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Discussion: Bibliothèque musicale : discussion générale, actualité et bavardages

  1. #201
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    Re-bonjour à tous et à toutes

    En toute bonne logique voici la troisième partie de notre « fil rouge » consacré aux symphonies de Haydn, la dernière consacrée à des interprétations par Dorati. Lors de la prochaine livraison nous passerons à Goberman.

    Sinon comme ce sera détaillé dans la liste des oeuvres que je fournis à la fin de chacune de ces présentations vous constaterez l'arrivée en BM de trois nouveaux venus : Thomas Augustine Arne (1710-78, à ne pas confondre avec son fils Michael, lui-même compositeur), Eugène Gigout et Moritz Moszkowski. Aucun des trois ne figure dans la liste des compositeurs les plus connus du monde, l'occasion d'en faire ici une petite présentation et de vous renvoyer à leurs fiches Wiki respectives si vous souhaitez en savoir plus :

    Arne fut un compositeur britannique ayant vécu au XVIIIe siècle. Je vous en présente ici trois oeuvres, dont Comus, l'un de ses opéras les plus réputés ou plutôt un « masque ». Le masque est un genre généralement utilisé pour désigner des spectacles musicaux et théâtraux de cette époque essentiellement, caractérisés par des éléments de danse, de chant, de musique et de théâtre.
    Comme nous l'apprend Wikipédia, Une dame est perdue dans la forêt où habite le magicien Comus. Se faisant passer pour un berger, il l'attire dans son palais. Un esprit avertit les deux frères de la dame que leur soeur est sous le contrôle de Comus. Ils sont piégés par les larbins de Comus. L'esprit fournit aux frères une potion enchantée pour les aider à contrecarrer le sort de Comus sur la dame. Un banquet est organisé dans le palais de Comus et la dame, succombée au pouvoir du sortilège, est détournée par les chants et les danses des festivités. Comus l'encourage avec force à boire dans sa tasse, mais les frères se précipitent juste à temps, mettant Comus en fuite. La nymphe Sabrina libère la dame du charme du magicien et tous se réjouissent du triomphe de la vertu dans le refrain final du masque.

    Gigout, né 1844 et mort en 1925, est surtout connu comme organiste mais ses compositions ne se limitent pas à l'orgue. Ce sont toutefois quatre oeuvres pour orgue que je vous propose de lui aujourd'hui.
    Le Grand Choeur dialogué (une pièce de bravoure célèbre parmi les organistes du monde entier) et le Scherzo symphonique "Fanfare" sont des enregistrements historiques par Gigout lui-même aux alentours de l'année 1914, pour l'orgue mécanique à tuyaux Welte Philharmonie qui devait être installé sur le paquebot de la White Star Line "Britannic", mais qui ne le fut jamais, le navire lancé en 1914 ayant été réquisitionné comme navire-hôpital entre la Grande-Bretagne et les Dardanelles. Il saute sur une mine et coule en 1916 (« seulement » 30 morts sur 1125 passagers).
    L'instrument fut acquis en 1969 par un industriel allemand, Heinrich Weiss, qui par la suite put racheter les rouleaux à la compagnie Welte, dont ceux-ci.

    Moszkowski est lui aussi un peu tombé dans l'oubli ; virtuose lui aussi - mais du piano cette fois, je vous en propose ici quatre pièces qui je l'espère pourront servir à quiconque ne le connaissait pas - ou pas bien - de le découvrir. Liste de ces oeuvres ci-dessous.

    En refaisant « le tour » de la BM je constate (avec stupéfaction) qu'il ne s'y trouve aucune des deux versions phares de l'ère mono des Noces de Figaro de Mozart - interprétations TRÈS connues autant que réputées mais jusqu'à présent inédites en BM :
    Karajan première version (1951), avec ce qui était de facto la troupe de l'opéra de Vienne à l'époque ; fabuleux mais … sans les récitatifs (sans les recitatifs « secco », ceux accompagnés sont là).
    Et Kleiber père (1956), avec d'autres de la troupe …
    Oubli réparé, puisque ces deux versions vous sont disponibles aujourd'hui : voir sous-forum Mozart pour les (ré)écouter et prendre connaissance des distributions complètes

    À côté de cela, une large sélection d'oeuvres symphoniques de Sibelius, un compositeur pas vraiment très représenté en BM ; cette fois par Karajan et Berlin. Bon, toutes oeuvres bien connues mais des interprétations nouvelles ici qui, à mon sens valent le coup d'oreille.
    D'autres oeuvres de lui suivront, avec notamment l'intégrale de ses symphonies par Bernstein ; mais ce ne sera pas pour tout de suite ...

    Ci-dessous donc la liste complète des oeuvres présentes ici cette fois. Vous y remarquerez la présence, non encore évoquée ici, de Penthesilea d'Othmar Schoeck, un opéra en un acte sur un livret du compositeur d'après la pièce éponyme de Heinrich von Kleist tirée du mythe antique de l'Amazone Penthésilée et évoquant la défaite d'Achille dans une bataille contre Penthesilea, reine des Amazones, et dont il tomba ensuite amoureux. À découvrir

    Et pour terminer, parce que la musique de chambre c'est souvent beau , un ajout de dernière minute : une nouvelle version du Concertino pour quatuor à cordes de Stravinsky.
    Liste complète ci-dessous
    • Arne : Comus
    • Arne : Concerto pour clavier et orchestre n°5
    • Arne : Suite en sol pour clavecin et cordes
    • Gigout : Grand Choeur dialogué
    • Gigout : Scherzo en mi majeur pour orgue
    • Gigout : Scherzo symphonique "Fanfare"
    • Gigout : Toccata en si mineur pour orgue
    • Haydn : Symphonie n°71
    • Haydn : Symphonie n°72
    • Haydn : Symphonie n°73 "La chasse"
    • Haydn : Symphonie n°74
    • Haydn : Symphonie n°75
    • Haydn : Symphonie n°76
    • Haydn : Symphonie n°77
    • Haydn : Symphonie n°78
    • Haydn : Symphonie n°79
    • Haydn : Symphonie n°81
    • Moszkowski : Concerto pour piano n°2
    • Moszkowski : Danses espagnoles
    • Moszkowski : Etudes de virtuosité pour piano
    • Moszkowski : Pièces pour piano
    • Mozart : Les Noces de Figaro (x2)
    • Schoeck : Penthesilea
    • Sibelius : Finlandia
    • Sibelius : Symphonie n°4
    • Sibelius : Symphonie n°5
    • Sibelius : Symphonie n°6
    • Sibelius : Symphonie n°7
    • Sibelius : Tapiola (x2)
    • Stravinsky : Concertino pour quatuor à cordes
    Bonnes écoutes

  2. #202
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    Re-bonjour à tous et bienvenue pour ce nouveau package

    Comme promis et pour poursuivre, ici la suite de notre « fil rouge » consacré aux symphonies de Haydn. Après Dorati, à venir un nouveau triptyque (puisqu'il y aura trois parties - tiens donc : ici la première des trois), car nous nous intéressons maintenant à une sélection de symphonies par Max Goberman.
    Goberman fut un chef d'orchestre américain surtout actif aux alentours des années 60 ayant en effet dirigé plusieurs enregistrements des symphonies de Haydn.
    Ses interprétations sont souvent considérées comme respectueuses du style classique, mettant en avant la structure formelle et l'élégance des symphonies de Haydn. Son approche peut être décrite comme relativement traditionnelle, avec une attention portée à la clarté de la texture musicale et à la précision rythmique.

    D'autre part, comme promis également, deux oeuvres inédites en BM de Sibelius : Kullervo et Luonnotar, par Berglund et Bernstein.
    Voici aussi qqs interprétations du Poème de l'amour et de la mer de Chausson, une oeuvre déjà présente en BM - dans de nouvelles interprétations. Pour une oeuvre d'une telle grande beauté, cela me semblait justifié ... tout comme la Grande Sonate pour piano de Dukas, jusqu'ici absente de la BM malgré la notoriété de l'oeuvre.

    Un « gros morceau » de ce nouveau package pourrait bien être l'intégrale des Concertos pour orgue de Haendel par Lionel Rogg. Personnellement, Chorzempa a toujours eu ma préférence dans ces oeuvres qui figurent parmi les joyaux de ma collection, mais cela n'enlève bien entendu rien aux interprétations de Rogg, souvent saluées pour leur musicalité, leur virtuosité et leur authencité au style baroque.

