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Discussion: Bibliothèque musicale : discussion générale, actualité et bavardages

  1. #181
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Avec plaisir mon cher Claude
    Il s'agit de toute évidence d'une compositrice que tu connais, tout comme moi (mais sûrement un peu moins que toi ), ce qui n'est pas nécessairement le cas de tout le monde j'imagine ...
    Comme je l'ai déjà signalé ici, je me considère bcp plus comme un « amateur » que comme un « connaisseur », et autant j'éprouve de plaisir à écouter la musique autant il m'est difficile de commenter (et encore moins d'analyser) les oeuvres.
    Mais chaque thread de la BM est ouvert, - tout comme les autres, et rien n'interdit à quiconque (tout au contraire, c'était le but de la manoeuvre) de commenter n'importe quelle oeuvre de la BM, d'en parler ou que sais-je - fût-ce succinctement.
    Au moment de la création de la BM, c'était un peu ce que j'espérais ; hélas les commentaires ont toujours été rarissimes ...
    Qu'importe ! si ces oeuvres sont écoutées (ce que je n'ai aucun moyen de savoir) - avec plaisir je l'espère, le but est atteint mais il subsiste toujours un petit « manque » au niveau de la communication entre membres. C'est un peu dommage, mais qu'y puis-je ?

    Merci en tout cas du « compliment »


    PS. Il y a peu de musique de chambre dans le panel proposé cette fois. Les enregistrements éligibles sont très peu nombreux, mais on ne sait jamais, avec le temps ...

  2. #182
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Vous l'aurez peut-être déjà constaté : la BM a changé de "look" et pas dans le bon sens, - c'est le cas de le dire ...
    J'ai comme je le fais souvent, tenté aujourd'hui d'ajouter qqs sous-forums à ladite BM. C'est une opération que je pratique fréquemment, qui se passe bien, car assez facile.
    Je n'ai donc commis aucune erreur. Mais au résultat, la BM n'est plus du tout classée par ordre alphababétique.
    C'est clairement un bug de vB4, une version apparemment devenue obsolète et qu'il y a lieu d'actualiser en urgence. Mais l'administrateur technique ne se manifeste toujours pas, et je me retrouve seul à moi-même, face à des difficultés techniques que je ne suis incapable de résoudre.

    Je vais essayer de résoudre ce pb "à la main" ; mais ça risque d'être très très compliqué et donc sûrement un peu long

    En attendant les oeuvres présentées en BM sont toujours écoutables. Pour qui souhaiterait écouter un compositeur précis au sein de la BM, la fonction "Recherche" fonctionne toujours.

    Désolé pour ces mauvaises nouvelles ...

  3. #183
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Citation Envoyé par Philippe Voir le message
    Vous l'aurez peut-être déjà constaté : la BM a changé de "look" et pas dans le bon sens, - c'est le cas de le dire ...
    J'ai comme je le fais souvent, tenté aujourd'hui d'ajouter qqs sous-forums à ladite BM. C'est une opération que je pratique fréquemment, qui se passe bien, car assez facile.
    Je n'ai donc commis aucune erreur. Mais au résultat, la BM n'est plus du tout classée par ordre alphababétique.
    C'est clairement un bug de vB4, une version apparemment devenue obsolète et qu'il y a lieu d'actualiser en urgence. Mais l'administrateur technique ne se manifeste toujours pas, et je me retrouve seul à moi-même, face à des difficultés techniques que je ne suis incapable de résoudre.

    Je vais essayer de résoudre ce pb "à la main" ; mais ça risque d'être très très compliqué et donc sûrement un peu long

    En attendant les oeuvres présentées en BM sont toujours écoutables. Pour qui souhaiterait écouter un compositeur précis au sein de la BM, la fonction "Recherche" fonctionne toujours.

    Désolé pour ces mauvaises nouvelles ...
    Le problème semble, disons, résolu ... (sans préjuger de la manière dont ça va se passer par la suite ... ça, seul l'avenir nous le dira ...).
    Les sous-forums de la BM sont de nouveau classés par ordre alphabétique mais j'ai dû tout faire à la main en ouvrant chaque sous-forum via le cpadmin pour en corriger les paramètres ... j'en ai eu pour un temps fou, ce fut un travail obstinant et répétitif et il est possible qu'il subsiste des erreurs car c'était très compliqué.
    Par conséquent si vous remarquez une erreur ou quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'en parler merci

  4. #184
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Bonjour à toutes et à tous

    Voici un nouveau package entièrement thématique.

    Quelques-uns des précédents et récents packages m'en ont en effet donné l'idée : celle d'un panel de compositeurs représentatifs de la musique baroque et plus spécialement du « Grand Siècle » français ; à savoir que tous les compositeurs présentés cette fois sont nés au XVIIe siècle. Cette idée fut en fait consécutive à l'arrivée il y a peu de temps, en BM, de Mouret, et à celle dans le dernier package de d'Anglebert ; il y eut aussi, récemment plusieurs oeuvres de Telemann mais celui-ci était allemand et pas français.

    Petite précision avant de poursuivre : en parlant de package « entièrement thématique », je ne fais nullement allusion au fait que les compositeurs présentés cette fois appartiendraient « au même mouvement ou à la même école musicale ». Le fil directeur est qu'ils sont tous nés au XVIIe siècle, c'est tout ; car il est évident que chacun d'entre eux a développé une approche et un style musicaux distincts.
    Il est bien sûr possible de trouver certaines similitudes et influences communes parmi ces compositeurs, en raison de la période historique dans laquelle ils ont vécu. Au XVIIe siècle, la musique baroque était dominante en Europe, et certains éléments stylistiques caractéristiques de cette époque se retrouvent dans les oeuvres de plusieurs de ces compositeurs.
    En conclusion, bien que tous les compositeurs mentionnés soient nés au XVIIe siècle, ils n'appartiennent clairement pas à ce qu'on pourrait appeler un même « mouvement » ou une même « école musicale », - le point commun étant je le répète leur siècle de naissance, - chacun ayant chacun développé leur propre style, influencé par diverses tendances musicales de leur époque.

    Bon des compositeurs répondant à ce critère, il y en a évidemment un paquet et il a donc fallu faire un choix, que je vous présente ci-dessous en suivant l'ordre alphabétique des compositeurs.

    Le premier, d'Anglebert, vient d'être évoqué. Nous n'y reviendrons pas cette fois.

    Le suivant n'est pas un nouveau venu en BM, il était déjà présent en section « Divers » mais dispose maintenant de son propre sous-forum : il s'agit d'André Campra. Chronologiquement situé entre Lully et Rameau, il vécut une carrière prestigieuse et nous a laissé un grand nombre de compositions tant profanes que religieuses - dont, parmi ces dernières, son célèbre Requiem, déjà présent ici depuis 2012 dans une version de 1960 par Louis Frémaux. Comme d'habitude, la liste complète de quelques-unes de ses autres oeuvres présentées cette fois, ci-dessous.

