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Discussion: Paganini - biographie

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    Paganini - biographie


    Daguerréotype

    Violoniste - guitariste- compositeur italien
    27 oct 1782 Gênes (préférait 18 fév 1984) - 1840 Nice
    Réchappant à 4 ans d'une rougeole et encéphalie-catalepsie...

    il apprend la mandoline avec son père à 5 ans et, sa mère l'ayant vu, en songe, jouant du violon et dirigeant un orchestre, étudie le violon deux ans plus tard, dressé par son père autoritaire qui le contraint de jouer du matin au soir, le prive de nourriture lorsqu'il ne s'applique pas suffisamment.
    7 ans, scarlatine.

    1ère sonate à 8 ans, 1er concert six mois après, 12 ans concerts dans les églises et cercles privés.
    14 ans, pleurésie.

    16 ans les 14 Variations pour violon et guitare sur la Caramagnole.
    1801–1804 étudie la guitare... période floue : prison, galères, Lucques ?
    1801 lors d'un concert de 28 mn à la Cathédrale de Lucques, il imite chant des oiseaux, coq, flûtes, trompettes, cors, fait rire tout le monde, suscite l'admiration par son adresse et aisance du public hilare et conquis.
    1802 Il rencontre son premier amour, Eleonora, 14 ans, en 1802, à qui il dédiera les six Sonates pour violon et guitare.
    1805 postule à l'orchestre lucquois. Nommé premier violon de l'orchestre républicain, il acquiert la stabilité matérielle. Talents pédagogiques, enseigne tous les instruments à archet. Excelle dans la direction d'orchestre.
    Un soir, Paganini doit se produire en concert ;
    joueur impénitent, l'Amati en gage, l'autre violon en réparation, Livron, riche négociant français, lui prête le sien. Lorsqu'il le rapporte, Livron lui dit "Je me garderai bien de profaner des cordes que vos doigts ont touchées ; c’est à vous maintenant que mon violon appartient". À l’intérieur une étiquette, Guarnerius del Gesù 1742. Le plus beau violon au monde. Qu'il surnommera "Il Cannone" en raison de sa puissance.
    Lorsqu'Élisa, sœur de Napoléon, arrive dans la principauté, il est rétrogradé premier violon des seconds violons, mais assume la direction de l'Opéra, est "virtuose de la Chambre", participe aux cérémonies officielles en uniforme.
    1805 24 Caprices pour violon seul, développant le jeu de l'instrument par le mélange des techniques pizzicato arco, pizzicato de la main gauche, doubles harmoniques.
    Improvisation sur les cordes mi sol : "Un soir, après avoir ôté deux cordes à mon violon, j'improvisais une sonate intitulée Scena amorosa, supposant que la 1ère corde était l'homme (Adonis) et la chanterelle, la femme (Vénus). Telle est l'origine de l'habitude que je pris de jouer sur une corde ; car après les éloges qu'on me donna sur cette sonate, on me demanda si je pouvais jouer sur une seule corde ; ma réponse fut certo !"
    Éloges de la Princesse : "Vous venez de faire l’impossible ! Une seule corde ne suffirait-elle pas à votre talent ?".
    Défi lancé, il
    écrit la Sonata Napoléone pour l'anniversaire de l'Empereur, première œuvre pour violon et orchestre qu’il compose. Il montre au public son violon muni de la corde de sol, seule, haussée d'une tierce mineure, la scordatura, pour une sonorité plus brillante. Timbales, grosse caisse...
    Le cœur d'Élisa s'accélère, la respiration devient difficile, les yeux se voilent, elle s’évanouit.
    "Ce fut le début et l'origine même de ma prédilection pour la corde de sol… Je progressai de jour en jour jusqu'à ce que finalement, je maîtrise complètement ce style d’exercice".
    Relation amoureuse avec Élisa, "la Sémiramis de Lucques... par ses talents... la légèreté de ses mœurs".
    1810 décide de devenir indépendant. Tournée en Italie, gros succès, triomphe à la Scala de Milan, compose Le streghe où il utilise pour la première fois les doubles harmoniques, coupe ostensiblement les cordes pour ne jouer que la sol (1813).
    Imitation des animaux : hululements de chouette, gazouillement d'oiseaux, âne, chien, coq…
    "Le feu jaillit, semble-t-il, de son Guarnerius, tandis qu'il joue Moïse ou la Danse des Sorcières".

