Voilà quelques semaines que je fais une fixation sur Tobias Picker. Pour une fois que j’ai envie d’acheter un disque, ce n’est pas disponible. Il s’agit du quatrième opéra de Picker, créé au Metropolitan le 2 décembre 2005, « An american tragedy ».
Cet opéra me paraît symbolique de l’évolution de l’opéra américain, vers des sujets proprement indigènes, mais dans un traitement musical qui s’inscrit dans la descendance de Barber, Floyd ou Martin Levy. Le sujet est tiré du célèbre roman de Théodore Dreiser, paru en 1925 et dont on connaît l’adaptation cinématographique de George Stevens, « Une place au soleil »(1951) avec Montgommery Clift et Liz Taylor au temps de sa splendeur.
Du point de vue scénique, comme dans ses opéras précédents, Picker semble avoir traité plusieurs actions simultanément, réparties dans des plans superposés sur la scène, un peu à la manière du déroulement de certaines scènes des Soldats de Zimmermann. Les différents personnages chantent concurremment parfois des dialogues qui prennent place dans des espaces séparés, ce qui permet de créer des effets d’ensemble intéressants, alors que les protagonistes sont plongés dans des états d’émotionnels différents, voire contradictoires.
On trouve sur son site officiel http://www.tobiaspicker.com/ un synopsis en français de cet opéra. Comme on trouve aussi des extraits video sur You tube, et que nous avons la possibilité de les insérer ici, voici quelques highligts de l'oeuvre:
Acte I:
La fin des années 1890. Au coin d’une rue près d’une mission dans le Midwest américain, Elvira Griffiths, missionnaire, entonne un hymne en compagnie de son fils Clyde et ses frères et soeurs. Bien des années plus tard, dans un hotel chic de Chicago, Clyde adulte, groom de son état, flirte avec Hortense, la femme de chambre. Elle le repousse, lui apprenant que son riche oncle, Samuel, propriétaire d’une usine à New York séjourne dans l’hôtel.
Dans la salle de bal de l’hôtel, les associés de Samuel portent un toast à son succès. Alors que les convives se dispersent, Clyde se présente à son oncle et ce dernier lui offre un poste dans une usine de chemises à Lycurgus dans l’Etat de New York. Lorsqu’Hortense revient pour donner rendez-vous à Clyde, celui-ci lui dit qu’il a d’autres projets en tête.
Dans l’usine de chemises, Clyde, qui vient d’être promu responsable d’atelier, apprend les règles du metier par l’intermédiaire de Gilbert, le fils de Samuel qui lui conseille de garder ses distances vis à vis des femmes. A l’heure de la sortie, l’attention de Clyde est attirée par Roberta, l’une des ouvrières qui arrange un rendez-vous avec l’un de ses amis de telle manière que Clyde puisse entendre la conversation. Alors que Gilbert s’en va, Clyde l’observe avec envie, partagé entre ses déceptions passées et ses espoirs pour le futur.
Devant la salle des fêtes, Clyde fait la causette avec Roberta, lui décrivant son passé de missionnaire et les sermons de sa mère relatifs à la tentation, jusqu’à ce qu’il soit interrompu par l’arrivée de l’ami de Roberta. Plus tard dans la soirée, Roberta retrouve Clyde près de la rivière. Tandis qu’elle évoque le magicien de la salle des fêtes, Clyde exprime le souhait de pouvoir réaliser les rêves de Roberta. Ils décident de se retrouver le lendemain soir.
La femme de Samuel, Elizabeth Griffith, reproche à son mari d’avoir pris un risque en la personne de son neveu inexpérimenté. Leur fille, Bella, accompagnée de son amie Sondra, est de retour de New York. Lorsque Samuel annonce que Clyde est invité à déjeuner, Gilbert se moque de la “découverte” de son père, piquant la curiosité de Sondra. Après que les autres aient pris congé, Sondra avoue à Bella combien New York l’a transformée.