    Il y a peu nous introduisions en BM, grâce à mah70 et sa récente PL, Alois Hába, décédé en 1973 et donc éligible aujourd'hui ici. Qqs oeuvres supplémentaires de lui dans le topic à lui consacré. Bonnes écoutes, perso je trouve cela formidable

    Poursuivons avec Paderewski et son célèbre Menuet, - il n'y avait jusqu'ici qu'une seule oeuvre de lui en BM ; vous trouverez aussi ici pêle-même, deux versions du Te Deum de Berlioz (une oeuvre que j'apprécie peu mais bon, il en faut pour tous les goûts ... ), ainsi qu'un peu de Bartok, de Bruckner, de Medtner, de Mozart, et deux opéras de Puccini : La Bohème et Turandot, deux interprétations de 1973 par Mehta et Karajan avec pour point commun ... Pavarotti !

    PS. Comme vous pouvez vous en douter je prépare toujours ces packages avec un certain temps d'avance. Toutefois dans l'entre-temps nous apprenions avec tristesse la disparition de l'immense Maurizio Pollini ; j'ai donc, en guise d'hommage, décidé d'enrichir cette livraison avec trois oeuvres dans son interprétation, toutes de 1973 : l'ensemble des Études pour piano de Chopin (càd les op. 10 et 25), la Fantaisie op. 17 de Schumann et la Sonate pour piano n°7 de Prokofiev. Les Trois mouvements de Petrouchka, pour piano de Stravinsky par Pollini sont déjà présentes en BM. J'aurais souhaité vous en proposer davantage, mais les enregistrements par Pollini antérieurs à 1973 ne sont pas légion. Que soit ... en tout cas vous avez le choix, avec ce package du coup assez volumineux.

    La liste complète ci-dessous, comme d'hab :
    • Bartok : Concerto pour piano et orchestre n°1
    • Berlioz : Te Deum (x2)
    • Bruckner : Symphonie n°9
    • Chausson : Poème de l'amour et de la mer (x4)
    • Chopin : Les Études pour piano op. 10 et op. 25
    • Dukas : Grande Sonate pour piano
    • Haba : Nonet n°1 "Fantaisie pour nonet en système de 12 notes"
    • Haba : Partita pour saxophone alto seul
    • Haba : Quatuor à cordes n°15
    • Haba : Quatuor à cordes n°16
    • Haba : Suite pour clarinette basse et piano
    • Haba : Suite pour dulcimer
    • Haendel : Concertos pour orgue, intégrale
    • Haydn : Symphonie n°1
    • Haydn : Symphonie n°2
    • Haydn : Symphonie n°3
    • Haydn : Symphonie n°4
    • Haydn : Symphonie n°5
    • Haydn : Symphonie n°9
    • Haydn : Symphonie n°10
    • Haydn : Symphonie n°11
    • Haydn : Symphonie n°12
    • Medtner : Sonate-Ballade pour piano
    • Mozart : Divertimento n°19 pour 2 violons, alto et violoncelle KV 137
    • Paderewski : Menuet en sol majeur pour piano
    • Paderewski : Thème et variations pour piano
    • Prokofiev : Sonate pour piano n°7
    • Puccini : La Bohème
    • Puccini : Turandot
    • Schumann : Fantaisie
    • Sibelius : Kullervo
    • Sibelius : Luonnotar
    Bonnes écoutes

  3. #203
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    Re-bonjour à toutes et à tous pour ce nouveau package

    Bon vous en avez l'habitude maintenant : suite et avant-dernière livraison de notre sélection de symphonies de Haydn, par Goberman, que j'ai déjà eu l'occasion de vous présenter dernièrement, et sur laquelle je ne m'attarderai pas cette fois - tout en espérant que cette entreprise en réjouit plus d'un

    Pour le reste, « Un peu de tout » comme j'ai pris l'habitude de vous proposer ces sélections couvrant une gamme variée de genres et de périodes musicales. À mettre en avant en tout premier lieu - c'est bien sûr très subjectif mais bon : l'intégrale des Suites anglaises pour clavier de Bach, ici interprétées par Takahiro Sonoda au piano (enregistrement de 1968) ; je n'apprendrai rien à personne en rappelant que ces oeuvres sont souvent considérées comme parmi les plus belles pour clavier solo de Bach et comme des oeuvres majeures du répertoire de musique pour clavier baroque. L'interprétation est de grande qualité.

    Rinaldo de Brahms est une cantate peu connue qui fut par ailleurs plutôt mal reçue à l'époque de sa création. Entamée en 1863 et inspirée par la Première Nuit de Walpurgis de Mendelssohn, une pièce elle-même inspirée de Goethe - en effet, Rinaldo utilise un texte dramatique du même nom, publié par Goethe en 1811 ; elle ne fut achevée qu'en 1868, après le succès de son Requiem allemand, grâce à l'ajout d'un choeur final. L'effectif orchestral de Rinaldo est d'ailleurs identique à celui du Requiem. L'oeuvre, méconnue, est toutefois intéressante car elle laisse imaginer comme le souligne Wiki à quoi aurait pu ressembler un opéra de Brahms, qui n'en composa en effet aucun.
    Pour qui souhaiterait en apprendre plus sur cette oeuvre, j'ai trouvé ces deux liens plutôt utiles : ici, un article qui évoque l'interprétation d'Abbado et du New Philharmonia Orchestra que je vous présente ici, et aussi ceci, la traduction en français d'un article initialement rédigé en anglais - ceci à l'attention des « anglo-handicapés » comme il se dit maintenant avec élégance, comme moi et comme 70 % des francophones natifs ignorant l'anglais ...

    Mavra et Threni sont deux oeuvres de Stravinsky. Threni, id est Lamentationes Jeremiae Prophetae, est une oeuvre sacrée composée par Stravinsky en 1958. Il s'agit d'une des oeuvres les plus importantes de sa période sérielle. Threni est une méditation musicale sur les Lamentations du prophète Jérémie, écrites en latin. La pièce est écrite pour choeur mixte, solistes et orchestre et les diverses techniques sérielles restent au service du caractère méditatif et de la profondeur spirituelle du texte.

    Je terminerai cette présentation par deux groupements chacun en relation avec la période baroque : les Quintettes pour clavecin et cordes de Soler et les Sonates pour violon et continuo op. 5 de Corelli. Les Sonates pour violon et continuo de Corelli sont une collection de sonates pour violon et basse continue composées vers la fin du XVIIe siècle. Publiées pour la première fois en 1700, ces sonates figurent parmi les premières oeuvres importantes écrites spécifiquement pour le violon solo. Elles ont eu une influence significative sur le développement du style baroque instrumental. Quant à Soler, ses Quintettes pour clavecin et cordes sont des pièces relativement rares, car le clavecin a été progressivement remplacé par le piano au cours du XVIIIe siècle. Ces quintettes combinent le clavecin avec un quatuor à cordes et représentent une fusion intéressante des styles baroque et classique. De toute beauté.

    Bon il n'y a pas que cela comme souvent dans ce genre de package « Un peu de tout ». Deux oeuvres bien connues de Bartok, le Concerto pour orchestre et la Musique pour cordes, percussion et célesta, cette fois par Karajan ; une sélection de Sonates pour violon seul d'Ysaÿe ; Giulio Cesare de Malipiero, une composition qui explore les événements de la vie de César - ses conquêtes militaires, ses intrigues politiques et sa relation avec Cléopâtre ; enfin deux versions du Concerto pour piano et orchestre n°4 de Beethoven, toutes deux avec Sonoda que nous commençons à bien connaître ici et l'une des deux par ... Celibidache !

    Plus deux ou trois autres petites choses, à découvrir dans leurs sous-forums respectifs ... la liste complète ci-dessous :
    • Bach : Suites anglaises pour clavier, intégrale
    • Bartok : Concerto pour orchestre
    • Bartok : Musique pour cordes, percussion et célesta
    • Beethoven : Concerto pour piano n°4 (x2)
    • Brahms : Rinaldo
    • Cimarosa : Requiem
    • Corelli : 12 Sonates pour violon et continuo op. 5
    • Haydn : Symphonie n°13
    • Haydn : Symphonie n°14
    • Haydn : Symphonie n°15
    • Haydn : Symphonie n°16
    • Haydn : Symphonie n°17
    • Haydn : Symphonie n°19
    • Haydn : Symphonie n°20
    • Haydn : Symphonie n°23
    • Haydn : Symphonie n°24
    • Malipiero : Giulio Cesare
    • Schumann : 4 Fugues pour piano op. 72
    • Soler : 6 Quintettes pour clavecin et cordes
    • Stravinsky : Mavra
    • Stravinsky : Threni, id est Lamentationes Jeremiae Prophetae
    • Ysaÿe : Sonate pour violon seul n°3 (x2)
    • Ysaÿe : Sonate pour violon seul n°4
    • Ysaÿe : Sonate pour violon seul n°6
    Bonnes écoutes

  4. #204
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    On se contentera de signaler que le français n’est que la septième langue la plus usitée au monde, très loin derrière l’anglais qui occupe toujours la première place depuis très, très longtemps.
    Des francophones natifs ont tout à fait le droit de tirer gloire et honneur de leur ignorance du premier idiome parlé au monde, si cela leur chante. On peut néanmoins se demander si s’en vanter est un gage d’intelligence.
    Dernière modification par Zeljko ; 20/04/2024 à 15h49.

