Vaughan Williams

[thierry h]

Bonsoir à tous!

Voici un compositeur que j'ai découvert il n'y a qu'une poignée d'années et qui maintenant figure bien haut dans ma discothèque!
Une musique en tout cas qui va droit au coeur, fine, droite et sensible mais aussi intransigeante et sûre d'elle même!
Evidemment (?) j'ai découvert Vaughan Williams par ses symphonies, avec une passion assez folle pour les 2ème, 3ème, 4ème, 5ème et 8ème! Et puis quelques autres oeuvres orchestrales. Pour faire vite : les enregistrements d'Adrian Boult chez Emi! Toujours au rayon symphonique je dispose également des enregistrements d'André Prévin!
Et puis, plus rien!
Merci de m'aider à élargir mon champs de connaissances, du côté du piano ou de la musique de chambre par exemple.
Et au rayon symphoniques qu'elles sont les autres versions intéressantes ? ( en général, je ne suis pas atteint d'intégralite aigüe, j'accepte les versions isolées!!)

Merci à celles et ceux qui voudront bien éclairer ma pauvre lanterne...

thierry

[Antonin]

Pareil, j'ai découvert Vaughan Williams il y a peu de temps, mais en médiathèque (je ne possède toujours aucun disque), avec l'intégrale des oeuvres symphoniques par (si ma mémoire ne me trompe pas) Byron Thomas...? avec le London Symphonic Orchestra je crois. C'est chez Chandos. J'aime beaucoup la 4ème symphonie, la 7ème aussi, et les concertos pour violon et piano. Je ne connais pas sa musique de chambre, mais j'ai cru comprendre d'après les dires de certains forumistes plus au fait, que les quatuors par les Maggini chez Naxos sont une belle référence.
Je vais suivre ce fil avec intérêt...
Antonin

[Tahar Mouslim]

Sur le forum Abm, j'avais ouvert un fil sur plusieurs symphonies, un sur chacun des opéras, et aussi sur la musique vocale et sacrée et sur les cycles de mélodies.

J'aimerais qu'on y ait accès un jour: je n'ai pas envie de tout recommencer.

Ceci dit, je pense avoir toutes les oeuvres enregistrées de ce grand compositeur, ainsi que quelques biographies, et je crois que rien n'est négligeable dans son oeuvre.

Dans le domaine de l'opéra, et surtout pour ceux qui aiment Peter Grimes de Ben Britten, il faut écouter, au disque comme sur scène, Riders to the Sea, d'après le chef d'oeuvre de John Millington Synge.

Il a été monté à Nanterre en février 2006, au moment où j'étais en France: salle loin d'être pleine pour un pareil chef d'oeuvre !

Au disque, deux interprétations complémentaires: Hickox chez Chandos, et Wilcocks chez EMI, collection British Composers.

D'autant plus complémentaires que - l'oeuvre étant courte: 45 minutes - les oeuvres complémentaires sur chacun des deux CDs sont différentes....et toutes superbes.

[thierry h]

bonsoir Tahar!

C'est déjà ça! Et ça tombe bien car j'aime beaucoup Peter Grimes...

cordialement
thierry

[Dominique]

Je collecte tous les Vaughan Williams que je peux. C'est dire si ma discothèque en est pourvue...
Les songs sont passionnants. "Songs of Travel" par Bryn Terfel ou par Roderick Williams, "The House of Life" par Roderick Williams (merci Tahar ). Ce sont des cycles incontournables. Attention ! si comme moi vous tombez dedans, vous allez plonger dans l'univers entier des songs d'autres compositeurs outre-manche (vous avez vu comme je cause bien) et là votre discothèque va s'agrandir... Ecoutez "Greensleeves" par Ian Bostridge et vous serez enchanté (tout le disque est for-mi-dable).
La musique chorale est aussi magnifique (par les Holst Singers par exemple).
Toute sa musique de chambre est aussi intéressante (The Nash ensemble par exemple).
Achetez absolument le disque du génial Bryden Thomson "Dona Nobis Pacem" couplé avec "Five Mystical Songs", vous allez adorer.
"Sir John in Love", "Hugh the Drower", "The Poisonned Kiss" tout ça est magnifique également.
Evidemment il reste encore les symphonies et vos étagères font la tronche...
J'ai pas mal de Boult, je n'écoute plus. C'est un formidable chef et les disques sont fort beaux (The Pilgrim Progress ) mais je trouve que les prises de son plus récentes rendent encore mieux hommage au grand Ralph.
Tout, absolument tout Bryden Thomson
Tous les disque de Hickox, mais pas seulement les symphonies hein !!
"A Cotswold romance" et "Death of Tintagiles" c'est incroyablement beau.
Problème, il y a les disques Naxos qui ne font pas double emploi, je ne les citerai pas tous mais vous pouvez plonger sur les disques de Kees Bakels.
Bon dimanche
Dominique

[mah70]

Bonjour à tous.

