu tous les ans? J'ouvrirai bien un fil sur la question mais je ne vois pas trop ce que nous aurions d'équivalent à proposer en France. Il est vrai que je connais mal festivités de masse dans les régions, étant un méchant parisien
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La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Je ne connais rien de tel, ce qui ne veut rien dire, en revanche la Saint Vincent (22 janvier, je crois) est fêtée abondamment dans beaucoup de villages viticoles ; dans certains, comme Buxy (Haute-Saône), cela s'accompagne de musique, mais pas forcément composée pour l'occasion.
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
S'il y a autant de monde que ça
on devrait en causer dans les gazettes, non?
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
c'est ce que je dis : je ne connais rien de tel!
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Même le Parisien que tu es devrait, en revanche, connaître ça :
http://www.fetedesvendangesdemontmartre.com/
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Saône-et-Loire, pardon, pardon...
Cela mérite une tournée virtuelle de Montagny!
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Il n'y a pas un bar plus proche?![]()
Amicalement vôtre.
Non, fort heureusement ().
À la fin du XVIIIème siècle, elles avaient bien lieu chaque année, mais c'était peu de chose et ça ne durait qu'un jour.
Elles se sont toutefois raréfiées au cours du XIXème siècle, tout en prenant beaucoup plus d'ampleur et en s'étendant sur plusieurs jours.
La règle actuelle est qu'il n'y ait plus que quatre ou cinq "réjouissances" de ce genre par siècle (une fois tous les ving-cinq ans en moyenne). Ainsi, au XXème siècle, il n'y eut que celles de 1905, 1927, 1955, 1977 et 1999 (le nombre de spectateurs par représentation passant progressivement, pour chacune de ces années, de 12'000 à 17'000, ce qui est très coûteux à organiser).
J'ai assisté aux deux dernières (1977 et 1999) et, croyez-moi, pour ce qui est de boire du vin après - voire même avant - le spectacle et de "faire la fête", c'est vraiment "quelque chose" (...
).
Quand ça se prépare et lorsque ça a lieu, les gazettes (surtout locales) en parlent évidemment beaucoup. Ce qui fait revenir dans leur pays, pour l'occasion, beaucoup de Suisses romands expatriés parfois depuis plusieurs générations. En 1999, j'en ai rencontré qui venaient d'un peu partout, notamment des Etats-Unis et de Nouvelle-Zélande, certains parlant à peine le français.
Jacques![]()
Il y a trois ans, sur le fil de discussion consacré au compositeur suisse allemand Willy Burkhard (1900-1955), j'ai dû faire un piteux aveu d'ignorance ().
Or, la même aventure m'est arrivée récemment, un ami m'ayant demandé ce que je savais d'Othmar Schoeck (1886-1957), autre compositeur suisse allemand (re-).
Mais là, honteux de cette nouvelle grosse lacune, j'ai quand même fait ensuite quelques petites recherches sur Schoeck et constaté, entre autres choses, que son opéra "expressionniste" en un acte Penthésilée (composé en 1924/25 sur un texte de Heinrich von Kleist et créé à l'Opéra de Dresde en janvier 1927) connaissait depuis quelques années un net regain d'intérêt ().
On peut le voir notamment à la lecture d'un article paru le 20 juillet 1998 dans Libération et toujours accessible ici (je le mentionne car il présente aussi l'avantage de fournir sur cet opéra suffisamment de données pour m'épargner d'en dire beaucoup plus).
Cela étant, j'ai commandé et reçu ce matin la version suivante de Penthésilée, enregistrée live le 17 août 1982 aux Salzburger Festspiele (la brochure jointe n'est qu'en anglais et en allemand mais reproduit tout le texte de Kleist) :
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C'est une bonne version, je crois, avec quelques excellents solistes. La prise de son favorise toutefois un peu trop les voix (chantées, souvent parlées aussi, façon "sprechgesang") au détriment de l'orchestre. C'est dommage car ce dernier est tout à fait original : seulement quatre violons mais un très grand nombre d'altos, de violoncelles et de contrebasses; pas de harpe mais deux pianos; pas de hautbois mais un contrebasson, dix clarinettes et sept trompettes (dont trois sur scène).
Mais l'oeuvre, surtout pour qui l'entend pour la première fois (comme moi aujourd'hui), n'en demeure pas moins impressionnante. Certains passages sont même d'une extrême violence.
À toutes fins utiles, puisque la totalité de cette version (qui dure 79'59) figure sur YouTube, je montre ci-dessous la vidéo correspondante :
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Jacques![]()
Dernière modification par Jacques ; 03/09/2011 à 22h01.
Jacques !étonnant que le compositeur Schoeck vous soit jusqu'à présent resté inconnu
J'ai personnellement le sentiment qu'il s'agit d'un compositeur suisse des plus importants, peut-être l'un des meilleurs (à mon goût) même si ma connaissance en est partielle (je me suis surtout intéressé à sa musique de chambre et à ses "lieder", dont je dirai quelques mots à une prochaine occasion) ; je dois posséder 4 ou 5 CDs de lui, et il me semble qu'un fil pourrait lui être consacré. Je présenterai les qqs oeuvres que je connais de lui quand je le pourrai (pour l'instant le temps me manque ...) ; en attendant le site officiel de Schoeck (en allemand ...) peut être consulté ici : http://www.othmar-schoeck.ch/komponi...afie_kurz.html![]()
Merci pour vos remarques et les informations fournies, Philippe.
Sur l'importance d'Othmar Schoeck, vous avec raison. Je fais donc à nouveau mon mea culpa pour l'avoir snobé pendant si longtemps et verrais avec plaisir l'ouverture d'un fil (général) consacré à ce compositeur.
Il faut dire que la Suisse est partagée entre deux cultures principales, l'allemande et la française. Et mes affinités, favorisées par mon enracinement romand (encore que ma grand-mère paternelle fût bernoise), m'ont longtemps fait pencher systématiquement vers la seconde. D'où mon peu d'intérêt, jusqu'à tout récemment, pour la musique de Schoeck, profondément germanique quant à elle. Il est vrai que ces deux influences souvent coexistent chez les compositeurs helvétiques, notamment chez Arthur Honegger et (surtout) Frank Martin, ce qui ne m'avait pas empêché d'apprécier ces derniers sans réserve depuis des décennies.
Quoi qu'il en soit, il n'est jamais trop tard pour bien faire.
Jacques
Dernière modification par Jacques ; 04/09/2011 à 11h20.


un ' petit ' concerto de Vivaldi dont on parle rarement et qui est très touchant![]()
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