Le lyrisme de Korngold

[JYDUC]

Bonjour,

Je suis un dingue de la musique de Korngold. Quelqu'un peut-il m'en dire plus sur cette oeuvre ? Merci.



Amicalement

[thierry h]

Cette dame a une très jolie voix! Ce vert est tout de même atroce!

Sinon j'aime bien Michael Curtiz!

thierry

[JYDUC]

Cette dame a une très jolie voix! Ce vert est tout de même atroce!

Sinon j'aime bien Michael Curtiz!

thierry

Je préfère Tony

[sud273]

la soprano est Renée Fleming, américaine, assez mal-aimée des amateurs de lyrique bien qu'elle se soit taillé une réputation solide dans le répertoire slave et américain. L'extrait est l'air le plus fameux du deuxième opéra de Korngold Die Wunder der Heliane (les autres sont Die tote Stadt, le plus célèbre et Die Kathryne).
La musique de Korngold est représentative d'un certain post-romantisme un peu chargé: ses réussites les plus durables sont sans doute dans le domaine de l'opéra.
Korngold s'est distingué très tôt, dès 11 ans, par des oeuvres comparables à celles de Richard Strauss, et sa popularité a été épaulée par Zemlinsky, orchestrateur de ses premiers essais. A partir de son départ d'Allemagne, il s'est recyclé dans la musique de film à Hollywood, partitions célèbres comme celles de Robin des Bois, où il a "découpé" beaucoup de ses oeuvres de jeunesse, additionnées de fanfares et de musique de circonstance.

[Claude Torres]

Bonjour,

Renée Fleming a enregistré cet air "Ich ging zu ihm" sur un CD "Homage" Decca 758069 avec l'Orchestre du Théâtre Marrinsky dirigé par Valéry Gergiev.

Claude Torres

P.S. Il en existe un superbe arrangement pour violon et piano souvent enregistré

[mah70]

Bonjour.

Dans mon souvenir, cet opéra est une pure merveille pour ceux qui aiment le lyrisme post-romantique décadent, ce qui est mon cas. Une intégrale avait été enregistrée dans la série "Entarte Musik", et c'était donc indisponible chez Decca.
Bonne nouvelle: l'enregistrement est ressorti l'an passé et se trouve de nouveau facilement, et pas trop cher chez Amazon, par exemple.



Du coup, l'édition originale Entarte Musik est disponible de nouveau, pas chère non plus, chez certains vendeurs d'occasions.

Si je me souviens bien, Tomowa-Sintow était assez limite pour le rôle*, il est vrai très exigeant, et le reste de la distribution plafonnait assez vite. Mais j'ai trouvé la musique splendide, et la direction de Mauceri sans génie mais compétente. Une version d'attente, en quelque sorte, mais d'ici à ce qu'une équipe de cadors daigne se pencher sur semblable musique et qu'un éditeur mette des sous dedans, de l'eau a le temps de passer sous des ponts, et même des ponts de passer sous l'eau...

Amitiés,
mah

*étant un garçon poli, je ne signale pas que la date de péremption approchait sérieusement pour elle, avec vibrato en goguette optionnel, si je ne dis pas de bêtises

[JYDUC]

Merci, Mah, et bienvenue au club des "décadents du post-romantisme" :o)

[Dominique]

Oui Heliane et Tote Stadt, ça a du charme. Concernant les films de Curtiz, ce qui est vraiment rébarbatif, c'est la musique. Pas la qualité de la musique écrite par Korngold ou Steiner (si, si Mah ) ou d'autres .. mais les studios chargeaient un max les images. Surtout dans les années 30/40 ...
"They died with their Boots on" c'est un film fabuleux. Mais Walsh ne pouvait rien contre les producteurs qui imposaient de rajouter de la musique.
Ford, parce qu'il faisait peur, a réussi en partie, à limiter le volume "musique" sur ses films. D'ailleurs il détestait la musique au cinéma.

[mah70]

Disons qu'il y a souvent trop de musique dans les films Hollywoodiens des années '30 ou '40, et ce quelle que soit la qualité de la musique. Quand c'est Korngold, au moins, c'est trop de bonne musique. Quand c'est Steiner, je ne dirai rien pour ne choquer personne
Mais c'est quand même Steiner qui a établi le standard d'une musique wall-to-wall au début des années '30, donc je le livre aux gémonies et le désigne à la vindicte populaire. En plus il a gagné plein d'Oscars alors que Herrmann et Korngold n'en n'ont eu qu'un chacun. Tu parles de quelqu'un qui prend la place des autres!