    Charpentier est déjà pas mal représenté en BM ; agrémontons donc son sous-forum grâce à qqs nouvelles oeuvres : Le Malade imaginaire, musique de scène, Lamentations pour les obsèques de la reine Marie-Thérèse, Concert en quatre parties et un ensemble de suites orchestrales issues de son opéra Médée ; et d'autre part, cinq oeuvres essentiellement d'inspiration religieuse, par l'omniprésent et précieux Louis Martini - cfr liste complète ci-dessous.

    Même cas de figure pour Delalande (avec les célèbres Symphonies pour les soupers du Roy), Leclair et Lully, tous déjà bien représentés en BM mais dont je vous propose qqs nouvelles oeuvres dans des interprétations diverses (détails ci-dessous).
    Également pour Couperin, avec toutefois une mention spéciale pour celui-ci et son oeuvre pour clavecin seul, l'un des grands monuments du genre, qui consiste en plus de 250 pièces soigneusement organisées en un ensemble cohérent réparti en 4 Livres et 27 Ordres : Livre 1 (1713), Ordres 1-5 ; Livre 2 (1717), Ordres 6-12 ; Livre 3 (1722), Ordres 13-19 ; et Livre 4 (1730), Ordres 20-27.
    Il en existe des intégrales, mais aucune n'est suffisamment ancienne pour être utilisable. C'est pourquoi pour l'instant, en voici une large sélection par « divers interprètes » : József Gát, Huguette Dreyfus et Kenneth Gilbert - le tout accompagné de L'Art de Toucher le clavecin.

    Charles-Hubert Gervais est un quasi-inconnu ; il est cependant mentionné dans un ouvrage spécialisé sur la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il fait partie de cette myriade de compositeurs dits « baroques » honorables et souvent plus encore écrasés par les Lully, Couperin, Rameau, etc.
    Vous n'avez jamais entendu parler de ce compositeur ? Rien d'étonnant, car on ne l'a plus guère joué depuis 1765 ! Mais son deuxième opéra, Hypermnestre, fut pourtant plusieurs fois remonté par l'Académie royale de musique, pendant un demi-siècle, ce qui prouve que sa musique avait su résister aux caprices des modes lyriques. De dix ans l'aîné de Rameau, Gervais l'annonce par bien des côtés, même si sa musique ne s'affranchit pas totalement du modèle lullyste (source).
    Il y a maintenant qqs bons enregistrements de sa musique, - aucun de Hypermnestre, malheureusement, mais peu d'enregistrements suffisamment lointains pour pouvoir être utilisés en BM, à part quelques oeuvres de lui que je vous propose ici, dont deux par Louis Martini, et O sacrum convivium, un petit motet point désagréable - dirigé par Marius Casadesus avec Jean Giraudeau, Lucien Lavaillotte et Marcel Dupré (enregistrement de 1956).
    À part cela, il n'y a pratiquement rien d'éligible. C'est peut-être provisoire ...
    J'avais pensé un instant le verser en section « Divers », mais finalement vous le trouverez en BM avec son sous-forum dédié. En tout cas, il mérite un coup d'oreille ; son Te Deum, en particulier, me paraît particulièrement réussi

    Le cas de Louis Marchand est un peu similaire : longtemps « relégué » en section « Divers », il dispose maintenant de son propre sous-forum en raison de son importance. Réputé pour son caractère difficile voire exécrable , il est aussi connu pour être l'exact contemporain de Couperin, dont il fut alors à leur époque le seul « rival » à l'orgue et au clavecin.
    Petite nouveauté dans ce nouveau sous-forum : le texte de ses deux Cantiques spirituels ayant été écrits par Racine, hé bien à tout seigneur tout honneur : ces textes sont reproduits ici.
    Son Premier Livre de clavecin, suite pour clavecin en ré mineur, interprété ici par George Malcolm sur un clavecin Dobson de 1965 d'après Rückers, est un live enregistré à Lyon en mars 1969, à l'occasion du 300e anniversaire de la naissance de Marchand.

    Henry Du Mont, de son nom de naissance, Henry de Thier, est d'origine belge. En langue locale de Wallonie et de Thiérache, un "thier" est une éminence, une colline, une butte , un "mont". En toute logique "de Thier" en wallon est devenu "Du Mont" lorsque le sieur est venu faire carrière en France. Je vous présente ici de lui trois motets, dont deux sont issus des Motets pour la Chapelle du Roy de 1686.

    Marin Marais est quant à lui, beaucoup plus connu ; curieusement il n'était jamais apparu dans la BM ...
    Erreur réparée puisqu'il dispose maintenant de son propre sous-forum grâce à ce package, tout grand représentant qu'il fut de la musique baroque de son temps.
    Voici donc cinq oeuvres de lui, titres à découvrir dans la liste ci-dessous.

    Nouvel arrivé en BM, Jean-Joseph Mouret, dont vous avez déjà un ensemble de quelques unes de ses oeuvres dans son sous-forum, s'est illustré dans des genres très variés ; voici de lui quelques oeuvres supplémentaires ; liste complète ci-dessous, comme d'hab.

