Tout le monde connaît ici (j'en ai déjà parlé ici à plusieurs reprises) ma passion pour la musique classique, bien entendu, mais aussi pour le rock (ça, c'est pas la peine d'en parler ici) et la chanson française (ça, oui !).
Donc allez j'ose, et je me lance : un nouveau topic intitulé "Mes chansons françaises préférées" (sous-entendu : les chansons françaises préférées de Phil).
Il y en a un paquet (au bas mot, une cinquantaine), mais je ne vais pas balancer tout d'un coup - ce serait ridicule ; mais je n'avais pas envie de trop "sélectionner" - et donc de sabrer et d'éliminer ; et puis ce sera petit à petit ...
À chaque envoi en effet, je vous montrerai cinq ou six titres, pas plus, ce qui permettra à qui le souhaite de réagir comme il l'entend.
Et libre à chacun, évidemment, de produire son propre schéma dans son propre topic avec "ses" chansons françaises préférées.
Dans ce qui va suivre : aucune hiérarchie, aucun "classement" ici : ce sera uniquement "au pif" (avec peut-être, occasionnellement - ou plus régulièrement, je ne sais pas encore : à voir et à étudier) qqs regroupements thématiques.
Une exception toutefois : Long Song for Zelda, de Dashiell Hedayat - l'un des multiples pseudonymes de Jack-Alain Léger, de son vrai nom Daniel Théron.
En effet, pour en venir à Long Song for Zelda (1971) : si je ne devais en garder qu'une, ce serait probablement celle-là car parmi toutes, celle-ci ne ressemble à aucune autre ... Non qu'elle soit "la plus belle", ni la mieux écrite, ni surtout la plus célèbre - elle n'est rien de tout cela. Mais elle a ce pouvoir étrange : elle ne nous quitte jamais tout à fait.
Ce n'est pas une chanson à couplets, ni une mélodie à retenir. C'est une sorte de scène immobile, suspendue, où les mots flottent, où le temps se ralentit. Une voix parle doucement, une autre murmure, hypnotique, comme une pensée qu'on n'arrive pas à faire taire.
Rien ne se passe vraiment, mais tout se joue dans l'atmosphère. "Zelda" n'est pas un personnage (même si la référence à Zelda Fitzgerald semble évidente), mais une présence fragile, mentale, comme un souvenir qu'on essaie de retenir sans y parvenir tout à fait.
Ce n'est pas une chanson qu'on comprend : c'est une chanson qu'on laisse nous obséder. En tout cas, moi, oui ...
Si ça plaît, intrigue ou intéresse : le texte complet des paroles ici.
Dashiell Hedayat - Long Song For Zelda
Pour suivre, quatre autres titres où il ne se passe pas grand-chose non plus - mais où tout se joue autrement : elles ne cherchent pas à convaincre, ni à impressionner.
Elles ne "racontent" pas grand-chose, elles ne "crient" pas : elles suggèrent et évoquent ... ce que l'on veut ...
Georges Brassens - Les Passantes
Sur un texte d'Antoine Pol.
Antoine Pol (1888-1971) était ingénieur des Ponts et Chaussées, poète "occasionnel", et effectivement méconnu du milieu littéraire, sauf pour … ce poème précisément, publié en 1911 dans son recueil Émotions poétiques.
Brassens l'a découvert par hasard dans un vieux livre, en a obtenu les droits auprès de l'auteur - alors encore vivant - et en a fait une chanson. Le poète aurait dit : « Je ne me doutais pas que j'avais écrit du Brassens … »
Christophe - Les paradis perdus (1973)
On ne sait pas exactement ce qu'on a perdu. Ce n'est ni une personne, ni une époque, ni même une histoire précise.
Dans cette chanson, la nostalgie ne se raconte pas : elle flotte, revient, et pèse doucement. Quelque chose s'éloigne ; mais sans s'effacer tout à fait.
La voix de Christophe ne se lamente pas vraiment : elle se souvient, presque "en apesanteur" ...
C'est à la fois lointain … et pourtant toujours là.
Julien Clerc - Utile (clip officiel)
Sur des paroles d'Étienne Roda‑Gil.
Ici, pas d'éclat, pas de démonstration.
Quelques mots très simples, posés sur une idée presque nue : "Ce n'est pas grand-chose d'être utile", - mais c'est peut-être l'essentiel.
Une chanson discrète, qui parle de ce qu'on laisse aux autres, quand le reste est oublié.
Michel Berger - Le Paradis Blanc (Clip officiel) - 1978
La présence de la mort n'est pas explicitée, mais elle n'est jamais loin.
Ce n'est pas une chanson triste - plutôt une chanson qui cherche une forme de paix. Pas une fuite, pas un adieu : plutôt un endroit où l'on mettrait les choses entre parenthèses.
Il y a de la fatigue dans cette voix, mais aussi quelque chose de clair, de presque lumineux. Un peu comme si la douceur pouvait, ne fût-ce qu'un moment, protéger de tout ce qui fait trop de bruit ...

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Bibliothèque musicale

) et la chanson française (ça, oui !).
Répondre avec citation
) sur le thème cette fois de la séparation, quand "l'autre" s'éloigne, quitte, se détache, part …
)
ce fut aussi une icone de ma jeunesse et par ailleurs, il y aura sûrement un ou deux autres titres d'elle ici même
) …
), et qui avait suscité l'unanimité ; à juste titre : c'est tout simplement l'une des plus belles chansons de Brel (à mes yeux en tout cas … il y en a tellement …), où la tendresse ici se trouve dans le regard posé sur la ville, dans cette neige qui adoucit tout.

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