    "Son jeu est... incroyable. Il fait des traits... sauts... doubles cordes que l'on n'a jamais entendus d'aucun autre violoniste... joue les passages les plus difficiles à deux, trois et quatre voix en utilisant ses propres doigtés, qui sont uniques... imite bon nombre d'instruments à vents... expose la gamme chromatique dans le registre le plus aigu, tout près du chevalet, avec une pureté presque inimaginable. Il étonne ses auditeurs avec les passages les plus difficiles joués sur une corde et,
    comme pour plaisanter, pince un accompagnement de basse sur l'autre".
    Le diable rôde par une succession de deux notes, séparées par trois tons, correspondant à la moitié d’une octave, dissonance, instabilité sonore. Le triton, accord du diable,
    esprit du mal, était interdit par l’Église.
    1814 retour à Gênes pour un cycle de concerts. Il tombe amoureux d'une jeune fille, Angiolina Cavanna,
    l'emmène à Parme. Elle est enceinte, de qui ? Accusé d'enlèvement par le père il passe quelques jours en prison, le dédommage.
    Connaissance de Luigi Germi, avocat de 29 ans, qui va devenir le confident de sa vie.

    1816 1er Concerto, en mi-bémol, pour violon, accordé un demi-ton au-dessus
    Milan, Venise, Trieste, Piacenza, Bologne.
    Rossini aurait pleuré trois fois dans sa vie : lors de la chute de son premier opéra, au cours d'une promenade en bateau lorsqu'une dinde truffée tomba malencontreusement à l'eau, et enfin, lorsqu'il entendit pour la première fois Paganini.
    Il compose trois cycles de variations sur Tancredi, Mosè in Egitto (Mose-Fantasia) et La Cenerentola.
    Florence, Rome, Naples, Palerme.
    Spohr le qualifie de sorcier : "On raconte sur lui des choses qui n'ont rien de musical, on lui décerne des louanges hyperboliques, on dit de lui que c'est un véritable sorcier, et qu'il tire de son violon des sons jamais entendus avant lui. Les connaisseurs pensent au contraire qu'on ne peut lui dénier une grande agilité de la main gauche dans les doubles cordes et les passages
    de toute sorte, mais que ce qui intéresse le gros du public vulgaire, l'abaisse au rang de charlatan et ne parvient pas à le dédommager de ses défauts : un son fort, un grand coup d'archet, et un phrasé du chant qui manque de goût".

    Ingres réalise son portrait, le Prince Metterchich l'invite à jouer en Autriche.
    1820 édition des Caprices Op. 1, jugés injouables, sonates pour violon et guitare op. 2 et 3 composées pour son premier amour, Eleanora Quilici, quatuors avec guitare Op. 4 et 5.
    1821 Rome, Rossini lui demande de donner la première de son opéra Matilde di Shabran, en remplacement au pied levé du chef tombé malade, vif succès.
    Il revient à Gênes, un examen médical révèle une syphilis et des affections pulmonaires.
    Maigreur prodigieuse, quintes de toux. Mercure, opium. On lui arrache toutes les dents inférieures.

    Il rencontre la jeune chanteuse Antonia Bianchi, 24 ans, qui l'accompagne dans ses déplacements lorsqu'il retrouve la santé.
    Concerts à La Scala, Venise et Trieste.
    Septembre 1824, Venise, cimetière du Lido, au milieu des pierres tombales, il ouvre sa boîte à violon rouge, avec son nom gravé en lettres dorées, sort son Guarnerius et joue pour les morts, là, au royaume des ténèbres, chaque soir.

