Debussy ne m'a jamais emballé mais j'aime bien ....... sa musique de chambre ! Par quel chemin suis-je arrivé à la musique contemporaine ? En rencontrant Franco Donatoni à Paris en concert il y a belle burette maintenant.
Debussy ne m'a jamais emballé mais j'aime bien ....... sa musique de chambre ! Par quel chemin suis-je arrivé à la musique contemporaine ? En rencontrant Franco Donatoni à Paris en concert il y a belle burette maintenant.
Dominique
Moi, c'est bien simple, j'aime absolument tout Debussy, et pas seulement sa musique de chambre. Sinon, je n'aurais pas 13 versions différentes de Pelléas, CDs et DVDs compris (). Et je ne serais peut-être même pas apparu sur ce forum, puisque c'est un peu pour aider Alfredo dans une recherche relative à un enregistrement rare d'une oeuvre de ce compositeur que je me suis finalement décidé à "franchir le pas" . Quant à mon cheminement personnel, il est comme vous l'avez vu de style "Boulézien", si j'ose dire, et moins original que le vôtre ...
Mais nous nous éloignons beaucoup de Villa-Lobos, il me semble ... Revenons donc à nos moutons brésiliens . Pour ma part, avant d'aller dormir, je crois que je vais réécouter (pour voir lequel me plait le mieux) mes deux ou trois enregistrements de son oeuvre complète pour guitare.
Jacques
13 versions de Mélisande !!!!!! Ça m'épate (au Salers vieux) ... Faudra que je m'y colle un jour ...
La version Kreusch, je la trouve très touchante, mais ce n'est pas une intégrale pour guitare.
Turibo Santos, c'est pas mal non plus... allez bonne nuit à tous
Dominique
"Un cheminement boulézien est un bon cheminement" ( thierry. chapitre I, verset 1 )
Je suis impressionné, 13 versions de Pelléas! j'ai jamais pu en garder une seule!
Bonne soirée!
<< Je suis impressionné, 13 versions de Pelléas! j'ai jamais pu en garder une seule! >>
Moi, en comptant les cassettes et les minidiscs je dois en avoir huit versions, et ça m'est arrivé d'écouter deux ou trois intégrales différentes à la suite sans interruption, tant une fois l'oeuvre finie, je n'ai qu'une seule envie: la réécouter encore et encore... Je suis accro de cette oeuvre comme on est accro d'une drogue.
Ma préférée est celle-ci, même si elle est incomplète:
http://www.abeillemusique.com/produit.php?cle=12118
écoutez l'extrait, c'est absolument magique!...
Dernière modification par Alfredo ; 29/05/2008 à 23h28.
C'est très beau en effet... Je vais être très franc avec vous, et avec n'importe qui d'ailleurs, j'adore Debussy et j'aime aussi Pelléas... mais surtout la partie orchestrale!
Je sais, je sais, je suis un sous-béotien déroutant!
Enfiler trois écoutes de Pelléas ça m'épate vraiment! ( moi j'ai connu un dangereux psychopathe qui faisait la même chose avec la Femme sans ombre! )
Avec "La Femme sans ombre" ??? On l'a pendu non ?
Dominique
<< moi j'ai connu un dangereux psychopathe qui faisait la même chose avec la Femme sans ombre! >>
Avec le femme sans ombre j'aurais du mal par contre...
Il est très tard, mais Alfredo m'encourage à mettre les choses au point en ce qui me concerne .
Il y a des compositeurs que j'aime tellement, et c'est bien sûr le cas de Debussy et de Ravel, que j'évite d'en parler en face de gens dont je "sens", dont je "prévois" qu'ils vont me dire qu'ils ne les aiment pas. Tout simplement parce que j'ai peur de m'énerver. Je sais bien, à chacun ses goûts, à chacun sa sensibilité, mais il y a des limites à ne pas dépasser. Et il faut au moins, avant de dire n'importe quoi ou de sortir je ne sais quelles idées reçues, savoir de quoi l'on parle et développer un petit peu sa pensée. Deux exemples...
