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Discussion: Mes chansons françaises préférées (Phil)

  1. #1
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Mes chansons françaises préférées (Phil)

    Tout le monde connaît ici (j'en ai déjà parlé ici à plusieurs reprises) ma passion pour la musique classique, bien entendu, mais aussi pour le rock (ça, c'est pas la peine d'en parler ici ) et la chanson française (ça, oui !).
    Donc allez j'ose, et je me lance : un nouveau topic intitulé "Mes chansons françaises préférées" (sous-entendu : les chansons françaises préférées de Phil).
    Il y en a un paquet (au bas mot, une cinquantaine), mais je ne vais pas balancer tout d'un coup - ce serait ridicule ; mais je n'avais pas envie de trop "sélectionner" - et donc de sabrer et d'éliminer ; et puis ce sera petit à petit ...
    À chaque envoi en effet, je vous montrerai cinq ou six titres, pas plus, ce qui permettra à qui le souhaite de réagir comme il l'entend.
    Et libre à chacun, évidemment, de produire son propre schéma dans son propre topic avec "ses" chansons françaises préférées.
    Dans ce qui va suivre : aucune hiérarchie, aucun "classement" ici : ce sera uniquement "au pif" (avec peut-être, occasionnellement - ou plus régulièrement, je ne sais pas encore : à voir et à étudier) qqs regroupements thématiques.

    Une exception toutefois : Long Song for Zelda, de Dashiell Hedayat - l'un des multiples pseudonymes de Jack-Alain Léger, de son vrai nom Daniel Théron.
    En effet, pour en venir à Long Song for Zelda (1971) : si je ne devais en garder qu'une, ce serait probablement celle-là car parmi toutes, celle-ci ne ressemble à aucune autre ... Non qu'elle soit "la plus belle", ni la mieux écrite, ni surtout la plus célèbre - elle n'est rien de tout cela. Mais elle a ce pouvoir étrange : elle ne nous quitte jamais tout à fait.
    Ce n'est pas une chanson à couplets, ni une mélodie à retenir. C'est une sorte de scène immobile, suspendue, où les mots flottent, où le temps se ralentit. Une voix parle doucement, une autre murmure, hypnotique, comme une pensée qu'on n'arrive pas à faire taire.
    Rien ne se passe vraiment, mais tout se joue dans l'atmosphère. "Zelda" n'est pas un personnage (même si la référence à Zelda Fitzgerald semble évidente), mais une présence fragile, mentale, comme un souvenir qu'on essaie de retenir sans y parvenir tout à fait.
    Ce n'est pas une chanson qu'on comprend : c'est une chanson qu'on laisse nous obséder. En tout cas, moi, oui ...
    Si ça plaît, intrigue ou intéresse : le texte complet des paroles ici.


    Dashiell Hedayat - Long Song For Zelda


    Pour suivre, quatre autres titres où il ne se passe pas grand-chose non plus - mais où tout se joue autrement : elles ne cherchent pas à convaincre, ni à impressionner.
    Elles ne "racontent" pas grand-chose, elles ne "crient" pas : elles suggèrent et évoquent ... ce que l'on veut ...


    Georges Brassens - Les Passantes

    Sur un texte d'Antoine Pol.
    Antoine Pol (1888-1971) était ingénieur des Ponts et Chaussées, poète "occasionnel", et effectivement méconnu du milieu littéraire, sauf pour … ce poème précisément, publié en 1911 dans son recueil Émotions poétiques.
    Brassens l'a découvert par hasard dans un vieux livre, en a obtenu les droits auprès de l'auteur - alors encore vivant - et en a fait une chanson. Le poète aurait dit : « Je ne me doutais pas que j'avais écrit du Brassens … »



    Christophe - Les paradis perdus (1973)

    On ne sait pas exactement ce qu'on a perdu. Ce n'est ni une personne, ni une époque, ni même une histoire précise.
    Dans cette chanson, la nostalgie ne se raconte pas : elle flotte, revient, et pèse doucement. Quelque chose s'éloigne ; mais sans s'effacer tout à fait.
    La voix de Christophe ne se lamente pas vraiment : elle se souvient, presque "en apesanteur" ...
    C'est à la fois lointain … et pourtant toujours là.



    Julien Clerc - Utile (clip officiel)

    Sur des paroles d'Étienne Roda‑Gil.
    Ici, pas d'éclat, pas de démonstration.
    Quelques mots très simples, posés sur une idée presque nue : "Ce n'est pas grand-chose d'être utile", - mais c'est peut-être l'essentiel.
    Une chanson discrète, qui parle de ce qu'on laisse aux autres, quand le reste est oublié.



    Michel Berger - Le Paradis Blanc (Clip officiel) - 1978

    La présence de la mort n'est pas explicitée, mais elle n'est jamais loin.
    Ce n'est pas une chanson triste - plutôt une chanson qui cherche une forme de paix. Pas une fuite, pas un adieu : plutôt un endroit où l'on mettrait les choses entre parenthèses.
    Il y a de la fatigue dans cette voix, mais aussi quelque chose de clair, de presque lumineux. Un peu comme si la douceur pouvait, ne fût-ce qu'un moment, protéger de tout ce qui fait trop de bruit ...

  2. #2
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    bonne idée!

    Je vais réfléchir à mon choix ; je n'irai pas loin (je n'en connais pas tellement...) en revanche je remonterai dans le temps parce que je ne connais pas vraiment les chansons du XXIe siècle...
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  3. #3
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    Allez, la suite (mais pas la fin ) sur le thème cette fois de la séparation, quand "l'autre" s'éloigne, quitte, se détache, part …

    On commence avec Message Personnel, par Françoise Hardy ; une chanson de 1973 écrite par Michel Berger en souvenir de sa rupture avec Véronique Sanson, un peu plus tôt ; la longue introduction parlée a été en revanche écrite par Françoise Hardy elle-même (avec tant d'émotion), et le contraste entre l'utilisation alternée du tu et du vous produit (à mon sens) un effet saisissant. Une chanson culte pour moi ; j'ai d'ailleurs encore en ma possession le vinyle d'origine.
    Bref, une chanson sur l'adresse intime, celle qu'on n'arrive pas à dire directement - et qu'alors on confie à une chanson.


    Message personnel (Remasterisé en 2013)


    Avec Je suis venu te dire que je m'en vais de Gainsbourg, la rupture est consommée, irrémédiable ; de la douceur, certes, mais aussi une légère cruauté, comme un ultime "parfum" laissé là exprès …


    Serge Gainsbourg - Je suis venu te dire que je m'en vais


    Encore un qui s'en va : Miossec, peut-être pas connu de tous ici - avec Je m'en vais. Chanson MAGNIFIQUE à mon sens.
    À écouter, simplement, sans commentaire : le texte se suffit à lui-même …
    Ce n'est pas une rupture spectaculaire : c'est juste quelqu'un qui "s'en va", parce qu'il ne sait plus comment rester ...


    MIOSSEC - Je m'en vais [CLIP OFFICIEL]


    Les deux titres suivants ont un point en commun : l'utilisation du verbe partir.
    Il s'agit :
    de Pars de Jacques Higelin et de Puisque tu pars de Jean-Jacques Goldman.


    Jacques Higelin - Pars
    Higelin ne retient personne ; il accompagne et laisse les portes ouvertes.



    Jean-Jacques Goldman - Puisque tu pars (Clip officiel)

    Chanson très émouvante - une sorte de concentré de l'art de l'interprétation de Goldman.
    Elle parle d'un départ, mais sans jugement : ni supplication, ni amertume ...
    Chanson qui prête aussi à l'ambiguïté : parle-t-on ici (comme le suggèrent de nombreux commentaires sur la version YT) d'un adieu, de l'évocation d'un décès, de l'absence définitive - notamment à propos de la mort de son frère Patrick, assassiné en 1979 ? Goldman n'a jamais confirmé. C'est peut-être volontaire - comme si la chanson laissait chacun y poser sa propre lecture.
    D'autres (comme moi ) y voient un message à un enfant qui quitte la maison et qui s'en va - non vers la disparition, mais vers sa propre vie ...
    Et vous, qu'en pensez-vous ? quel est votre ressenti ?