    1825 nouveau cycle de tournées, Rome, Naples, Palerme, où sa réputation a considérablement augmenté.
    Naissance d'Achille Ciro Alessandro.
    1826 Naples, 2e Concerto pour violon, Op. 7, succès immédiat. "La campanella", dernier mouvement avec un triangle.
    "Quel homme ! Quel violon ! Quel artiste ! Quelle souffrance, quelle angoisse, quels tourments ces quatre cordes peuvent exprimer !" Liszt.
    3e Concerto. "Dans l’adagio de Paganini, j'entendis le chant des Anges" Schubert.
    1827 fait chevalier de l'Éperon d'Or par le Pape Léon XII, nommé membre honoraire de l’Académie de Sainte Cécile.
    1828 triomphe à Vienne. Début de sa plus grande renommée, jusqu'en 1834. Antonia chante à ses côtés.
    Le prix des places explose, il devient le héros de la mode, des produits dérivés. Fortune.
    Répétitions, Paganini distribue les partitions qu’au début et les récupère ensuite, répète uniquement les passages où il joue avec l’orchestre, se contentant pour ses solos d’indiquer les premières et dernières notes.
    Il gardera toujours un mystère sur ses techniques de jeu... un sens certain de la publicité.
    I Palpiti.
    Maestosa Sonata Sentimentale, sur le thème de l’hymne autrichien Gott erhalte Franz den Kaiser.
    Nommé "Virtuose de la Chambre" par l'Empereur.

    Sa liaison avec Antonia Bianchi prend fin. Elle renonce, contre une grosse somme, à la garde de l'enfant.
    Il quitte Vienne, donne six concerts à Prague. L'assistance l'ovationne, mais les critiques considèrent son jeu comme un simple affichage de virtuosité, et le rondo du 2e Concerto une technique qui n'a rien à voir avec la musique.
    "Je fus une fois à ses concerts, et jamais plus il ne m'y reverra ; il a une grande agilité dans la main gauche, qu'on peut acquérir par l'exercice, sans talent, ni génie, ni esprit, ni intelligence – ce n'est qu'une habileté purement mécanique. Les choses qu'il répète surtout sans cesse sont un inexprimable amalgame sur le chevalet qui ne forme nullement des sons réguliers, mais un gazouillement de moineaux, puis à la fin de chaque variation un pizzicato rapide de six notes
    avec la main gauche. Il conduit son archet aussi pauvrement qu'on peut l'imaginer".

    "Il est aussi maigre qu'on peut l'être, avec cela, un teint blême, un nez d'aigle pointant en avant, de longs doigts osseux.
    À peine paraît-il pouvoir supporter ses habits, et quand il fait la révérence, son corps se meut d'une façon si singulière que l'on craint à tout moment de voir ses pied se séparer du corps et l'homme entier s'écrouler en un tas d'ossements".
    Toujours affublé d'un frac noir effiloché de coupe atroce s'affaissant aux épaules, pantalon noir battant les talons, gilet jaune trop grand.

    Avant chaque concert, dans un étrange état de nervosité, il prise pour retrouver son équilibre. D'une maigreur effrayante, il monte sur scène en traînant les pieds, gestes singulièrement gauches. Il avançe le pied droit pour marquer la mesure, se contorsionne, hanche gauche et tête très en avant, bras droit à l'horizontale.
    Cure thermale à Carlsbad. Inflammation des glandes salivaires malgré 48 cataplasmes jour et nuit.
    Opérations sans anesthésie.
    Résultat désastreux.
    1829 tournée de deux ans en Allemagne, une centaine de concerts dans quarante villes. Rencontre Mendelssohn.
    Varsovie, une dizaine de concerts.
    En raison de sa santé, il ne peut poursuivre son voyage jusqu'en Russie.

    4e Concerto pour violon, variations sur God Save the King, hymne national Prussien, Il Carnevale di Venezia : "Le jeu de Paganini ne peut s'expliquer par les seules forces humaines : son art n'est pas une simple merveille, mais un prodige hors nature" Chopin.
    1830 rencontre Robert Schumann, Meyerbeer. Maître de Chapelle honoraire du Roi de Prusse.
    1831 triomphe à Paris, dix concerts. Rencontre Rossini. Tournée en Grande-Bretagne, Irlande. Critiques unanimes pour louer ses style et technique extraordinaires.
    "Ce fut un enthousiasme divin, diabolique, je n'ai jamais vu ou entendu quelque chose de semblable de toute ma vie.
    Tous les gens sont devenus fous".

