J'aimerais voir réévalué Clementi qui a eu le noble privilège de jouer avec Mozart et connu Beethoven![]()


J'aimerais voir réévalué Clementi qui a eu le noble privilège de jouer avec Mozart et connu Beethoven![]()
Bonsoir Jonathan.
Votre post ci-dessus et la jolie Sonatine en do majeur Op. 36 No 3 de la vidéo m'ont rappelé que je possédais depuis longtemps ce gros coffret de 15 disques (je l'ai ressorti pour l'occasion) enregistrés il y a plus de vingt ans par le pianiste italien Pietro Spada :
![]()
Et cette petite sonatine y figure, comme il se doit.
Mais le coffret contient évidemment quantité d'autres choses, en particulier toutes les sonates pour clavier composées par Clementi, la plupart étant bien plus élaborées et ambitieuses. On y trouve même quelques "perles" évoquant Haydn, Mozart, voire Beethoven.
Cela dit, bien que ces sonates soient toujours très agréables à entendre (certaines sont même fort belles), il faut bien admettre que Clementi n'atteint pas souvent le niveau qui caractérise les oeuvres analogues des trois autres compositeurs cités.
Je tiens néanmoins beaucoup à ce coffret et ne voudrais surtout pas m'en défaire, même si je n'y reviens plus très souvent.
Jacques



Je ne sais pas si Myslivecek mérite d'être réévalué (je ne le connais pas assez) mais le second mouvement de son octuor pour vents en si bémol majeur me semble exquis. Ici :
[/URL]
ça va de 4:28 à 7:14.
IP
Dernière modification par InnocentParadis ; 15/09/2011 à 22h06.





Parmi les petits-maîtres contemporains de Mozart, Ignaz Pleyel me semble mériter d'être remarqué. On trouve sur You Tube pas mal d'oeuvres de lui. Il y a de joyeux allegros de symphonies, des duos pour violons dont l'écriture, sans être extraordinairement savante, me semble agréablement soignée et un adagio de concerto pour piano (Ben 103 A) :
[/URL]
que, pour ma part, je trouve fort beau de 2:21 à la fin .
IP
Dernière modification par InnocentParadis ; 17/09/2011 à 22h20.



Je sais que ce n'est pas bien de poster plusieurs fois de suite sur le même fil, mais j'ai un scrupule : ce qui me semble le plus beau dans le mouvement de Pleyel, c'est le passage qui va de 3:11 à 3:35 . Or cela m'a l'air d'une "cadence libre" pour le soliste, et les compositeurs ne publiaient pas toujours leurs propres cadences. Il n'est donc pas impossible que ce passage soit l'oeuvre de l'interprète...
IP
Je dirais même qu'à l'époque il était fort rare de publier ses propres cadences, me semble-t-il.
Amicalement vôtre.
L'un des avantages de lire de gros ouvrages sur certains compositeurs célèbres est d'en découvrir beaucoup d'autres, moins connus mais ne manquant pas d'intérêt pour autant. Je pense en particulier au beau livre consacré à Gabriel Fauré par Jean-Michel Nectoux (Fayard, 2008), qui mentionne à plusieurs reprises un compositeur américain d'origine allemande, Charles Martin Loeffler (1861-1935).
De ce musicien au destin peu commun, j'ai été heureux de trouver dans la BM du forum deux belles compositions pour orchestre que je ne connaissais pas (). Ce qui m'a conduit à ressortir de ma collection d'enregistrements dédiés au chant cet album (le seul que je possède à ce jour avec des oeuvres de Loeffler) comportant treize mélodies sur des poèmes en français, dont la musique, me semble-t-il, évoque avec bonheur tantôt Fauré, tantôt (plus souvent encore) Duparc :
![]()
Dans la brochure jointe, en plus de ces images montrant le compositeur peint en 1903 par John Singer Sargent (qui fit aussi un portrait resté célèbre de Fauré) et photographié à l'âge de 16 ans,
![]()
... on trouve, avec le texte des poèmes et leur traduction en allemand et en anglais, une présentation par Laurent Martin du compositeur et des mélodies enregistrées que je me permets, vu son intérêt, de reproduire en entier ci-dessous :
"Charles Martin Loeffler, né en 1861 à Berlin, voyage avec sa famille pour suivre son père, ingénieur (et aussi écrivain sous le nom de Tornow), dans ses déplacements professionnels en Russie, Hongrie, Suisse et arrive à Paris en 1879. Vers 1870, Charles Loeffler commence l'étude du violon en Russie, puis décide à 13 ans de devenir professionnel. Il se perfectionne à la Hochschule de Berlin avec le célèbre Joachim, et commence des études d'écriture avec Woldemar Bargiel, le demi-frère de Clara Schumann.
