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Discussion: Josef Suk

  1. #1
    Membre Avatar de Theo B
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    Josef Suk

    Cette suite pour piano (Josef Suk - O Matince, Op. 28, edit Phil), généralement appelée About Mother, est l'un des chefs d'oeuvres absolus de la musique pour piano tchèque, au même titre que les cycles et la sonate de Janacek. Et sans doute plus que cela.

    Il est facile de présumer en quelque sorte l'oeuvre comme bouleversante. Comme la Symphonie Asraël, elle a été composée dans la douleur épouvantable causée par la mort de son épouse, en 1907, des suites d'une maladie cardiaque précoce (Suk avait alors 33 ans, elle nettement moins je crois - normal, c'était une femme de compositeur tchèque). La symphonie, dans un geste d'une extrême violence, défie l'ange de la mort et lui jette la haine et le ressentiment au visage. O Matince est dédié au fils, alors petit, de Suk, qui a à peine connu sa mère, et a été composé pour en garder la présence auprès de lui. La suite est composée de cinq pièces (je donne ma propre traduction de l'anglais, vu qu'on est sur un forum français): si Frédéric veut corriger avec son clavier tchèque, ce serait très sympathique.

    - Kdyz byla matinka jeste devcatkem (Quand Maman n'était qu'une petite fille)

    - Kdysi z jara (Un jour au printemps)

    - Jal zpivala matinka za noci chorému decku (Comment Maman chantait la nuit pour l'enfant malade)

    - O matcine srdci (Sur le coeur de Maman)

    - Vzpominami (Souvenir)

    L'oeuvre n'est plus présumée bouleversante une fois qu'on l'a écoutée: elle l'est.

    J'en connais deux versions.

    Celle du grand Ivan Moravec (Supraphon), sur son récital tchèque des années soixante. Version très neurotique, tendue, utilisant beaucoup la pédale notamment dans la quatrième pièce avec les notes répétées (figurant l'arythmie cardiaque, deux ans avant la 9e de Mahler...). Je ne sais pas si c'est justifié en regard de la partition.

    Celle de Radoslav Kvapil (pianiste dont j'apprécie beaucoup les Janacek) chez Regis, un très beau récital tout Suk. Version plus aérée, plus sereine et immédiatement poétique, articulant davantage les notes. Tout cela est notamment net dans la dernière pièce. Kvapil est beaucoup mieux enregistré par ailleurs. Je crains ceci étant que son disque soit nettement plus difficile à trouver que celui de Moravec.
    Dernière modification par Theo B ; 24/07/2008 à 02h15.

  2. #2
    Membre Avatar de Theo B
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    Re : Josef Suk - O Matince, Op. 28

    Salut Théo, ça va, tu ne t'ennuies pas trop?

    je t'ai trouvé ça, sinon, y'a pas tout (# 1 et 5) mais on peut se faire une idée...




  3. #3
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    Re : Josef Suk - O Matince, Op. 28

    Mes oreilles grotesques aiment beaucoup cette oeuvre. Je l'ai par monsieur Kvapil.
    Dominique

  4. #4
    Membre Avatar de Jacques
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    Re : Josef Suk - O Matince, Op. 28

    Comme j'ai pas mal parlé de Dvorak aujourd'hui , je me fais un plaisir d'évoquer aussi - grâce à vous, Theo - son élève et beau-fils Josef Suk (1874-1935).

    J'admire évidemment beaucoup Moravec et Kvapil, mais du chef-d'oeuvre (trop ignor&#233 que vous avez eu la bonne idée de signaler, je ne connais pas les enregistrements auxquels vous vous référez. J'ai toutefois ces deux albums Supraphon d'oeuvres pour piano de Suk (ils sont agrémentés d'images très "art nouveau" du peintre Alfons Mucha, et c'est dans le premier que figure "O Matince"), enregistrées à Prague en 1974 et 1975 par le pianiste Pavel Stepan :





    Je réécoute en ce moment même "O Matince", et je trouve Stepan très convaincant dans cette oeuvre en particulier. Je ne peux toutefois pas faire de comparaison, ne connaissant pas d'autres versions pour l'instant.

    Dvorak, puis Suk, c'était toute une époque, vraiment unique et très attachante de la musique tchèque. Je ne puis donc m'empêcher d'évoquer un autre élève de Dvorak, grand ami aussi de Suk mais encore plus méconnu que ce dernier : Vitezslav Novak (1870-1949). Parmi ses oeuvres pour piano, dont je possède l'intégrale dans cet autre album Supraphon (un coffret de 3 CDs), interprétée par Frantisek Rauch, ...