    Vous constaterez que celle-ci est loin d'être exhaustive : il n'y a pas de Rameau, par exemple (mais je vous proposerai prochainement une intégrale de son oeuvre pour clavecin) mais bon, d'une part ce type d'exhaustivité est non seulement impossible à atteindre et d'autre part ne serait même pas souhaitable ; de plus dans le cas de Rameau, son sous-forum est déjà bien fourni - à la manière de cette livraison, particulièrement et exceptionnellement copieuse ; pour cette raison ce package sera le seul de ce mois (j'avais pris l'habitude d'en livrer deux par mois), ne souhaitant pas surcharger outrageusement cette livraison ...
    La liste pour cette fois ; hé oui, elle est très longue
    • Campra : Cantate "La Dispute de l'Amour et de l'Hymen"
    • Campra : Deus in Nomine tuo
    • Campra : Ecce panis angelorum
    • Campra : In convertendo Dominus
    • Campra : Laudate Dominum de caelis
    • Campra : L'Europe Galante, suite de ballet
    • Campra : Les Fêtes vénitiennes (extraits)
    • Campra : Oratorio de Noël
    • Campra : Silène, cantate pour une voix et instruments
    • Campra : Te Deum
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Concert en quatre parties
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Magnificat, à 8 voix et 8 instruments
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Le Malade imaginaire, musique de scène
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Lamentations pour les obsèques de la reine Marie-Thérèse
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Médée (extraits : Suites)
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Miserere des Jésuites, psaume de David LI
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Oculi omnium in te sperant
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Reniement de St Pierre
    • Charpentier (Marc-Antoine) : Salve regina
    • Couperin (François) : 2 Pièces de viole avec basse chiffrée pour basse de viole et continuo
    • Couperin (François) : Apothéose de Corelli
    • Couperin (François) : Apothéose de Lully (x2)
    • Couperin (François) : Concert Royal n°3
    • Couperin (François) : Concert Royal n°4
    • Couperin (François) : L'Impériale
    • Couperin (François) : Les Nations, Premier Ordre : La Françoise
    • Couperin (François) : Pièces de clavecin (large sélection)
    • Couperin (Louis) : Pièces de clavecin
    • Delalande : Beatus Vir
    • Delalande : Cantique spirituel n°2 "Sur le Bonheur des Justes et le Malheur des Réprouvés"
    • Delalande : De profundis
    • Delalande : Exaltabo Te
    • Delalande : Nisi Dominus
    • Delalande : Regina Coeli
    • Delalande : Symphonies pour les soupers du Roy
    • Delalande : Usquequo Domine
    • Du Mont : Benedictus Dominus
    • Du Mont : Magnificat
    • Du Mont : Nisi Dominus
    • Gervais : O sacrum convivium
    • Gervais : Psaume XIX "Exaudiat te"
    • Gervais : Te Deum
    • Leclair : Concerto pour violon, cordes et continuo op. 7.3
    • Leclair : Concerto pour violon, cordes et continuo op. 7.4
    • Leclair : Concerto pour violon, cordes et continuo op. 7.6
    • Leclair : Concerto pour violon, cordes et continuo op. 10.6
    • Leclair : Sonate pour flûte et clavecin op. 1.6
    • Leclair : Sonate pour flûte et clavecin op. 9.2
    • Lully : Dies Irae
    • Lully : Grand Divertissement royal (George Dandin)
    • Lully : L'Amour Médecin
    • Lully : Le Bourgeois gentilhomme, musique de scène
    • Lully : Le Mariage forcé
    • Lully : Miserere
    • Lully : Pièces de symphonies tirées d'opéras
    • Marais : Alcyone, suite d'orchestre
    • Marais : Suite n°1 en ut majeur pour flûte, dessus de viole et clavecin
    • Marais : Suite n°4 en ré majeur pour basse de viole et clavecin
    • Marais : Sonnerie de Sainte-Geneviève du Mont
    • Marais : Pièces à une et deux violes : 15 Variations
    • Marchand : Cantique spirituel n°1 "À la Louange de la Charité"
    • Marchand : Cantique spirituel n°2 "Sur le Bonheur des Justes et le Malheur des Réprouvés"
    • Marchand : Premier Livre de clavecin, suite en ré mineur
    • Mouret : La Chasse du cerf
    • Mouret : Symphonies pour violons, hautbois et cors de chasse
    Bonnes écoutes

  5. #185
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    Re-bonjour à toutes et à tous

    Le package que je vous propose aujourd'hui n'a rien d'« exceptionnel » en soi mais présente une particularité, par laquelle j'entame cette présentation.

    C'est en effet un compositeur chinois, hyperdoué mais méconnu dans le monde occidental, que je vous présente aujourd'hui. Il s'appelle Xinghai Xian et est l'auteur d'une des oeuvres les plus marquantes du XXe siècle selon certaines sources. On en reparle plus tard.
    Xian (1905-1945), compositeur chinois né à Fanyu dans la province du Guangdong, a en effet laissé une empreinte significative dans l'histoire de la musique chinoise du XXe siècle. Malgré des débuts modestes et la perte précoce de son père, Xian a développé un intérêt pour la musique et a commencé à jouer du violon à un âge avancé. Bien que ses débuts aient été difficiles et qu'il eût été surnommé "Le Tueur de Poulets" en raison du son médiocre de son violon, il a persévéré et a rapidement affiné ses compétences.
    Xian est devenu le premier étudiant chinois à rejoindre la classe de composition de l'Académie de musique de Paris en 1934. À Paris, il a travaillé dur pour subvenir à ses besoins et est devenu un étudiant exceptionnel malgré de nombreuses difficultés financières. Il est retourné en Chine en 1935 et a utilisé la musique comme moyen de protestation contre l'occupation japonaise, composant des oeuvres patriotiques pendant la guerre sino-japonaise.
    Xian a composé de la musique sous toutes ses formes majeures (deux symphonies, un concerto pour violon, quatre oeuvres chorales à grande échelle, près de 300 chansons et un opéra) et a écrit de nombreux essais sur la théorie musicale, mais sa contribution la plus emblématique n'est autre que la Cantate du Fleuve Jaune (que nous ne pouvons malheureusement pas vous proposer pour raison d'indisponibilité - provisoire espérons-le), une oeuvre en sept mouvements qui utilise des mélodies traditionnelles chinoises pour exprimer la résistance contre les envahisseurs japonais. Xian est devenu une figure clé à Yan'an, où il est devenu doyen du département de musique de l'Institut des Arts Lu Xun. Il a composé plus de 300 oeuvres, dont des symphonies, des concertos, des oeuvres chorales et des chansons.
    Son influence dans la musique chinoise lui a valu le titre de "Compositeur du peuple". Pendant la Révolution culturelle, le pianiste Yin Chengzong a arrangé la Cantate du Fleuve Jaune en un concerto pour piano et orchestre, le Concerto du Fleuve Jaune, dont je vous reparle bientôt.
    L'oeuvre est restée intacte malgré les controverses et est devenue une pièce emblématique jouée en Chine et à l'étranger.
    L'héritage de Xian a été honoré à travers des adaptations cinématographiques, notamment "The Star and The Sea", qui raconte sa vie et sa contribution à la musique chinoise. Un autre film, "The Composer", est sorti en 2019, éclairant davantage sa vie de 1941 à sa mort en 1945.
    En effet, Xian avait développé une tuberculose pulmonaire due au surmenage et à la malnutrition. Après la guerre, Xian retourne à Moscou pour un traitement médical mais meurt d'une maladie pulmonaire le 30 octobre 1945 à l'âge de 40 ans.
    Il aura donc laissé un héritage durable dans la musique chinoise en combinant des éléments de musique occidentale avec des traditions chinoises, en servant de source d'inspiration patriotique et en influençant les générations ultérieures de musiciens.

    Je vous propose aujourd'hui de lui deux oeuvres : pour commencer, 3 Danses kazakhes, par Shengying Gu (interprétation de 1955).
    Shengying Gu (1937-1967) était une pianiste chinoise de renom dans le domaine du concert classique. Elle a remporté des prix prestigieux tels que la médaille d'or au 6e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Moscou en 1957, ainsi que le prix du piano féminin au 14e Concours international de musique de Genève en 1958. Malheureusement, sa carrière et sa vie ont été affectées par la Révolution culturelle chinoise, la poussant à se suicider à l'âge de 29 ans en 1967. Elle avait développé un style pianistique empreint de sensibilité et d'expression poétique, jouant des oeuvres de compositeurs renommés dès son adolescence. Malgré son talent, elle a été accusée de liens avec des individus considérés comme hostiles par le régime en place à l'époque. Sa tragique fin a été marquée par un suicide provoqué par la prise de pilules et l'inhalation de gaz. Un mur commémoratif a été érigé en 2019 à Shanghai en son souvenir et pour sa contribution à la musique.

    L'autre oeuvre proposée ici n'est autre que le Yellow River Piano Concerto, ou Concerto du Fleuve Jaune en français, dont je vous parlais plus haut et que je vous présente ici dans deux interprétations différentes.
    La première est celle de Yin Chengzong lui-même, déjà cité ici comme "arrangeur" de la Cantate du Fleuve Jaune.
    Célèbre pianiste et compositeur chinois né en 1941 à Gulangyu, Xiamen, Fujian, bien qu'il eût été formé comme pianiste classique, il est surtout connu en Occident pour son arrangement du Concerto pour piano du Fleuve Jaune, basé sur cette Cantate du Fleuve Jaune, un concerto qu'il a joué dans de nombreux théâtres occidentaux depuis les années 1980.
    Il a commencé à apprendre le piano à un jeune âge, a remporté des prix internationaux et a rejoint l'Orchestre symphonique central de Chine en tant que soliste.
    Pendant la Révolution culturelle, Yin a rejoint le Parti communiste chinois et a changé son nom à la suggestion de Jiang Qing. Il a créé des oeuvres musicales adaptées à l'époque, notamment La Légende de la Lanterne rouge. Mais sa création la plus célèbre reste le Concerto pour piano du Fleuve Jaune, incorporant des éléments de musique occidentale et chinoise, et qu'il créa à Pékin en 1970. C'est cette version qui vous est proposée ici.
    La seconde interprétation que vous trouverez ici est du pianiste sino-américain Fei-Ping Hsu. Il survécut à la Révolution Culturelle chinoise, jouant souvent pendant cette période. Après avoir quitté la Chine, il devint célèbre pour son jeu dynamique et athlétique. Ses interprétations au concours Arthur Rubinstein en 1983 sont mémorables. Il était reconnu pour sa foi chrétienne profonde et sa personnalité détendue. Enfant prodige, il étudia en Chine malgré des interruptions dues aux révolutions. Il participa à des tournées de concerts en Chine avec un piano sur un tricycle. Après s'être établi aux États-Unis, il étudia la musique et fit des débuts réussis à New York.
    Malheureusement, il décéde à 51 ans dans un accident de la route en Chine en 2001.

    Pour suivre, je me suis dit qu'un peu d'orgue ne ferait de mal à personne ... c'est pourquoi je vous présente cette fois quelques oeuvres de Tournemire, un compositeur généralement très apprécié mais peu représenté jusqu'à présent en BM : Charles Tournemire, dont vous trouverez ci-dessous (et dans son sous-forum oeuf corse) cinq oeuvres la plupart pour orgue donc, mais aussi le Poème mystique op. 33, par Henriette Puig-Roget au piano (enregistrement de 1972).

    Zandonai est déjà présent en BM ; en voici quelques nouvelles oeuvres, destinées à compléter notre connaissance de ce compositeur pas nécessairement parmi les plus écoutés. Parmi elles, trois opéras dont un inachevé : Il Bacio, et un autre peut-être parmi les plus appréciés : Conchita - dont l'action se déroule à Séville.
    Conchita Pérez, pauvre cigarière, est courtisée par Matteo, mais elle résiste à ses avances. Matteo donne de l'argent à sa mère pour soulager leur pauvreté. Conchita l'apprend. Offensée, elle s'échappe et devient une danseuse de flamenco célèbre. Matteo poursuit ses avances, mais elle lui continue à lui résister. Pour mettre à l'épreuve son amour, Conchita organise une rencontre avec un faux amant devant Matteo, qui se met en fureur. Elle a ainsi la preuve de son amour pour elle, et peut maintenant lui retourner son amour.

    Winfried Zillig n'est pas non plus un inconnu ici : son Concerto pour violon et orchestre avec Wolfgang Marschner au violon (dont je vous donnerai qqs mots ci-dessous) et Schmidt-Isserstedt était déjà présent dans la section "Divers" ; il dispose maintenant de son propre sous-forum et ce n'est que justice
    En effet, quasiment oublié aujourd'hui (sauf ici ) Winfried Zillig (1905 - 1963) fut un compositeur, théoricien de la musique et chef d'orchestre allemand.
    Fils du pédagogue Peter Zillig, il a étudié le droit et la musique à Wurtzbourg, où il a été l'élève d'Hermann Zilcher. Il a ensuite étudié avec Arnold Schoenberg à Vienne et à Berlin, ce qui a marqué le début de sa carrière de compositeur. En 1927, il devient l'assistant d'Erich Kleiber à l'Opéra d'État de Berlin ... hé oui, rien que ça ! Il a occupé plusieurs postes de répétiteur solo et de Kapellmeister, notamment à Dusseldorf et Essen pendant la période nazie.
    Pendant le régime nazi, Zillig a été un compositeur prolifique, en particulier de musiques de film, tout comme des compositions commandées par les autorités nazies. Il a également créé des oeuvres controversées, notamment l'opéra "Das Opfer" (Le Sacrifice, présenté en partie ici), qui est annulé après quatre représentations, notamment en raison des critiques négatives de la presse nazie, qui l'accuse de s'être « égaré » en raison de sa forte dissonance et de l'atonalité de l'oeuvre.
    Après la Seconde Guerre mondiale, il est chef d'orchestre de l'Orchestre symphonique de la radio de Hesse, où il rend des services exceptionnels à l'exécution d'œuvres de musique nouvelle interdites à l'époque nazie. Il a reçu le Prix de la Culture de la ville de Nuremberg en 1963.
    En tant que compositeur, Zillig fut un compositeur prolifique et polyvalent : son oeuvre de composition comprend des opéras, des oratorios, des passions, des chorales, des sérénades, des quatuors à cordes et d'autres musiques de chambre ainsi que des chansons et des suites. Il a également complété la partition inachevée de l'oratorio "Die Jakobsleiter" d'Arnold Schoenberg à la demande de la veuve de Schoenberg. Il a participé à des conférences et est devenu connu en tant que théoricien de la musique, s'étant en effet fait un nom grâce à de multiples apports de son fait sur la technique dodécaphonique.
    Élève de Schoenberg, Zillig utilisait en effet une échelle dodécaphonique composée de triades majeures et mineures. Bien que ces techniques dodécaphoniques aient été officiellement considérées comme « dégénérées » par les autorités nazies de l'époque, Zillig a échappé à la censure et a été récompensé en étant chargé d'écrire de la musique de scène pour le Festival de théâtre du Reich à Heidelberg.
    Le soliste de son Concerto pour violon et orchestre, Wolfgang Marschner (1926-2020) était un violoniste, compositeur, chef d'orchestre et professeur allemand.
    Issu d'une famille de musiciens, il a rejoint l'orchestre Staatskapelle de Dresde à l'âge de quatre ans. Il a fait ses débuts à neuf ans et a continué ses études, composant son premier quatuor à cordes à quatorze ans. Après la Seconde Guerre mondiale, il a étudié avec des violonistes renommés et s'est joint à différents orchestres, se faisant remarquer pour ses interprétations et enregistrements d'oeuvres de compositeurs tels qu'Arnold Schoenberg et Alban Berg. Il est devenu un professeur de violon éminent, enseignant dans diverses institutions et donnant des masterclasses à travers le monde. Marschner a fondé la German Spohr Academy et le Marschner Festival pour promouvoir la musique de chambre. Il a également été actif en tant que chef d'orchestre et compositeur. En tant que compositeur, ses concertos pour cordes occupent une place centrale dans son oeuvre.
    À côté de cela, je vous propose trois nouvelles oeuvres de Zillig : la Sérénade n°4 pour 15 instruments, 7 Sonnets d'Eichendorff et la scène finale de son opéra en un acte Le Sacrifice.