    "je crois que... ces choses ne sont bonnes qu'entre ses mains ; car médiocrement exécutées, elles seraient insupportables.
    L'art de Paganini est un art à part qui est né et mourra avec lui".
    "Vendez tout ce que vous possédez, bradez tout, mais allez l'entendre. C'est le plus impressionnant, le plus surprenant, le plus merveilleux, le plus miraculeux…, le plus inattendu des phénomènes jamais survenus".
    "Cinq pieds, cinq pouces (1m62), taille de dragon, visage long et pâle, fortement caractérisé, bien avantagé au nez, œil d'aigle, cheveux noirs, longs et bouclés. Les prunelles, étincelantes de verve et de génie, voyagent dans l'orbite de ses yeux".
    Le public était subjugué par ses yeux perçants lançant des éclairs, ses longs cheveux entourant un visage exsangue.
    Violentes secousses, aspect général inquiétant, des femmes s'évanouissaient et des critiques très sérieux voyaient le diable derrière lui.
    Londres, cinquante neuf concerts, "il est non seulement le meilleur interprète qui ait jamais existé sur cet instrument, mais il forme une classe par lui-même" The Times.
    Des centaines de concerts, il gagne plusieurs fois son poids en or, 300 k en une année.
    "Grand émoi ! Sensation ! Absence de faim et de soif ! Il y avait de quoi. Je m'en souviens encore. Je le vois. Les applaudissements qui l'accueillirent n'avaient pas de fin. Pour quelque temps, il avait l'air de s'en amuser et, quand il en avait assez, d'un coup d'œil d'aigle, diabolique, il regardait le public et lançait un trait, une fusée éblouissante, partant de la note la plus grave du violon jusqu'à la plus élevée, avec une rapidité, une puissance de son, une clarté,
    un étincellement de diamant si extraordinaire, si vertigineux que déjà chacun se sentait subjugué, fanatisé…" Henri Vieuxtemps.

    Il tombe amoureux de Charlotte Watson, 16 ans, fille de son pianiste accompagnateur. Le couple décide de se marier à Paris, mais Charlotte trouve son père au rendez-vous. Détournement de mineure. Scandale dans la presse.
    Paganini n'est plus que l'ombre de lui-même.

    1832 revient à Paris. Choléra. 18 000 morts en 6 mois.
    1833 Terzetto Concertant pour violon, violoncelle et guitare, avec Mendelssohn qui a adapté la partie guitare au piano.
    Entend la Symphonie Fantastique de Berlioz.

    "Enfin pour comble de bonheur, un homme, quand le public fut sorti, un homme à la longue chevelure, à l'œil perçant, à la figure étrange et ravagée, un possédé du génie, un colosse parmi les géants, que je n'avais jamais vu, et dont le premier aspect me troubla profondément, m'attendit seul dans la salle, m'arrêta au passage pour me serrer la main, m'accabla d'éloges brûlants qui m'incendièrent le cœur et la tête ; c’était Paganini !!" Berlioz.
    Le violoniste-altiste, enthousiasmé par la Symphonie Fantastique, lui commande un concerto pour alto... mais rejette l'œuvre comme inadaptée.
    Son Guarneri Del Gesù "Il Cannone" étant tombé, il fait réparer la table d'harmonie fendue par le luthier Jean-Baptiste Vuillaume de Paris, qui en réalise une copie et la lui offre en témoignage de son admiration. 3 mois d'atelier. Archet en acier.
    1834 tournée en Belgique. Londres, la Sonata per la Gran Viola.

    Italie, concerts à Gênes, médaille d'or de la ville. Piacenza et Parme.
    60 Variations sur l’air Barucaba, accompagnement de piano ou guitare, plus d’une heure de musique, dédiée à Germi,
    où le violon joue souvent sur une seule corde. Lyrisme pudique, prière tourmentée.
    "C’était Paganini dans son noir costume de gala : habit noir et gilet noir de coupe effroyable, comme l’étiquette infernale le prescrit peut-être à la cour de Proserpine... Il portait une redingote gris foncé qui lui tombait jusqu’aux talons, ce qui faisait paraître sa taille très haute. Sa longue chevelure sombre descendait sur ses épaules en mèches tordues, et y formait une sorte de cadre noir autour de sa figure pâle et cadavéreuse où le chagrin, le génie et l’enfer avaient imprimé leurs ineffaçables stigmates".
    Il imitait la tempête sur son violon, comme possédé. Puis s'emmitouflait dans un manteau, pâle comme un mort, sueur au front, effondré, fixant le vide comme s'il ne vivait plus.
    1835 épidémie de choléra à Parme, le bruit court "Paganini est mort".
    L'Archiduchesse Marie-Louise lui confie l'Orchestre, puis le Théâtre qu'il restructure.
    "Tout ce que proposera Paganini sera adopté",
    et lui décerne le titre de chevalier de l’Ordre Constantinien de Saint-Georges.
    Tournée Nice et Marseille.
    Paralysie du larynx, il perd la voix et communique par écrit.
    1837 Paris, ouverture d'une salle de concert "Casino Paganini", faillite, labyrinthe de procès.
    Testament : Achille légataire universel aura 1 700 000 francs,
    sa sœur aînée 75 000, la plus jeune 50 000, une rente pour Antonia et Eleonora. Il verse 50 000 lires à son vieil ami Germi, et lègue "Il Cannone" à la ville de Gênes.
    Consulte Hahnemann, mais la maladie est trop avancée.

