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Discussion: Ansermet

  1. #21
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    Re : Ansermet

    Une dernière petite chose de ma part, peut-être, en ce qui concerne Ansermet (qui m'empêche une fois de plus de dormir et me fait me réveiller au milieu de la nuit ). Un autre souvenir personnel...

    Mon père jouait de cinq instruments. Un peu de piano (deux ou trois pièces de Schubert); un peu de trompette (surtout l'andante du Concerto de Haydn); du violon (que de fois a-t-il joué, accompagné à l'orgue lors de mariages, la Méditation de Thaïs de Massenet, faisant verser une petite larme aux dames sensibles ); et beaucoup de clarinette (un autre andante, celui du Concerto KV 622 de Mozart) et de saxophone. S'agissant de ce dernier instrument, comme mon père s'aventurait peu dans la musique du XXe siècle, ça lui a quand même donné l'occasion d'apprendre une ou deux oeuvres intéressantes mais peu connues, comme ce Concertino da Camera pour saxophone alto et onze instruments de Jacques Ibert, dont il répétait inlassablement la partie soliste dans sa cuisine (car c'est là que l'acoustique était la meilleure, prétendait-il ).

    Mais surtout, mon père avait un respect sans borne et presque religieux pour Ernest Ansermet, l'un de nos "monuments nationaux" . Quand j'étais petit, il voulait que je reste à côté de lui pour écouter des concerts qu'on transmettait à la télé, et s'il y avait Ernest c'était une quasi obligation .

    Je me souviens en particulier d'avoir vu en direct à la télé le vieux chef, tout à la fin de sa vie (il est mort en 1969), diriger un orchestre (je crois que ce n'était pas l'OSR, mais une prestigieuse formation française) jouant successivement la Septième de Beethoven et La Valse de Ravel. Une véritable cérémonie... Et le vieux bonhomme me faisait presque un peu peur quand il lançait des regards étincelants et sévères sur sa cohorte, comme pour lui signifier qu'il n'admettrait aucune défaillance .

    S'agissant de l'oeuvre de Ravel (La Valse), que j'entendais sans doute pour la première fois, elle m'a impressionné tout autant. Un début "brumeux", puis des passages voluptueux qui m'ont peut-être rappelé, mais en bien plus étrange (je dirais aujourd'hui génial), ces trucs diffusés chaque premier Jour de l'An à la radio et à la télé, puis une fin cataclysmique qui m'a laissé tout tremblant et "la gueule ouverte" .

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 05/06/2008 à 04h28.

  2. #22
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    Re : Ansermet

    Pour ne pas me laisser entraîner dans le même élan que la nuit dernière, qui m'a fait attribuer à tort à Ansermet une création qui n'était pas de son fait, je précise que La Valse a été donnée en première audition en janvier 1920, sous la baguette de Camille Chevillard (qui est mort trois ans après et avait aussi créé, de Debussy, les Trois Nocturnes en 1901-1902 et La Mer en 1905). Mais je compte sur Alfredo pour venir me corriger si je me trompe à nouveau .

    C'est peu après que Ravel a été promu à l'ordre de la Légion d'honneur, distinction qu'il a refusée .

    Jacques

  3. #23
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    Re : Ansermet

    A propos de "premières" (on ne s'éloigne quand même pas trop d'Ansermet, avec une telle notion ), savez-vous qui semble avoir donné en création américaine (c'était en février 1910, probablement à Boston), les Trois Nocturnes de Debussy ?

    C'est Gustav Mahler ...

    Dans son troisième tome consacré à ce compositeur par Henry-Louis de La Grange (un passage situé en pages 643 à 645 du bouquin), ce dernier rapporte l'anectode "aîgre-douce" suivante :¨

    Le bassoniste Benjamin Kohon raconte le jeu de mots caractéristique que Mahler s'est permis de faire, au début de la première répétition des Nocturnes : "Il faut jouer ceci comme une brume [mist] an anglais", dit-il, mais ajoutant aussitôt : "Comprenez-moi bien ! Je ne veux pas dire "Mist" en allemand [Mist = excrément]. Je précise tout de suite, étant donné que tout ce que je dis est répété par la presse.