    Pour agrémenter ce nouveau package déjà bien copieux et ne pas se focaliser sur ces seuls quatre compositeurs, qqs oeuvres diverses.
    J'étais convaincu que nous avions déjà Pulcinella de Stravinsky et en effet, nous avions déjà la Suite d'orchestre, par Klemperer ; mais pas la version complète du ballet. Voici donc aujourd'hui cette version, intitulée Pulcinella, ballet avec chant, pour soprano, ténor, basse et orchestre de chambre, par Ansermet (enregistrement de 1965).
    Claude Balbastre est un nouveau venu en BM ; surtout connu comme organiste - réputé (mais la quasi totalité de ses concertos pour orgue a été perdue) et comme claveciniste Je vous propose de lui aujourd'hui une sélection de pièces diverses pour clavecin et pour piano, par deux interprètes virtuoses : France Clidat et Blandine Verlet.

    Et pour terminer, qqs oeuvres de deux compositeurs somme toute très similaires () : Albinoni et Wagner
    D'Albinoni, une petite sélection de concertos (pour violon, pour hautbois et pour flûte, liste complète ci-dessous comme d'hab) ; et de Wagner, quelques nouvelles versions très appréciables des Wesendonck-Lieder : par Christa Ludwig et Otto Klemperer (enregistrement de 1962) ; un enregistrement live sous la direction de Joseph Keilberth (de 1955) ; et enfin par Janet Baker (de 1971)

    Voici donc la liste complète des oeuvres présentées cette fois :
    • Albinoni : 12 Concertos pour violon, cordes et continuo op. 10
    • Albinoni : Concerto pour flûte et cordes en sol majeur
    • Albinoni : Concerto pour hautbois, cordes et continuo op. 9 n°4
    • Albinoni : Concertos pour hautbois et cordes de l'op. 9
    • Balbastre : 3 Sonates en quatuor
    • Balbastre : Pièces de clavecin
    • Stravinsky : Pulcinella, ballet avec chant, pour soprano, ténor, basse et orchestre de chambre
    • Tournemire : 5 Offertoires du Cycle de la Pentecôte de L'Orgue Mystique
    • Tournemire : Poème mystique
    • Tournemire : Quatre Improvisations
    • Tournemire : Sept Chorals-poèmes pour les Sept Paroles du Christ
    • Tournemire : Suite n°24 de L'Orgue Mystique "Dominica infra Octavama Ascensionis"
    • Wagner : Wesendonck-Lieder (x3)
    • Xian : 3 Danses kazakhes
    • Xian : Concerto du Fleuve Jaune (x2)
    • Zandonai : Colombina, ouverture
    • Zandonai : Conchita
    • Zandonai : Giuletta e Romeo
    • Zandonai : Il Bacio
    • Zandonai : Il Flauto notturno
    • Zandonai : La Farsa amorosa, ouverture
    • Zandonai : La Via della Finestra, suite tirée de l'opéra
    • Zillig : 7 Sonnets d'Eichendorff
    • Zillig : Le Sacrifice (scène finale)
    • Zillig : Sérénade n°4 pour 15 instruments
    Bonnes écoutes




    Xinghai Xian

  6. #186
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    Nouveau package pour ce mois, qq peu original lui aussi grâce à la présence d'un compositeur plutôt méconnu mais dont je vous recommande l'écoute, c'est superbe, Giovanni Gabrieli : né en 1557 à Venise et mort dans la même ville en 1612, est un compositeur et organiste italien de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle faisant partie de l'école vénitienne comme nous l'apprend sa fiche Wikipédia, dont je conseille la lecture, la trouvant particulièrement intéressante ; on y apprend entre autres qu'il fut "un compositeur très original (…) considéré comme une figure importante de la transition entre la musique de la Renaissance et la musique baroque".
    Denis Stevens, qui a réalisé les arrangements de Choeurs, cuivres et orgues à Saint-Marc, fut un chef britannique, musicologue spécialiste de la musique ancienne, co-fondateur des Ambrosian Singers et disparu en 2004.

    Il y a qq temps, je vous promettais la version de Ma Patrie de Smetana par Kubelik en 1971. La voici donc enfin, accompagnée d'une autre version de la même oeuvre de 1971 aussi, par Dorati cette fois.

