Re-bonjour à tous et à toutes !
Pour entamer le menu, d'abord la septième partie de notre fil rouge (presque l'avant-dernière, je ne sais pas encore) avec, comme comme vous en avez pris l'habitude maintenant, Ozawa et Konoye.
Aujourd'hui, par Ozawa, que du Tchaikovsky, avec une série de pages célèbres mais toujours captivantes ! et un peu de Konoye dirigeant l'incontournable "Inachevée" de Schubert.
Par conséquent :
- Tchaikovsky : le Capriccio italien ; le Concerto pour piano n°1 (soliste : John Browning) ; le Concerto pour violon (soliste : Erik Friedman) ; l'ouverture fantaisie Roméo et Juliette ; la Symphonie n°4 ; et la Symphonie n°5.
Et, par Konoye :
- Schubert : la Symphonie n°8 "Inachevée".
Comme je le dis souvent, une fois encore, par nos deux Japonais, des pièces extrêmement connues, qu'il ne me semble donc pas indispensable de vous « présenter » davantage.
Commençons par une petite escale aux sources de l'art de l'orgue, avec deux figures très différentes mais complémentaires si l'on cherche à comprendre l'évolution : Sweelinck (1562-1621), figure de transition entre Renaissance et période baroque, et W.F. Bach (1710-1784), fils aîné de J.S., nous livrent tous deux des pièces où l'art de la variation et la richesse contrapuntique règnent en maîtres.
Jan Pieterszoon Sweelinck, maître d'Amsterdam, est à la croisée des chemins : héritier de la Renaissance et annonciateur du Baroque, il influença toute une génération de clavecinistes et d'organistes, notamment en Allemagne du Nord, ouvrant la voie à Buxtehude et à Bach.
Avec W.F. Bach, nous entrons dans un autre monde. Son écriture d'orgue, parfois austère, à la fois savante et expressive, reflète un esprit libre, instable, mais plutôt original : son écriture d'orgue, tantôt austère, tantôt d'une expressivité surprenante, reflète un esprit libre et contrasté, alternant rigueur héritée de son père et élans préromantiques inattendus.
Sur un plan plus anecdotique, on parle aussi parfois d'instabilité pour sa vie personnelle et professionnelle : il eut du mal à conserver des postes fixes (organiste à Dresde, puis à Halle, mais il démissionna ou fut en conflit) ; contrairement à ses frères, il n'a pas su se faire une place durable dans le paysage musical européen ; enfin, certains témoignages évoquent un caractère difficile, une gestion hasardeuse de ses affaires, et même des périodes de précarité à la fin de sa vie.
Du coup, cette "instabilité" biographique se reflète souvent dans la perception que l'on a de son oeuvre, qui illustre une figure contrastée, imprévisible et singulière, dont la musique surprend par ses brusques changements de couleur.
Ses chorals et ses pièces de facture contrapuntique témoignent d'un style inclassable, à la fois enraciné dans la tradition et déjà tourné vers les audaces préclassiques et l'expressivité du Sturm und Drang.
Deux visages donc - l'un à l'aube du baroque, l'autre aux portes du classicisme - qui, mis en regard, montrent la richesse et l'évolution de l'orgue européen sur près de deux siècles.
Quelques notes de piano pour poursuivre, grâce à trois univers pianistiques bien différents, mais qui dialoguent à travers le temps : en effet, bien qu'écrites à des époques et dans des styles distincts, ces oeuvres se mettent en perspective et s'éclairent mutuellement quand on les écoute côte à côte.
Arnold Bax (1883-1953), figure de premier plan de la musique britannique du premier XXe siècle, se révèle dans ses sonates pour piano. La Sonate n°1 (1909) et la Sonate n°4 (1932) traduisent l'évolution de son langage : de la fougue romantique teintée d'influences impressionnistes à une écriture plus sombre, plus dense et personnelle. Ces pages, très exigeantes, rappellent combien le piano fut pour Bax un laboratoire d'expérimentations sonores.
Ignace Paderewski (1860-1941), pianiste virtuose polonais devenu homme d'État, incarne un tout autre visage du clavier. Ses pièces brèves - Nocturne, Mazurka, Krakowiak, Variations ... - allient charme mélodique et brillance pianistique, héritières d'un modèle "à la Chopin" mais avec une touche personnelle pleine de lyrisme.
Enfin, Ernest Chausson (1855-1899, càd trop tôt disparu), nous laisse avec son Concert en ré majeur, une oeuvre singulière pour piano, violon et quatuor à cordes. Entre musique de chambre et petit concerto, elle déploie une écriture riche, tour à tour intime et passionnée, où plane l'ombre de Franck mais aussi une sensibilité très française.
Trois facettes donc - la modernité britannique, le romantisme polonais et l'élégance française - qui composent un tableau éclectique mais cohérent du répertoire pianistique élargi.
Pour suivre, trois oeuvres de musique de chambre où les cordes trouvent des accents très personnels au contact du piano.