À Paris, il travaille avec le grand violoniste Lambert Massart, et aussi la composition auprès d'Ernest Giraud (professeur également de Debussy, Pierné, Mel Bonis et bien d'autres). Son père subissant une persécution de plus en plus forte du régime de Bismarck en raison de ses opinions politiques, Loeffler se dit maintenant français, né à Mulhouse, et renforce son attachement définitif pour la culture et la langue françaises. Il est membre quelque temps de divers orchestres (dont Pasdeloup) puis s'embarque pour les Etats-Unis où la situation des musiciens est bien meilleure et où il sera naturalisé en 1887.
D'abord membre de l'Orchestre Damrosch à New York, il s'installe en 1882 à Boston, devient second violon solo du Boston Symphony Orchestra, une des meilleures phalanges américaines, et s'impose rapidement parmi ses pairs. Il y restera vingt ans, commençant à composer et faisant de fréquents séjours en Europe. Souvent joué aux Etats-Unis, il gardera toujours le contact avec le vieux continent où on l'interprétera parfois.
Très lié avec certains musiciens français, il aidera même financièrement son grand ami auquel le lie une admiration réciproque, Gabriel Fauré, qui se retrouve avec peu de ressources après 1920 et son départ de la direction du Conservatoire de Paris. Fauré lui dédicacera sa Deuxième Sonate pour violoncelle et piano et lui offrira des manuscrits en remerciement.
En 1903, Loeffler décide de se consacrer à la composition, abandonne l'orchestre et s'installe dans le Massachusetts où il a une ferme et des chevaux, après avoir passé une année à Paris. Il sera de plus en plus sédentaire jusqu'à sa disparition en 1935.
À côté de l'écriture qui l'occupe principalement, il participe à la vie musicale américaine. Il est membre de la direction de l'Opéra de Boston et participe à la création de la Julliard School à New York en 1924.
Son oeuvre est impressionnante par son ampleur, sa variété, sa qualité. Cosmopolite par ses voyages, ses goûts, il reste marqué par la musique et la littérature françaises, dont il est un grand connaisseur, mais aussi par l'Allemagne, la Russie, la Hongrie, l'Irlande, l'Espagne ou encore la musique populaire américaine. Avec une personnalité forte, il s'exprime dans tous les genres : opéra, musique symphonique, musique de chambre, chœurs, mélodies et ensembles instrumentaux étonnants, faisant appel à des combinaisons inédites (avec, par exemple, un saxophone ou une viole d'amour, un harmonica, ou encore des cloches, etc.), et souvent avec des harmonies ou des sonorités novatrices.
Ultime preuve de son amour pour la France, il léguera ses biens au Conservatoire de Paris et à l'Académie Française.
Loeffler a écrit une quarantaine de mélodies, dont une moitié environ sur des textes français. Spécialiste de la poésie symboliste, il mettra en musique les «Palais Nomades» de Gustave Kahn. Ses favoris sont également Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Laforgue ou Maeterlinck. Loeffler est attiré, comme les poètes, par l'exotisme, l'inouï, l'enchantement, les humeurs d'ennui et de mélancolie. Il ne raconte pas des histoires mais évoque des ambiances et des images : «Harmonie du soir», la «Cloche fêlée». Sa musique est symboliste dans son intensité de couleurs, de nuances, d'expression émotionnelle et ses atmosphères. Au fond, c'est un mystique (il inscrit souvent le Dies Irae de façon obstinée dans ses partitions), un rêveur, un visionnaire.