    J'ai choisi de vous présenter à nouveau le Concerto pour violon et orchestre n°3 de Saint-Saëns, à la fin essentielle de vous présenter un violoniste aujourd'hui qq peu oublié : Igor Bezrodny (7 mai 1930 - 30 septembre 1997) qui fut un violoniste, chef d'orchestre et professeur soviétique né à Tbilissi (alors en Union soviétique, dans l'actuelle Géorgie). Ses parents étaient tous deux violonistes. Bezrodny a commencé à étudier le violon avec son père Semyon Bezrodny et, après que la famille eut déménagé à Moscou, a continué ses études avec Abram Ilyich Yampolsky en 1937. Bezrodny est diplômé de l'École centrale de musique du Conservatoire, puis en 1953 il est diplômé du Conservatoire et en 1955 il termine ses études supérieures toujours dans la classe de Yampol'skij. À partir de 1957, Bezrodny est professeur assistant au Conservatoire, à partir de 1972 professeur et à partir de 1981 chef du département. En 1947, il remporte (ex aequo avec Leonid Kogan et Julian Sitkovetsky) le premier prix dans la catégorie jeunes musiciens au Festival de Prague. En 1949, Bezrodny remporte le prix Jan Kubelík à Prague.
    L'année suivante, il remporte le premier prix du Concours Bach de Leipzig. Au cours des années suivantes, Bezrodny effectue de nombreuses tournées en Union soviétique et à l'étranger. Parallèlement à l'enseignement, Bezrodny suit un cours de direction d'orchestre et fait ses débuts de chef d'orchestre en 1967. Succédant à Rudolf Barchaï, Bezrodny a été chef de l'Orchestre de chambre de Moscou de 1977 à 1981. Après avoir visité et joué en Finlande depuis les années 50, Bezrodny a été chef principal de l'Orchestre philharmonique de Turku de 1986 à 1990. À partir de l'année suivante, il est professeur à l'Académie Sibelius d'Helsinki. Bezrodniy a édité de nombreuses transcriptions pour violon. Il meurt à Helsinki le 30 septembre 1997.

    Pour suivre, quatre opéras inédits en BM : La Nuit de mai de Rimsky-Korsakov, Le Jaloux corrigé de Blavet, Otello de Rossini et The Rake's progress de Stravinsky, dans deux versions, toutes deux par Stravinsky lui-même, la première pour la création mondiale le 11.09.1951 à la Scala, la seconde de 1953 avec New-York.
    La Nuit de mai est le deuxième opéra de Rimsky-Korsakov, composé en 1878-1879. Il est basé sur une nouvelle de Gogol. Il se déroule dans un petit village d'Ukraine, à une époque où des figures de mythes et de légendes pouvaient encore être rencontrées derrière chaque arbre. Le jeune Levko, fils du maire, veut épouser la belle Hanna. Son père s'y oppose, car il a lui-même le béguin pour Hanna. Cependant, lorsque Levko rend service à Pannotchka, une "rusalka'' (nymphe de l'eau), elle lui remet une lettre manuscrite du plus haut fonctionnaire, le commissaire, indiquant que Levko et Hanna ont sa bénédiction. Tout cela se termine bien. La musique et le chant sont souvent des adaptations de mélodies et de danses traditionnelles, ce qui donne à l'opéra un ton plus joyeux (intrigue complète ici).
    De Blavet, Le Jaloux corrigé est un opéra bouffon en un acte, sur un livret de Charles Collé, chansonnier et auteur dramatique (1709 - 1783), avec un vaudeville et un divertissement, représenté le 18 novembre 1752 au Château de Berny, chez le comte de Clermont, à qui l'ouvrage est dédicacé, puis à l'Académie royale de musique le 1er mars 1753, couplé avec Le Devin du Village, de Jean-Jacques Rousseau. Il est considéré comme le premier opéra bouffe français, parodie de dix ariettes extraites de La Serva padrona, d'Il Maestro di musica et d'Il Giocatore, auxquelles Blavet ajouta un récitatif à l'imitation de celui des Italiens et une ou deux ariettes. Seuls l'Ouverture, le Récitatif, le Divertissement et le Vaudeville furent composés de façon originale.
    Hazon (parfois désigné comme « Orgon » dans une autre édition de la partition), très jaloux, se désole de voir « un petit agréable » autour de sa femme, et soupçonne la servante Suzon de prêter la main à cette intrigue. Mme Hazon invente un stratagème pour guérir son mari de son insupportable jalousie. Suzon lui fait ostensiblement la cour sous le déguisement de galant. En fait, Suzon présente deux aspects : du côté droit, elle arbore un habit de « petit maître », du côté gauche, elle conserve ses habits féminins. Ce qui fait que d'une pirouette, le morveux aperçu par Hazon a disparu comme par enchantement.
    Hazon demande des explications à sa femme, puis décide d'aller porter l'affaire à un avocat. Sa femme lui déclare alors que son rival est un sylphe, et lui propose d'assister à un entretien avec ce sylphe galant. Suzon répond en écho aux questions que lui pose Mme Hazon. Hazon est confondu et sa femme finit par lui dévoiler le stratagème. Les deux époux se réconcilient et leur duo est parsemé d'effusions et de câlineries.
    Dans un Divertissement final, Suzon apparaît à la tête de danseurs. Se succèdent une entrée de Zani ou bouffons italiens qui dansent la Chaconne, une Ariette du Rire, une Pantomime, une Ariette italienne, et un Vaudeville final (source).
    Quant à l'Otello de Rossini, est-il besoin de le présenter ?
    Même remarque pour The Rake's progress, sauf si notre spécialiste es-Stravinsky Leb (ou qui que ce soit d'autre) souhaite ajouter qqs mots pour nous en parler
    The Rake's progress est présenté ici en deux versions, toutes deux par Stravinsky lui-même - 1951 et 1953 ; la première constitue constitue la création mondiale de l'oeuvre en 1951 à la Scala.

    Une présence originale pour suivre : des Musiques militaires de Beethoven. Bon on aime ou on n'aime pas, mais au moins pourra-t-on ici les découvrir.

    Enfin, 4 Danses grecques et la Suite pour piano n°3 de Skalkottas, un compositeur remarquable pourtant trop peu représenté en BM, plus L'Ile des morts de Rachmaninov par Mitropoulos, la Rhapsodie pour contralto, choeur d'hommes et orchestre de Brahms, deux concertos de Prokofiev tous deux dans des interprétations de 1959 : le Concerto pour violon et orchestre n°2 avec Spivakovsky et Schippers et le Concerto pour piano et orchestre n°5 avec Richter et Rowicki, et qqs autres oeuvres de Bartok et de Chopin.

    La liste complète :
    • Bartok : Chansons paysannes hongroises pour piano
    • Beethoven : Musiques militaires
    • Blavet : Le Jaloux corrigé
    • Brahms : Rhapsodie pour contralto, choeur d'hommes et orchestre
    • Chopin : 3 Écossaises pour piano
    • Gabrieli : Canzone e Sonate pour cuivres
    • Gabrieli : Choeurs, cuivres et orgue à Saint-Marc
    • Gabrieli : Sacrae Symphoniae
    • Prokofiev : Concerto pour piano et orchestre n°5
    • Prokofiev : Concerto pour violon et orchestre n°2
    • Rachmaninov : L'Ile des morts
    • Rimski-Korsakov : La Nuit de mai
    • Rossini : Otello
    • Saint-Saëns : Concerto pour violon n°3
    • Skalkottas : 4 Danses grecques
    • Skalkottas : Suite pour piano n°3
    • Smetana : Ma Patrie (x2)
    • Stravinsky : The Rake's progress (x2)
    Bonnes écoutes !