  5. #205
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    Personne ne s'en vante, c'est juste un constat ; pas mal de gens, jusqu'à une époque récente, ont étudié allemand espagnol, allemand grec, allemand russe (en plus du latin), pour s'en tenir aux usages d'étude des langues en France ; si on n'a pas eu besoin de l'anglais après, ma foi...
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  6. #206
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    Re-bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour ce nouveau package.

    Outre qqs oeuvres "isolées" comme des Oeuvres symphoniques de Stamitz et qqs oeuvres de Tomkins, un nouveau venu en BM, plusieurs "gros morceux" constituent incontestablement le coeur de cette nouvelle livraison.

    D'abord, la suite (et la fin) de notre "fil rouge" avec la dernière partie consacrée aux symphonies de Haydn. Sixième partie de cet ensemble et troisième partie par Goberman. J'espère que cette entreprise originale en aura séduit plus d'un.

    Ensuite, une large sélection - et pas seulement Les Planètes - de Holst. Parmi cette sélection, qqs oeuvres bien conues, d'autres moins ...

    Deux opéras de Malipiero pour suivre : Il finto Arlecchino et La Bottega del Caffè.
    Il finto Arlecchino est un opera buffa en un acte, avec un livret de Arturo Rossato, basé sur la tradition de la commedia dell'arte italienne. Quant à La Bottega del Caffè, c'est un opéra en un acte appartenant au genre de l'opéra-comique italien, combinant des éléments de comédie avec des éléments dramatiques et basé sur la pièce éponyme du dramaturge italien Carlo Goldoni. L'intrigue se déroule dans une "boutique de café" à Venise au XVIIIe siècle et suit les interactions entre les différents personnages, notamment les clients de la boutique, les serveurs et les propriétaires. L'histoire explore les thèmes de l'amour, de la tromperie, de la classe sociale et de la comédie de moeurs.
    Il s'agit là de l'une des oeuvres les plus populaires de Malipiero, souvent considérée comme l'un de ses meilleurs opéras, qui a été bien reçu lors de sa première en 1931 et continue d'être joué occasionnellement dans les théâtres d'opéra à travers le monde.

    Mais la pièce maîtresse de cette livraison pourrait bien être la Selva Morale e Spirituale de Monteverdi.
    La Selva présentée ici n'est autre que la numérisation de l'enregistrement réalisé par Michel Corboz en 1967, un gros coffret de 8 vinyles publié en 1969 par Erato sous le titre « Selva Morale et l'oeuvre religieuse pour Saint-Marc de Venise », réalisé bien entendu en fonction des connaissances musicologiques de l’époque.
    Corboz a enregistré bien plus que la seule Selva stricto sensu, incluant dans son enregistrement nombre d'autres pièces religieuses qui n'en font pas partie, d’où sans doute dans le titre « … et l'oeuvre religieuse … ».
    Depuis est paru le catalogue SV, établi par le musicologue allemand Manfred Stattkus. La Selva telle que présentée dans le catalogue SV ne comporte que les SV de 252 à 288.
    Même si donc seules donc les pièces comprises entre SV 252 à 288 appartiennent effectivement stricto sensu à la Selva, la "version" que je vous présente ici est celle que Corboz a conçue et strictement conforme à la publication Erato de 1969 et aux choix de Corboz. Et c'est magnifique !
    Il y a 16 fichiers ! chacun d'entre eux correspondant à une face de vinyle et puisque le coffret contenait 8 albums, le calcul et la méthode étaient simples !

    Plus qqs oeuvres diverses (de Poulenc, Reger et Glazounov) et quatre Cantates de Bach, dont trois inédites en BM) - deux par Richter et deux par Scherchen ; le tout à découvrir parmi la liste complète ci-dessous, comme d'habitude.
    • Bach : Cantate BWV 4 "Christ lag in Todesbanden"
    • Bach : Cantate BWV 11 "Lobet Gott in seinen Reichen"
    • Bach : Cantate BWV 35 "Geist und Seele wird verwirret"
    • Bach : Cantate BWV 42 "Am Abend aber desselbigen Sabbats"
    • Glazounov : Sonate pour piano n°1
    • Haydn : Symphonie n°26 "Lamentatione"
    • Haydn : Symphonie n°27
    • Haydn : Symphonie n°32
    • Haydn : Symphonie n°34
    • Haydn : Symphonie n°35
    • Haydn : Symphonie n°37
    • Haydn : Symphonie n°41
    • Haydn : Symphonie n°51
    • Haydn : Symphonie n°57
    • Haydn : Symphonie n°65
    • Haydn : Symphonie n°92 "Oxford"
    • Holst : A choral fantasia
    • Holst : Les Planètes
    • Holst : Partsongs
    • Holst : Rig Veda, hymnes pour choeur
    • Holst : Sāvitri
    • Malipiero : Il finto Arlecchino
    • Malipiero : La Bottega del Caffè
    • Monteverdi : Selva morale e spirituale
    • Poulenc : Le Travail du peintre
    • Poulenc : Sonate pour violon et piano "To The Memory of Garcia Lorca"
    • Reger : 7 Fantaisie-Stücke pour piano
    • Stamitz : Oeuvres symphoniques
    • Tomkins : Church Music
    • Tomkins : Madrigaux et Pièces de viole
    • Tomkins : Songs and Consort Music
    Bonnes écoutes

  7. #207
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    Nouveau package comme d'habitude où, dans cette présentation, je me contenterai de mettre en évidence qqs groupements d'oeuvres d'exception - à côté d'oeuvres plus « isolées ».

    Vous vous souviendrez qu'en septembre dernier je vous présentais un « méga-package » exceptionnel, consacré au Grand Siècle français. J'en avais alors volontairement exclu Rameau, signalant que celui-ci ferait l'objet d'une publication ultérieure et autonome, en raison de son importance à la fois qualitative et quantitative.
    Le moment est venu de l'intégrer ici, et vous constaterez la présence de corpus non-négligeables - c'est peu de le dire, et notamment l'intégrale de son Oeuvre au clavecin par Huguette Dreyfus (enregistrement de 1962), une interprétation magistrale qui pourrait peut-être bien apparaître comme une "référence" pour les amateurs de musique baroque tant sa technique impeccable et sa sensibilité musicale transparaissent dans ces enregistrements.
    Ou toujours en compagnie de Rameau, l'un de ses opéras peut-être parmi ses plus célèbres : Hippolyte et Aricie, une tragédie lyrique en cinq actes souvent considérée comme l'une des oeuvres les plus importantes de Rameau et un jalon dans le développement de l'opéra français du XVIIIe siècle.

    Les 12 Concerti grossi pour orchestre op. 6 de Haendel constituent eux aussi une contribution importante à la musique de ce compositeur et à la musique en général ; pour ne pas alourdir cette présentation et pour qui souhaiterait qqs détails sur ce corpus, je me contenterai cette fois de vous renvoyer à l'excellente notice Wiki qui lui est entièrement consacré, et qui contient selon moi une foule d'informations intéressantes.

    Elgar est lui aussi cette mis à l'honneur, avec cette fois encore plusieurs oeuvres déjà bien connues ... et d'autres moins.

    Cela fait un moment que j'ai envie de vous parler de Rafael Orozco (clic), peut-être l'un des meilleurs pianistes espagnols de ces dernières décennies. Je vous proposerai d'ailleurs très bientôt, lorsque l'occasion s'en présentera, son intégrale des Concertos de piano de Rachmaninov mais aujourd'hui, c'est avec Chopin que débutera cet hommage, grâce à ses deux Livres d'Études : l'op. 10 et l'op. 25. Ne les manquez pas

    Enfin, mention spéciale pour suivre pour l'Octuor pour cordes de George Enesco, une oeuvre importante présentée ici sous la direction du compositeur, que j'ai dénichée grâce à Lawrence Austin et à son formidable blog Vinyl Fatigue - que je me permets de citer : la musique elle-même est merveilleuse et inexplicablement négligée. Il devrait être au moins aussi fréquemment enregistré que l'Octuor de Mendelssohn, qui, je l'admets, n'est pas exactement surreprésenté (...).
    MERCI DONC à Lawrence qui m'a permis - et vous permettra peut-être aussi de découvrir cet enregistrement d'exception !