    1838 les traitements n'ont aucun d'effet. Il ne peut plus se produire en public, vend ses instruments.
    Au concert de la Symphonie Fantastique, il tombe à genoux, embrasse les mains de Berlioz, et lui envoie 2 jours après un chèque de 20 000 francs en signe d'hommage. "Beethoven mort ; il n'y avait que Berlioz qui pût le faire revivre".

    20 ans de salaire. Berlioz, dans une mauvaise période financière, a un malaise.
    1939 Marseille, il investit dans l'acquisition d'instruments à cordes précieux et se fait marchand jusqu'à l'épuisement.
    Cancer de la gorge, tuberculose.
    Nice, œdème
    des membres inférieurs, il ne peut plus marcher, déglutir.
    1840 cède le "Vuillaume" à son fidèle élève Camillo Sivori pour 500 francs, qu'il fait envoyer au luthier en signe de reconnaissance et d'amitié.
    Achille fait venir un prêtre pour le confesser. "Je viens de voir le diable !".
    Hémorragie pulmonaire, coma, il meurt 3 jours plus tard, le 27 mai.
    Malgré un testament réclamant cent messes aux Capucins et recommandant son âme "à l'infinie bonté de Notre Créateur", il est accusé d'impiété par l'évêque de Nice, interdiction d'enterrement religieux, d'inhumation en terre consacrée.
    "Ah, ah, Moussu Paganini, a hura, es plus l'oura de sonna lo zonzon" (à présent ce n'est plus le moment de jouer du crin-crin).
    Le lendemain, le corps a disparu. Son ami le Comte de Cessole n’a pas supporté que soit refusé l’enterrement qu’il méritait.
    Embaumé, déposé à Nice dans la cave de l'hôpital St Roch, puis dans une cuve à huile, rejeté de Nice, Gênes, par le Pape, caché au lazaret de Villefrance-sur-Mer, transféré en 1844 dans la maison paternelle près de Gênes, en 1845 près de Parme, en 1876 le Pape Pie IX l'ayant réhabilité, enterré solennellement au cimetière de Parme.
    1851
    le Guarneri del Gesù "Il Cannone", plénitude et force, "il mio violino Cannone", et sa copie le Vuillaume,
    sont conservés
    au Palazzo Tursi de Gênes.
    1893 la communauté musicale doutant de l'authenticité du corps, le cercueil est ouvert.
    1940 centenaire, réouverture, photos. Tonnerre et foudre éclatent...

    Technique exceptionnelle, magnétisme. "Le plus grand violoniste de tous les temps".
    Même si les techniques ne sont pas de son fait (sauts, bariolages, trémolo, pizzicato de la main gauche, glissando, alternances rapides pizz et saltato...), il a inventé de nouvelles façons de jouer, en rassemblant, actualisant, magnifiant les effets (trilles, double-cordes, démanché).
    En plus de cette technique, il avait des mains, pas plus grandes que la normale, d'une extensibilité hors normes :
    "... il imprimait aux dernières phalanges de la main gauche qui touchait les cordes, un mouvement de flexion extraordinaire, qui les portait, sans que sa main ne se dérange, dans le sens latéral à leur flexion naturelle, et cela avec facilité, précision et vitesse". Hyperlaxité ligamentaire, oui, mais pas exclusive au syndrome de Marfan.
    D'après le Dr Benatti qui le suivait : "la supériorité... est moins le résultat d'un exercice prolongé que celui d'une organisation spéciale. Il existe une extraordinaire extensibilité des ligaments capsulaires des deux épaules, poignets et doigts.
    La main n'est pas plus grande que la normale, mais il en double l'amplitude par l'extensibilité de chaque doigt, à tel point que non seulement chacun d'eux est capable de mouvements indépendants, mais encore la laxité des articulations phalangiennes de la main gauche leur permet des mouvements latéraux sur la touche.
    D'autre part, la laxité du poignet droit et de l'épaule droite leur donne l'amplitude nécessaire à un coup d'archet magistral".
    (Notice physiologique de Paganini)
    Il pouvait jouer 3 octaves sur la corde de sol.