    Cela dit, je reproduis ci-après certaines des réactions de la presse américaine à la manière dont Mahler avait révélé ces Trois Nocturnes.

    ("The Times" - Aldrich) Parmi les trois pièces de Debussy, Fêtes est à son avis la plus riche en substance musicale. Pourtant, Sirènes possède "le charme le plus fuyant et le plus immatériel" qu'on puisse imaginer. "Il n'est pas facile d'imaginer que Mr. Mahler puisse se sentir une grande affinité pour cette école", Ajoute Aldrich. "Pourtant, il a obtenu une exécution d'une rare beauté, remplie de nuances subtiles et de mélanges de couleurs orchestrales".

    ("The Globe" - Sanford) trouve également que Mahler a su faire valoir "la beauté subtile et l'imagination que renferment ces pièces, dont le souvenir vous hante [haunting]". A en croire Krehbiel, les efforts de Mahler pour rendre Debussy populaire "resteront sans effet, comme ceux de Mr. Damroch et de Mr. D'Indy", car cette musique n'a de charme que "pour les mélomanes gourmets".

    Quant à "The Evening Post" (Finck), il lui semble que "l'orchestre a rendu avec un soin exquis ces teintes d'arc-en-ciel qui, dans l'inspiration de Debussy, se substituent d'une manière adéquate à l'élément plus tangible de la mélodie". Henderson note que Mahler a su préserver le caractère nocturne des pièces de Debussy et admire le mélange de sonorités vocales et instrumentales de Sirènes. Pourtant, on sent bien qu'il a été plus touché par la "ferveur démonstrative" et "l'éloquence" que Mahler a déployées dans le Poème symphonique de Tchaïkovsky.

    Pour "Musical America", la contribution orchestrale à cette soirée approchait la perfection dans les "innombrables nuances de lumière et d'ombre des partitions debussystes" autant que dans les "éloquents effets dramatiques et les élans de passion" de Tchaïkovsky. Le critique du "Musical Courier, qui paraît plus séduit par le langage de Debussy, considère que Mahler a saisi toutes les intentions" du compositeur des Nocturnes et parfaitement rendu "leur délicate atmosphère, leurs mélanges de couleurs, leur esprit exotique", caractères propres à un musicien qui a su se frayer une direction nouvelle au lieu de suivre servilement celle de Mozart, Beethoven, Liszt, Wagner et Strauss. Sirènes, "vrai chant de la mer", l'a séduit autant que Nuages, "qui appartient à la manière la mieux connue de Debussy, miroitante, rêveuse et sensuelle". Pourtant, un an plus tard, Sylvester Rawling ("The Evening World"), qui semble nourrir une réelle affection pour la musique de Debussy, affirmera qu'il manquait à l'interprétation de Mahler "un élément éthéré, mystique, abstrait qui la caractérise et qui échappait à sa baguette incisive et directe". Cette réserve paraît d'autant moins surprenante que Mahler abordait pour la première fois la musique de Debussy. Il pouvait donc difficilement pénétrer d'emblée dans l'intimité d'un langage aussi éloigné du sien. (...)

    A propos, quelqu'un aurait-il un enregistrement à proposer de Mahler dirigeant Debussy ? Je sais bien que c'était en 1910, que Mahler est mort l'année suivante, et qu'on n'entendrait probablement que quelques "crachouillis", vu la technique de l'époque. Mais j'adorerais entendre ça .

    Et j'ai une énorme admiration pour Mahler . C'est même bien plus que ça, d'ailleurs, vu tous les disques que j'ai de ses oeuvres... Comme quoi, on peut être sensible aussi bien à l'univers de Mahler qu'à celui de Debussy . Mais il m'a fallu du temps pour en arriver là.