  4. #4
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    Je ne connaissais que les deux premières! Alors : j'aime bien Françoise Hardy ; à part ses premières chansons, je n'aime presque jamais Gainsbourg chanteur, rarement compositeur, et jamais personnage ; je ne connais pas bien Miossec, bon ; je réessaierai ; je suis passé à côté d'Higelin de son vivant, et j'ai eu tort ; Goldman... pfffou... comment dire... c'est je crois la première fois que j'en écoutais activement (vu son statut de star j'en ai sûrement déjà entendu sans écouter), et ça ne me donne pas envie de recommencer. Rien. JE n'ai pas aimé la voix, le texte me laisse de marbre et les entrées de guitare comme le choeur de petits n'enfants... "non mais allo, quoi"... désolé...

    Mais enfin je suis largement réfractaire, pour ne pas dire sectaire...
    Dernière modification par lebewohl ; 27/11/2025 à 17h53.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #5
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    Miossec est excellent - quoique méconnu.
    Quant à Higelin - l'une de mes idoles lors de ma prime jeunesse (je l'ai vu plusieurs fois en concert à Liège lorsque j'y vivais) : j'avais préparé un GROS post de présentation de lui à poster le 6 avril 2024 - le sixième anniversaire de sa mort puisque celle-ci eut lieu le 6 avril 2018 - et puis j'y ai renoncé, me disant que cela n'intéresserait pas grand monde ...
    Je me suis peut-être trompé.

    Je ne suis pas non plus fan de Goldman - mais cette chanson revêt pour moi un caractère particulier, sans doute parce qu'elle réveille en moi des souvenirs nostalgiques, un peu douloureux même - et que je trouve le texte bien fait.
    Mais bon, tout le monde ne peut pas avoir les mêmes goûts et c'est TANT MIEUX ! (d'où l'intérêt de scinder les listes des uns et des autres )

    Heureux que tu apprécies Fr. Hardy ce fut aussi une icone de ma jeunesse et par ailleurs, il y aura sûrement un ou deux autres titres d'elle ici même

  6. #6
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    L'envoi précédent parlait de la séparation - quand "l'autre" s'éloigne, quitte, se détache, parfois définitivement.
    Celui-ci est un prolongement mais sur un autre terrain : ici, on parle encore à quelqu'un.
    La relation change, se brise, se transforme … mais elle existe encore, fût-ce dans la mémoire seule.
    En effet, dans tous les cas, ici, l'autre est encore présent, réel, vivant dans un "lien", même s'il y a tension, aveu, souvenir, supplication (l'exemple de Brel est à ce sujet particulièrement parlant - qd je pense qu'on qualifie parfois ce texte de chanson d'amour … vaste blague ) …
    La chanson parle encore à qqun, même si la relation change, se brise, se transforme, mais parce qu'il compte encore, et reste, fût-ce dans la mémoire seule …. On n'essaie pas forcément de retenir l'autre, encore présent - même s'il ne répond plus : parfois on lui parle, parfois on lui écrit, parfois on lui avoue ce qu'on n'a pas su dire tant qu'il était là.
    L'autre est encore présent - même s'il ne répond plus.

    Le premier exemple proposé n'est donc autre que Ne me quitte pas, de Brel comme chacun le sait.
    La chanson est écrite après la séparation de Brel et de sa maîtresse Suzanne Gabriello dont il était amoureux depuis 1955 mais qui mit fin à leur relation, Brel refusant de quitter sa femme et ses trois enfants, nous apprend Wiki (ici - à lire).
    Et toujours extrait de là : comme je le disais dans mon intro, avant de lire ceci, où Brel lui-même explique très bien ce qu'il voulait dire - et ce qu'il ne voulait pas dire. Et ses mots sont limpides : Cette chanson n'est pas une chanson d'amour, contrairement à la perception commune que le public s'en fait, mais « un hymne à la lâcheté. À la lâcheté des hommes. C'est jusqu'où un homme peut s'humilier. Je sais qu'évidemment ça peut faire plaisir aux femmes qui en déduisent, assez rapidement semble-t-il, que c'est une chanson d'amour. Et ça les réconforte ; et je comprends bien ça. » Il tranche : « C'est l'histoire d'un con et d'un raté, ça n'a rien à voir avec une femme. »
    Et cette phrase, je crois, change tout.
    Édith Piaf, en entendant la chanson, aurait murmuré : « Un homme ne devrait pas chanter des choses comme ça … »