    Matka d'Alois Haba, également connu sous le titre "La Mère" ou "The Mother", est une oeuvre remarquable dans le monde de la musique contemporaine. Composé en 1922 (Haba n'avait alors même pas 30 ans), Matka est probablement (corrigez-moi si je me trompe) la première pièce d'opéra à utiliser le système de composition microtonal développé par Haba lui-même, lequel implique l'utilisation de divisions de l'octave en intervalles plus petits que le demi-ton traditionnel. Une technique expressive, où les micro-intervalles parviennent à créer des atmosphères sonores particulières. Aucun doute, Haba a développé un langage musical novateur qui était en avance sur son temps et qui est toujours respecté aujourd'hui - il me semble.
    L'opéra raconte l'histoire bouleversante d'une mère qui sacrifie tout pour son fils, y compris sa propre santé mentale et physique.
    Au début de l'opéra, nous sommes témoins de la vie difficile de cette mère, qui travaille sans relâche pour subvenir aux besoins de son enfant. Cependant, au fur et à mesure que l'histoire progresse, nous découvrons que le fils de la mère est malade, - et elle est prête à tout pour le sauver.
    Malgré tous ses efforts, la santé du fils continue de se détériorer, ce qui pousse la mère à des actes désespérés. Finalement, dans un acte ultime de sacrifice, la mère donne tout ce qu'elle a pour tenter de sauver son fils, même au prix de sa propre santé et de sa vie.
    Matka explore les thèmes universels de l'amour maternel inconditionnel, du sacrifice et de la tragédie, offrant une méditation puissante sur la nature de l'amour et de la parentalité.
    C'est une oeuvre intense et émotionnelle, explorant les thèmes du sacrifice, de l'amour maternel et de la tragédie que réserve parfois la vie. Si vous ne l'avez jamais entendue, n'hésitez pas !

    Pour le reste, pour ce package « Un peu de tout », voici aussi deux versions du Concerto n°3 de Bartok, ainsi qu'un peu de Bach, de Beethoven avec notamment l'une de ses oeuvres méconnues, le Ballet des Chevaliers mais aussi une fantastique version de l'Appassionata par Richter, de Bloch, de Malipiero, de Mahler avec deux versions de sa Symphonie n°3, ainsi qu'une version en allemand de Boris Godounov de Moussorgsky avec une bien belle distribution : Welitsch, un baryton reconnu en son temps, Mödl, Neidlinger (qui n'ont donc pas chanté que Wagner ), Schock, ténor et idole en son temps, Rothenberger, l'une des grandes sopranos de son époque, von Ilosvay, contralto illustre dans tous les grands rôles propres à sa tessiture. Bon ben voilà : il n'y a pas que les Russes pour bien chanter l'opéra russe …

    La liste complète pour cette fois - il y en a pour tous les goûts ; enfin c'est le but recherché :
    • Bach : Partita pour violon seul n°3
    • Bartok : Concerto pour piano et orchestre n°3 (x2)
    • Beethoven : Ballet des Chevaliers
    • Beethoven : Sonate pour piano n°23 "Appassionata"
    • Bloch : Schelomo, rhapsodie hébraïque
    • Chopin : Études pour piano op. 10
    • Chopin : Études pour piano op. 25
    • Elgar : Froissart
    • Elgar : Le Rêve de Gerontius
    • Elgar : Sea Pictures
    • Elgar : The Kingdom
    • Elgar : The Music Makers
    • Enesco : Octuor pour cordes
    • Haba : Matka
    • Haendel : 12 Concerti grossi pour orchestre op. 6
    • Mahler : Symphonie n°3 (x2)
    • Malipiero : Sonata a quattro pour flûte, hautbois, clarinette et basson
    • Malipiero : Sonatine pour violoncelle et piano
    • Moussorgsky : Boris Godounov
    • Rameau : Hippolyte et Aricie
    • Rameau : Le Temple de la gloire
    • Rameau : Oeuvre au clavecin, intégrale
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  8. #208
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    Re-bonjour à toutes et à tous pour ce nouveau package qui, annonçons-le tout de suite, comporte une entreprise qui en surprendra peut-être plus d'un car je la qualifierai volontiers d'originale

    En effet, pour la première fois je crois ici, voici de nombreuses interprétations d'une même oeuvre (8 au total, qui viennent s'ajouter aux deux versions déjà présentées) : il s'agit de la Rhapsodie pour contralto, choeur d'hommes et orchestre de Brahms par des artistes souvent d'exception. Voilà de quoi ravir je l'espère les amateurs d'écoutes comparées !

    Je publie ce package un peu plus tôt que d'habitude car peut-être cette initiative en amusera, en réjouira ou en distraira-t-elle plus d'un - je l'espère en tout cas, face au risque de déferlente brune qui risque de nous tomber dessus demain ... une façon donc de se changer les idées, peut-être. Mais bon, je déroge à mes propres règles : le moins de politique ici, si possible ...

    Il y a peu, nous quittions Goberman et sa sélection de symphonies de Haydn. Profitons donc de l'occasion pour le retrouver, à travers les 8 Symphonies de Boyce.
    Il en va de même pour Pierre Labric, que je vous avais abondamment présenté ici à l'occasion de la publication d'oeuvres de Widor. Ici de lui, c'est cette fois l'Intégrale des Symphonies pour orgue de Vierne dont il nous propose sa version.

    Un nouveau venu pour suivre en BM : Jacques Duphly que nous avons largement évoqué dans un récent MQED (à partir d'ici) et une sélection de ses Pièces pour clavecin par Gustav Leonhardt, Blandine Petit et Françoise Verlet.

    Pour le reste, comme il est de mise dans ces packages « Un peu de tout », qqs pièces éparses parmi lesquelles on soulignera la célèbre version du Requiem de Fauré par Giulini (enregistrement de 1962) ; mais aussi deux versions de la Symphonie n°5 de Mahler, par Barbirolli et par Karajan, deux oeuvres pianistiques de Malipiero : Poemi asolani et Preludi autunnali, Il Signor Bruschino de Rossini et une version de Manon de Massenet, un ensemble d'oeuvres de Reger (dont son célèbre Concerto pour violon, curieusement absent de la BM jusqu'aujourd'hui) et de Stravinsky - dont Le Roi des étoiles dans une version par Stravinsky cette fois lui-même …

    La liste complète :
    • Bach (Johann Christoph Friedrich) : Concerto pour alto, clavecin et orchestre en mi♭ majeur
    • Brahms : Rhapsodie pour contralto, choeur d'hommes et orchestre (x8)
    • Boyce : 8 Symphonies pour orchestre de chambre op. 2
    • Duphly : Pièces de clavecin (Petit)
    • Duphly : Pièces de clavecin (Leonhardt)
    • Duphly : Pièces de clavecin (Verlet)
    • Fauré : Requiem
    • Mahler : Symphonie n°5 (x2)
    • Malipiero : Poemi asolani
    • Malipiero : Preludi autunnali
    • Massenet : Manon
    • Reger : Concerto pour violon
    • Reger : Suite pour violoncelle seul
    • Reger : 4 Études spéciales pour la main gauche
    • Rossini : Il Signor Bruschino
    • Schumann : Quatuor pour piano et cordes op. 47
    • Stravinsky : 3 Motets pour choeur a capella
    • Stravinsky : Le Roi des étoiles
    • Stravinsky : Suites pour petit orchestre
    • Vierne : Symphonies pour orgue, intégrale
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  9. #209
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    Citation Envoyé par Philippe Voir le message
    - je l'espère en tout cas, face au risque de déferlente brune qui risque de nous tomber dessus demain.
    Si déferlante il y a, on pourra peut-être le déplorer, mais il faudra surtout s’interroger : comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce qui aurait dû être ou ne pas être fait pour que cela n’arrive pas, et qui n’a pas ou a été fait ?
    Ce sera un peu tard pour se lamenter.

    le moins de politique ici, si possible ...
    Pourquoi dès lors lancer la machine ?...

    Blandine Petit et Françoise Verlet
    Dernière modification par Zeljko ; 09/06/2024 à 17h02.