    Jacques

  4. #24
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    Re : Ansermet

    Jacques n'a pas bien dormi cette nuit...
    Dominique

  5. #25
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    Re : Ansermet

    C'est exact, Dominique . Mais je me sens quand même en pleine forme .

    En ce qui concerne la musique, je prends une pause. Pas très longue, car je pense déjà à d'autres choses, moins sérieuses peut-être ...

    Jacques

  6. #26
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    Re : Ansermet

    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    L'ouvrage naquit de la découverte par Ansermet de la phénoménologie d'Husserl, qui fut pour lui une révélation. Non sans difficultés, il étudia longuement les écrits de l'auteur des Ideen jusqu'à se rendre maître des formidables outils que la phénoménologie lui offrait pour faire naître une approche entièrement nouvelle de la musique.
    Cordialement,

    Jacques

    Bonsoir Jacques,

    Je ne connais pas ce livre mais, manifestement, avec la phénoménologie d'Husserl, Ansermet et Celibidache ont un point commun.
    Cordialement,
    Sophie

  7. #27
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    Re : Ansermet

    Bonjour ,

    Merci, Sophie, pour votre remarque et le rapprochement judicieux que vous avez fait, en tout cas sur le plan de certaines idées, entre Ansermet et Celibidache.

    J'en profite pour dire encore que les ouvrages de ou sur Ansermet sont nombreux (la plupart édités en Suisse), et que sa correspondance avec un nombre considérable de personnalités du monde de la musique a été particulièrement abondante. Je montre ci-dessous quatre de ces ouvrages :





    S'agissant de compositeurs américains, certains d'entre vous pourront s'étonner qu'Ansermet ait entretenu des liens épistolaires, voire d'amitié, avec Aaron Copland, Roy Harris, Virgil Thomson et d'autres. Mais Ansermet était curieux de tout.

    Son amitié assez profonde avec Wilhelm Furtwängler montre aussi qu'il était loin de ne bien comprendre que la musique "franco-russe", comme on l'imagine parfois. Même si, cela va de soi, ce répertoire correspondait mieux à son tempérament. En ce qui concerne le grand chef allemand, cela m'amène à reproduire aussi, à la fin de mon post, une lettre écrite à sa veuve (Elisabeth Furtwängler) le 23 décembre 1966 par Ansermet. On y devine toute l'amertume qu'avait fait naître en lui la fin brutale de son amitié (peut-être la plus intime et la plus profonde de toutes) avec Igor Stravinsky, lorsque le grand Russe avait tourné casaque (quant à son approche de la musique en tant que "phénomène") et dénigré "Les fondements de la musique dans la conscience humaine" avec autant de mépris que les intégristes que j'ai évoqués à plusieurs reprises.

    Cela n'a pas empêché Ansermet d'enregistrer entre 1955 et 1965, en stéréo pour Decca, une quasi intégrale de l'oeuvre pour orchestre de Stravinsky, qui est pour moi une référence. En particulier, même si elle est chantée en français, sa version des "Noces" est absolument unique. C'est évidemment Ansermet qui a dirigé, apparemment le 13 juin 1923, la première audition de cette oeuvre, à mon avis encore plus révolutionnaire que le "Sacre" (ce chant psalmodié sur fond de percussion et de quatre pianos, on ne l'oublie plus jamais quand on l'a entendu une fois), et Stravinsky était si satisfait qu'il est allé jusqu'à interdire les exécutions dirigées par tout autre chef que lui-même ou Ansermet.

    Stravinsky n'est peut-être pas mon compositeur préféré, mais certaines de ses oeuvres ont sur moi un effet fulgurant. Comme cette exécution de sa Symphonie en trois mouvements que j'ai entendue à New York (Lincoln Center) voici plus de vingt ans, et qui m'avait littéralement hanté pendant des mois.

    Au cas où certains d'entre vous ne connaîtraient pas encore la version des "Noces" par Ansermet, son créateur, je les invite à l'écouter (en tout cas le début, la partie intitulée "La tresse") sur ma liste Simplify Media. L'effet - essentiellement rythmique - produit par les quatre pianos et la percussion est quasi électrisant.