L'une des plus grandes bêtises que j'ai entendues à propos de Debussy, c'est une collègue prétendument mélomane qui me l'a dite il y a maintenant bien longtemps. Je lui dis un jour que j'aime Debussy, surtout depuis que je le joue au piano (mal, mais je fais de mon mieux), et elle me rétorque : "Ah non, moi j'aime pas ! C'est froid..." (sic !!!). Et le comble, c'est que la seule oeuvre qu'elle peut me citer, c'est le Prélude à l'après-midi d'un faune ! Alors que Debussy, en particulier dans cette oeuvre (mais il y en a tant d'autres, notamment Pelléas et Mélisande, justement), c'est la poésie même, la poésie de l'indiscible ou tout ce que vous voudrez, mais c'est précisément le contraire de la froideur (on peut ne pas être "chaud" comme Villa-Lobos sans pour autant être "froid" le moins du monde, c'est parfaitement idiot) !
Et tout récemment, une "appréciation" d'un membre de ma famille à propos de Ravel (nous parlions d'un grand-oncle par alliance, qui a composé deux ou trois choses à son petit niveau, en s'inspirant de ses deux modèles préférés, Fauré et Ravel). Il me dit : "Moi, en tout cas, j'aime pas Ravel ! Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'il a fait à part le Boléro ?" Quand vous saurez en plus qu'il a dans sa collection plusieurs tubes d'André Rieu (), vous comprendrez pourquoi je suis parti sans dire un mot, pour ne pas exploser et pour éviter la bagarre...
Bonne nuit !
Jacques
Bonjour à tous.
Comme signalé sur le fil Villa-Lobos, je vous propose de continuer ici la discussion "Pour ou contre Debussy".
Pour amorcer la discussion, vous avez ci-dessus quelques messages impressionistes qui viennent du fil Brésilien. Pour la suite, Messieurs, vous êtes ici chez vous (et les dames aussi, bien entendu).
mah
Dernière modification par mah70 ; 30/05/2008 à 10h08.
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
jakadi:
<<Il y a des compositeurs que j'aime tellement, et c'est bien sûr le cas de Debussy et de Ravel, que j'évite d'en parler en face de gens dont je "sens", dont je "prévois" qu'ils vont me dire qu'ils ne les aiment pas. Tout simplement parce que j'ai peur de m'énerver. Je sais bien, à chacun ses goûts, à chacun sa sensibilité, mais il y a des limites à ne pas dépasser. >>
Si la musique de Debussy peut plus que d'autres susciter empoignades et passions, c'est parce que plus que n'importe quelle autre elle touche à l'intime le plus profond des auditeurs qui sont aptes à la recevoir (la question de cette aptitude ou inaptitude est un problème de sensibilité particulière, pas de jugement de valeur) et que son pouvoir de résonnance tellurique dans ce domaine tellement affectif de l'émotion intime n'est pas objectivement quantifiable ni mesurable par l'analyse.
J'ai fait un gros effort hier soir et j'ai écouté deux fois de suite le même disque de monsieur Debussy Du piano par François Chaplin, formidable pianiste, j'ai d'ailleurs son intégrale Debussy (la vache ), évidemment il y a de la poussière dessus ... Tout à fait d'accord avec monsieur Jacques, ce n'est évidemment pas froid, c'est tiédasse à mes oreilles d'âne, et en plus j'ai perdu une partie de Skip Bo !
Ma Marquise tant aimée va m'engueuler, je sais mais j'aime ça ...
Dernière modification par Dominique ; 30/05/2008 à 10h42.
Dominique
Je précise quand même que ce sujet a été initié par ce saligaud de Mah70. Il a pris un coup de vieux, il ne faut pas lui en vouloir (je le hais )
Ne vous méprenez pas, car je ne bois ni ne fume, bientôt, on va me "faire" ouvrir un sujet sur R.S. ou sur un comparatif des symphonies de A.B. ...
Dominique
Ce n'est pas tiédasse, c'est d'un modernisme outrancier. A preuve, cette très belle critique du Figaro en date du 1er mai 1902, suite à la création de Pelléas, dont j'ai recopié la fin (l'article complet se trouve sur le site de la BNF: http://gallica.bnf.fr, et, si le lien suivant marche, plus précisément ici:http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k285858x, début en page 3, suite en page 4, utilisez la fonction zoom qui vous donne la page en haute-définition même si c'est un peu long à charger). Ouvrons les guillemets:
M. Debussy a horreur de l’accord parfait et si, par hasard, il l’emploie, c’est presque toujours dans une succession antitonale comme pour nous dire : « ceci est un accord parfait, soit ; mais avouez qu’il n’en a pas l’air ! » D’ailleurs M.Debussy gaze avec habileté ses plus grandes duretés. L’emploi de la sourdine et de la nuance pianissimo lui permettent de risquer davantage par la bonne raison que l’on entend moins.
