Et si nous faisions, pour changer, un petit tour "exotique" au Brésil ? Je reconnais n'avoir pas tellement préparé mon sujet, mais j'ai depuis peu les six disques de la musique pour piano que Naxos (encore cet étonnant label !) a déjà consacrés à ce cher Heitor, avec l'excellente pianiste brésilienne Sonia Rubinsky, et ces disques m'enchantent. Ils ne valent peut-être pas l'intégrale d'Anna Stella Schick (Solstice), le must en la matière que je possède aussi, mais la prise de son est bien meilleure.
Heitor Villa-Lobos (1887-1959), voilà un compositeur exubérant et généreux, qui en quelque sorte "jetait la musique par les fenêtres" (mais dans le bon sens du terme, celui qu'utilisait Debussy à propos d'Abeniz sauf erreur) ! Avec ses Chôros, ses fameux Bachianas Brasileiras, ses 12 symphonies, ses 11 concertos (dont 5 pour piano), ses 17 quatuors à cordes et encore d'innombrables autres pièces, cela faisait en effet vraiment beaucoup . Tout un immense répertoire, donc, tantôt "ultra-nationaliste", tantôt "hypercosmopolite".
Une chose m'épate (m'intrigue) à propos de Villa-Lobos, violoncelliste de formation, c'est qu'après un séjour de plusieurs années à Paris, il est revenu au Brésil au début des années 30, après que Getulio Vargas y eut pris le pouvoir et inauguré une dictature à vrai dire assez débonnaire (il y eut en tout cas bien pire, en Amérique du Sud). Nommé Directeur de l'éducation musicale de Rio de Janeiro, Villa-Lobos a ensuite mené, d'une main ferme et avec une autorité sans réplique (tout en continuant à composer), une incroyable carrière politique et pédagogique, organisant l'enseignement musical dans les écoles et maternelles, ainsi que des concerts réunissant des milliers d'écoliers. Cela donnait ceci :
Que vous inspire ce compositeur à nul autre pareil ?
Jacques