Parmi les œuvres non encore évoquées (sauf erreur), la Fantaisie Thomas Tallis. C'est par elle que j'ai découvert RVW, et je considère aujourd'hui encore que c'est une pure merveille. Les amateurs de vieilles cires peuvent chercher l'un ou l'autre enregistrement public dirigé par Toscanini (d'un bel engagement, comme toujours, pas trop rapide mais très tendu). Il y a aussi un disque que je trouve superbe par Barbirolli chez EMI, enregistré dans une église, ce qui aide.
Par ailleurs, Chandos a sorti un complément de 2CD à l'intégrale des symphonies par Thomson regroupant des concertos qui ne sont pas mal non plus. On y trouve un Concerto grosso pour cordes destiné aux élèves des écoles musicales. Trois groupes d'instruments: les solistes ont une partie assez complexe destinée aux élèves avancés; un groupe plus large joue une partie plus simple; le gros de la troupe peut être constitué de débutants qui jouent sur les cordes à vide. Malgré les (ou à cause des) contraintes techniques, c'est splendide.

Quand je vois à quel point la musique Anglaise (RWV mais aussi Frankel, Walton, Elgar, Alwyn, Rawsthorne et même Britten) est négligée en France, comme d'ailleurs la littérature Anglaise ou le cinéma Anglais, j'en arrive à penser que, Eurostar ou pas, la Manche est plus large et plus profonde que ce que l'on veut bien dire.

Amitiés,
mah70

[Tahar Mouslim]

Je sousvris totalement à ce tour d'horizon: sur le plan interprétatif, j'ai quelques réserves sur l'interprétation de certaines symphonies par Hickox (par Haitink aussi, d'ailleurs), mais ce ne sont que des broutilles.

Il reste à évoquer les oeuvres chorales et sacrées, qui ne l'ont pas été.

La Messe en sol mineur, dont le compositeur était très fier, à juste raison: lorsqu'on lui posait la question de savoir si une athé pouvait composer une messe, il répondait qu'il n'y avait aucune contre-indication:



Le disque de mes voisins du Elora Festival Singers et de Noel Edison est superbe.

J'ai déjà parlé de la grande cantate de Noël Hodie et de la Fantasia on Christmas Carols et d'oeuvres plus étonnantes dans leur forme, comme les Tudor Portraits ou encore les oeuvres qui figurent sur ce disque magnifique de Roderick Williams:



Enfin, RVW a tout de suite compris l'importance du cinéma, et ses musiques originales de films sont toujours remarquables (trois disques chez Chandos).

[Dominique]

Willow-Wood c'est une merveille !
J'ai acquis (mieux mieux) la Messe en sol mineur par The Choir of Westminster Cathedral, pas crachu du tout. Les complément sont superbes.
Bon dimanche mon ami
Domi

[thierry h]

Un grand grand merci à tous pour ces pistes d'écoutes

Je vais me laisser tenter, pour commencer, par la Messe en Sol : la musique religieuse d'un athé ça devrait me plaire

thierry

[Tahar Mouslim]

la musique religieuse d'un athé ça devrait me plaire

Dans un autre genre - et on en avait parlé un peu sur l'ancien forum, vous avez le requiem agnostique de Leonardo Balada No-Res




oeuvre passionnante (et parenthèse refermée, car je ne voudrais pas faire dévier ce fil)

[Dominique]

Holala la déviation de Tahaaaaaar !
Je modère immédiatement !
Balada est un catalan complètement opposé au Real Madrid ! pas glop ça !
Et pourtant c'est pas mal du tout ce qu'il fait, on trouve ses disques chez Naxos (entre autres) ...
http://www.andrew.cmu.edu/user/balada/index.htm
Beau soleil sur Paris !
Dominique

[Theo B]

Pas de mention semble-t-il de la musique de chambre encore.
Je renvois à la liste (illustrée) de Tahar sur le fil consacré au Maggini String Quartet. Le volume Vaughan Williams du cycle Naxos est absolument superbe.