    Voici la lettre d'Ansermet à Elisabeth Furtwängler (23 décembre 1966) :

    Chère amie,

    Je me désespère de ne jamais trouver le temps d'aller vous voir - et j'aurais tant de plaisir à causer avec vous... Mais tout mon temps est mangé par mille obligations et il ne m'en reste même pas pour ma correspondance. Mais je ne veux pas vous laisser sous l'impression de cet horrible livre de Stravinsky. Dites-vous bien que Stravinsky n'est pas du tout «musicien» au sens que nous donnons à ce mot. Il a devant la musique une attitude purement «esthétique». Dans sa «Poétique musicale» il prétend que l'interprète ne doit pas du tout engager sa personne dans la musique qu'il fait, il doit rester froid et exécuter cette musique comme un ouvrier exécute un travail. Cette mentalité s'est développée chez lui à l'extrême, mêlée à une monstrueuse mégalomanie.

    Il ne pouvait donc absolument pas comprendre Wilhelm. Et à partir du moment où il s'est rendu compte que je ne partageais pas ses vues, il m'a considéré comme un ennemi. Cependant c'est lui qui a demandé que je dirige Perséphone l'été dernier à New York. A cette occasion nous avons fait la paix. Mais ce n'est qu'une paix, ce n'est pas une entente. Et ce qu'il a écrit sur moi était déjà écrit. Dans cet écrit tout est faux, et il a tout oublié de notre jeunesse.

    Mais Stravinsky vit dans un monde entièrement artificiel, qui ne durera pas plus longtemps que lui. Toute la question est que ceux qui savent encore ce que c'est que la musique tiennent bon, afin qu'il reste quelque chose d'eux dans l'avenir. Le livre de Stravinsky - et ceux qui l'ont précédé - a grand succès en Amérique parce qu'il apporte à ses lecteurs ce dont ils ont besoin: des opinions toutes faites, et ce qu'ils aiment lire: des méchancetés. Nous vivons dans un monde de superficialité. Ce n'est pas une raison pour que perdent courage ceux qui aspirent à autre chose.

    J'espère que vous vous portez bien, vous et vos enfants, et je vous envoie, avec mes meilleurs voeux pour la nouvelle année, l'expression de mon fidèle attachement.

    Ernest Ansermet

    J'aurais encore bien d'autres choses à dire sur E. A., mais je finirais par lasser tout le monde (si ce n'est pas déjà le cas depuis longtemps) ...

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 06/06/2008 à 09h19.

  8. #28
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    Re : Ansermet

    Citation Envoyé par Alfredo Voir le message
    Mais, indépendamment d'Ansermet, il existe déjà deux partitions distinctes des Nocturnes (cela fait donc trois avec la sienne).
    La partition enregistrée par Paray, Dorati et Fourestier est sensiblement différente de la partition qu'on entend habituellement. Les deux différences les plus audibles se situent:
    Dans les accords de cuivres à la fin du crescendo de la marche de "fêtes" juste avant la réapparition du thème de la "farandole".
    Et dans le climax orchestral de "Sirènes" où on entend un thème mélodique aux cordes graves à la place des envolées deux fois répétées vers l'aigu.
    Quelqu'un aurait-il des renseignements à nous apporter à propos de ces variantes de partitions ?
    A l'intention d'Alfredo , tout en rappelant que Claude Debussy aimait et admirait beaucoup Igor Stravinsky, et réciproquement, je cite à propos de ces modifications des Nocturnes un passage d'une lettre que Claude de France a écrite le 25 octobre 1915 à Stravinsky ("Correspondance", nrf Gallimard, p. 1'953) :

    Pour les Nocturnes, Doret compositeur suisse a raison, j'ai fait de très nombreuses modifications. Malheureusement, ils sont édités chez un éditeur (Fromont, rue du Colisée) avec lequel je ne suis plus en relations. Un autre ennui est qu'il n'y a pas de copistes, en ce moment, capables de faire ce travail délicat ! Je chercherai encore et tâcherai de trouver un moyen de satistaire M. Ansermet.