    Son ouïe, d'une surprenante structure auriculaire externe et interne, saillies fortement dessinées, conduit auditif très allongé, était remarquablement développée :
    "La délicatesse de l'ouïe de Paganini surpasse tout ce qu’on pourrait imaginer... Au milieu de l'activité la plus bruyante des instruments de percussion de l'orchestre, il lui suffisait d'un léger toucher du doigt pour accorder son violon ; il jugeait également, dans les mêmes circonstances, de la discordance d'un instrument des moins bruyants et cela, à une distance incroyable"...
    et jouait juste sur un violon désaccordé.
    Il entendait très bien à grande distance. Une voix haute à proximité était ressentie douloureusement du côté gauche.

    Particularités du "violon du Diable" :
    - cordes à forte armature (violoncelle)
    - chevalet très bas peu convexe pour toucher 3 cordes à la fois

    - réglage de l’instrument décalant certaines notes d’un demi-ton
    - archet long, archet "Vuillaume" en acier
    - façon d'incliner le corps selon la vitalité et l’énergie des œuvres
    - Violon vers le bas, réduisant au maximum l’effort musculaire, le corps parfaitement détendu,
    pouce gauche au milieu de la touche, de façon à déplacer les doigts à toute vitesse partout sans bouger le poignet.
    - La main gauche pince les cordes, la droite glisse l’archet, donnant l’illusion d'un violon accompagné d’une guitare.
    - maîtrise des harmoniques
    - compositions pour corde de sol
    - ...
    "Je ne peux pas mieux décrire ce dont il s’agit. Chaque personne l’entendant pour la première fois est à la fois excitée et étonnée… Paganini peut toucher les plus profonds gouffres de l’âme... Ce qui est sans précédent. L’effet est au-delà de toute description".

    Il a écrit plus de cent pièces pour violon et guitare ou guitare seule, présenté des concerts où il joue alternativement des deux instruments.

    Guarnerius del Gesù "Il Cannone"

    Il avait aussi deux Amati : Antonio 1600 - Niccolo 1657, quatre Stradivari : Paganini-Desaint 1680 - Le Brun 1712 - Hubay 1626 - Comte Cozio di Salabue 1727, et un Guarneri-filius Andrea 1706

    - Concertos pour violon - Salvatore Accardo
    - 24 Caprices - Ruggiero Ricci
    - La Campanella - Leonid Kogan
    - Le Streghe Op. 8 - Leonidas Kavakos
    - Moses Fantasy - Antal Zalai
    - Nel cor più non mi sento - Giulio Plotino plays 1742 Guarneri del Gesù "Il Cannone" !
    - Sonata Napoleone - Salvatore Accardo
    - Œuvres pour violon et guitare - Gil Shaham & Goran Sollscher
    - Violin & Guitar Sonatas



    Laure Dautriche – Paganini Le violoniste du diable (2021)
    Nicolo Paganini, démon, " surdoué " ou mutant ? par Y.F. C udennec , P. Buffe et P. de Rotalier
    "Maintenant, je sais qu'il y a un dieu dans les cieux" Albert Einstein (Yehudi Menuhin 1929 Concerto pour Violon de Beethoven Orchestre Philharmonique de Berlin dir. Bruno Walter)
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    "Maintenant, je sais qu'il y a un dieu dans les cieux" Albert Einstein (Yehudi Menuhin 1929 Concerto pour Violon de Beethoven Orchestre Philharmonique de Berlin dir. Bruno Walter)
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