[Dominique]

si si (impératrice)
"Toute sa musique de chambre est aussi intéressante (The Nash ensemble par exemple)"...
Dominique

[Tahar Mouslim]

Bonjour Théo, bonjour Domi, bonjour à tout le monde,

Oui, Théo, le disque du Maggini String Quartet me semble être un disque de base en matière de musique de chambre de Ralf Vaughan Williams:



Si on y rajoute le volume du Nash Ensemble chez Hyperion:



qui permet, notamment, de disposer de la superbe sonate pour violon et piano en la mineur de 1952 dans une merveilleuse interprétation, et qu'on ne néglige pas non plus le volume intitulé Early Chamber Music



toujours par le Nash Ensemble, et permettant de découvrir en particulier un scherzo pour quintette à cordes d'une densité étonnante, à côté d'oeuvres tout aussi fascinantes et "répudiées" par le compositeur, ces trois disques constitueront une source de bonheur musical pour longtemps.

[Tahar Mouslim]

petit rappel d'un lien très utile: le site internet de la Ralf Vaughan Williams Society:

ici

Comme à La Samaritaine à l'époque, on trouve tout, en tous cas, tout ce qu'on a toujours voulu savoir sur RVW sans jamais oser le demander

[thierry h]

bonsoir Tahar et à tous!

Lien fort utile et passionnant en effet! Mais avec ce que je viens de commander comme disques de Vaughan Williams, ce n'est plus la Samaritaine pour moi mais le Bon Marché : Au bonheur des mélomanes (pardon Emile!)

thierry

[bassklar]

Good evening,

Pour avoir sévi pendant deux ans dans le choeur d'une cathédrale anglicane (vous m'auriez vu avec l'aube rouge, le surplis blanc et le col j'avais l'air d'un ange, comme quoi l'habit...), bref, du RVW j'en ai chanté, pas que des oeuvres majeures car la musique liturgique a souvent été "de circonstance", si ce n'est alimentaire). Ainsi que d'autres compositeurs britanniques victoriens (à défaut d'être victorieux).

J'ai toujours trouvé une grande probité d'écriture quand ce n'était pas excellent ou génial. Rarement le sentiment qu'il cédait à la facilité.

Parmi les pierres d'angle dans le domaine, le Dona nobis pacem est indispensable (sauf les dernières mesures du mouvement conclusif). Un peu le même principe que le War Requiem de Britten (mais antérieur), mélange du texte liturgique avec des textes poétiques. Une guerre mondiale d'écart.

Je ne dirai jamais assez ma profonde admiration pour les Variations sur un thème de Thallis que je considère comme l'une des plus belles, émouvantes, remarquables pièces pour orchestre à corde du XXe siècle. D'accord avec l'un des message précédants pour dire que la version Barbiroli chez EMI me semble à tous points de vue excellente.

Sinon, il y a 2 ou 3 ans, j'ai sévi en jouant la partie de clarinette basse de la London symphony dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Magnifique (la symphonie, pas ce que j'ai fait de mon mieux toutefois...)

Yann

[Tahar Mouslim]

Ursula, qui était la deuxième épouse du compositeur, est morte il y a moins de trois semaines, à l'âge respectable de 96 ans.

Ursula était beaucoup plus jeune que RVW: en 1953, lorsqu'ils se sont mariés, elle avait 42 ans et le vieux compositeur en avait déjà 81, et n'avait plus que cinq ans à vivre.

Elle a été le lien vivant avec le compositeur, l'animatrice de la Ralf Vaughan Williams Society, et l'auteur de la biographie de référence sur son compositeur de mari, publiée en 1964, six ans après sa mort.

Ursula, dans la préface de la biographie, écrit:

"Ralph's name was pronounced Rayf, any other pronunciation used to infuriate him."

Avec elle, sans vouloir être emphatique, c'est une deuxième mort du compositeur, tant elle incarnait une sorte de prolongation vivante de RVW.

Je souscris au très beau message de Yann, et à ce qu'il dit des oeuvres qu'il mentionne.

Aujourd'hui, le flambeau de la défense de la musique de Vaughan Williams, c'est avant tout Richard Hickox qui l'incarne le mieux, via son festival d'opera The Vision of Albion, à travers de nombreux enregistrements pour Chandos d'oeuvres méconnues et fort belles, et grâce à sa volonté de diriger l'intégrale des symphonies au concert (soutenu en cela d'ailleurs par la Ralf Vaughan Williams Society).

Au disque, tout ce qu'il fait n'est pas parfait à mes oreilles (un peu de mal avec le manque de rythme et la lenteur de la sixième, de la huitième et surtout de la troisième symphonie, que je trouve vraiment amorphe, et mal enregistrée en plus), mais ce sont juste des broutilles.