    Ça ne répond pas vraiment à la question d'Alfredo, mais c'est intéressant de voir Debussy s'exprimer lui-même sur ce problème, de surcroît en s'adressant à Stravinsky. D'autant plus qu'il mentionne deux de mes compatriotes, Gustave Doret (créateur du Prélude à l'après-midi d'un faune en 1894) et Ernest Ansermet .

    Pour ceux qui souhaiteraient voir Claude et Igor ensemble, voici une photo les montrant dans la maison de Claude, à l'époque du "Sacre" :



    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 06/06/2008 à 08h10.

  9. #29
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    Re : Ansermet

    Je viens de réécouter et je suis parfaitement d'accord avec vous : "Noces" par Ansermet, c'est vraiment extraordinaire! Le français ne me gêne pas du tout dans cette oeuvre, peut-être parce que je l'ai découverte ainsi (par Boulez et l'ORTF, un disque Adès trouvé d'occasion en 33T et que j'aimerais bien retrouver...), peut-être aussi, j'espère, parce que c'est tout de même validé par Stravinsky.

    J'ai moins aimé la "Symphonie de Psaumes" qui précède sur le CD, sans trop savoir dire pourquoi. Je vais réécouter.

  10. #30
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    Re : Ansermet

    A part la version originale en russe de Noces et celle traduite en français par l'écrivain suisse Charles Ferdinand Ramuz (auteur aussi du texte de l'Histoire du soldat), je crois qu'il existe aussi une version en anglais. Je ne possède pas - et n'ai entendu qu'une fois il y a très longtemps - le célèbre enregistrement réalisé en 1959 par Stravinsky lui-même, avec comme pianistes Samuel Barber, Aaron Copland, Lukas Foss et Roger Sessions, et je ne saurais même pas dire en quelle langue c'était... Il faudra que je vérifie tout ça.

    Pour une bonne version en russe de Noces (enregistrement que je trouve toutefois moins "dynamique" que celui en français d'Ansermet), ainsi qu'une version très convaincante de la Symphonie de Psaumes, je possède ces deux beaux disques Supraphon, avec Karel Ancerl et l'Orchestre et le choeur de la Philharmonie Tchèque, que je me permets de signaler :





    A ce propos, ImageShack fonctionne tellement mal ce soir (extrême lenteur, bizarreries de toutes sortes, etc.) qu'il m'a fallu presque une heure pour obtenir ces images (!)... Et le pire, c'est qu'en voulant remettre de l'ordre dans celles qui s'y trouvaient déjà (certaines à quatre ou cinq exemplaires, je me demande pourquoi) j'ai fait disparaître à tout jamais des images que j'avais mises dans des posts antérieurs... Il y a vraiment des jours où tout va de travers ...

    Jacques

  11. #31
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    Re : Ansermet

    Pour Ancerl dirigeant Stravinsky, vous prêchez un convaincu de très longue date! C'est la meilleure Symphonie de Psaumes à mes oreilles. Et j'adore aussi son Oedipus Rex. Et Noces, bien sûr, tout en voyant ce que vous voulez dire sur le dynanisme, en effet extraordinaire chez Ansermet.

  12. #32
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    Mais ! Mais ! Qui voila ?



  13. #33
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    Depuis quelques semaines, ces trois disques Cascavelle occupent l'une des places d'honneur du rayon classique de la F*** de Lausanne .

    Normal, puisque aussi bien le chef que le label sont helvètes (des particularités qui peuvent "faire tilt", en pareil endroit) ...

    Jacques

  14. #34
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    C'est juste un petit complément de ma part, à caractère purement anecdotique .

    Mais je viens de retrouver dans ma bibliothèque un petit bouquin écrit par Anne-Jacqueline Ansermet à la mémoire de son père, un ouvrage (ou plutôt un livre de souvenirs) qui contient divers documents intéressants, certains très privés (ou "familiaux"), donc assez peu connus. Et j'ai pensé qu'il serait amusant de montrer quelques-unes des photos qui y figurent, dont plusieurs tempèrent l'impression qu'on peut avoir d'un chef aussi sévère qu'avare de sourires ("façon Rachmaninov" ).

