Grosse colère à l'issue d'un Don Carlo lamentable. Comment un directeur de théâtre, digne de ce nom, peut il afficher une distribution aussi nulle ?
Entre un James Morris dont la voix, en ruine, présente un vibrato de 50 sur l'échelle de Richter et une Yvonne Naef qui campe une Eboli aussi élégante qu'une poissonniére, en savonnant une vocalise sur deux, l'oreille est mise à rude épreuve. Quant à Stefano Secco et Tamar Iveri, ils ne présentent que des timbres d'une grande banalité qui devraient être réservés aux second couteaux. Même Hvorostovsky, immense chanteur dont la voix manque de projection pour la Bastille, n'a pas réussi à "sauver les meubles". Et pour couronner le tout, la direction clinquante et vulgaire de Théodor Currentzis m'a conduit à quitter cette représentation minable à l'entracte.
En un mot : un spectacle de sous préfecture !
J'espérais néanmoins me consoler avec la Louise d'Isokoski. Mauvaise pioche : elle a annulé pour être remplacé par la Miss France de la stridence : Mireille Delunsch !
Quand on fait le bilan de la saison de l'ONP, force est d'admettre qu'à l'exception de Tannhäuser et des Capulets, elle fut lamentable.
Regrets aussi devant l'absence de la plupart des grands chanteurs du circuit international (Florez, Alagna, Gheorghiu, Dessay, Fleming, Borodina, Bartoli, Stemme, Terfel, Pape...) qui n'ont pas l'heur de plaire au patron de la Bastille. Mais peut être ont ils raison de boycotter un théâtre sinistré par l'incompétence...
Alors, si Gérard Mortier n'aime pas les belles voix, qu'il aille planter des choux en Lozère et laisse le mélomane tranquille !