  10. #210
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    Citation Envoyé par Zeljko Voir le message
    le moins de politique ici, si possible ...
    Pourquoi dès lors lancer la machine ?...
    Bah c'était juste une remarque comme ça en passant ... rien à voir avec ce qui a pu se dérouler anciennement dans une "version" révolue du forum où les discussions touchant à la politique étaient légion ... et ça je n'y tiens pas en effet ; et puis je ne ne suis pas contre une digression en fait (j'en suis moi-même coutumier ).

  11. #211
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    Citation Envoyé par Zeljko Voir le message
    Blandine Petit et Françoise Verlet
    Ahem ... oui en effet, il semble bien que j'aie inversé les prénoms

  12. #212
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    Les forums, c’est comme les grands repas (de famille ou pas), si on veut le calme et la tranquillité, politique et religion sont fortement déconseillées !
    Mais si on veut de ... l’animation (euphémisme), résultat garanti.

  13. #213
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    Citation Envoyé par Philippe Voir le message
    les discussions touchant à la politique étaient légion ... et ça je n'y tiens pas en effet ; et puis je ne ne suis pas contre une digression en fait
    J’ai peine à suivre ... tu ne tiens pas aux discussions politiques ... et puis en fait tu n’es pas contre une digression sur la politique, donc tu es pour ... je m’y perds ...

  14. #214
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    Re-bonjour à toutes et à tous
    Retour à la formule bien connue du « Un peu de tout » avec, cependant, la présence remarquée et remarquable de deux intégrales, par lesquelles j'entamerai cette présentation.

    Pour commencer, l'intégrale des Partitas pour clavier de Bach par Rosalyn Tureck, enregistrée en 1959, est considérée comme l'une des interprétations les plus significatives de cette oeuvre. Rosalyn Tureck (1913-2003) était une pianiste américaine reconnue pour son dévouement et sa maîtrise des peuvres de Bach.
    Ces partitas pour clavier (BWV 825-830) sont une série de six suites écrites par Bach et publiées pour la première fois en 1731. Elles comptent parmi les oeuvres pour clavier les plus importantes de Bach, combinant des éléments de suites de danse traditionnelles avec des innovations harmoniques et structurelles.
    Cet enregistrement de 1959 est important à plus d'un titre car il marque une époque où les interprétations de la musique baroque sur des instruments modernes commençaient à se diversifier. Tureck a joué sur un piano moderne, mais avec une approche stylistique rigoureuse qui cherchait à respecter l'esprit baroque. De plus, Tureck est connue pour sa clarté, son articulation précise et son sens profond de la structure musicale. Son interprétation des Partitas se distingue par une attention particulière aux détails, à la polyphonie et à la dynamique, tout en conservant une fluidité et une musicalité expressive.
    L'approche de Tureck a influencé de nombreux pianistes et interprètes de Bach. Elle a mis en avant une lecture analytique et introspective de la musique de Bach, ce qui a contribué à redéfinir les normes de l'interprétation des oeuvres baroques sur piano.
    La critique ne s'y est pas trompée : cet enregistrement de 1959 a été largement acclamé en général - pour sa précision technique, son interprétation réfléchie et son respect des intentions musicales de Bach. L'enregistrement est souvent cité comme une référence pour ceux qui étudient ou interprètent les oeuvres de Bach.

    Pour suivre, les Symphonies de Sibelius par Leonard Bernstein jouissent d'une réputation jamais démentie. L'intégrale présentée ici fut enregistrée entre 1961 et 1967, c'est-à-dire à une période où Bernstein était directeur musical du New York Philharmonic, l'un des principaux orchestres étasuniens, avec lequel Bernstein a entretenu une longue et fructueuse collaboration.
    À leur sortie, ces enregistrements ont été accueillis avec enthousiasme. Ils sont toujours considérés comme une contribution majeure à la discographie de Sibelius.

    Autre initiative originale : six nouvelles interprétations du Chant de la Terre de Malher, par Klemperer (1951), Kletzki (1954), Kleiber (1967), Karajan (1973), Jochum (1963) et Walter (1960) ; bref, rien que du beau monde, et encore, je ne cite ici que les chefs, mais les solistes ne sont pas mal non plus

    Deux oratorios pour suivre : Le Livre aux Sept Sceaux de Franz Schmidt et Israël en Egypte de Haendel.
    Le Livre aux Sept Sceaux de Franz Schmidt (clic), également connu sous son titre original allemand, "Das Buch mit sieben Siegeln", est un oratorio basé sur le Livre de l'Apocalypse de Jean de Patmos. Le titre fait référence aux sept sceaux mentionnés dans le chapitre 5 de l'Apocalypse, qui, lorsqu'ils sont brisés, déclenchent une série de visions apocalyptiques (plus d'informations pour qui souhaite en apprendre un peu plus ici). Schmidt y utilise une palette orchestrale riche, variée, intégrant des influences tardives de la tradition romantique viennoise. Son style combine des influences de Brahms, Wagner, Mahler et Bruckner, avec une forte empreinte personnelle. Bien que moins connu que les oeuvres de certains de ses contemporains, le Livre aux Sept Sceaux est considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de Schmidt. Il a été créé en 1938 à Vienne, ce qui en fait l'une des dernières grandes oeuvres de Schmidt avant sa mort en 1939. Comme nous l'apprend Wiki, l'oratorio demeure rarement joué en raison de la difficulté de son écriture chorale et soliste (la partie du narrateur, Jean, exige une tessiture de ténor particulièrement large ainsi qu'une énorme endurance).
    Deux siècles exacts séparent cet oratorio de celui dont je me prépare à vous dire ici qqs mots : Israël en Égypte de Haendel, une oeuvre composée en 1738-1739, sur un livret en grande partie basé cette fois sur des extraits de l'Ancien Testament, principalement du Livre de l'Exode et des Psaumes.
    Israël en Égypte est remarquable pour son utilisation intensive des choeurs, contrairement à de nombreux oratorios moins "modernes" qui mettent l'accent sur les solistes. D'ailleurs, lors de sa création, l'oeuvre reçut un accueil plutôt mitigé, le public londonien étant plus habitué aux oratorios avec des récits plus personnels et émotionnels, comme ceux centrés sur des figures comme Esther ou le Messie.
    Au cours du XIXe siècle, l'oeuvre a été redécouverte et réévaluée. Aujourd'hui, elle est considérée comme l'un des chefs-d'oeuvre de Haendel et est régulièrement exécutée.

    Deux oeuvres de chambre hyper-célèbres pour suivre : Les Sept Dernières Paroles du Christ (version quatuor à cordes) de Haydn (par le Quatuor Via Nova, enregistrement de 1972) et le Quintette à cordes pour 2 violons, alto et 2 violoncelles de Schubert - oeuvres hyper-célèbres disais-je, mais qui (me semble-t-il) figurent parmi les oeuvres favorites de tout amateur de musique de chambre qui se respecte ! magnifiques toutes deux ! en tout cas à mon sens ...

    Euryanthe de Weber n'est certes pas son opéra le plus connu ni le plus représenté. Il s'agit cependant d'une oeuvre importante dans l'histoire de l'opéra romantique allemand - dont l'ouverture est particulièrement célèbre et souvent jouée indépendamment en concert et au disque. À sa création, Euryanthe a rencontré des critiques mitigées, principalement en raison de la faiblesse perçue du livret de von Chézy, jugé confus et peu clair. Cependant, la musique de Weber a été largement saluée pour son innovation et sa beauté. Avec le temps, l'opéra a été réévalué et est maintenant reconnu pour ses contributions à l'évolution de l'opéra romantique allemand.

    On terminera cette (longue) notice de présentation par Stravinsky, dont je vous présente cette fois trois oeuvres. Parmi celles-ci, Babel, un court oratorio pour récitant, choeur mixte, et orchestre, basé sur le texte biblique de la Tour de Babel, extrait du livre de la Genèse composé en 1962 - et qui fait donc partie de ses oeuvres tardives, où il explore des styles plus modernes et parfois atonaux, influencés par le sérialisme ; Le Baiser de la fée quant à lui est un ballet en quatre tableaux, composé en 1928, rendant hommage à Tchaïkovsky à l'occasion du 35e anniversaire de sa mort.

