Envoyé par
Theo B
Rappelé à l'ordre par Frédéric sur un autre fil, je m'exécute rapidement (il y aura un compte-rendu détaillé sur classiqueinfo).
Première partie: les meilleurs Prazak que j'ai entendus, enfin, après 4 déceptions! Pas idéal, le Jagd de Mozart, mais plein de juste enthousiasme et un équilibre presque satisfaisant, malgré comme toujours un peu trop d'emphase de Kanka dans le III. Toutes les reprises observées! Ensuite, formidable 3e de Martinu, dynamiques impressionnantes, tranchant, lyrisme et assise rythmique. Alto beaucoup plus engagé que d'habitude. Un grand moment.
15e de Schubert: ni mieux ni moins bon que ce à quoi je m'attendais, c'est-à-dire pas grand chose. Version rapide, reprise du I omise contrairement au disque, esprit échevelé et prise de risques certaines, mais pour moi, les deux premiers mouvements totalement à côté du sujet, et ce dès les toutes premières mesures (dynamiquement timides d'ailleurs), avec cette espièglerie surjouée et extrêmement mal placée à l'alto et au violoncelle détruisant toute continuité à l'introduction. Remes sort "son" grand jeu tout du long ensuite, s'active et cherche beaucoup, et évidemment parfois trouve quelque chose (transition vers la denrière réexpo, magnifiquement phrasée), mais la plupart du temps, il joue faux bien sûr; second mouvement pour moi inécoutable et évidemment extraordinairement bien joué par Kanka, avec 150 effets de portamentos et des dynamiques de concerto bien sûr. Scherzo catastrophique du côté de Remes (tout faux, un nombre incalculable de notes oubliées), trio bon dans l'esprit mais trop dominé par Kanka qui figure les pupitres de violoncelles et de contrebasses de Berlin réunis à lui tout seul. Finale nettement meilleur, parce que tenu d'un seul geste et techniquement pas trop mauvais, ce qui est déjà très bien dans ce truc injouable.
Le plus beau? Le bis!!! Mouvement lent du 76/5 de Haydn à tomber par terre, et qui interroge: pourquoi ici Kanka joue-t-il son solo lyrique avec tant de retenu et d'à propos, parfaitement à l'écoute de ses partenaires, sans aucun effet de manche? Le résultat est dix fois plus émouvant et expressif que ce qu'il fait dans Schubert (ce jour là ou la Jeune fille et la mort à la Cité en kanvier dernier), pourquoi ne joue-t-il pas toujours comme ça?