(la pièce par Tharaud, moi j'ai Couperin, affiché : c'est une erreur de copié collé ou de titre? je ne connaissais ni cette pièce de Duphly ni celle de Couperin donc incapable de savoir)
(la pièce par Tharaud, moi j'ai Couperin, affiché : c'est une erreur de copié collé ou de titre? je ne connaissais ni cette pièce de Duphly ni celle de Couperin donc incapable de savoir)
Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.
Montaigne



Les Scythes de Royer, c'est brillant, mais comme je suis en train de faire campagne pour la grâce et la sensibilité, je n'en ferai pas mon cheval de bataille.
La Pothouïn jouée par Tharaud est bien de Duphly. Tharaud l'a enregistrée en complément à un disque Couperin qui m'est passé par les mains. Il y a d'ailleurs des versions au clavecin sur Youtube, notamment celle de "Falerno Ducando " qui, si je comprends bien, échappe à une recherche par mots si on tape le tréma de "Pothouïn". (Je ne mets pas de lien direct vers cette vidéo, parce que l'image pourrait déplaire à certains.)
Sans mépriser Couperin, je me permets de penser que la pièce de Duphly est plus belle que tous les Couperin du disque de Tharaud.
"Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de nous écarter du palmarès officiel." (Montaigne, revu et corrigé.)
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Dernière modification par InnocentParadis ; 07/07/2015 à 07h47.
La Marche des Scythes est l'une des plus étonnantes et révolutionnaires pièces de clavecin qui soient, les batteries d'accords épouvantèrent en leur temps les aficionados de la grâce et des alanguissements limite totale mièvrerie, et enthousiasmèrent les dilettanti plus accessibles à des voies plus audacieuses.
Mais il y a aussi chez Royer de très belles pièces moins ardentes.
Je garde un indéfectible attachement à cet enregistrement de l'oeuvre de Royer :
même si depuis d'autres tout à fait bons sont intervenus, et qu'on pourra à bon droit lui préférer.
Pour Duphly, je ne saurais trop recommander l'extraordinaire - stricto sensu - enregistrement fait par Christophe Rousset, qui sera peut-être un jour égalé voire surpassé, mais qui pour l'heure est AMTHA au sommet absolu des enregistrements des oeuvres de Duphly et l'un des plus grands disques de clavecin que je connaisse, à tous égards : interprétation, instrument, prise de son :
Cela dit, ce n'est que mon avis, hein, et chacun s'est fait son idée de ce qu'il convient d'en penser.
[EDIT (comme on dit à Nantes) : pourquoi y'a pas les images ...?]
edit Phil : j'ai ajouté les imagesje reviendrai fournir qqs explications lorsque j'aurai un peu de temps
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Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 07/07/2015 à 14h09. Motif: Yapadimaj
"Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de nous écarter du palmarès officiel." (Montaigne, revu et corrigé.)
Je suis assez d'accord, oui ; avec la facilité incroyable de découverte qu'ont permis le CD d'abord, l'internet ensuite, on peut écouter des tas de choses qui seraient restées inconnues. Cela dit déjà du temps du microsillon on pouvait un peu. A l'usage je me suis aperçu qu'il restait en effet quelques compositeurs qui n'étaient pas connus à leur juste valeur (encore que, en comparaison à la situation des années 70, Poulenc, Schütz, Janacek, Kodaly, par exemple, soient devenus presque du coeur de répertoire). Mais j'ai découvert récemment Royer, par exemple, ou, cette fois en concert, Cassanéa de Mondonville. En revanche, je n'ai pas encore trouvé de compositeur du palmarès officiel, comme vous dites, qui ne mérite pas d'y être. Cela ne veut pas dire que je les aime tous, ou tous au même degré. Mais aucun des compositeurs du canon, comme disait un ancien contributeur, ne devrait en être exclu, je pense. Et aucune des oeuvres du palmarès officiel non plus. Après, bien sûr, les modes changent : plus personne n'écoute Meyerbeer, et on recommence juste à écouter Massenet, qui étaient au coeur du répertoire à une époque. Même les canons bougent, faut croire!
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Votre patience est infinie, vous l'avez fait déjà tant de fois ...edit Phil : j'ai ajouté les imagesje reviendrai fournir qqs explications lorsque j'aurai un peu de temps
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D'après ce que je vois, il doit s'agir d'une question de balises ... j'ai toujours du mal à poser mes balises ...
qu'ont permisE, dans mon post précédent, hein, je crois
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Daniël de Lange (1841-1918), compositeur néerlandais qui n'a pas d'article à la Wikipédia française (il en a un à la Wikipédia néerlandaise :
https://nl.wikipedia.org/wiki/Dani%C3%ABl_de_Lange ).