    Outre trois oeuvres de Schütz - dont deux Passions : la Passion selon Saint Jean et la Passion selon Saint Luc, dans l'esprit de ces packages « Un peu de tout », un peu de tout précisément, dont la Symphonie n°4 "Easter Eve" de Foerster ou le Concerto pour violon et orchestre n°1 de Wieniawski ou encore une interprétation par Kertesz (enregistrement de 1968) du Requiem de Dvorak - entre autres.
    Liste complète ci-dessous, comme d'hab :
    • Bach : Partitas pour clavier, intégrale
    • Beethoven : Egmont, musique de scène pour le drame de Goethe, pour soprano, récitant et orchestre
    • Boccherini : Symphonie n°10
    • Dvorak : Requiem
    • Foerster : Symphonie n°4 "Easter Eve"
    • Haendel : Israël en Egypte
    • Haydn : Les Sept Dernières Paroles du Christ (version quatuor à cordes)
    • Hindemith : Sonate pour piano n°3
    • Hindemith : When the Lilacs last in the Dooryard Bloom'd
    • Mahler : Le Chant de la Terre (x6)
    • Schmidt : Le Livre aux Sept Sceaux
    • Schubert : Quintette à cordes pour 2 violons, alto et 2 violoncelles
    • Schütz : Deutsches Magnificat
    • Schütz : Passion selon Saint Jean
    • Schütz : Passion selon Saint Luc
    • Sibelius : Symphonies, intégrale
    • Stravinsky : 8 Miniatures pour 15 instruments
    • Stravinsky : Babel
    • Stravinsky : Le Baiser de la fée
    • Weber : Euryanthe
    • Wieniawski : Concerto pour violon et orchestre n°1
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  15. #215
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    Re-bonjour à toutes et à tous pour ce nouveau package « Un peu de tout »

    Parmi les oeuvres présentes ici, plusieurs étaient jusqu'à présent inédites en BM : Le Bel Indifférent de Poulenc, interprétation de 1953 par George Prêtre et ... Edith Piaf comme récitante ; Clementina de Boccherini, sa seule oeuvre d'opéra ; le Symphonie pour orchestre à cordes en si bémol majeur de Franz Benda ; Les Créatures de Prométhée de Beethoven et qqs oeuvres de Malipiero et de Stravinsky dont vous découvrirez le détail ci-dessous.

    Don Carlo(s) de Verdi existe en plusieurs versions, et l'on peut simplifier les choses en signalant l'existence de versions en italien et d'autres en français. Lorsque la version est en français, il est d'usage de l'intituler "Don Carlo", et en français "Don Carlos".
    En voici trois versions, par Le Conte, par Solti et par Horst Stein.
    La genèse n'est pas simple : pour commencer, l'Opéra de Paris fait commande à Verdi d'un opéra. Verdi compose un opéra en 5 acte, sur un livret en français de Méry et Du Locle d'après Schiller. Cet opéra est créé à Paris en 1867 sous le titre Don CarloS.
    Il est remanié en 1884 pour l'Italie, toujours en français, en 4 actes.
    Il est re-remanié en 1886 pour l'opéra de Modène, en italien, et en 5 actes, sous le titre italien Don CarlO.
    La version Le Conte est la version originale de 1867, en français, chanteurs, choeur, orchestre et chef français ; enregistrement de 1967. C'est notamment en cela qu'il m'a paru intéressant de le proposer.
    La version Solti avec Tebaldi, Bergonzi, Bumbry, Ghiaurov, Fischer-Dieskau et Talvela est la version en italien de 1886 dite "de Modène".
    Enfin la troisième version proposée ici est dirigée par Horst Stein. C'est une version en italien, en 4 actes - càd sans l'acte dit "de Fontainebleau" qui est le premier dans la version originale en 5 actes. Version intéressante car il donne à entendre Gundula Janowitz dans un grand premier rôle verdien. Ce n'est pas une rareté absolue, mais ce n'est pas si fréquent. Elle fait cela admirablement, grâce à son timbre unique, son vibrato serré et sa voix riche en harmoniques qui font merveille dans Elisabeth. Sans parler de sa technique, infaillible.

    Horst Walter Stein est né le 2 mai 1928 à Elberfeld (aujourd'hui un quartier de Wuppertal) en tant que fils d'un mécanicien. Il a fréquenté le Musisches Gymnasium de Francfort-sur-le-Main (piano, hautbois, batterie, chant) puis a étudié à la Hochschule für Musik Köln. Son professeur de direction d'orchestre n'était autre que Günter Wand. Il étudie la composition avec Philipp Jarnach. Sa carrière musicale débute en 1947 comme répétiteur au Théâtre municipal de Wuppertal, où il reste jusqu'en 1951. En 1955, il arrive à Berlin via Hambourg au Staatsoper Unter den Linden, qui avait rouvert ses portes après de graves dommages de guerre. Le chef d'orchestre de renommée internationale Erich Kleiber avait engagé le jeune homme de 27 ans. Il a d'abord commencé comme Kapellmeister, mais a rapidement été nommé directeur général coordonné de la musique. Horst Stein a occupé ce poste jusqu'en 1961. En plus de son travail à l'opéra, il enseigne à l'Académie de musique de Berlin-Est de 1959 à 1961. De 1961 à 1963, il occupe le poste de directeur général adjoint de la musique à l'Opéra d'État de Hambourg sous la direction de Rolf Liebermann. De 1963 à 1970, il est directeur général de la musique et directeur de l'opéra au Théâtre national de Mannheim. Parallèlement, de 1969 à 1972, il est chef principal de l'Opéra d'État de Vienne, où il dirige plus de 500 représentations, dont la dernière est la nouvelle production de Daphné avec Mimi Coertse le 1er avril 1972. De 1972 à 1977, il est de retour à Hambourg, cette fois en tant que directeur général de la musique. Dans les années 1970, il fait également de fréquentes apparitions au Deutsche Oper Berlin, notamment dans des représentations de Wagner. Il devient professeur à l'Académie de musique de Hambourg et forme de jeunes chefs d'orchestre.
    Très tôt, il s'intéresse beaucoup au Festival Richard Wagner de Bayreuth. À partir de 1952, il assiste Joseph Keilberth, Hans Knappertsbusch, Clemens Krauss et Herbert von Karajan. À partir de 1969, il dirige lui-même, notamment le Ring des Nibelungen, Parsifal, les Meistersinger, Tannhäuser et Tristan und Isolde. Entre 1969 et 1986 seulement, il a dirigé 138 représentations sur la Colline Verte. Horst Stein a également été attiré par le Festival de Salzbourg en tant que point culminant de la vie musicale internationale. De 1985 à 1989, il y dirige une série de concerts et d'opéras, dont des oeuvres de Strauss, Mozart et Beethoven.
    De 1980 à 1985, il est directeur artistique et chef principal de l'Orchestre de la Suisse Romande à Genève, et devient ensuite chef d'orchestre principal de l'Orchestre symphonique de Bamberg. Il a occupé ce poste jusqu'à sa nomination comme chef d'orchestre honoraire en 1996. En plus de son poste à Bamberg, il a occupé jusqu'en 1994 les fonctions de directeur artistique de l'Orchestre symphonique de Bâle et de la Société générale de musique de Bâle.
    Horst Stein a vécu pour la dernière fois à Vandoeuvres, dans le canton suisse de Genève, où il est décédé le 27 juillet 2008. Stein était considéré comme un chef d'orchestre extraordinairement expérimenté, qui maîtrisait un vaste répertoire, possédait des compétences techniques exceptionnelles et faisait beaucoup pour les jeunes artistes. Il se consacre aussi bien à l'opéra qu'à la littérature de concert. Il avait une prédilection pour le romantisme et le romantisme tardif. Des compositeurs tels que Carl Maria von Weber, Brahms, Wagner, Bruckner, Strauss et Reger ont toujours été parmi ses préférés. Il a été chef invité des orchestres les plus prestigieux, tels que les Philharmoniques de Vienne et de Berlin, l'Orchestre philharmonique de Londres, l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, la Staatskapelle de Dresde, l'Orchestre philharmonique d'Israël et l'Orchestre symphonique NHK de Tokyo, qui l'a nommé chef honoraire.
    L'Orchestre symphonique de Vienne, dont il était régulièrement l'invité, lui décerna l'Anneau Anton Bruckner en 1996. De nombreux membres honoraires soulignent l'importance de Horst Stein. Il était membre honoraire du Théâtre national de Mannheim, des Amis de l'Opéra d'État de Vienne et de l'Association Richard Wagner de Linz, entre autres. Stein a reçu plusieurs prix pour ses réalisations. En 1996, il a reçu la décoration d'honneur autrichienne pour la science et l'art par le président de la République d'Autriche. En 2003, il a été décoré de l'Ordre Maximilien de Bavière pour la science et l'art.

    Pour compléter tout cela, une belle version de la Messe en si mineur de Bach par Maazel (enregistrement de 1968), une version du Concerto pour piano et orchestre n°3 de Beethoven, par Iturbi all in et l'ensemble des Danses slaves de Dvorak par Karel Sejna, - entre autres.

    La liste complète pour cette fois, comme d'hab :
    • Bach : Messe en si mineur
    • Beethoven : Les Créatures de Prométhée
    • Beethoven : Concerto pour piano n°3
    • Benda : Symphonie pour orchestre à cordes en si bémol majeur
    • Boccherini : Clementina
    • Dvorak : Danses slaves pour orchestre op. 46
    • Dvorak : Danses slaves pour orchestre op. 72
    • Grieg : Concerto pour piano en la mineur
    • Lully : Le Bourgeois gentilhomme
    • Malipiero : Serenissima, sept canzonette vénitiennes pour saxophone contralto concertant et orchestre
    • Moussorgsky : Une Nuit sur le Mont Chauve
    • Poulenc : Le Bel Indifférent
    • Rachmaninov : Les Cloches
    • Schubert : Symphonie n°3
    • Stravinsky : Scènes de ballet
    • Stravinsky : Scherzo fantastique op. 3
    • Verdi : Don Carlo (x3)
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  16. #216
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    Nouveau package "Un peu de tout" en cette fin de mois avec cette fois une pièce de choix : l'intégrale des Sonates pour violon et piano de Beethoven par Christian Ferras et Pierre Barbizet, une interprétation largement considérée comme l'une des plus remarquables du répertoire, Ferras et Barbizet formant ici un duo particulièrement harmonieux et pour cela totalement respecté. Leur interprétation des oeuvres de Beethoven a été saluée pour sa profondeur et son expressivité.
    Ferras et Barbizet ont en effet su capturer l'essence émotionnelle des textes de Beethoven. Leur jeu est caractérisé par une grande intensité expressive, une maîtrise technique impeccable et une profonde compréhension mutuelle.
    Cette collaboration met en effet en évidence une interaction équilibrée entre les deux instruments, où aucun des deux ne domine l'autre, mais où chacun contribue de manière égale à la richesse musicale de l'ensemble. Cet enregistrement continue d'être une référence pour les violonistes et les pianistes du monde entier.

    Joseph Bodin de Boismortier est né le 23 décembre 1689 à Thionville et est décédé le 28 octobre 1755 à Roissy-en-Brie. Boismortier est un compositeur baroque français qui a été très prolifique et populaire à son époque. Il a écrit de la musique dans de nombreux genres : cantates, opéras, ballets, concertos, sonates, et diverses pièces pour divers ensembles instrumentaux.
    Quelques oeuvres de lui cette fois (liste ci-dessous), pour compléter son sous-forum jusqu'ici très sous-représenté.
    Une des particularités de Boismortier est qu'il a réussi à vivre confortablement de la vente de ses oeuvres sans avoir besoin de mécène, ce qui était assez rare à l'époque. Il a su tirer parti du marché de la musique imprimée, ce qui lui a permis de toucher un large public. Boismortier est souvent apprécié pour la légèreté et le caractère mélodieux de sa musique, qui reflètent le goût de l'époque pour des oeuvres élégantes et plaisantes. Ses oeuvres sont encore jouées aujourd'hui et appréciées pour leur charme et leur inventivité.

    The Celestial Country de Charles Ives ne déroge pas à la réputation de son auteur, celle d'un compositeur connu pour son approche innovante et expérimentale de la musique classique. Cette pièce est en réalité une adaptation en anglais de La Cité céleste, un poème religieux du XIIe siècle écrit par Bernard de Cluny. Ives a composé cette oeuvre en 1898 pour choeur et orchestre, et elle se distingue par son utilisation de techniques modernes et de la dissonance, caractéristiques du style de Ives.

    La Princesse jaune est un opéra-comique en un acte de Camille Saint-Saëns créé en 1872 à l'Opéra-Comique de Paris, dont le livret (de Louis Gallet) s'inspire du goût pour l'exotisme et le japonisme, très en vogue en France à cette époque et pour l'orientalisme en général, déjà très présent en littérature et en peinture depuis plusieurs décennies.
    La composition raconte l'histoire de Kornélis, un jeune artiste néerlandais obsédé par l'Orient et amoureux d'un portrait de la princesse japonaise Ming. Il néglige sa cousine Léna, qui est amoureuse de lui. Sous l'influence d'un breuvage hallucinogène, Kornélis rêve qu'il est au Japon et rencontre Ming. À son réveil, il réalise son amour pour Léna.
    La musique de Saint-Saëns y est notable pour ses tentatives d'incorporer des éléments évoquant la musique japonaise, bien que ces éléments soient largement basés sur une vision occidentale de l'Orient.
    L'ouverture est particulièrement célèbre pour son utilisation innovante de motifs pentatoniques, souvent associés à la musique asiatique dans la tradition occidentale. Le Désir de l'Orient est l'un des airs marquants de l'opéra, chanté par Kornélis.
    Toutefois, à sa première, l'oeuvre n'a pas rencontré un grand succès, qu'il soit critique ou populaire. L'opéra n'a jamais gagné une place centrale dans le répertoire lyrique.
    Malgré son succès limité, La Princesse jaune est un exemple précoce de l'intérêt pour l'exotisme musical qui deviendra un thème plus développé dans les oeuvres ultérieures, tant de Saint-Saëns que d'autres compositeurs européens.
    La Princesse jaune est donc une oeuvre curieuse dans le catalogue de Camille Saint-Saëns, représentant ses premières tentatives d'incorporer des éléments exotiques dans son langage musical. Bien qu'elle n'ait pas atteint la popularité de ses oeuvres ultérieures comme Samson et Dalila, elle offre un aperçu intéressant des tendances culturelles et musicales de la fin du XIXe siècle en France.

    The Fairy Queen est un opéra semi-scénique (ou semi-opéra) de Purcell. Composé en 1692, il s'agit d'une adaptation libre de la pièce A Midsummer Night's Dream de William Shakespeare.
    The Fairy Queen est divisé en cinq actes, chacun se terminant par un masque, une forme de divertissement musical et théâtral populaire à l'époque (les masques sont des séquences indépendantes de musique et de danse souvent allégoriques, qui ajoutent une dimension visuelle spectaculaire à la pièce).
    À sa création en 1692, The Fairy Queen a été bien reçu, mais il a rapidement sombré dans l'oubli jusqu'à sa redécouverte au début du XXe siècle. Depuis lors, l'oeuvre a été régulièrement interprétée et enregistrée, devenant un pilier du répertoire baroque.
    En vérité, The Fairy Queen est une oeuvre clé de Henry Purcell qui démontre sa maîtrise du style baroque et sa capacité à fusionner musique et théâtre. Pour en "remettre une couche", l'oeuvre est ici dirigée par Benjamin Britten (enregistrement de 1971)

    Bon je ne vais pas trop alourdir cette présentation du présent package, après ces qqs précisions sur ces oeuvres que je souhaitais vous faire partager..
    Mais il s'y trouve bien d'autres pépites : trois versions de la Symphonie n°4 de Mahler (par Walter, Britten et Horenstein, excusez du peu) ; deux jolies Sonates en trio de Haendel ; deux des symphonies les plus appréciées de Malipiero : la Symphonie n°2 et la Symphonie n°4 (cette dernière écrite à la mémoire de sa mère, cette symphonie est profondément personnelle et émotive, reflétant le deuil et la mémoire) ; plus un peu de Prokofiev, de Stravinsky et de Webern. La liste complète ci-dessous :
    • Beethoven : Sonates pour violon et piano, intégrale
    • Boismortier : Pièces de clavecin de l'op. 59
    • Boismortier : Daphnis et Chloé, suite de ballet
    • Boismortier : Concerto n°2 pour 5 flûtes op. 15.2
    • Boismortier : Concerto à 5 parties en mi♭ majeur op. 37
    • Boismortier : Sonate en trio en ré majeur op. 50.6
    • Boismortier : Sonate à 4 en sol mineur op. 34.
    • Boismortier : Sonate pour violoncelle et basse continue en sol majeur op. 50.2
    • Haendel : Sonate en trio pour 2 violons et basse continue HWV 393
    • Haendel : Sonate en trio pour 2 violons et basse continue HWV 397
    • Ives : The Celestial Country
    • Mahler : Symphonie n°4 (x3)
    • Malipiero : Symphonie n°2 "Elegiaca"
    • Malipiero : Symphonie n°4 "In memoriam"
    • Prokofiev : Nuits Egyptiennes, arrangement pour 2 pianos
    • Purcell : The Fairy Queen
    • Saint-Saëns : La Princesse jaune
    • Stravinsky : Mouvements, pour piano et orchestre
    • Webern : Im Sommerwind
    Bonnes écoutes

