+ Répondre à la discussion
Affichage des résultats 1 à 2 sur 2

Discussion: Décès de Philippe Boesmans

  1. #1
    Administrateur Avatar de Philippe
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Jemappes / Valencia
    Messages
    8 836

    Décès de Philippe Boesmans

    Philippe Boesmans est un compositeur de musique contemporaine belge né le 17 mai 1936 à Tongres et mort le 10 avril 2022 à Bruxelles.

    Son importance fut considérable, et sa discographie particulièrement abondante comme le signale la fiche Wiki fournie plus haut mais aussi, à titre d'aperçu, grâce à cette page extraite du catalogue des médiathèques belges.

    Voici un article à lui consacré suite à sa récente disparition :




    Martine Mergeay

    Publié le 11-04-2022 à 18h59 - Mis à jour le 11-04-2022 à 19h00

    Ses proches l’ont annoncé dans la nuit de dimanche à lundi : Philippe Boesmans est décédé le soir de ce 10 avril d’une brutale décompensation respiratoire. Avec cet amour de la vie qui ne l’avait jamais quitté, il s’était accommodé depuis quelques années d’un cancer tenace, il luttait sans se plaindre, il continuait à avancer, à composer, à rêver avec ses amis. Même l’incendie qui, en 2021, avait ravagé son appartement et tout ce qu’il contenait - y compris son piano et quelques précieuses pages de son dernier opéra -, n’avait pas eu raison de son calme courage, de son détachement, de son humour. Cette fois, il a dû capituler. C’est un géant de la musique du XXe et du XXIe siècles qui nous quitte, emportant l’image d’un éternel jeune homme, libre, drôle, modeste, et génial.

    Électron libre et visionnaire
    Philippe Boesmans est né à Tongres, le 17 mai 1936, dans une famille nombreuse et aimante. Musicien doué et curieux, parfait bilingue, il entreprend ses études supérieures au Conservatoire de Liège, en commençant par le piano ; mais c’est "sur le terrain" qu’il s’oriente progressivement vers la recherche et la composition. À la fin des années 1950, il fréquente en effet le cercle d’Henri Pousseur, alors directeur du Conservatoire de Liège et figure de proue de la musique d’avant-garde en Europe, et est engagé au Centre de recherches musicales de Wallonie, sorte d’Ircam à l’échelle belge. En 1962, il entre comme pianiste dans l’Ensemble Musique Nouvelle et devient producteur à la RTB. Ce ne fut donc pas le parcours fulgurant du génie surdoué mais plutôt l’installation organique, quasi familiale, d’un électron libre - mais déjà visionnaire - au sein d’un environnement artistique qui allait lui donner le meilleur avant que lui-même en devienne le chef de file et acquière la notoriété mondiale qu’on lui connaît aujourd’hui. Son côté familial ne l’a pourtant jamais quitté, s’élargissant tout naturellement à La Monnaie à partir des années 1980.

    Un lyrisme déterminant
    En 1971, son premier enregistrement discographique, Upon La-Mi, pour violon et orchestre, avait soudain révélé un compositeur accompli (Prix Italia), au ton personnel, sensuel, lyrique, en rupture avec l'air du temps, malgré sa forme savante et son apparente soumission aux règles post-weberniennes. Avec cette pièce, déjà, la musique de Boesmans entrait dans les cœurs. Il y eut d'autres pièces instrumentales magnifiques, notamment pour l'orgue de son ami Bernard Foccroulle, mais, grâce à l'invitation de Gérard Mortier, c'est l'entrée à la Monnaie comme compositeur en résidence qui détermina de façon décisive sa carrière internationale. En 1983, la création de La Passion de Gilles, sur un livret de Pierre Mertens, fut vécue comme un événement historique, l'opéra déclaré mort par Pierre Boulez reprenait soudain vie et actualité. Vinrent ensuite Reigen, d'après la pièce d'Arthur Schnitzler (1993), entré d'emblée dans le grand répertoire lyrique, Wintermärchen, d'après Shakespeare (1999), et Julie (2004), d'après la pièce d'August Strindberg, chaque fois en collaboration avec Luc Bondy qui en avait également écrit les livrets. En coproduction avec d'autres grandes maisons d'opéra, ce furent ensuite Yvonne, princesse de Bourgogne (Opéra-Comique, en 2009), Au Monde (2014) et le miraculeux Pinocchio (Aix-en-Provence, 2017), ces deux derniers en collaboration avec Joël Pommerat. Tout cela sous la direction de chefs "frères", en tête desquels Sylvain Cambreling et le regretté Patrick Davin.

    Durant toute cette époque, sans pour autant occuper aucun poste d’enseignement, Boesmans fut un modèle pour d’innombrables compositeurs, et un maître pour quelques privilégiés, parmi lesquels Benoît Mernier, Renaud De Putter ou Kris Defoort, toujours en famille, simplement, sans compter.

    Lors de sa dernière conférence de presse, Peter de Caluwe annonçait la création de son nouvel opéra, On purge bébé, inspiré de la farce de Feydeau, que le compositeur était en train de finaliser avec le metteur en scène et librettiste Richard Brunel. Celui que ses proches appelaient affectueusement Fifi ne verra (peut-être) pas la création de son ultime facétie.

    Martine Mergeay, (c) LaLibre.be
    Je ne publie pas d'extraits musicaux de Boesmans ici, la chaîne YouTube en fournissant déjà un grand nombre ; libre à l'utilisateur curieux de le découvrir davantage en suivant ce lien.

  2. #2
    Administrateur Avatar de Philippe
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Jemappes / Valencia
    Messages
    8 836
    Citation Envoyé par Philippe Voir le message
    (...)
    Je ne publie pas d'extraits musicaux de Boesmans ici, la chaîne YouTube en fournissant déjà un grand nombre ; libre à l'utilisateur curieux de le découvrir davantage en suivant ce lien.
    Je reviens sur ma décision, car il y a sur YT au moins deux oeuvres présentées en intégralité (ce qui est loin d'être toujours le cas ...). Voici donc un opéra et le concerto pour piano de Boesmans, ce dernier dont je conseille particulièrement l'écoute car je le trouve absolument fantastique - à l'attention particulière, bien entendu, de ceux qui partagent mes goûts en matière de musique dite « contemporaine » - ou de ceux qui souhaiteraient découvrir cette oeuvre hors du commun à mon sens

    Boesmans : Pinocchio, opéra en vingt-trois scènes, ouverture, prologue et épilogue



    Boesmans : Concerto pour piano et orchestre


+ Répondre à la discussion

Informations de la discussion

Utilisateur(s) sur cette discussion

Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))

     

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages