Pour info, sont aujourd'hui sortis chez Archiv deux coffrets de 2 CD chacun, associant Claudio Abbado et l'Orchestra Mozart : concerti pour violon et Sinfonia Concertante (avec Carmignola !) et symphonies n°29, 33, 35, 38 et 41. Je me suis rué dessus, je vais essayer de trouver du temps pour les écouter ces prochains jours. Si c'est du niveau de la lecture orchestrale de la Flûte enchantée, je devrais personnellement être conquis.
Didier
Je vais me ruer dessus également. Sont annoncés dans la même livrée l'intégrale Beethoven en CD issue des bandes des DVD Euroarts (DGG pour une fois a compris quelque chose, à savoir qu'elle avait supplanté tous les autres Beethoven d'Abbado dans le coeur des aficionados).
Théo, une question toute bête : les bandes des dvd Euroarts, est-ce qu'il s'agit des concerts donnés à Rome avec le Philharmonique de Berlin en 2000 ou 2001 ?
J'aime assez la version de la 7ème jouée à cette occasion-là que j'ai repiqué en mp3 le son du dvd pour m'en faire ma version de consommation privilégiée (mais je ne connais pas des masses d'interprétations de cette symphonie, je suis relativement néophyte...)
Ramina
Bonjour Raminagrobis,
c'est cela. Enfin, il y a eu Rome et d'autres endroits en Italie, il me semble.
Je n'ai vu que de brefs extraits de ce cycle, mais la 2e ou la 6e m'avaient paru superlatives.
Merci pour votre réponse, c'est une bonne nouvelle. Les trois dvd que je possède sont tous des concerts à Ste-Cécile à Rome (symphonies 1 2 4 5 6 7 8). La 6 est tout de même gâtée par une chose : l'orchestre donne un max d'intensité au finale dès ses premières mesures, brisant toute la poésie ascendante de ce chant de paix universelle ; quant à la 8, elle me paraît terriblement manquer de finesse et de mordant... Mais les autres sont tout à fait valables (7ème : belle exubérance lyrique, et un finale survolté que l'orchestre enchaîne dès la fin du scherzo, avec des sourires des violons 1 joliment captés)
Ceci est l'avis d'un total amateur, je précise...
Ramina
A l'époque de la parution des DVD, la critique avait estimé que ces "live" étaient autrement "habités", électriques que les prises de studio, datant des premières fatigues liées au cancer du maestro. Je me réjouis d'en prendre connaissance.
Didier
Certes, je n’ai écouté que les 35°, 29° et 33° symphonies de Mozart …mais je prends le risque de parier que le reste est de la même trempe. Voilà un chef qui fait désormais ce qu’il veut, où il veut et avec qui il veut. Revenu à ses premières amours chambristes, la musique est acte suprême de partage et pas besoin de philharmonies de Vienne ou de Berlin pour remettre sur le métier, creuser, mûrir, approfondir. Ce Mozart est celui de l’éternelle jeunesse, l’eau de jouvence à laquelle se désaltère un vieil homme marqué par la maladie et probablement en sursis. Abbado, que l’on qualifiait de piètre mozartien, jusqu’au début des années 90, a enfin trouvé la clé de cette univers. Il exploite les « recettes » des baroqueux pour n’en retenir que le meilleur (rien à voir avec les Centres Leclerc toutefois. Lol) : adieu acidités, maniérisme, raideurs, verticalité agressive, accents à l’emporte pièce…bienvenu vitalité, articulation, « concertare », rebond rythmique, théâtralité. Ce Mozart décapé n’est jamais agressif, démonstratif, spéculateur, il chemine sans œillères (c'est-à-dire sans ces tics dont même un Harnoncourt ne peut se défaire lorsqu’il dirige le Concentus dans ce répertoire). Chaque idée fait mouche, le plaisir de jouer est manifeste, le dégraissage n’est pas la recherche forcenée du décharné, du sec. Abbado est un musicien supérieur, qui ne se contente pas des acquis, il explore mais se garde de la rhétorique et du décorticage professoral. Il n’est pas là pour saupoudrer des idées comiques, « has been » au moment même où elles sont « révélées » au monde (genre Norrington). Non, Abbado est trop fin musicien pour nous faire croire qu’une symphonie de Mozart est en réalité un concerto pour timbales, qu’un presto se joue « presto prestissimo » (au risque de larguer les musiciens dans un tourbillon qui n’est que foutoir). Son orchestre respire, chante, virevolte : sanguin n’est pas catcher, nulle précipitation gratuite, les idées foisonnent mais ne dénaturent pas, la grande ligne n’est jamais sacrifiée aux chinoiseries, les rapports de tempi coulent de source au lieu de n’être que caricature d’un postulat sentencieusement philologique. Certes, l’Orchestra Mozart est un peu vert, mais jamais astringent car Abbado cherche à retrouver les couleurs sous la patine du temps, là où d’autres finissent par ne laisser que le châssis…Bref, vous l’aurez compris, un régal et une synthèse.
Didier
Je n'ai entendu que la 38ème et je dois avouer que je ne partage pas ton enthousiasme. Cet orchestre est en effet un peu vert et les recettes baroqueuses audibles à 1 km.
J'écouterai le reste mais pour le moment je préfère les enregistrements sony du milieu des années 90.
Ce sera à comparer avec ce que le sage Ozawa et son orchestre Saito vont faire...(sorti ce mois ci je crois).Envoyé par Carlo Maria
Chère Sophie,
Je viens d'écouter les 38° et 41° qui sont de magnifique facture mais qui comportent moins d'idées originales que les autres. Il est vrai que le 1er mouvement de la Jupiter lorgne très ostensiblement du côté d'Harnoncourt.
Didier
La télévision italienne RAI TRE va diffuser dans la nuit de jeudi à vendredi (les 19 et 26 juin) aux environs d'1 heure du matin les concertos brandebourgeois par Abbado et l'orchestre Mozart.
MH
Etes vous d'accord avec Christophe Huss http://www.classicstodayfrance.com/r...ReviewNum=2698 ?
J'ai déjà acquis ses concertos (trop bien sauf je ne suis adhéré à Carmignola qu'à moitié) et ses Beethovens Live (dont les 1-4, & 7 m'a enthousiasmé, le 5-6, m'a déçu et je suis indifférent au 8 & 9), pas si sûr la pertinence des symphonies de Mozart par Abbado qui est vendues plus cher que les concertos pour une raison qui m'a échapée.
Bruno
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