  17. #217
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    Re-bonjour à toutes et à tous pour ce nouveau package "Un peu de tout"
    Un peu de tout certes, mais un regard particulier sur un pianiste dont nous avons déjà parlé ici. Il s'agit d'Ernst Levy.
    Levy (1895-1981) était un pianiste, compositeur et musicologue suisse, réputé pour ses interprétations uniques et son approche novatrice de la musique classique. Bien qu'il soit relativement méconnu aujourd'hui, Levy a laissé un héritage significatif dans le domaine de la musique classique, tant par ses enregistrements que par ses compositions et ses recherches musicologiques.
    Je vous propose de lui, aujourd'hui, une large sélection de Sonates pour piano de Beethoven et de Haydn.
    Levy ne fut pas qu'un grand pianiste : il a composé une quantité impressionnante de musique, dont 14 symphonies, des sonates pour piano, de la musique de chambre et des oeuvres chorales.
    Ces dernières années, il y a eu un regain d'intérêt pour son oeuvre, tant parmi les musicologues que les interprètes, ce qui a conduit à une redécouverte partielle de son travail.
    Ernst Levy est ainsi un artiste qui, bien que quelque peu tombé dans l'oubli, mérite d'être redécouvert et réévalué pour ses contributions importantes à la musique classique. Dans la mesure de mes modestes moyens, j'espère contribuer à ma manière à cette redécouverte.

    Sinon, pas mal de nouveautés dans ce nouveau package

    Pour commencer, Chanson perpétuelle, une oeuvre de Chausson, composée en 1898. Cette pièce est l'une des oeuvres les plus célèbres de Chausson - pourtant curieusement (quasi) absente jusqu'à présent de la BM, et représente bien son style post-romantique.
    La pièce est écrite pour soprano et orchestre de chambre, mais il existe également une version pour soprano et piano. L'orchestre de chambre comprend un quatuor à cordes et un piano. Je vous présente cette fois un exemple de chacune de ces deux versions.
    Le texte est un poème de Charles Cros, contemporain de Chausson. Le poème - dont le texte est fourni dans le premier post de ce nouveau topic - parle de la douleur et du désespoir d'une femme abandonnée par son amant, et la musique y est marquée par une atmosphère sombre et plaintive, reflétant la tristesse et la désolation exprimées dans le poème de Cros.
    L'oeuvre a été composée peu de temps avant la mort tragique de Chausson en 1899, ce qui lui confère une dimension supplémentaire de mélancolie, de tristesse et peut-être même de prémonition.

    Le Concerto pour piano de Jules Massenet est une oeuvre méconnue du compositeur français, principalement connu pour ses opéras tels que Manon et Werther. Bien qu'il ait écrit qqs autres oeuvres orchestrales, ce concerto est le seul qui nous soit parvenu de Massenet. Il présente les caractéristiques typiques de la musique romantique française de la fin du XIXe et du début du XXe siècle : élégante et virtuose, il combine une écriture pianistique et des thèmes lyriques et expressifs, démontrant son talent pour la mélodie.
    Ce concerto n'a évidemment pas la même renommée que certains grands concertos pour piano. Il est néanmoins apprécié pour sa beauté et sa virtuosité par ceux qui le connaissent - dont vous pouvez aujourd'hui faire partie
    Il est rarement représenté aujourd'hui, ce qui en fait une pièce précieuse pour les amateurs de découvertes musicales.

    Quant à Armida, c'est un opéra de Dvorak en quatre actes, créé au Théâtre national de Prague le 25 mars 1904.
    Armida représente l'aboutissement de l'expérimentation de Dvořák dans l'utilisation du style de composition d'opéra de Richard Wagner, bien qu'une grande partie de la musique appartienne à son propre style, nous apprend Wiki.
    Le synopsis de cette oeuvre est d'ailleurs disponible sur cette même page Wiki.
    Vous en trouverez ici deux versions, dont une en allemand.

    Pas mal d'autres nouveautés dans ce package (lorsque je parle de nouveauté, je parle d'oeuvres jusqu'à présent inédites en BM) : la Sonate pour hautbois et piano de Hindemith ; Sérénade et allegro gioioso pour piano et orchestre de Mendelssohn ; les Kerner-Lieder de Schumann ; le Trio pour 2 violons et violoncelle n°1 de Boccherini ; ainsi que deux oeuvres que perso je trouve assez plaisantes de Sammartini.

    Pour terminer, personne ne se plaindra je l'espère de la présence cette fois - comme souvent - d'oeuvres bien connues et déjà bien représentées ici - mais dans des des interprétations d'exception : par exemple le Concerto pour piano et orchestre n°2 de Rachmaninov, dans l'interprétation légendaire de Sviatoslav Richter et de Stanislav Wislocki (enregistrement de 1960) ; ou encore deux versions de la Symphonie n°9 "Du nouveau monde" de Dvorak par Talich et par Karajan.

    Tout cela entre autres, bien sûr. Liste complète ci-dessous.
    • Beethoven : Sonate pour piano n°23 "Appassionata"
    • Beethoven : Sonate pour piano n°27
    • Beethoven : Sonate pour piano n°28
    • Beethoven : Sonate pour piano n°29 "Hammerklavier"
    • Beethoven : Sonate pour piano n°30
    • Beethoven : Sonate pour piano n°31
    • Beethoven : Sonate pour piano n°32
    • Boccherini : Trio pour 2 violons et violoncelle n°1
    • Chausson : Chanson perpétuelle (x2)
    • Chopin : Fantaisie
    • Chopin : Sonate pour piano n°2
    • Dvorak : Armida (x2)
    • Dvorak : Symphonie n°9 "Du nouveau monde" (x2)
    • Haydn : Sonate pour clavier n°31
    • Haydn : Sonate pour clavier n°47
    • Haydn : Sonate pour clavier n°50
    • Haydn : Sonate pour clavier n°62
    • Hindemith : Sonate pour hautbois et piano
    • Massenet : Concerto pour piano
    • Mendelssohn : Sérénade et allegro gioioso pour piano et orchestre
    • Rachmaninov : Concerto pour piano n°2
    • Rachmaninov : Sonate pour violoncelle et piano op. 19
    • Sammartini : Concerto pour flûte à bec, cordes et continuo en fa majeur
    • Sammartini : Sonate pour violoncelle et clavier en sol majeur
    • Schumann : Kerner-Lieder, 12 Gedichte pour voix et piano
    • Strauss (Richard) : Don Quixote
    Bonnes écoutes



    Ernst Levy

  18. #218
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Il faut lire Ernst Levy et non Ernest Levy
    Ernst Levy, né à Bâle le 18 novembre 1895 et mort à Morges le 19 avril 1981, est un compositeur, pianiste, musicologue et chef d'orchestre suisse.
    Il fait partie des musiciens suisses chassés d'Europe par le Nazisme au même titre que Ernest Bloch et réfugiés aus Etats-Unis
    Les événements politiques des années 1930 auront raison de la présence de Ernst Lévy en Europe. La montée de l'antisémitisme le pousse à émigrer aux États-Unis (1941) où il mène une carrière, non seulement comme compositeur et interprète, mais aussi comme professeur de musique puisqu'il donne des cours dans différents établissements comme le New England Conservatory de Boston, le Bennington College du Vermont, l'Université de Chicago, le Massachusetts Institute of Technology et enfin le Brooklyn College. C'est pendant son séjour dans ce pays d'accueil qu'il rédige la plus grande partie de son œuvre, soit quinze symphonies et une multitude de morceaux pour chœur et pour orchestre de chambre.

    Claude

    P.S. Il semble sue le forum ait un comportement un peu plus cohérent depuis quelques jours et comm disait Elvire Popesco "Pouvou qué ça doure"
    Dernière modification par Claude Torres ; 15/08/2024 à 07h28.

  19. #219
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    Ok Claude, le prénom a été corrigé, merci de la précision.

    Citation Envoyé par Claude Torres Voir le message
    Il semble sue le forum ait un comportement un peu plus cohérent depuis quelques jours et comme disait Elvire Popesco "Pouvou qué ça doure"
    Merci ! un petit compliment fait toujours plaisir !
    Pour la suite, il faut attendre encore un peu pour la mise à jour promise à demi-mots par Jean-Marc. Mais ça, ça ne dépend pas de moi ...

  20. #220
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    Pourvou qué ça doure : ce n'était pas Laetitia Bonaparte ?
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

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