C'était quoi, le bis d'hier soir ? Sitôt rentré chez moi, chez écouté les 30 prmeières secondes de chaque plage de mon intégrale Szymanovski mais, à moins d'avoir perdu la mémoire auditive, le bis n'était pas du Szymanovski. Et pourtant, ça y ressemblait fort.
Pour la critique du concert, j'assume les jets de tomates :
. une programmation très bizarre : courte dans son ensemble, 3 chefs d'oeuvre : Partita en ut mineur, opus 111, opus 119 et une oeuvrette de Szymanovski.
. une partita de Bach jouée par une machine à coudre de grand luxe, aux rouages noyés dans l'huile de pédale (pédale dont Zimerman usa 1h40 durant), avec des dynamiques allant du mp au mf, transcription zimermanienne d'une oeuvre dont les mouvements sont des danses. mais, en Pologne, on ne danse pas, monsieur, on ne danse pas.
. un opus 111 qui mériterait une comparution au tribunal de La Haye : comment transformer un sommet de l'art en oeuvre quasi salonarde !!
Un Maestoso sans Maesta ni contrastes ni architecture, une Arietta qui commence joliment mais sans le moindre cantabile, puis une série de variations, là encore sans le moindre lien l'une par rapport à l'autre. De vagues "fulgurances", comme dirait Théo, mais tout de suite annihilées par leur contraire. Jamais de ma vie, au disque ou au concert, je n'ai entendu un opus 111 aussi peu habité. Un de nos amis parlera après le concert d'un Beethoven châtré.
Entracte durant lequel je me demande si je suis bien luné et si mes oreilles n'ont pas un problème. J'en arrive même à trouver des excuses à Zimerman : Pleyel pas adaptée au récital de piano, par exemple.
. que nenni, car, en seconde partie, Zimerman décide faire sonner son piano, qu'il fera saluer aux rappels. Un opus 119 de Brahms sonore, trop sûr de lui, aux articulations bizarres (3è intermezzo), du joli piano devant lequel doivent se pamer les professeurs , mais où sont les opus 119 de Serkin, Lupu ou Kovacevich ?
. et donc, pour finir, cette oeuvrette de Szymanovski, Variations sur un thème populaire polonais, brillamment jouée mais pas assez pour me faire comprendre que cette pièce avait sa place à côté des chefs d'oeuvre précités.
Puis, après de nombreux rappels enthousiastes, sans grande conviction, le maître donna un bis dont j'aimerais connaitre le titre car c'était le meilleur/moins pire moment de la soirée.
Conclusion : pour moi, la plus grosse déception de la saison, tous types de concerts classiques confondus, et une grosse énigme, outre le bis : qu'est ce qui n'a pas marché ?