    Jacques Brel - Ne me quitte pas - HQ Live


    Poursuivons avec Lettre à France de Polnareff :


    Michel Polnareff Lettre A France Remastered

    Dans ce cas, le destinataire a un nom.
    Mais on ne sait pas si c'est une femme, un pays, une absence ou tout cela à la fois.
    C'est une chanson écrite depuis l'exil, mais pas seulement géographique - on ne sait pas.
    En 1972, Polnareff, alors au faîte de sa gloire et d'une vie luxueuse, et en proie à d'immenses problèmes avec le fisc, n'a d'autre choix que l'exil : il choisit l'Amérique.
    Mais la France lui manque. Il propose à Jean-Loup Dabadie l'écriture d'un texte de chanson, et lui propose qqs fragments et suggestions sous forme de notes.
    Dabadie écrit alors un texte avec un double niveau de lecture : une lettre d'amour écrite de loin - ou une lettre au pays qu'on ne reverra peut-être jamais. Ce double sens des paroles séduit Polnareff (source).
    Un véritable aveu de "séparation" donc, mais aussi une "lettre" - dont il sait cependant qu'elle n'arrivera jamais - mais qu'il fallait écrire quand même ...


    Après ces deux exemples un peu "hors-normes", revenons à des choses plus "traditionnelles" illustrant le thème de « la séparation - mais l'autre existe encore ».
    Un "autre" auquel on parle encore, même s'il n'est plus là comme avant - car qui reste quelqu'un à qui adresser des mots.
    Pas un départ irrévocable comme dans le #3, mais un lien encore vivant - fragile, mais vivant.

    Votre fille a 20 ans de Reggiani (sur un texte, superbement écrit, de Moustaki) n'est pas une chanson adressée à la fille ; ce n'est pas non plus une chanson adressée à la mère.
    C'est une chanson adressée au temps qui passe, à la transformation, à cette frontière douce et douloureuse entre ce qui nous appartenait et ce qui ne nous appartient plus.
    Ce n'est pas un adieu - c'est une acceptation fragile : Votre fille a 20 ans - et l'on n'y peut rien …
    Ce n'est pas non plus une chanson triste, mais une chanson qui ajuste un peu notre point de vue. Une chanson de reconnaissance, en qq sorte …


    Votre fille a 20 ans


    Les paroles de Que serais-je sans toi ? de Jean Ferrat ont été reconstituées à partir de quatre strophes extraites d'un poème d'Aragon.
    Ici, on ne supplie pas ; on ne cherche pas à "retenir". On dit simplement : Je n'existerais pas le même que je suis sans ce que tu as été pour moi.
    Ce n'est plus une chanson d'amour ; c'est une chanson de reconnaissance.


    Que serais-je sans toi


    Un choix qui va peut-être en surprendre plus d'un ici (mais vous connaissez mon goût pour l'éclectisme ) : Tu vas me manquer, de Maître Gims, - que je tenais absolument à intégrer ici, d'abord parce qu'il correspond parfaitement au thème ; mais aussi parce qu'il touche un aspect personnel d'un épisode de ma propre vie …
    Cette séparation ne cache rien ; elle n'est ni poétique, ni métaphorique : elle est simple, claire ... humaine. Elle dit simplement de la manière la plus épurée qui puisse être : "Tu vas me manquer" ...
    C'est peut-être la forme la plus directe - et peut-être aussi la plus difficile, de parler à quelqu'un qu'on ne peut plus retenir, mais qu'on n'arrive pas non plus à laisser partir sans rien dire.
    Et l'interprétation de Gims (diction, rythmique, etc.) est parfaite.
    La lecture des commentaires sur YT est édifiante : que d'interprétations différentes ! et c'est très bien ainsi, d'ailleurs ...