    ... figure une oeuvre à mon avis tout à fait extraordinaire (dont il existe aussi une version pour orchestre et qui ne dure pas loin d'une heure) : "Pan, Op. 43", composée vers 1910. Mais Vitezslav Novak et Josef Suk (évidemment) mériteraient un fil tout entier dans la section "Compositeurs", et je n'exclus pas d'en ouvrir un jour.

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 25/07/2008 à 01h37.

  5. #5
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    Re : Josef Suk - O Matince, Op. 28

    Merci de ces recommandations, Jacques.

    C'est la croix et la bannière pour trouver ces disques par la voie habituelle (si vous voyez ce que je veux dire). C'est bien simple, je n'ai trouvé ni le votre (et en tapant "Maman", "Mother", "Matince", "28" en plus de "Suk", ni Kvapil, ni Moravec.

  6. #6
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    Re : Josef Suk - O Matince, Op. 28

    Suk ne manque vraiment pas de sel, et ce fil m'a donné envie de réécouter sa musique de chambre! Trois sublimes disques chez Supraphon que je peut mettre si ça intéresse quelqu'un sur mon compte SM dès la rentrée...

    thierry

  7. #7
    Membre Avatar de Theo B
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    Re : Josef Suk - O Matince, Op. 28

    Ouvrons donc un fil "compositeurs", je serai ravi et sans pas le seul, de parler de la musique de Suk en général.

    Thierry, j'ai répondu à ton mp par courriel.

  8. #8
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    Re : Josef Suk

    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Ouvrons donc un fil "compositeurs" (...)
    Ok Théo, on transfère l'intégralité de cette discussion vers le forum Compositeurs. Je ne connais de Suk que sa Symphonie (Neumann, CD Supraphon de 1984, + Fantaisie pour violon et orchestre) et serais en effet ravi d'en apprendre davantage sur le reste de son oeuvre, - à commencer par cette suite pour piano que je vais m'empresser de commander

  9. #9
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    Re : Josef Suk

    Citation Envoyé par Philippe Voir le message
    Ok Théo, on transfère l'intégralité de cette discussion vers le forum Compositeurs. Je ne connais de Suk que sa Symphonie (Neumann, CD Supraphon de 1984, + Fantaisie pour violon et orchestre) et serais en effet ravi d'en apprendre davantage sur le reste de son oeuvre, - à commencer par cette suite pour piano que je vais m'empresser de commander
    Je laisse à d'autres le soin de présenter éventuellement le compositeur et de détailler quelques oeuvres phares...

    ...Mais tu peux poursuivre ton exploration symphonique avec ce coffret Supraphon proposant :

    La Symphonie Asrael ( 1905-1906 ) J'espère que ça va pas faire peur à ton avatar ?!!

    Conte d'été ( 1907-1909 ) Poème symphonique

    Praga (1904) poème symphonique

    Maturation (1912-1917) Poèmes symphonique

    Conte de fée (1899-1900)

    Et la symphonie pour orchestre, soprano, baryton, basse, choeur et orchestre : Epilogue (1920-1929)

    Toutes les oeuvres sont jouées par la Philh. Tchèque dirigée par Neumann ou Pesek ( Praga et Conte de fée!

    Globalement c'est un très beau coffret même si dans le détail on pourra toujours privilégier d'autres versions ( Talich ou Svetlanov dans Asrael, Mackerras dans Conte D'été, Ancerl dans Maturation etc... )




  10. #10
    Membre Avatar de Theo B
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    Re : Josef Suk

    Merci pour le transfert, Philippe - bon, quand d'autres membres connaîtront, ce sera bien de reprendre une discussion juste sur l'opus 28...

    J'adore toutes les oeuvres que Thierry vient de citer, évidemment.

    On en reparle demain, là je suis un peu hs.

  11. #11
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    Re : Josef Suk

    Je passe très souvent du Suk pendant les parties de dés et de cartes. Ça a beaucoup de succès et mes potes, qui sont aussi couillons et grotesques que moi, me demandent : "c'est quoi donc c'est-y ?" (ce qui est bon signe)
    Ses quatuors à cordes et autres oeuvres pour quatuor ou cordes sont très chouettes (enregistrées par le quatuor Suk, pour rester en famille).
    Jolie Bagatelle pour Flûte, violon et piano.
    Elegio avec cordes, harpe et harmonium : pas piqué des dolomèdes non plus.
    Ses poèmes symphoniques sont superbes (Légende d'été, Mackerras), les autres (Pohadka, Sous le pommier et Praga par Pesek).
    La symphonie Asrael est plus connue.
    Dominique

  12. #12
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    Re : Josef Suk

    Pinaise ça en fait des oeuvres à découvrir pour l'espèce d'inculte que je suis

    (sans compter que je dois encore voir du côté de L'Or du Rhin )

    Une sonate... des poèmes syphoniques... des quatuors à cordes et autres pièces de mus de ch...