  7. #187
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    Continuons notre série de « packages » avec celui-ci, une sorte de package semi-thématique puisqu'il est principalement (car il y a du Cziffra en complément) consacré à quatre compositeurs italiens qui ne figurent pas nécessairement parmi les plus écoutés de tous : Franco Alfano, Giorgio Federico Ghedini, Giuseppe Martucci et Lorenzo Perosi.
    Les trois derniers figurant en BM avec leur propre sous-forum respectifs depuis qq temps déjà.

    Alfano, quant à lui, était jusqu'à présent « relégué » en section « Divers » avec son opéra La Légende de Sakùntala ; il dispose maintenant de son propre sous-forum et c'est à lui que je consacrerai l'essentiel de cette présentation.
    Alfano est surtout connu pour avoir donné au 3e acte de Turandot de Puccini la fin qui est généralement représentée sur scène ou enregistrée au disque (mais il y en a d'autres).
    Il est l'auteur de 12 opéras et de nombre d'autres oeuvres, mais son oeuvre la plus réputée est sans nul doute La Légende de Sakùntala (intitulé Sakùntala dans sa version révisée et que vous pouvez dorénavant écouter ici) ; c'est un opéra en trois actes dont Alfano a écrit son propre livret, en basant son travail sur le drame Shakuntala du Ve siècle avant JC de Kālidāsa.
    Il a été créé au Teatro Comunale di Bologna le 10 décembre 1921. On pensait que la partition complète et le matériel orchestral avaient été détruits lorsqu'une bombe alliée a endommagé les archives de l'éditeur d'Alfano, Ricordi, pendant la Seconde Guerre mondiale, de sorte qu'Alfano a reconstruit l'opéra et qui a été joué au Teatro dell'Opera de Rome le 5 janvier 1952 avec le titre abrégé de Sakùntala. Lors des préparatifs d'une reprise à Rome en avril 2006, une copie de la partition originale de 1921 a été découverte dans les archives Ricordi, et l'opéra a été joué pour la première fois dans sa forme originale dans les temps modernes sous son nom original, La Légende de Sakùntala. Comme je l'évoquais précédemment, il est considéré par la critique comme la meilleure oeuvre d'Alfano, bien que rarement mis en scène ces dernières années, l'opéra a été joué sept fois pour la radio italienne entre sa première et 1979. Ces émissions mettaient en vedette des sopranos telles que Magda Olivero, Anna de Cavalieri et Celestina Casapietra dans le rôle-titre. L'opéra a également été repris au Festival d'opéra de Wexford en 1982 et en concert le 19 novembre 2013 par le Teatro Grattacielo de New York.
    Dans le premier acte, le roi rencontre Sakùntala alors qu'il chasse avec ses hommes près du monastère isolé où elle vit. Le roi la courtise et, surmontant sa peur initiale, lui promet qu'il reviendra, lui donnant un anneau pour se souvenir de lui.
    Acte 2 : Rêvant du roi, Sakùntala n'entend pas les supplications de l'ermite Durvasas d'ouvrir la porte du monastère pour l'admettre. En colère, il maudit Sakùntala, proclamant que le roi ne se souviendrait pas d'elle. Sakùntala supplie un nuage de porter un message au roi. Harita retourne au monastère et dit à Sakùntala qu'elle est enceinte.
    Dans l'acte 3, le roi est agité et n'est pas diverti par les danseuses qui jouent pour lui. Sakùntala arrive avec son entourage, mais quand elle tente de présenter son anneau du souvenir au roi, elle se rend compte qu'elle l'a perdu. La malédiction est accomplie, et Sakùntala se précipite hors du palais pour se noyer dans un lac. Cependant, tardivement, un pêcheur arrive, ayant trouvé la bague, et la présente au roi, qui se souvient soudain de Sakùntala. Les serviteurs entrent, portant l'enfant en bas âge de Sakùntala, et le roi pleure de chagrin. Mais la voix de Sakùntala descend du ciel (ayant été enlevée dans les cieux par une nuée de feu), et dit au roi de ne pas désespérer, car leur enfant deviendra le héros de l'âge futur. Tout le monde s'agenouille en signe d'adoration pour l'enfant.
    Bon, Sakùntala n'est évidemment pas la seule oeuvre d'Alfano, comme vous le constaterez dans la liste complète ci-dessous.

    Notons aussi que la Musique de concert pour alto et orchestre de Ghedini est ici interprétée par le dédicataire et créateur de l'oeuvre, Bruno Giuranna, l'un des grands altistes du siècle dernier, expert aussi en l'art de jouer la viole d'amour.

    En guise de « bonus » (qui n'a rien à voir tu tout avec le reste ... ), je propose à l'attention des amateurs de piano, sinon il n'y aurait pas du tout de piano cette fois ... l'Intégrale des Rhapsodies hongroises (plus la Rhapsodie espagnole) de Liszt par Georges Cziffra (enregistrement de 1959). L'une des "références", comme il de dit parfois ...
    • Alfano : Divertimento pour orchestre avec piano obligé
    • Alfano : Eliana
    • Alfano : Il Dottor Antonio
    • Alfano : Risurrezione
    • Alfano : Symphonie pour orchestre n°1 "Classica"
    • Alfano : Symphonie pour orchestre n°2
    • Alfano : Una Danza
    • Ghedini : Appunti per un credo
    • Ghedini : Concerto grosso en fa majeur
    • Ghedini : Concerto pour violon et cordes "Il Belprato"
    • Ghedini : L'Olmenata
    • Ghedini : La Puce d'or
    • Ghedini : Lord Inferno
    • Ghedini : Musica da concerto
    • Ghedini : Musique de concert pour alto et orchestre
    • Ghedini : Partita pour orchestre
    • Liszt : Rhapsodies hongroises, intégrale (plus Rhapsodie espagnole)
    • Martucci : Concerto pour piano et orchestre n°2
    • Martucci : Symphonie n°1
    • Martucci : 3 Pièces pour orchestre
    • Perosi : Il Natale del Redentore
    • Perosi : Thème varié
    • Perosi : Transitus Animae
    Bonnes écoutes et, je l'espère, bonnes découvertes peut-être

  8. #188
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    Nouveau package, toujours à peu près à la même date, où comme vous le constaterez j'ai souhaité intégrer un certain nombre de corpus « semi-thématiques »

    Parmi eux, un gros ensemble d'oeuvres de musique de chambre de Fauré, essentiellement dû à Jean Hubeau et au quatuor Via Nova. Certaines de ces oeuvres figurent déjà en BM, d'autres pas.