La musique de M. Debussy est d’une nébulosité constante qui, momentanément, n’exclut pas un certain charme mais qui, à la longue, devient fastidieuse. Le leitmotiv, quand il existe, n’y est jamais tonal et diffère en cela du procédé wagnérien qui en fait un point de repère, un repos, où l’esprit et l’oreille trouvent leur satisfaction. Dans Wagner, certes, il y a des heurts et des obscurités. Mais c’est au second plan. Le premier est toujours d’une limpidité parfaite. C’est ce qui permet, quoi qu’on en dise, de faire, dans Wagner, des coupures utiles. On en ferait dans la musique de M. Debussy que cela ne servirait à rien, car c’est toujours la même note obstinément voulue.
L’œuvre actuelle de M. Debussy est la conséquence obligée des théories que toute une catégorie de musiciens prend à cœur de faire valoir depuis nombre d’années : sacrifier l’art musical à des conceptions vagues et à des compromis dangereux. Cette représentation de « Pelléas et Mélisande » nous prouve une fois de plus que le monde musical est divisé en deux camps. D’une part, un groupe d’arrivistes qui ont des amis bruyants, décidés à les défendre malgré tout. D’autre part, les fervents de l’art qui trouvent que la musique est une trinité sainte, dont les trois éléments : la mélodie, l’harmonie et le rythme, ont des lois qu’on ne peut continuellement enfreindre au détriment de la raison et de l’oreille.
Une réaction semble, d’ailleurs, inévitable. Quelle sera sa forme et quel sera son degré ? Tout l’intérêt de l’avenir de l’art musical réside dans cette question car il est bien évident qu’il faudra profiter largement de toutes les expériences qu’auront faites des compositeurs de talent tels que M. Debussy
« Pelléas et Mélisande » aura été une limite infranchissable, je crois, et méritera certainement de figurer, à titre de curiosité, dans toutes les bibliothèques de musique. M. Debussy, dont c’est la première œuvre dramatique, consentira peut-être à renoncer à son système et à revenir à une conception plus saine de l’art musical. Nous pourrons alors attendre de lui quelque chef d’œuvre.
J'en ai autant pour vous, ours mal léché.
(Tant de haine ainsi déversée... Que fait la modération?)
Chiche!
mah
Dernière modification par mah70 ; 30/05/2008 à 17h56. Motif: Je m'ai trompé dans le numéro des pages au début. J'ai besoin de vacances...
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Membre
Le monsieur de ton article a écrit "fastidieuse" .... il a tout compris
Qu'est ce que je suis lâche, et monsieur Jacques qui va nous les remonter "sévère". On dirait la moitié moins de mal sur Furt ou sur Jolivet que je découperais les burnes de son auteur ... enfin, on se laisse un peu aller monsieur Jacques
Dominique
Nom d'une oursonne, y'en a qui ont cafté, voilà monsieur Jacques !!!!! Purée, je vais avoir droit à un savon !!!
Dominique
Dominique, puisque vous semblez apprécier les formules provoquantes, je vous renvoie à Sviatoslav Richter (son nom a évidemment été évoqué à propos des Sonates de Prokoviev), qui n'est vraiment pas connu pour être "le roi de la musique tiédasse" .
Un jour, un journaliste lui a demandé quels étaient ses compositeurs préférés, et il a sauf erreur cité Bach, Mozart, Beethoven, Chopin et Debussy (je ne retrouve malheureusement plus cet article, donc je parle de mémoire - mais la mienne n'est encore pas trop mauvaise quand quelque chose m'a frappé. Faisant ensuite un tour d'horizon, ils ont évoqué ce qu'il est convenu d'appeler l'Ecole de Vienne et tout ce qui s'ensuit, que Richter admettait admirer. Ce dernier s'est soudain dirigé d'un pas décidé vers son piano, où il a attaqué avec fougue une transcription à sa façon de "Fêtes", le deuxième des Trois Noctures pour orchestre de Debussy. Puis il a ajouté quelque chose comme : "Mais ça, quand même, ça vaut à lui tout seul toute l'Ecole de Vienne !"
C'est "tiédasse", cette oeuvre ? C'est "tiédasse", Duke Ellington, quand il disait que de tous les compositeurs classiques qui avaient pu l'influencer, c'était Debussy qu'il mettait au sommet ?
Jacques
Dernière modification par Jacques ; 30/05/2008 à 14h04.
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