Les neuf mélodies avec alto (formule peu courante, employée par Brahms) sur des textes de Verlaine et Baudelaire ont été écrites en 1893/94 et publiées en 1903. Certaines furent créées en 1897 à Boston (avec Loeffler à l'alto), d'autres en 1900. Les quatre sur des poèmes de G. Kahn furent probablement écrites dans la même décennie. Il impose dans toutes ces traductions musicales une adéquation exceptionnelle aux ambiances des textes, qui fait de chacune un havre de beauté, avec des atmosphères tour à tour charmeuses, voluptueuses ou dramatiques, dans un raffinement rarement atteint par ailleurs."
Jacques
Dernière modification par Jacques ; 21/09/2011 à 01h31.



voila une recommandation que j’approuve et appuie...
Je constate que vous êtes mieux renseigné que l'Encyclopédie Britannica et Wiki france, qui continuent à défendre la légende que Loeffler (Charles Martin ou Charles Tomov comme il se fit appeler quelquefois en hommage à son père) était natif de Mulhouse, mensonge formé par Loeffler lui-même pour échapper à l'anti-germanisme français lorsqu'il envisagea de faire carrière en France.
Comme le registre de la Hochschule de Berlin le stipule, Loeffler était né à Schöneberg, près de Berlin.
Une grande confusion règne dans le catalogue de ses oeuvres: tantôt on lui attribue la Danse bizarre pour violon composée par son père dix ans avant sa naissance, on voit répertorier sa première oeuvre officielle sous le titre Les vieilles de l'Ukraine (suite pour violon et orchestre Les Veillées d'Ukraine).
Au passage, il fréquenta la classe d'Ernest Guiraud au conservatoire, autre compositeur qui mériterait sans doute une redécouverte, puisqu'il composa les récitatifs et dialogues de Carmen et la 2ème suite de l'Arlésienne; l'idée étrange (et géniale) d'entrelacer la farandole en majeur et la marche des Rois en mineur dans le finale est de Guiraud et non pas de Bizet.
On dit que beaucoup d'oeuvres de Loeffler sont perdues, faute de s'être donné la peine de les chercher, ses manuscrits étant partagés entre la Library of Congress et la Bibliothèque nationale. J'ai été étonné dans la notice citée de le voir considéré comme compositeur d'opéra: et en fait la biographie de Musimen (qui semble la plus complète en ligne) le donne bien comme compositeur en 1912 de La Passion d'Hilarion, opéra en un acte d'après William Sharp (Fiona Mc Leod), mais aussi des Amants Jaloux en 1918 et de The Peony Lantern en 1919, sans qu'il soit possible de savoir si les deux derniers connurent une création.
L'académisme de Loeffler est contredit par les relations qu'il entretint avec Gershwin avec qui il correspondit abondamment avant de le rencontrer en 1928. De cette époque datent plusieurs compositions pour Jazz Band, dont Clowns: l'influence de l'école ukrainienne (peut-être par l'intermédiaire de Vladimir Dukelsky, le futur Vernon Duke, élève de Glière, qui trouva le pseudonyme Gershwin pour son ami Jacob Gershowitz) n'y est peut-être pas étrangère.
Edit: on parle de ses relations avec Fauré; à noter qu'elles allèrent plus loin que la simple dédicace, exemple rare et comparable à celui d'Albeniz finançant incognito la parution du Poème de Chausson, Loeffler permit à Fauré de survivre par des dons en argent lorsque celui-ci se retrouva sans salaire après avoir été démis de ses fonctions de directeur du Conservatoire.
Dernière modification par sud273 ; 21/09/2011 à 12h36.


' Je peux devant le monde entier qu'en dehors l'amour- propre je n'ai aucun fol orgueil;car c'est une loi pour tous de ne pouvoir rien atteindre sans travail ' Telemann de son vivant apprécié dans toute l'Europe,et à sa mort il tomba dans l'oubli![]()





j'aurais plutôt pensé qu'on ne l'avait redécouvert vraiment que dans le dernier quart du XXe, non? (et encore...)
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne
Je me permets de revenir un instant sur Charles Martin Loeffler et de remercier chaleureusement Fred Audin pour tous les compléments d'information qu'il a fournis sur ce compositeur au post 190 (alors que je m'étais borné, sans faire de recherches particulières, à reproduire le texte trouvé dans la brochure d'un seul album).