L'an prochain sera le cinquantième anniversaire de la mort du compositeur. Même si ces célébrations "obligées" me cassent les pieds, si c'est l'occasion de pouvoir entendre jouer ses oeuvres, et - en particulier les symphonies - un peu partout, et par tous les orchestres, ce serait vraiment bien.

Il y a un mois, dans le même concert où la superbe Alisa Weilerstein jouait le concerto pour violoncelle de William Walton, le concert du DSO, dirigé par Andrew Davis se terminait par la neuvième symphonie de RVW, après avoir débuté par l'ouverture "In the South" d'Elgar.

Un concert complet de très grande musique anglaise du XX ième siècle, qui m'a d'autant plus comblé que les trois oeuvres sont d'une rareté extrême au concert.

[bassklar]

Je souscris au très beau message de Yann, et à ce qu'il dit des oeuvres qu'il mentionne.

Merci Tahar, mais si l'historique d'ABM était disponible - ou même le peu que j'ai écrit ici - tu verrais que je ne donne pas habituellement dans le beau ou le joli mais plutôt dans un étrange mélange de poil à gratter, d'enthousiasme ou de mauvaise foi dont j'ai parfois honte moi-même a posteriori....

Qui plus est, à la relecture des poèmes de Walt Whitman utilisés par RVW je me sens tout, tout, tout, tout petit... (Reconciliation et Dirge for two veterants).

Allez, je me livre un peu - agnostique que je suis - l'un des moments les plus forts du Dona nobis pacem reste, pour moi, le solo de baryton sur "O man greatly beloved, fear not, peace be unto thee, be strong, yea be strong" (Daniel 10:19) (quand fait dans un esprit de réconfort, d'encouragement et pas version entraineur de rugby comme Bryn Terfel par ailleurs remarquable dans le reste de cet enregistrement).

Ce mouvement conclusif qui commence de manière bouleversante dont, je trouve, le seul défaut sont ces 30 secondes un brin "too much" où la louange à Sa Gloire est le côté pompier quand arrive un superflu pseudo-climax (avec force cymbales et xylophone ou autre percu du genre... Non ! Je ne vais pas plonger dans mes partoches pour retrouver le conducteur et vous informer de l'exact percu métallique et clinquante à souhait en question y'en a trop, je n'ai pas l'oreille ni la science en la matière d'un Messiaen que j'adore par ailleurs).

Apparté :
Mais comment peut-on aimer/jouer/diriger à la foi(s) Vaughan Williams, Howells, Piazzola, Sibelius, Mahler, Connesson, Buclkey (Jeff), Messiaen, Cohen (Leonard), Dutilleux, Copland, Bach, Barbara, Monteverdi, Brahms, Brassens, Brel (les fameux 3 B), les chansons napolitaines dégoulinantes à souhait, Berio, Björk (le B domine....) etc. comme dirait Philippe95 ? Je sais pas, moi j'y arrive et sans AUCUN complexe... suis-je un extraterrestre ?

Retour au sujet initial (enfin je crois) :
Mais, je ne peux pas finir sur une note négative. Cette œuvre profondément émouvante.

Si vous avez une médiathèque à portée de main, courrez. Sinon, demandez à vos ami-e-s et empruntez ou prenez le risque de me faire confiance (bande de fous!) et allégez votre compte en banque. Ou autre moyen idoine (qu'est-ce que je peux être faux cul ou langue de bois quand je veux...)

Yann

[Tahar Mouslim]

(quand fait dans un esprit de réconfort, d'encouragement et pas version entraineur de rugby comme Bryn Terfel par ailleurs remarquable dans le reste de cet enregistrement).

Ce n'est pas parce que Bernard Laporte est resté trop longtemps à la tête de l'équipe de France, qu'il faut avoir une fausse idée d'un entraîneur de rugby: les meilleurs d'entre eux ont un esprit de réconfort et d'encouragement

Une magnifique interprétation de cette oeuvre:



Bryan Rayner Cook n'a pas la carrière de Bryn Terfel, mais ici, avec la ferveur donnée par le grand écossais Bryden Thomson, c'est vraiment poignant.

Le premier des trois poèmes de Walt Whitman " Beat! Beat! Drums! est d'une aussi grande inspiration que les deux autres, et d'une force terrifiante. Tout comme est terrifiant le texte de John Bright utilisé pour la cinquième partie:

" The Angel of Death has been abroad throughout the land; you may almost hear the beating of his wings. There is no one as of old......to sprinkle with blood the lintel and the two side-posts of our doors, that he may spare and pass on."