D'ailleurs, il se dopait pas, Steiner?

mah

P.S.: Je viens de vérifier pour les Oscars: 23 nominations devenues 3 victoires. C'est pas si terrible. Il s'est même arrangé pour perdre en 1939 pour GWTW, pour la cérémonie où le film a presque tout raflé - c'est le Magicien d'Oz qui a eu l'Oscar de la meilleure musique cette année là.

[Claude Torres]

J'ai mis sur S.M. (il y a quelques temps) l'enregistrement de cet air par
Lotte Lehmann (Heliane)
Staatskapelle Berlin
Manfred Gurlitt
Berlin, 13 March 1928

La version de Tomowa-Sintow y figure aussi
Rechercher "Das wunder"

Claude torres

[thierry h]

Disons qu'il y a souvent trop de musique dans les films Hollywoodiens des années '30 ou '40, et ce quelle que soit la qualité de la musique. Quand c'est Korngold, au moins, c'est trop de bonne musique. Quand c'est Steiner, je ne dirai rien pour ne choquer personne
Mais c'est quand même Steiner qui a établi le standard d'une musique wall-to-wall au début des années '30, donc je le livre aux gémonies et le désigne à la vindicte populaire. En plus il a gagné plein d'Oscars alors que Herrmann et Korngold n'en n'ont eu qu'un chacun. Tu parles de quelqu'un qui prend la place des autres!

D'ailleurs, il se dopait pas, Steiner?

mah

P.S.: Je viens de vérifier pour les Oscars: 23 nominations devenues 3 victoires. C'est pas si terrible. Il s'est même arrangé pour perdre en 1939 pour GWTW, pour la cérémonie où le film a presque tout raflé - c'est le Magicien d'Oz qui a eu l'Oscar de la meilleure musique cette année là.

Si j'ai bien compris une musique wall to wall ça doit être une musique qui accompagne au plus près l'action genre la méga baston de Dodge City de Curtiz, un coup de grosse caisse et de cymbales à chaque bourre pif ?

[mah70]

Wall-to-wall c'est une musique comme de la moquette: elle va d'un mur à l'autre. Plus clairement, c'est l'idée selon laquelle il faut de la musique tout au long du film. Elle peut serrer l'action au plus près (Steiner donc, ou plus tard Tiomkin, qui sont très imitatifs), ou bien commenter de plus loin (Korngold, est un bon exemple qui ne fait pas de jolies figures aux violons pour accompagner les flèches de Errol des bois, dans mon souvenir).
En fait, il faudra attendre un moment pour que quelqu'un s'avise que le silence peut être dramatique. Il y a très peu de musique dans "Les raisins de la colère" par exemple (1940).

mah

[Alfredo]

<< Disons qu'il y a souvent trop de musique dans les films Hollywoodiens des ann&#233;es '30 ou '40, et ce quelle que soit la qualit&#233; de la musique. Quand c'est Korngold, au moins, c'est trop de bonne musique. Quand c'est Steiner, je ne dirai rien pour ne choquer personne >>

La musique de Max Steiner pour "Autant emporte le vent" est effectivement l'arch&#233;type du d&#233;goulinant-engluant-gonflant-saoulant.
J'aime beaucoup par contre les musiques de Miklos Rozsa. Son travail pour "Double Indemnity" est absolument inoubliable!
Sa partition beaucoup plus tardive pour "Providence" d'Alain Resnais est g&#233;niale aussi.
Et son concerto pour violon est magnifique, surtout quand il est jou&#233; par Jasha Heifetz!)

[Dominique]

Mais Max, il a aussi composé la musique de "A Distant Trumpet" ...
Faut pas toucher à Raoul hein ....

