Je vous propose d'indiquer vos dix (ou plus, ou moins) sonates de Scarlatti préférées. Voici les miennes. Je recommande surtout des interprétations au piano, parce que, mystérieusement, un grand nombre de sonates de Scarlatti semblent écrites pour le piano moderne. (Le claveciniste Ralph Kirkpatrick le dit lui-même dans son livre sur Scarlatti.)
K 1 en ré mineur
Grande allégresse (malgré le mode mineur). Au piano par Pletnev, ici de 0:00 à 2:09 :
K 17 en Fa Majeur
Fantasque, vigoureuse, nerveuse, avec des parties sinueuses qui apportent le contraste.
Au piano par Pletnev :
K 27 en si mineur
Limpide, avec parfois des accents nostalgiques presque douloureux (seconde partie). Gilels au piano :
K 87 en si mineur
Polyphonie et expressions dignes de Bach. Il me semble que les interprètes jouent tous cette sonate avec beaucoup de petits retards, je me demande si c'est vraiment nécessaire. Spencer Myer au piano :
K 108 en sol mineur
Extraordinaire danse de l'ours. Par Zacharias :
K 183 en fa mineur
Ecriture délicate, essentiellement à deux voix. Sentiment pudiquement nostalgique, admirablement rendu par Christian Zacharias :
K 198 en mi mineur
Ecriture "savante", ce qui n'exclut pas un sentiment de légèreté paisible. Il y a sur YouTube de belles versions au piano (Horowitz, Daniel Sabbah, Sergei Babayan), mais celle de Theodor Milkov au marimba vaut le détour :
K 208 en La Majeur
Se fraie son chemin rêveusement mais obstinément. Si j'en crois des commentateurs sur YouTube, c'était la préférée de Scott Ross parmi les sonates de Scarlatti.
Au piano par Wayne Weng, pianiste dont je ne sais rien :
et au clavecin par Jan Rondeau, qu'on ne présent plus :
K 296 en Fa majeur
Dans la version de Christian Zacharias, qui n'est malheureusement pas sur YouTube, c'est une pièce envoûtante, comme un chant égrené goutte à goutte par un oiseau nocturne. Cette version de Vincenzo Marrone d'Alberti me semble un peu moins magique que celle de Zacharias, mais est tout de même très bien :
K 466, en fa mineur.
Comme pour la K 87, l'écriture polyphonique me semble digne de Bach, mais ici, il me semble que l'expression est tout à fait originale par rapport à l'époque, elle annoncerait plutôt Mozart. Au piano par Gilels :
En fait, il y a d'autres sonates de Scarlatti que je mets au premier plan, mais je crois que ceci fait déjà une belle anthologie.
IP