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Discussion: Les opéras seria de Vivaldi : un manque discographique qui se comble.

  1. #1
    Membre Avatar de Mzlo
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    Thumbs up Les opéras seria de Vivaldi : un manque discographique qui se comble.

    Bonjour,

    Je profite de l’occasion pour écrire le plus grand bien de ce que j’estime une des plus excellents initiatives dans le monde de l’opéra baroque, de ces dernières années.
    La collection Vivaldi : trésor du Piémont de Naïve-Opus 111.

    Je suis bien d’accord les pochettes sont ridicules (quoique les derniers opus Athénaïde et Tito Manlio choquent moins mon regard) mais si on va au-delà, force est de constater que nous avons à disposition des œuvres rares, dont il s’agit de la première version dans bien des cas, studio, on échappe au bruit de scène et aux aléas du direct, dans une assez récente édition critique, avec notes et interviews des interprètes. Ne pas confier tous les opus aux mêmes est une excellente chose. Personnellement, je n’apprécie guère l’ensemble Mattheus de Christophe Spinosi dont les cordes manquent de souplesse, je puis me rattraper sur Alessandri, Dantone, etc. Tous les œufs ne sont pas dans le même panier.

    Je réécoute ces derniers temps Tito Manlio par Olivier Dantone. Je posterai sans doute un compte-rendu dans quelques jours sur le sujet. Mais l’ensemble est plutôt bien chanté (peut être l’opéra du XVIIIe ou Marijana Mijanovic se tient le mieux).
    J’ai découvert que le dernier opus Athénaïde venait de sortir avec une distribution assez alléchante sur le papier, avec ce qui se fait de mieux dans le chant de cette période.
    Quelqu’un a-t-il eu l’occasion de l’entendre dans le détail ?



    Cordialement,
    Mzlo

  2. #2
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    Cher Michel,

    J'ai acheté cet opéra hier, mais, frappé de fièvre "acheteuse" , une maladie de mélomane courante et ruineuse, j'ai pas mal d'autres choses sur le feu et je ne sais par où commencer...

    En effet la distribution semble bonne, mais il faut se méfier, car les noms illustres qui ornent la pochette de "La verità in cimento", paru précédemment, cachent des chanteurs en méforme totale (Stutzman et Rolfe Johnson y sont calamiteux); Spinosi qui a, plus tard, si bien réussi "Griselda" et "Orlando furioso" est d'un tape-à-l'oeil insupportable, ce qui en fait le seul de la série assez franchement raté. Il n'y a pas d'autre version donc on se contentera du merle...

    Les autres opéras de la série sont vraiment réussis et Vivaldi est un génial compositeur. Quelqu'un connaît le chef qui dirige "Atenaide" ?

    Cdt,
    J-P
    Dernière modification par frobi ; 24/10/2007 à 15h55.

  3. #3
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    Les orchestres (collection Vivaldi-Naïve)

    Bonsoir Jean-Pierre,

    Tu as toute la collection. Mazette ! Je suis loin du compte. J’ai mis du temps à apprécier Vivaldi.
    Je ne connais pas le chef et l’ensemble de cette Atenaide, mais les brefs aperçus glanés sur le Net m’ont plutôt fait bonne impression. Je suis sûr qu’ils existent bons nombres d’excellents ensembles baroques peu médiatisés. D’ailleurs, parmi ceux qui sont très médiatisés (censuré !)

    Je n’apprécie pas Spinosi donc j’évite les opus auquel il a contribué. J’adore quand le jeu des cordes, est galbé, souple, avec des attaques en douceur, une intensité différente en poussant et tirant, bref, quand les possibilités de l’archet sont exploitées pour donner relief et couleur. Et quand en plus, un clavecin d’esthétique italienne, avec ses attaques brèves et franches crépite dans le continuo, cela se passe de tout commentaire.
    Je crois que cette approche fait briller ces partitions de tous leurs feux et toutes leurs facettes.
    J’ai plutôt l’impression que les cordes de l’ensemble Matheus perdent une dimension en jouant tout plat.
    Cela dit, même quand le style de jeu est respecté (Dantone) on a affaire dans ses réalisations à des orchestres de pauvre. Une dizaine d’instrumentistes. Il est dommage que personne ne mette les moyens pour donner à entendre le si particulier orchestre italien d’opéra seria de la fin du XVIIIe. Sa structure nous surprend : beaucoup de violons (une vingtaine) peu ou pas d’alto, et des basses limitées en nombre, du genre deux violoncelles et un violone. Cette configuration montre que la course vers l’aigu n’était pas seulement vocale. Avec les petits orchestres de chambre du genre 4\4\3\3\2, j’ai l’impression qu’on perd quelque chose. Dans le cas de l’academia Bizatina (un beau 4\3\2\2\1) on ne comprend pas la raison d’un second clavecin.