[JYDUC]

Bonjour, &#244; &#233;lite m&#233;lomaniaque,

Je constate qu'en mon absence, terrible frustration pour les membres de ce forum, le fil a honteusement &#233;t&#233; d&#233;tourn&#233; de son but initial : faire d&#233;couvrir aux muets, &#224; ceux qui n'osent pas intervenir, craignant sans doute de se faire piquer par quelque serpent mutant, la musique de Korngold.
Voici donc un extrait plus long du final de "Die tote stadt", avec un incomparable James King (pr&#233;sence vocale et sc&#233;nique impressionnante) :



Bien l'bonjour chez vous

[Zimrilim]

Je ne connais pas grand chose de Korngold à par t les deux opéras cités que j'adore.
Je viens d'acheter à Prague pour une bouchée de pain 3 CD de musique de film originales de Korngold. De retour de vacances, je viens d'écouter la musique de The Private lives of Elisabeth and Essex et même si il y a quelques outrances post-romantiques c'est très prenant et j'ai pris beaucoup de plaisir à réécouter cette musique (je n'ai pas revu ce film depuis bien longtemps).
J'ai acheté également les musiques de The Sea Hawk et The Constant Nymph, que je vais bientôt pouvoir écouter.

[JYDUC]

Je ne connais pas grand chose de Korngold à par t les deux opéras cités que j'adore.
Je viens d'acheter à Prague pour une bouchée de pain 3 CD de musique de film originales de Korngold. De retour de vacances, je viens d'écouter la musique de The Private lives of Elisabeth and Essex et même si il y a quelques outrances post-romantiques c'est très prenant et j'ai pris beaucoup de plaisir à réécouter cette musique (je n'ai pas revu ce film depuis bien longtemps).
J'ai acheté également les musiques de The Sea Hawk et The Constant Nymph, que je vais bientôt pouvoir écouter.

Bonjour,

Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai découvert Korngold sur le tard. Ses outrances post-romantiques ne me gênent pas le moins du monde et son opéra "Die tote Stadt" me fascine presque autant que les meilleurs ouvrages de Richard Strauss. Cette musique m'émeut, et lorsqu'elle est chantée par un ténor de la classe de James King, c'est un plus inestimable
Cela dit, hormis la bande son de "Robin des Bois" avec Errol Flynn, je ne connais aucune musique de film de Korngold ; désormais, après avoir lu votre message, j'en sais un peu plus, merci

Cordialement

[JYDUC]

Quelqu'un conna&#238;t-il cet ouvrage ?
Merci.

[mah70]

Bonjour.

J'ai de lointains souvenirs de Violanta. C'est un opéra très court, en une heure, sur un sujet plein de sexe et de violence (une sombre histoire de vengeance et d'assassinat dans la Venise de la Renaissance, je crois). Comme c'est une œuvre de jeunesse (Korngold avait 17 ans lors de la composition), on doute qu'il ait pu connaitre exactement ce dont parlait le livret

Comme je l'ai dit, ça fait un bon moment que je n'ai pas écouté l'œuvre, mais le cher Erich ayant très rapidement trouvé son style, je me souviens que ça sonnait bien "Korngold", sans qu'un passage particulièrement génial m'ait sauté aux oreilles. Je suis un peu occupé aujourd'hui mais dès que j'ai une heure, je me remets ça dans les oreilles, vous m'avez donné envie.

Je n'en connais qu'un enregistrement avec Eva Marton, Walter Berry et Siegfried Jerusalem, dirigé par Janowski. C'est sorti chez CBS et ça coûte la peau des miches en occasion sur Amazon . Si vous souhaitez particulièrement l'avoir, une réédition moins chère en CD-R chez Arkivmusic est disponible ici. Mais je ne sais pas si le livret sera inclus. Il y en avait un chez CBS...


mah

[JYDUC]

"Comme je l'ai dit, &#231;a fait un bon moment que je n'ai pas &#233;cout&#233; l'œuvre, mais le cher Erich ayant tr&#232;s rapidement trouv&#233; son style, je me souviens que &#231;a sonnait bien "Korngold", sans qu'un passage particuli&#232;rement g&#233;nial m'ait saut&#233; aux oreilles. Je suis un peu occup&#233; aujourd'hui mais d&#232;s que j'ai une heure, je me remets &#231;a dans les oreilles, vous m'avez donn&#233; envie."

Bonjour,

Je vois que vous semblez un sp&#233;cialiste de ce compositeur que j'ai d&#233;couvert tr&#232;s r&#233;cemment et dont, comme j'aime &#224; le r&#233;p&#233;ter, la musique m'&#233;meut. Allez savoir pourquoi. Un savant m&#233;lange de Puccini, Rachmaninov et Richard Strauss. J'ai beaucoup d'imagination, je sais.
Tant mieux si je vous ai donn&#233; (je ne pr&#234;te jamais) envie : c'est un peu le but d'un forum.

Bon dimanche