Je lui en suis très reconnaissant, ces compléments étant pour moi d'un grand intérêt.
Jacques
À ceux qui l'auraient oublié, je rappelle respectueusement qu'un fil général de discussion est consacré à Telemann sur ce forum (il est vrai qu'il n'est plus très actif depuis un certain temps).
Il commence ici.
Comme j'y avais fait "étalage" () de bon nombre d'enregistrements tirés de ma collection, il m'était difficile de ne pas m'en souvenir
.
Jacques


Déclaration de hugo wolf "Ce fut une victoire complète de la lumière sur l'obscurité.Avec une force primitive,une tempête d' applaudissements se déchainait après chaque mouvement.Bref,ce fut un triomphe plus beau qu'aucun général romain osa jamais en rêver "
La symphonie n°8 seconde version![]()
L'excellent pianiste catalan Jordi Masó, qui vient d'achever chez Naxos une intégrale de l'oeuvre pour piano de Federico Mompou, poursuit celle qu'il consacre (même label) au piano de Joaquín Turina [1882-1949]. Son septième volume vient de sortir, je l'ai reçu récemment et c'est probablement l'un des meilleurs de la série à ce jour.
Vu l'abondance de ce que Turina a composé pour le piano, Masó n'en est toutefois qu'à mi-parcours, apparemment...
Turina avait beaucoup de talent et d'inventivité, il a composé de fort belles choses et certaines de ses oeuvres sont souvent jouées (comme ses Tres Danzas fantásticas Op. 22 de 1919, dont la version pour orchestre, dirigée par Ataúlfo Argenta, peut être entendue sur la BM du forum). Mais je ne ne suis pas sûr qu'on puisse accorder à sa musique la même importance qu'à celles de ses compatriotes et amis Isaac Albéniz et Manuel de Falla. C'est pourquoi je l'évoque sur ce fil (encore que je l'aie déjà fait en d'autres endroits mais "incidemment"), sans ouvrir à son sujet une discussion générale.
Pour plus de détails, je me borne à signaler ce petit article Wikipédia, ainsi que le site officiel du compositeur (sauf la biographie, qu'on peut lire aussi en anglais, il n'est toutefois qu'en espagnol).
Sinon, je présente ci-dessous deux photos peu connues de Turina trouvées sur son site officiel, qui le montrent à Paris en 1910 et en Espagne quelques années plus tard, entouré, à gauche, de Miguel Salvador et, à droite, de Manuel de Falla (j'ignore en revanche qui est la dame assise) :
![]()
Et j'y ajoute quelques vidéos musicales figurant sur YouTube, qui permettent d'entendre :
a/ la pianiste Alicia de Larrocha jouer successivement "Zapateado"(la troisième des Tres Danzas andaluzas Op. 8 de 1912) et "Sacromonte" (la cinquième des Danzas gitanas Op. 55, 1ère série, de 1932) :
[/URL]
[/URL]
b/ le Trio Intempore interpréter les trois mouvements du beau Trio pour piano, violon et violoncelle en ré majeur No 1 Op. 35 de 1926 (NB : on peut aussi l'entendre, par d'autres artistes, sur la BM du forum) :
[/URL]
[/URL]
[/URL]
Jacques
Je ne connais pas suffisamment l'oeuvre de Mario Castelnuovo-Tedesco [1895-1968] pour pouvoir en dire beaucoup à son sujet. Mais comme ce compositeur (à propos de ses Guitares bien tempérées Op. 119) a été évoqué tout récemment sur un autre fil (section "Claviers", où avait d'ailleurs aussi été ouvert, il y a longtemps, un fil concernant une intégrale de son oeuvre pour orgue), j'ai pensé qu'il méritait au moins une place ici (). Ne serait-ce que pour rappeler que sa production fut loin de se limiter à des oeuvres pour guitare, comme on le pense trop souvent.