  4. #4
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    Cher Michel,

    Oui je les ai tous, mais c'est à relativiser, car il n'y en a que 6 ou 7 de parus... Vivaldi
    prétendait en avoir composé 94, mais au maximum 50 ont laissé une trace, souvent
    seulement le titre, ou le livret (à l'époque on imprimait le livret, pas la partition).
    Actuellement la musique, parfois partielle, de 22 opéras nous est parvenue. Il faut se
    souvenir qu'un opéra, à l'époque, était souvent composé à plusieurs (un compositeur
    par acte; une chose inimaginable aujourd'hui). Je me demande ce que nos amis d'Opus
    111 vont décider dans ce cas

    Est-ce que l'orchestre de la fin du XVIIIe siècle est encore celui de Vivaldi ? On sait
    que les compositeurs de l'époque, au moins jusqu'à Haydn et Mozart se signalaient
    par un étonnant pragmatisme: tout ce qui était écrit était susceptible d'être modifié et
    adapté selon les circonstances. On peut être certain qu'un compositeur contemporain annulerait
    la représentation plutôt que de remplacer une harpe par une mandoline ,
    mais au temps de Vivaldi on n'aurait pas hésité. Je me demande donc si le fameux
    orchestre-type de l'époque n'est pas une pure construction de musicologue

    Spinosi a abandonné, dans "Griselda" et "Orlando furioso" le style violemment rapeux
    et l'envahissante contrebasse de "La verita in cimento". Ce sont deux magnifiques
    enregistrements !

    Signalons le merveilleux "Ottone in Villa" enregistré par Hickox, chez Chandos, ainsi
    que deux belles réussites d'Alan Curtis: "Motezuma" et "Il Giustino", en attendant les
    équipes italiennes...
    Cordialement,
    J-P

  5. #5
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    Bonjour Jean-Pierre,

    Je rectifie ma langue a fourché. J'ai écrit fin du XVIIIe au lieu de XVIIIe. L'orchestre que je décris correspond à celui de la première réforme de l'opéra seria en Italie (Vivaldi mais aussi Haendel) mais ce n'est pas celui de Hasse.
    Ce n'est pas une pure invention musicologique dans le sens où il présentait cette caractéristique bien particulière; de fuite vers l'aigu avec beaucoup de violons.
    Il ne s'agit pas, en l'espèce, d'instrumentarium précis, mais d'une caractéristique particulière propre à cette musique, à laquelle on renonce faute de moyens.
    Quand on fait l'effort d'adapter une démarche idiomatique, on pourrait à mon avis le mener en ce sens.
    C'est bien beau les instruments d'époque mais il y a aussi une question d'effectifs.
    Les opera seria italien n'était pas des opéras de répertoire. On ne les reprenait jamais tels quels. De fait, leur écriture relève d'une spécificité et fait écho à des possibilités d'exécutions particulières. Ton exemple de la harpe ou la mandoline ne se rencontrait donc pas.
    Vivaldi compte 94 grâce aux pasticcios (pot pourri de ses propres airs et ceux des autres).
    Un acte par compositeur était un procédé existant mais ce n'était pas non plus le plus courant. Si le cas se pose, Opus 111 enregistrera probablement l’intégrale de l’opéra.

    Amicalement,
    Mzlo

  6. #6
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    Vieux pneu

    On sait qu' Opus 111 va enregistrer tout Vivaldi, mais dans quel ordre ?
    Quelqu'un connaît leurs projets ?

    Si je peux formuler un vieux pneu: qu'Opus 111 ait l'intelligence d'enregistrer d'abord
    les opéras dont il n'existe aucune version
    Cordialement,
    J-P

  7. #7
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    Vraiment tout Vivaldi?

    Citation Envoyé par frobi Voir le message
    On sait qu' Opus 111 va enregistrer tout Vivaldi, mais dans quel ordre ?
    Quelqu'un connaît leurs projets ?

    Tu es sûr??? Cela dit, je ne demande qu'à ce que tu aies raison.

    J'avais compris que seuls les partitions de la bibilothèque de Turin serait enregistré.
    En ce qui concerne les opéras, dans les toutes premières pages du livret, on trouve une liste avec date de création, je n'ai pas le chiffre en tête 16 peut être, si tu as ton Atenaïde sous la main, tu pourras nous le dire.
    Il me semblait qu'Opus 111 comptait enregsitrer les seuls les ouvrages de cette liste.