    A cet égard, si ce trait de caractère paraît plus ou moins confirmé par ces trois portraits officiels, pris au début de la carrière du chef (1915), au milieu de cette carrière (vers 1940) et à la fin (vers 1960),



    ... ou encore sur ces photos où on le voit s'entretenir avec Pierre Monteux ou être assis dans un jardin de Glyndebourne en présence de Benjamin Britten (ce dernier étant debout),



    ... il n'en va pas du tout de même de ce portrait le montrant à 20 ans,



    ... ou de ces clichés (1920 ?) où il joue les "gardiens d'alpage" derrière un vieux chalet suisse (les bêtes qu'il nourrit semblent être des cochons ), tandis qu'Igor Stravinsky trinque avec André Gide :




    Ansermet sourit d'ailleurs aussi sur les deux photos qui suivent, où on le voit :

    - à Londres en 1921, lors de la création du ballet Chout (Prokofiev), aux côtés de Diaghilev, Stravinsky et Prokofiev [NB: voir ensemble les deux grands compositeurs russes, qui sauf erreur ne s'aimaient pas beaucoup, n'est pas chose si fréquente];

    - à Mexico en 1935, après une exécution triomphale des Nocturnes de Debussy, entouré des "Sirènes" (apparemment toutes mexicaines ) ayant contribué à ce triomphe.




    Jacques

  15. #35
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    Ce n'est pas anecdotique Jacques ! ( Je connaissais peu de photos... Merci ! )

  16. #36
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    Je signale que les enregistrements édités par Eloquence Australie ( Decca) et qui étaient le sujet d'ouverture de cette discussion lancé par Bruno sont maintenant disponibles pour une bouchée de pain chez Amazon !
    Toujours pas les Roussel mais je suis très intrigué par les symphonies de Beethoven...
    En attendant je viens de découvrir le double album Bartok qui est de toute beauté ! Déconcertant presque tant Ansermet évacue, sans forcer le trait évidemment, tout le "folklorisme" de la Musique pour cordes ou de la Suite de Danses ! Nous sommes plus près de Boulez que de Mravinsky, Fricsay ou Reiner, mes 4 chefs préférés dans cette oeuvre ! Bref une interprétation classique au bon sens du terme, intemporelle, et qui me fait penser à ce que fait Stravinsky dans ses propres oeuvres !
    Le Troisième Concerto avec Julius Katchen est à tomber par terre !

    Ansermet est grand !


  17. #37
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    Je n'ai pas le 3e de Bartok (un des plus beaux concertos de l'histoire cosmique universelle avec le 1er de Beethoven, j'ai dit!) de Katchen et c'est très très grave! La honte et l'opprobre m'étouffent! Je répare ça de suite, merci m'sieur!

    edit: c'est fait!

  18. #38
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    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Je n'ai pas le 3e de Bartok (un des plus beaux concertos de l'histoire cosmique universelle avec le 1er de Beethoven, j'ai dit!) de Katchen et c'est très très grave! La honte et l'opprobre m'étouffent! Je répare ça de suite, merci m'sieur!

    edit: c'est fait!
    Tu connais le Troisième concerto de Bartok joué par Pollini ?

  19. #39
    Membre Avatar de Theo B
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    Euh, j'ai écouté ça, oui, et n'en ai à peu près aucun souvenir... pourquoi?

  20. #40
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    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Euh, j'ai écouté ça, oui, et n'en ai à peu près aucun souvenir... pourquoi?
    Parce que le drame universel est que je n'ai jamais écouté Pollini dans cette oeuvre et il serait bien inspiré d'enregistrer ce concerto avec, au hasard, son pote Abbado ! ( je sais je fais parti des types louches qui aiment bien leur interprétations des deux premiers concertos )

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