Avec sa Sonate pour alto et piano, l'Australien Arthur Benjamin offre à l'alto une partition dense et lyrique, magnifiquement servie par le célèbre William Primrose. Entre gravité et intensité, elle témoigne de l'intérêt du compositeur pour l'instrument, encore peu favorisé par les grands cycles romantiques.
La Sonatine pour alto et piano n°1 de Darius Milhaud (de 1944) explore un univers tout autre : celui de l'humour et de la clarté néo-classique. Rythmes piquants, contrastes vifs, saveurs harmoniques typiques de Milhaud en font une oeuvre aussi concise que savoureuse.
Enfin, la Suite pour violon et piano de Henri Vieuxtemps (de 1844) ramène au coeur du romantisme. Ce compositeur liégeois, surtout célèbre pour ses concertos, révèle ici une veine plus intime, où la virtuosité du violon se marie à une écriture pleine de poésie.
Le Barbier de Séville de Rossini par Abbado (enregistrement de 1972) en est une version bien connue. Avec son irrésistible énergie comique, ses airs inoubliables et sa verve dramatique, le Barbier est devenu l'une des pierres angulaires du répertoire. Sous la baguette de Claudio Abbado, la vivacité de l'écriture rossinienne retrouve toute sa fraîcheur et sa malice. Un monument de légèreté et de virtuosité vocale. Pourtant la critique n'a pas toujours été unanime : Hoffelé-Kaminsky, par exemple, écrivent : Un (....) enregistrement classique, un peu trop classique justement. (...) Berganza demeure (...) une Rosine à chérir, et - pour une fois - elle dispose ici d'un formidable Bartolo en la personne de Dara, que cet enregistrement contribua à révéler. Hélas, ni Alva (omniprésent et déjà fatigué) ni Prey (excellent chanteur mais allemand !) ne peuvent entièrement satisfaire. Le Guide du CD chez Marabout - qui lui attribue "seulement" la note de 3 étoiles (sur 5) - reste plus réservé également : Berganza chante Rosine avec grand style mais manque de finesse.
Bon comme je le dis souvent, à chacun de se faire sa propre opinion ...
Le Requiem de Cherubini, déjà bien connu ici grâce à la version de Toscanini, a été commandé pour commémorer l'anniversaire de l'exécution de Louis XVI. Ce Requiem sans solistes vocaux frappe par sa sobriété et son intensité dramatique. Beethoven l'admirait particulièrement (mah70 est prié de sauter cette phrase pour ne pas s'énerver), et même Berlioz reconnut en Cherubini un maître de l'art sacré. L'oeuvre marie grandeur classique et gravité expressive, créant une atmosphère d'austérité et de recueillement.
Et pour terminer, deux concertos de sûrement moindre envergure mais non sans intérêt : le Concerto pour clarinette et orchestre n°2 de Spohr et le Concerto pour violon de Ponce.
Dédié à Henryk Szeryng, le concerto de Ponce, surtout connu pour ses oeuvres pour guitare, est ici une oeuvre chaleureuse et virtuose où le lyrisme mexicain s'allie à une écriture orchestrale raffinée.
Quant au concerto de Spohr, il est généralement considéré comme élégant et lyrique, entre classicisme raffiné et élan romantique, mettant en valeur toutes les couleurs de la clarinette.
Et voilà ! c'est fini pour aujourd'hui … sinon le serveur finira par demander une prime - ou par exploser !
La liste complète ci-dessous
Bonnes écoutes !
- Bach (Wilhelm Friedemann) : Pièces pour orgue
- Bax : Sonate pour piano n°1
- Bax : Sonate pour piano n°4
- Benjamin : Sonate pour alto et piano
- Chausson : Concert
- Cherubini : Requiem
- Milhaud : Sonatine pour alto et piano n°1
- Paderewski : Pièces pour piano
- Ponce : Concerto pour violon
- Rossini : Le Barbier de Séville
- Schubert : Symphonie n°8 "Inachevée"
- Spohr : Concerto pour clarinette et orchestre n°2
- Sweelinck : Pièces pour orgue
- Tchaikovsky : Capriccio italien
- Tchaikovsky : Concerto pour piano n°1
- Tchaikovsky : Concerto pour violon
- Tchaikovsky : Roméo et Juliette, ouverture fantaisie
- Tchaikovsky : Symphonie n°4
- Tchaikovsky : Symphonie n°5
- Vieuxtemps : Suite pour violon et piano
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, grâce à trois univers pianistiques bien différents, mais qui dialoguent à travers le temps : en effet, bien qu'écrites à des époques et dans des styles distincts, ces oeuvres se mettent en perspective et s'éclairent mutuellement quand on les écoute côte à côte.
), et même Berlioz reconnut en Cherubini un maître de l'art sacré. L'oeuvre marie grandeur classique et gravité expressive, créant une atmosphère d'austérité et de recueillement.
Répondre avec citation
) ; le Concerto pour cor, où le chant expressif du mouvement lent contraste avec les fanfares enjouées des allegros ; ou encore le Concerto pour flûte op. 31, plus brillant et galant, qui met l'instrument au premier plan sur un accompagnement léger.
) :
) - par exemple en écoutant les qqs autres oeuvres de lui que je vous proposerai ultérieurement 
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