Sa première symphonie, qu'il aurait composée vers 1865 (et donc vers l'âge de 24 ans) me semble d'une réelle beauté. J'aime particulièrement la sonorité dans la plage calme du premier mouvement, plage qui, ici :
va de 7:38 à 8:45 .
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Il est en effet un peu sorti des radars, cet homme... La symphonie est agréable.
je crois comprendre de la page wikipedia (mais je ne parle pas le néerlandais) qu'il était ami avec Stephen Heller ; souvenir d'adolescence, mais je trouve ces études ma foi bien plaisantes (surtout en comparaison de "la petite vélocité" de Czerny)
etc...
(je crois que les titres sont apocryphes)
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En effet, d'après la Wikipédia néerlandaise, Daniël de Lange se lia d'amitié avec Stephen Heller, Lalo, Berlioz, Massenet et Bizet. Il a dédié sa première symphonie "à mon ami Edouard Lalo" (voir une autre vidéo Youtube de cette symphonie, où on peut suivre la partition), ce qui m'incite à me demander s'il y a d'autres sources que lui sur ces amitiés ou si elles étaient surtout publicitaires... Les études de Heller sont en effet musicalement plus intéressantes que du Czerny. J'ai cependant entendu un pianiste confesser comme un vice qu'il prenait comme du plaisir à jouer les études de Czerny.
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Il y en a bien qui prennent du plaisir à faire du sport, hein...
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Félicien César David, 1810-1876, compositeur français dont Berlioz admirait Le Désert (ode-symphonie). Je ne raffole pas de tout ce qu'on trouve de lui sur YouTube, mais si vous aimez les quatuors à corde un peu fantasques et grinçants, vous écouterez peut-être avec plaisir ce mouvement (Allegro ma non troppo) de son Quatuor n° 4 en mi mineur, ici joué par le quatuor Cambini-Paris :
J'aime en particulier le grand chahut final (à partir de 5:52).
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Je ne savais pas que Félicien David avait écrit des quatuors, merci! Je ne connaissais que "le désert", justement (enfin "connaissais"... c'est abusif.. j'en avais entendu parler, sans doute entendu un ou deux extraits)
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J'en avais entendu parler, ou l'avais lu qq. part, je ne sais plus. Mais je n'ai jamais entendu - et vous ? Ca donne quoi ?
J'en 'connais' l'existence, et quelques extraits aussi, dont un "Chant du Muezzin" tout à fait charmant, exotique, et assez prenant, qui m'emporte un peu loin ...
'Orientalisme frelaté', ne manqueront pas de dire certains.
Qu'ils disent. J'assume, and don't care a damn what they say !

J'ai pour ma part beaucoup de mal à hiérarchiser les compositeurs que j'aime écouter. A part quelques uns avec lesquels je me sens particulièrement en phase et que je pourrais qualifier de "mes préférés", ce qui n'est nullement une hiérarchisation, je suis incapable de dire "Untel est meilleur, ou plus important, que tel autre". Au début de ce fil, Philippe disait "J'ai d'ailleurs toujours trouvé plus de plaisir à écouter Saint-Saëns que, par exemple, Ravel ou Debussy. Toutefois j'admettrais sans peine que Saint-Saëns soit considéré comme moins "important" (= novateur ?) que les deux autres ...mais ça ne change rien au plaisir de l'écoute
". ça suppose qu'"important" soit égal à "novateur" mais ce n'est pas forcément l'avis de tout le monde. Je crois que beaucoup de musicologues considèrent Saint-Saëns comme important pour d'autres raisons que ce qu'il a apporté en termes de nouveauté. En tout cas, j'aime autant écouter Sains-Saëns que Ravel ou Debussy, ça dépend quoi. Bizarrement, il y a plus de choses que j'aime chez Ravel que chez Saint-Saëns mais j'ai pourtant l'impression d'avoir plus souvent écouté le deuxième que le premier.
S'il s'agit, comme le précise plus loin Mah70, de "lancer quelques noms dont les œuvres sont peu jouées ou enregistrées, en tous cas pas trop connues, et que l'on aimerait partager...", j'ai plusieurs noms à citer de compositeurs (et -trices) que j'ai découvert(e)s sur Youtube dans des enregistrements de concert pas toujours agréables à écouter (à cause de mauvaises conditions d'enregistrement, de bruits parasites, etc.), ou bien anciens (monophonie, bande passante étroite, etc.) que j'aimerais bien pouvoir trouver dans des interprétations récentes et bien enregistrées. Je vous "lancerai" quelques noms dans un prochain post.