    Une symphonie...


    -

    - Mais si, mais si

  13. #13
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    Re : Josef Suk

    Perds pas ton temps dans le Rhin et viens découvrir les tchéquos !
    Dominique

  14. #14
    Membre Avatar de Jacques
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    Re : Josef Suk

    Bonjour .

    La nuit dernière, profitant d'une nouvelle petite crise d'insomnie, je me suis fait un véritable festival de musique tchèque, rien qu'avec des disques Supraphon ... J'ai même retrouvé à cette occasion l'intégrale, enregistrée entre 1976 et 1978, des symphonies de Bohuslav Martinu par la Philharmonie tchèque et Vaclav Neumann, qui même si elle ne vaut peut-être pas celle de Thomson - c'est en tout cas ce qu'enseigne la pensée dominante - est on ne peut plus idiomatique et, m'a-t-il semblé, absolument superbe (ah, ces vagues déferlantes, ces couleurs harmoniques changeantes au tout début de la Première symphonie ! - c'est l'un des effets les plus saisissants que je connaisse en musique).

    Mais revenons à Josef Suk. L'élève doué que révèlent les oeuvres de musique de chambre présentes sur les deux disques ci-après (presque toutes composées du vivant et sous le contrôle de Dvorak, elles sont fort belles mais je ne les trouve quand même pas "sublimes")...



    ...n'annonce en rien le véritable choc que j'ai ressenti en découvrant certaines oeuvres pour orchestre bien plus tardives, comme le long poème symphonique "Maturation" (en anglais "Ripening"), composé en 1912 et donné en première audition en octobre 1918 par la Philharmonie tchèque dirigée par Vaclav Talich. C'est la première chose de Josef Suk que j'entendais, et j'ai eu de la peine à croire que l'influence initiale presque pesante de Dvorak avait pu conduire à cette musique étrange et envoûtante, étonnamment puissante (bien que faisant un large usage de techniques "impressionnistes", comme ce choeur féminin sans paroles que l'on entend vers la fin, fondu dans l'orchestre, tel "Sirènes" de Debussy ou "Neptune" de Holst) et toute imprégnée d'élans panthéistes et mystiques.

    Pour mieux appréhender cette évolution singulière, on peut écouter successivement les quatre disques suivants, qui contiennent l'essentiel de l'oeuvre symphonique de Josef Suk :





    A l'époque, soit il y a une quinzaine d'années, mon disquaire avait la bonne habitude d'importer ce genre de (relatives) raretés, et j'en ai profité pour les acheter pendant qu'il était temps .

    Dans un prochain post, avec ou sans permission (), je me permettrai d'inviter Vitezslav Novak sur ce fil. Il n'a pas épousé la fille de Dvorak mais était considéré par ce dernier comme le plus doué de ses élèves, et il a fait partie de la même "mouvance". Sa musique, qui a suivi une évolution un peu différente, plus "nationaliste" par certains côtés, n'est en rien inférieure à celle de Suk ou moins intéressante. Elle vaut en tout cas la peine d'être mieux connue aussi.

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 25/07/2008 à 18h02.

  15. #15
    Membre Avatar de thierry h
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    Re : Josef Suk

    Jacques!

    Effectivement Thomson est très bien mais on ne vous en voudra pas d'apprécier Neumann ou Jarvi...

    Les jolis disques que vous présentés sont dans le coffret Supraphon que je mentionne plus haut et il coûte des miettes!

    thierry

  16. #16
    Membre Avatar de Jacques
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    Re : Josef Suk

    Bonjour Thierry .

    S'agissant des symphonies de Martinu (compositeur que j'adore ), j'ai pour l'instant les coffrets Järvi et Neumann, ainsi que plusieurs disques isolés. Mais on m'a fait entendre récemment des extraits de l'intégrale Thomson (chef que j'adore tout autant , en fait dès l'époque où j'ai découvert ses Bax), et je reconnais qu'elle est un "must". C'est la raison pour laquelle je pense bientôt l'acquérir.