    Je n'ai pas oublié la promesse que je vous avais faite de poursuivre l'hommage que nous consacrons depuis un certain temps à Wilhelm Kempff. Pour cela, j'ai choisi de vous présenter une large sélection des oeuvres pianistiques parmi les plus célèbres de Brahms - plus qqs nouveautés.
    Kempff ne fut peut-être pas pour tous l'interprète « de référence » de Brahms ... mais ce fut sûrement l'un de ses interprètes de référence, grâce à son approche sensible et profonde (ce qui est un peu redondant lorsqu'on évoque Kempff ...) lui ayant permis de mettre en valeur la richesse et la complexité de la musique de Brahms : connu pour sa capacité de transmettre avec subtilité les nuances et les sentiments présents dans les compositions de Brahms ; cherchant à comprendre pleinement les intentions de Brahms derrière ses compositions, et réputé pour sa capacité à interpréter la structure musicale complexe de Brahms de manière cohérente et réfléchie, en mettant en évidence les relations entre les différentes parties de l'oeuvre, capable de maîtriser les difficultés techniques des oeuvres de Brahms, notamment les passages rapides, les accords complexes et les gammes étendues avec clarté et précision, et en même temps de trouver une douceur et une sensibilité appropriées dans les passages plus intimes de la musique de Brahms - créant du coup un équilibre subtil entre ces deux extrêmes, offrant ainsi une interprétation émotionnellement riche et nuancée. On apprécie !

    Bien entendu, comme d'habitude, le détail de toutes ces oeuvres vous est proposé à la fin de cette présentation, et toutes les oeuvres présentées se trouvent maintenant en BM dans leus rubriques respectives, comme c'est le but depuis toujours

    Deux symphonies de Mozart par Josef Krips ne sauraient déparer l'ensemble ni déplaire à personne : il s'agit de la Symphonie n°39 et de la Symphonie n°41 "Jupiter" (enregistrements de 1972), - tout comme la présence ici de trois quatuors de Dvorak par le Quatuor Vlach.

    Guerre et paix est un opéra en deux parties et treize scènes de Prokofiev, évidemment inspiré du roman éponyme de Léon Tolstoï ; les deux parties s'intitulent "La Paix" et "La Guerre". La première partie débute avec la scène d'Andrei, - déprimé par la perte de sa femme, et de Natasha, qui l'invite à se ressaisir en contemplant la beauté du jardin. Plus tard, lors d'un bal à Saint-Pétersbourg, Anatole et Andrei sont tous deux attirés par Natasha. Dans la scène suivante, Natasha est invitée chez Anatole où elle apprend que celui-ci est marié. Dans la dernière scène de cette partie, Pierre réprimande Anatole pour son comportement et accepte de demander à Andrei de pardonner à Natasha. Cette dernière, désespérée, prend du poison hors scène. La partie "La Guerre" commence avec la bataille de Borodino et l'arrivée de Napoléon en Russie. Andrei rejoint son régiment pour combattre. Après la bataille, Koutouzov et ses généraux tiennent un Conseil de guerre et décident de battre en retraite. Finalement, Moscou brûle et Pierre est pris avec d'autres Moscovites accusés d'avoir allumé le feu.
    D'une manière générale, la musique de la partie 1 est lyrique et celle de la partie 2 est dramatique. Il existe un certain nombre d'arias, bien que celles-ci soient rarement autonomes et soient généralement précédées et/ou suivies d'ariosos ou de courts passages conversationnels. La musique de danse occupe une place importante dans la partie 1, la musique militaire et les choeurs dans la partie 2. Un certain nombre de thèmes, associés notamment à Natasha, Andrei et Pierre, reviennent tout au long de l'opéra. Prokofiev a emprunté les thèmes principaux de Natasha et Andreï à la musique de scène qu'il avait écrite pour une dramatisation d'Eugène Onéguine de Pouchkine : le thème de Natasha avait été associé à Lensky, et celui d'Andreï à Tatiana. L'air de Koutouzov dans la scène 10 (également chanté par le choeur à la fin de l'opéra) a réutilisé la musique que Prokofiev avait écrite pour le film Ivan le Terrible d'Eisenstein.

    On terminera pour cette fois par trois cantates de Bach, dont une inédite en BM. La Cantate BWV 82 "Ich habe genug" est quant à elle déjà présente ici ce qui ce peut se comprendre au vu de sa notoriété. Deux chefs pour nous les faire entendre ici toutes les trois - Lehmann et Ristenpart, - et un point commun : la présence de l'inusable DFD.
    Plus qqs petites autres choses, de Couperin, Elgar, Schoenberg et une suite pour orchestre tirée de La Petite Renarde rusée de Janacek, histoire de diversifier un peu les plaisirs

    La liste complète pour cette fois ici :
    • Bach : Cantate BWV 4 "Christ lag in Todesbanden"
    • Bach : Cantate BWV 56 "Ich will den Kreuzstab gerne tragen"
    • Bach : Cantate BWV 82 "Ich habe genug"
    • Brahms : 2 Rhapsodies pour piano op. 79
    • Brahms : 3 Intermezzos op. 117
    • Brahms : 4 Klavierstücke op. 119
    • Brahms : 6 Klavierstücke op. 118
    • Brahms : 8 Klavierstücke op. 76
    • Brahms : Concerto pour piano n°1
    • Brahms : Fantaisies pour piano op. 116
    • Brahms : Scherzo pour piano
    • Brahms : Sonate pour piano n°3
    • Brahms : Variations et Fugue sur un thème de Haendel
    • Couperin (François) : Sonate en trio "La Steinquerque"
    • Dvorak : Concerto pour violoncelle et orchestre n°2
    • Dvorak : Quatuor à cordes n°9
    • Dvorak : Quatuor à cordes n°12 "Américain"
    • Dvorak : Quatuor à cordes n°14
    • Elgar : Nursery Suite
    • Fauré : Quatuor à cordes
    • Fauré : Quatuor avec piano n°1
    • Fauré : Quatuor avec piano n°2
    • Fauré : Quintette pour piano et cordes n°1
    • Fauré : Quintette pour piano et cordes n°2
    • Fauré : Trio pour piano, violon et violoncelle
    • Janacek : La Petite Renarde rusée, suite pour orchestre
    • Mozart : Symphonie n°39
    • Mozart : Symphonie n°41 "Jupiter"
    • Prokofiev : Guerre et Paix
    • Schoenberg : Symphonie de chambre n°1, version pour orchestre
    Bonnes écoutes à toutes et à tous

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