Si vous avez envie d'entendre un quatuor à cordes écrit à l'époque de Haydn et Mozart mais dans un tout autre style (pas ou peu de travail thématique), je vous suggère le quatuor un ut mineur de Manuel Canales par le quatuor Cambini:
La sonorité est assez rugueuse, mais cela ajoute peut-être au ragoût.
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En googlant "quintes à découvert", j'ai récolté Jules Mazellier (1879-1959), qui m'était parfaitement inconnu. Ce n'est pas tous les jours qu'on tombe sur un compositeur français mentionné par la Wikipédia anglaise mais absent de la française, donc j'espère que mon post aura au moins le mérite d'apporter quelque chose de nouveau à certains d'entre vous. J'ai trouvé sur YouTube son quatuor à cordes "La mort et la vie" :
Il y a beaucoup de scie à métaux (la prise de son y est sans doute pour quelque chose) et d'hystérie, je suis donc sûr que si on donnait ça pour du Stravinsky (ce ne serait jamais qu'une de ses métamorphoses successives), il y aurait des gens qui s'extasieraient.
Le second mouvement met en scène l'esprit du mal et le fait en style fugué : je ne spéculerai pas là-dessus.
Bref : scie à métaux, hystérie, fugue, je m'aventure sur un terrain qui n'est pas le mien.
Pourtant, il me semble que dans le troisième mouvement, Andante, surtout dans le passage qui va de 18:49 à 21:17 (et qui commence un peu comme une réminiscence du quatuor "La jeune fille et la mort" de Schubert), il y a un réel souffle lyrique, une sorte d'hystérie à visage humain.
P.S. J'ai fait l'effort d'indiquer le minutage du passage qui me semble le plus propre à intéresser le néophyte à ce quatuor. Ne me remerciez pas, je ne suis pas du genre à dire : "Voilà trente minutes de musique, débrouillez vous pour y trouver ce qui en vaut la peine."
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Dernière modification par InnocentParadis ; 17/06/2016 à 12h39.
Merci pour ce lien vers un compositeur dont je n'avais en effet jamais entendu parler - je découvre qu'il a une rue à Toulouse, sa ville natale.
La prise de son n'est pas excellente (à mpoins que ce ne soit l'acoustique) mais je ne trouve ni scie à métaux ni, encore moins, d'hystérie ; c'est gentiment dissonant, plutôt moins que du Poulenc. Pas un amateur de Stravinsky ne pourrait une seule seconde prendre ça pour du Stravinsky, ça n'a absolument rien de commun avec lui à aucune de ses époques; à mes oreilles. Mais bon.
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J'avais écrit : "je suis donc sûr que si on donnait ça pour du Stravinsky (ce ne serait jamais qu'une de ses métamorphoses successives), il y aurait des gens qui s'extasieraient." Stravinsky a bien eu une période où il ranimait un compositeur qu'il croyait être Pergolèse. Pourquoi n'aurait-il pas eu une période où il ranimait La jeune fille et la mort de Schubert ?
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Il y a eu une période où il "ranimait" Rossini et et Tchaikovsky ("jeu de cartes" et "le baiser de la fée", respectivement, si ma mémoire ne me trompe pas ; on reconnaît, j'imagine, les thèmes d'orogine, mais leur traitement, de même que ceux de Pergolèse (en fait pas du tout de Pergolèse, en effet, mais tirés des "Arie Antiche", recueil de pièces à chanter tirées du XVIIIe et du XVIIe siècles avec des attributions fantaisistes et des accompagnements réécrits, mais bon c'est bien pour travailler le chant), leur traitement, donc, est immanquablement de Stravinsky, un des composieurs qui se reconnaît en une demi-mesure. Au demeurant la reumeur rapportait, à une époque, qu'il détestait Schubert, ou en tout cas le disait (il avait des côtés facétieux et ne pensait pas donc pas tout ce qu'il disait) (on lui atribue d'avoir traité Schubert dec ompositeur pour jeunes filles en jupe plissée, mais je n'ai jamais retrouvé trace de ce commentaire);
Donc voilà ; Stravinsky eût-il "ranimé", comme vous l'écrivez, Schubert ou Dieu sait qui, cela eût sonné comme du Stravinsky (mettons que ses toutes premières oeuvres, avant l'oiseau de feu, ne sonnent pas encore complètement comme du Stravinsky ;, mais à cette époque là il ne ranimait personne, il copiait Rimsky). Mazellier ne sonne absolument pas comme du Stravinsky. Ce que personne ne saurait lui reprocher, il vaut bien mieux qu'il sonne comme du Mazellier, mais là je ne sais comment sonne Mazellier. Je vais aller à la pêche.
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