Voici par exemple un récital, paru en 1992, de certaines de ses compositions pour piano (c'était alors un "world premiere recording"), ainsi que le premier des quatre volumes de l'intégrale qu'Aldo Ciccolini leur consacra quelques années plus tard :
![]()
![]()
Or, rédigée par Michel Fleury, la brochure jointe à l'album Etcetera présente le compositeur en ces termes :
"À l'orée du [XXème] siècle, c'est aux compositeurs de la génération 1880 qu'il devait être donné de rendre à la musique italienne instrumentale et symphonique ses lettres de noblesse, après plus d'un siècle de règne sans partage de l'opéra. Ottorino Respighi (1879-1936), Ildebrando Pizzetti (1880-1968), Gian-Francesco Malipiero (1882-1972) et Alfredo Casella (1883-1947) sont les principaux représentants de ce «Renouveau musical italien». Bien qu'il appartienne à une génération plus tardive, Mario Castelnuovo-Tedesco doit être rattaché à ce groupe de musiciens. D'une étonnante précocité, il atteignit sa maturité artistique avant 1920, une époque où ses aînés donnaient à l'Ecole italienne certains de ses sommets les plus significatifs: Pins de Rome (Respighi) ou Pause del Silenzio (Malipiero). Une esthétique romantico-impressionniste et imprégnée de tradition populaire justifie également de le rattacher aux musiciens de la «generazione del 80». Sa position dans la musique italienne est à certains égards similaire à celle d'Erich Wolfgang Korngold, en Autriche. Né en 1895 à Florence, et faisant preuve de dons précoces, Castelnuovo-Tedesco fut élève de Pizzetti. Il attira l'attention dès avant 1914 par ses premières pièces de piano, comme Questo fu il carro della morte (1913), ou Lucertolina (1916), souvent joué en concert par Casella. Encouragé par ce dernier, il connut une certaine vogue dans les années vingt. D'origine juive, il se réfugia aux USA en 1939, et s'installa à Beverley Hills. Comme Korngold, il a beaucoup composé pour Hollywood. Il n'avait pas pour autant oublié les cyprès de sa terre natale : il retourna souvent en Toscane, jusqu'à sa mort, survenue en 1968. Castelnuovo-Tedesco a laissé une oeuvre immense, mais d'inégale valeur. Ses meilleures oeuvres, principalement des pièces de piano ou des mélodies, ont été écrites entre 1915 et 1925. A partir de 1932 il a beaucoup écrit pour la guitare. Curieusement, ces oeuvres, souvent dédiées à Andrès Segovia, sont davantage restées au répertoire que les autres. Pour le grand public, Castelnuovo-Tedesco est devenu un compositeur pour la guitare, alors que les pièces pour cet instrument ne représentent qu'une faible part de son oeuvre. Les pages retenues pour cet enregistrement représentent bien les deux pôles de la muse du compositeur: l'inspiration italienne (Cipressi, Questo...), et les sources hébraïques liées à son ascendance qui en font, au même titre qu'Ernest Bloch, l'un des plus grands musiciens juifs du XXème siècle. (...)"
S'agissant en tout cas de la musique pour piano de Castelnuovo-Tedesco, j'ai été frappé de constater en la découvrant qu'elle était, dans l'ensemble, au moins aussi remarquable et novatrice (même si les influences de Ravel et d'un autre compositeur français dont on célébrera cette année le 150ème anniversaire de la naissance [] y sont parfois manifestes) que celle, mieux connue, de son collègue Malipiero. Je pense en particulier au cycle Le Danze del re David, que Fleury présente ainsi :
" (...) Le Danze del re David se rattachent à cette inspiration judaïsante. Cette oeuvre, longuement développée, est sous-titrée : «rhapsodie hébraïque sur des thèmes traditionnels». Datée de 1925, elle est dédiée à la mémoire du grand-père maternel du compositeur. Sept pièces d'un caractère contrasté, utilisant chacune un motif liturgique juif, sont reliées par un épisode en notes répétées, agrémentées d'arpèges parallèles en fusées, et aboutissant à une coda théâtrale. Pour l'épisode en notes répétées, l'auteur a indiqué : «à la manière d'un shofar». Le shofar est un instrument traditionnel et rudimentaire de la liturgie juive, taillé dans une corne de bélier. Le retour de cette séquence, ainsi que les échelles modales (annonçant le mode II de Messiaen), assurent l'unité de ce cycle dont le déroulement imprévu et fantasque abonde en surprises. (...)"
Jacques
Dernière modification par Jacques ; 09/01/2012 à 01h31.
Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))
Haut