    GIMS - Tu vas me manquer (Clip officiel)

  7. #7
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    L'envoi précédent abordait le thème de la séparation, des adresses impossibles, des mots qui arrivent trop tard (et puis, soyons honnêtes : l'apparition de Gims dans cet envoi a peut-être bousculé un public plutôt "chanson française patrimoniale" ) ; Gims, même dans un très beau texte, bloque immédiatement certains réflexes. Passons …

    Cette fois, j'avais envie d'un peu de calme et de repos, grâce au thème Douceur, tendresse …
    Ici, pas de cris, pas de ruptures, pas de grandes déclarations : juste des chansons qui s'expriment doucement, ne demandent ni ne prétendent rien - et n'ont rien de spectaculaire.
    Des chansons où la tendresse ressemble à "une manière d'être là". Certaines le disent frontalement, d'autres à peine, certaines sourient avec prudence, d'autres chuchotent ou se souviennent …
    Voici donc quelques chansons de douceur, de celles que l'on écoute sans effort. Dix titres au lieu des cinq ou six initialement prévus : la tendresse, par définition, ne se calcule ni ne se compte pas.
    Voici donc, par ordre alphabétique (approximatif, mais bon on s'en fout) des titres - et non en suivant une quelconque hiérarchie.



    Jacques Dutronc - A la vie, à l'amour (1970)

    Une chanson lumineuse, sans emphase ; la tendresse chez Dutronc, c'est le sourire en coin, la douceur sans déclaration tonitruante.
    Une chanson qui me touche parce qu'elle déclare, tout simplement, et ne réclame rien …



    Véronique Sanson - Bahia (Audio officiel)

    Ma chanson préférée de Véronique ! ici, une douceur vibrante, nostalgique, suspendue, où Sanson chante comme on respire, avec une émotion vraie, vivante, jamais pesante mais qui porte, tout doucement, peut-être grâce à son ton rêveur.
    Ceci dit, pour être déjà allé à Bahia : la réalité y est loin d'être aussi idyllique



    Renaud - C'est quand qu'on va où (Clip officiel - HD version)

    Une chanson d'enfance, sans tapage, sans slogan ; juste un enfant perdu dans un monde d'adultes qui va trop vite. C'est innocent, fragile, et infiniment tendre.
    Ce n'est pas une chanson de révolte (comme souvent chez Renaud), ni une chanson de misère, ni une chanson de dérision. C'est plutôt presque une berceuse inversée : le gamin ne demande rien, ne pleure pas, ne revendique rien.
    Il pose juste une question - et derrière cette question se glisse toute la douceur du monde, - et toute sa douleur aussi : "C'est quand qu'on va où ?" ... une question d'apparence innocente mais derrière laquelle il y a ce que beaucoup d'entre nous ont ressenti un jour : ne plus trop savoir où l'on va, ni pourquoi - mais avoir encore envie d'y croire quand même ; peut-être.
    L'une des chansons les plus émouvantes de Renaud - à mon sens.



    Arno - Les yeux de ma mère (Live)

    Une chanson déjà évoquée ailleurs (ici pour être précis) et qui n'appelle donc pas vraiment de commentaire - si ce n'est qu'il s'agit probablement de la plus belle chanson d'amour filial de la chanson française.



