On ne saurait avoir plus raison, je crois, que vous ne le dites. Ce que chaque auteur a fait en tous temps, en fonction de celui-ci et de sa personnalté propre, à l'époque romantique au moins autant sinon plus qu'à toute autre.
et la gaillardise, pour ne pas dire la paillardise. Et pourtant et entre autres, l'épisode de Tristan déguisé en lépreux faisant passer le gué à Yseut à califourchon sur son dos, la dame jurant plus tard à son époux qu'aucun autre homme que lui-même et ce lépreux n'ont pénétré entre ses cuisses ... Mais la morale rouleau compresseur XIX° étant passée par là, au moins au niveau public et officiel, il fallait bien ne pas y faire allusion.On retrouve tous les éléments de son Tristan dans ces écrits anciens. Il élague les détails, évacue l'humour
Eh oui, je trouve aussi. L'emphase (pour ne pas dire la boursouflure) n'est pas le moindre défaut de Richard. Et pour moi, le livret de Tristan est en de nombreux moments infiniment plus chiant que celui de Rheingold ou de toute la Tétralogie - celui que je préfère, c'est celui des Maîtres (n'est-ce pas Alf ), et pas seulement le livret.(il ne se passe pas grand chose dans son opéra, fait le tri dans les personnages (exit: Yseut la blonde, le nain et il gonfle Kourvenal). Toutefois, la pompeuse métaphysique amoureuse est entièrement de son cru. Cela, on s'en serait douté.
Mais à quels amphigouris n'eût-il été prêt pour la (belle ?) Mathilde !!
Il semblerait que d'aucuns règlent la question en évacuant le livret, c'est radical, peut-êre efficace ... Gongora aussi c'est chiant, mais si on veut comprendre les auteurs et les époques et les lieux en fonction les uns des autres, il faut bien en passer par là, enfin me semble-t-il.
Tout cela dit, je suis depuis longtemps et reste accro, de la musique de Tristan (mais je consomme avec modération).
Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 17/09/2008 à 14h21.
"et la gaillardise, pour ne pas dire la paillardise. Et pourtant et entre autres, l'épisode de Tristan déguisé en lépreux faisant passer le gué à Yseut à califourchon sur son dos, la dame jurant plus tard à son époux qu'aucun autre homme que lui-même et ce lépreux n'ont pénétré entre ses cuisses ... Mais la morale rouleau compresseur XIX° étant passée par là, au moins au niveau public et officiel, il fallat bien ne pas y faire allusion."
C'est la fin du Tristan de Béroul! (J'espère ne pas me mélanger les Tristan) Et c'est extrêmement bien amené. Yseut fait dire à Tristan de se déguiser en mendiant et de se tenir au bord du chemin. On ne sait pourquoi. Il y a tout un jeu quand il lui fait traverser la mare. Et on a droit à des commentaires faussement naïfs. L'assistance constate qu'Yseut ne tremble pas en prononçant son serment (et pour cause!).
Il y en a un autre où Marc livre Yseult à une bande de lépreux pour être violée.
Paradoxalement, Wagner prend son inspiration de récits riches en péripéties pour en faire une succession de scènes statiques (Parsifal poussera le bouchon encore plus loin) où le moindre personnage ne peut pas éternuer sans s'interroger du comment du pourquoi d'on ne sait plus quoi.
Quand je ne suis pas déjà endormi, le passage où Isolde se fait un délire sur le petit mot "Und" m'amuse toujours.
Je partage la dernière partie du message Fierce Rabbit... En ce qui me concerne, je me suis rendu compte que Tristan et Parsifal revenaient de moins en moins souvent sur la platine.
[quote=The Fierce Rabbit;35794]On ne saurait avoir plus raison, je crois, que vous ne le dites. Ce que chaque auteur a fait en tous temps, en fonction de celui-ci et de sa personnalté propre, à l'époque romantique au moins autant sinon plus qu'à toute autre.
...y compris au XII° siècle: le roman (l'écrit) est adapté aux goûts du public de l'époque, si bien qu'un certain auteur français du XX° a tenté de "reconstituer" un semblant d'archaïsme dans le récit. Le résultat est très intéressant. Qui est-ce? (1)
"et la gaillardise, pour ne pas dire la paillardise. Et pourtant et entre autres, l'épisode de Tristan déguisé en lépreux faisant passer le gué à Yseut à califourchon sur son dos, la dame jurant plus tard à son époux qu'aucun autre homme que lui-même et ce lépreux n'ont pénétré entre ses cuisses"
Aha! voila bien un fantasme de lapin: je crois bien qu' Iseult ne prononce pas le verbe scandaleux qui vous vient spontanément sous le stylet, mais un autre, d'une banalité toute diplomatique (c-à-d faux derche) (2)
"mais si on veut comprendre les auteurs et les époques et les lieux en fonction les uns des autres, il faut bien en passer par là, enfin me semble-t-il."
Les époques et les lieux , oui. Les auteurs, m'en f... Qui connaît Homère? Y-a-t-il au monde un auteur plus important que ce dernier?
Quand je serai dictateur, j'interdirai les études de littérature: ce n'est que de la littérature.
C'était ma provoc du soir.
(1) & (2): je vous pose la question bicôz j'ai la flemme de chercher mes différents éditions de Tristan dans mon b... J'espère que vous jouerez le jeu!
Nozvez vad (brittonique moderne)
Formulé comme cela, je ne peux qu'être d'accord.
Juste un point à propos de Bermbach. A titre personnel, je le considère davantage comme un spécialiste de l'histoire des institutions (c'est sa formation) qui s'interesse à Wagner que comme un musicologue spécialiste de Wagner. Cela n'empêche pas qu'il apporte un éclairage intéressant sur le sujet. mais partiel.
Sur la perception d'une proximité entre le Niebelungenlied et Homère dans l'histoire de la Literaturwissenschaft, j'ai écouté une fois une conférence passionnante d'un professeur d'université allemand, malheureusement son nom ne me revient pas du tout pour l'instant, peut-être quelqu'un m'éclairera-t-il. J'y étais allé un peu en touriste, je dois dire.
L'Or du Rhin reste pour moi le chef d'oeuvre parmi les 4 volets de la Tétralogie. Il met en place 15h de drame à venir, pose les bases de tous les thèmes qui vont suivre.
Je me suis intéressé au leitmotiv chez Wagner, avec justement des exemples tirés de l'Or du Rhin.
Résultat visible ici, pour les amateurs !
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