D'après moi, la plus grosse vacherie écrite pour piano. Personnellement, je n'ose pas la montrer au public. Chez moi, pas de problème, une ou deux fois par semaine, il faut travailler ses propres faiblesses. Sur scène je n'oserai jamais. Trop peur du pépin. Alors je suis allé regarder sur youtube.
Impressionnant de facilité, ce Kissin. Trop de facilités, qui lui font perdre un peu d'imaginaire. Des dérapages de tempo et une conception un peu primaire.
Lugansky. J'aime déjà mieux. Un jeu de pédale tout en finesse. Des facilités impressionnantes. Un magnifique son. Une grande intelligence. Un peu trop préoccupé par la démonstration? Manque un peu de relâchement, ce relâchement lisztien, cette noblesse que les hongrois connaissent si bien. Cette pièce doit avoir une grande fantaisie, qui manque peut-être un peu ici.
Richter. Ça j'adore! Ce son irrisé. Ce n'est pas ma conception, mais cette rigueur me conquiert.
Indigne du grand Arrau. Poussif à l'extrême, gros, épais. A mettre au musée des horreurs.
Eh bien ça j'adore! Tempo tranquillotte, oui, mais n'est pas ce qu'a écrit Liszt? Pourquoi en faire une démonstration de virtuosité gratuite? C'est merveilleux, subtil, habité, libre, fantaisiste. La noblesse de celui qui peut le jouer trois fois plus vite mais il se fout de le montrer à tout le monde. De la grande classe!
Cziffra en premier, Richter en second, puis Lugansky.
Et vous?