    Jacques Brel - "Il neige sur Liège"

    Autre chanson, déjà évoquée, dans le thread (suicidé par erreur - et par ma faute ), et qui avait suscité l'unanimité ; à juste titre : c'est tout simplement l'une des plus belles chansons de Brel (à mes yeux en tout cas … il y en a tellement …), où la tendresse ici se trouve dans le regard posé sur la ville, dans cette neige qui adoucit tout.
    PS. (qui ne sert à rien) Dans ce clip, on aperçoit, à droite du premier pont (celui du bas), l'immeuble où j'ai habité lorsque je faisais mes études



    Bourvil La tendresse

    Évident pour ce thème - mais impossible de faire plus juste.
    Pas de mièvrerie, pas de "sucreries" : juste la certitude que sans tendresse, les jours deviennent lourds.
    Un texte universel, simple, évident, immédiat …



    Les vases bleues (Remasterisé en 2016)

    Manset a toujours été (comme tous les bobos qui se respectent, comme disait Renaud ) l'un de mes interprètes préférés ; ici, la tendresse se fait mystérieuse, poétique. Chez Manset, tout flotte un peu - et ça touche ; moi, en tout cas, oui !
    C'est une chanson qui ne se livre pas d'un coup, mais qui reste longtemps … c'est d'ailleurs mon cas, depuis que je possède ce vinyle. D'autres chansons de Manset auraient pu figurer ici mais bon … pas tout à la fois ! je n'ai pas envie de faire exploser le serveur



    Barbara - Mon enfance (Audio officiel)

    Comme le dit dans les commentaires YT @jeanrene25 : "Cette chanson vous transcende, puis vous hante."
    Bien dit et bien d'accord, tant cette chanson "accroche".
    Ici, Barbara n'essaie pas d'attendrir : elle raconte, avec cette lumière et ce ton uniques qui n'appartiennent qu'à elle. C'est à la fois une chanson fragile et bien plantée. Peut-être la connaissiez-vous déjà ; sinon, j'espère que ce sera une belle découverte …



    Peur de rien blues

    Mais qu'est-ce que cette chanson fait ici ? en fait c'était surtout pour faire plaisir à Leb
    Blague à part, ce Peur de rien blues de Goldman fonctionne parfaitement vis-à-vis de ce thème - parce que c'est une chanson de douceur cachée mais honnête. On estime souvent que c'est une chanson "mineure" de Goldman. C'est une erreur. Elle est tendre, pudique, un peu cabossée, un peu fatiguée - mais jamais résignée.
    J'fais semblant d'avoir peur de rien : ce n'est pas de la puissance, c'est de la fragilité assumée - donc de la vraie douceur



    William Sheller - Un Homme Heureux

    Hasard de l'ordre alphabétique : on termine en beauté ; de toutes, peut-être la plus bienveillante et c'est grandiose !
    Cette chanson étant connue de tous ici, j'imagine (elle a été répertoriée je ne sais plus où comme "l'une des plus belles chansons de tous les temps", et je suis assez d'accord), je ne citerai que ce commentaire de @zerbino336 : "Je n'ai chanté qu'une seule chanson à ma femme, avant qu'elle ne rejoigne les étoiles. C'était celle-ci. Et ce devant toute sa famille et la mienne."
    Très émouvant …
    Ou cet autre de @maca766 : "Un bijou, un trésor de la chanson française. De l'émotion à l'état pur."
    Ou encore, de @perso3738 : "C'était il y a 25 ans. Je reçois un appel sur mon mobile alors que je fais les courses dans une de ces petites superettes de station de ski. A l'autre bout du téléphone, c'est elle. Elle est gênée : elle me demande de ne plus la recontacter, qu'elle n'est probablement pas celle que je cherche et qu'il vaut mieux que j'aille voir quelqu'un d'autre. Le souvenir est vif car justement passait à ce moment dans le magasin cette magnifique chanson de William Sheller. Tellement triste à ce moment-là. Un coup de poignard dans le coeur. « Mais si ça ne vaut pas la peine, que j'y revienne, il faut me l'dire au fond des yeux… ». Je l'ai quand même recontactée. On s'est finalement revus. On s'est mariés. On a aujourd'hui de beaux grands enfants. On vit heureux ensemble depuis plus de 25 ans … « Quel que soit le temps que ça prenne, quel que soit l'enjeu, je veux être un homme heureux ». Merci monsieur Sheller."
    Qu'ajouter de plus ?

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