    Amicalement,
    Mzlo

  8. #8
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    Citation Envoyé par Mzlo Voir le message
    J'avais compris que seules les partitions de la bibilothèque de Turin
    seraient enregistrées. En ce qui concerne les opéras, dans les toutes premières pages du
    livret, on trouve une liste avec date de création, je n'ai pas le chiffre en tête 16 peut
    être, si tu as ton Atenaïde sous la main, tu pourras nous le dire.
    Il me semblait qu'Opus 111 comptait enregistrer les seuls ouvrages de cette liste.
    Cher Michel,

    Je prenais mon rêve pour la réalité: tu as raison -j'ai vérifié- c'est toute la bibliothèque
    de Turin (les 450 partitions manuscrites trouvées au domicile de Vivaldi à sa mort) qui
    sera enregistrée par Opus 111, ce qui représente presque les 2/3 de sa production.

    Pourquoi, en si bon chemin, ne pas tout faire ? Etrange décision...
    Cordialement,
    J-P

  9. #9
    Membre Avatar de Carlo Maria
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    Salut Michel,

    Je vois que ton courage ne s'est guère émoussé !
    Didier

  10. #10
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    Les rêves qui en deviennent pas réalité!

    Cher Jean-Pierre,

    Une intégrale n'est pas facile à réaliser. De nombreuses partitions ont été perdues. Et si par malheur, on en retrouve après avoir tout enregistré. Patatras, le projet s'effondre !
    Tout récemment une copine d'Alan Curtis est tombée sur des bouts de Montezuma. Alan Curtis l'a donc enregistré mais il a complété les parties manquantes de lui-même en recourrant au pasticcio. Procédé discutable à mon avis comme chaque fois que l'on complète une partition inachevée. Pourquoi ne pas la laisser telle quelle comme les oeuvres littéraires?



    Ouh! Le pauvre Carlo Maria allergique à magic' Antonio. Je propose qu'on te supplicie. Enfermé une semaine, contraint d'écouter en boucle tous les disques Opus 111 Naive, consacré au prêtre roux.

  11. #11
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    Citation Envoyé par Mzlo Voir le message
    Cher Jean-Pierre,

    Une intégrale n'est pas facile à réaliser. De nombreuses partitions ont été perdues. Et si par malheur, on en retrouve après avoir tout enregistré. Patatras, le projet s'effondre !
    Tout récemment une copine d'Alan Curtis est tombée sur des bouts de Montezuma. Alan Curtis l'a donc enregistré mais il a complété les parties manquantes de lui-même en recourrant au pasticcio. Procédé discutable à mon avis comme chaque fois que l'on complète une partition inachevée. Pourquoi ne pas la laisser telle quelle comme les oeuvres littéraires?



    Ouh! Le pauvre Carlo Maria allergique à magic' Antonio. Je propose qu'on te supplicie. Enfermé une semaine, contraint d'écouter en boucle tous les disques Opus 111 Naive, consacré au prêtre roux.
    Il est aussi allergique, le pauvre, à ce merveilleux chef d'oeuvre de Vaughan Williams:
    "The poisoned kiss"

    Comme c'est un garçon intelligent (si, si) il se débarrassera bien un jour de certains
    préjugés et idées toutes faites

    Pour revenir à Vivaldi: si on retrouve une partition perdue, ma foi, on l'enregistre et
    on complète l'intégrale... Je ne vois pas bien le problème
    Cordialement,
    J-P

  12. #12
    Membre Avatar de Le Bienveillant
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    Citation Envoyé par Mzlo Voir le message



    Ouh! Le pauvre Carlo Maria allergique à magic' Antonio. Je propose qu'on te supplicie. Enfermé une semaine, contraint d'écouter en boucle tous les disques Opus 111 Naive, consacré au prêtre roux.

    Moi je demande que ça, rester une semaine à écouter en boucle les disques de ce fabuleux projet!
    Ecouté hier Atenaïde, et interprétation formidable. Moins "hard-rock" que Spinosi, l'ensemble fourmille, chante et poesille...

    Seul regret, que le fabuleux Bajazet ne soit pas édité sous le label Naive...

    Sinon rdv en 2008 pour La Fida Ninfa au TCE, dernière reprise d'ajustement avant le gravage pour Naive (je présuppose...) ;-)

    Bises à l'oeil.

    Ben.

  13. #13
    Membre Avatar de Patricia
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    Re : Les opéras seria de Vivaldi : un manque discographique qui se comble.

    Et Il Teuzzone, paru chez Brilliant, qu'est-ce que vous en pensez?

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