    En ce qui concerne mes quatre anciens disques Suk, dont certains ont des durées "ultra pingres" (à peine 39 minutes pour celui avec "Maturation", et moins de 41 minutes pour celui avec "Epilogue"), je suis enchanté d'apprendre qu'ils ont été repris dans le coffret que vous avez présenté. Ça les met à la portée de tous ceux qui ne connaissent pas encore l'oeuvre symphonique de ce compositeur et voudraient la découvrir. Et pour bien moins cher que ce que j'ai payé à l'époque .

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 25/07/2008 à 17h27.

  17. #17
    Membre Avatar de Theo B
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    Re : Josef Suk

    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Bonjour .








    Jacques
    Bonjour Jacques, j'ai tous ces disques, sauf le Ripening de Neumann (j'ai Talich à la place, avec un superbe Taras Bulba).
    J'adore comme vous la musique de chambre, le trio en particulier.

    Pour Asraël, je recommande en plus cette version issue d'un concert ma foi assez électrique (le public ne s'y trompe pas, tiens) :


    Et celle de Pesek:
    Dernière modification par Theo B ; 25/07/2008 à 18h48.

  18. #18
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    Re : Josef Suk

    Merci, Theo.

    J'avoue que mon récent "retour" à la musique tchèque du début du XXe siècle s'est fait un peu dans la précipitation et que, après avoir vu qu'il était question de Suk sur ce forum, je me suis lancé dans la discussion sans faire beaucoup de recherches préalables. Ça m'a quand même permis de faire toutes sortes de (re)découvertes dans ma propre collection (elle est très vaste mais quelque peu b*****ique ces temps-ci ), et la nuit dernière j'ai remis la main sur plusieurs enregistrements mal ou pas encore classés dont je ne me souvenais même plus : par exemple un récital de pièces peu connues pour ondes Martenot (avec bien sûr du Messiaen, mais aussi du Martinu, notamment), et surtout un splendide disque contenant deux "premiere recordings" d'oeuvres de Vaughan Williams acheté à la hâte il y a quelques années et que, sauf erreur , je n'avais encore jamais écouté . En musique, j'ai tendance à "sauter sur tout ce qui bouge", autrement dit j'achète tout ce qui est susceptible de m'intéresser, et parfois j'entasse et fais des réserves comme un écureuil ...

    Cela dit, je suis vraiment épaté de voir que, rien que pour la Symphonie Asrael de Suk, on trouve maintenant deux autres enregistrements que celui que j'ai (il remonte à 1985), alors que je n'en soupçonnais même pas l'existence. Vais-je les acquérir, puisque vous les recommandez ? Je n'en suis pas sûr pour l'instant, mais je ne l'exclus pas pour autant ...

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 25/07/2008 à 20h41.

  19. #19
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    Re : Josef Suk

    Il va donc falloir que je me penche sur la version d'Asrael proposée par Théo...
    A vrai dire toutes les versions que je connais de cette sublime et émouvante musique sont plutôt chouette : Neumann déjà cité, Valek chez Praga, Svetlanov chez Russian disc assez violent et puis le superbe Talich avec une prise de son pas géniale mais qui renforce le côté dramatique de l'oeuvre! Cette version est couplée avec le Stabat Mater de Dvorak chanté par le grand Beno Blachut... Ça j'écoute pas souvent... Mais de toute façon rien que pour Asrael il faut se procurer ce double CD Supraphon!

    thierry


  20. #20
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    Re : Josef Suk

    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Cette suite pour piano (Josef Suk - O Matince, Op. 28, edit Phil), généralement appelée About Mother, est l'un des chefs d'oeuvres absolus de la musique pour piano tchèque, au même titre que les cycles et la sonate de Janacek. Et sans doute plus que cela.

    Il est facile de présumer en quelque sorte l'oeuvre comme bouleversante. Comme la Symphonie Asraël, elle a été composée dans la douleur épouvantable causée par la mort de son épouse, en 1907, des suites d'une maladie cardiaque précoce (Suk avait alors 33 ans, elle nettement moins je crois - normal, c'était une femme de compositeur tchèque). La symphonie, dans un geste d'une extrême violence, défie l'ange de la mort et lui jette la haine et le ressentiment au visage. O Matince est dédié au fils, alors petit, de Suk, qui a à peine connu sa mère, et a été composé pour en garder la présence auprès de lui. La suite est composée de cinq pièces (je donne ma propre traduction de l'anglais, vu qu'on est sur un forum français): si Frédéric veut corriger avec son clavier tchèque, ce serait très sympathique.

    - Kdyz byla matinka jeste devcatkem (Quand Maman n'était qu'une petite fille)

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    L'oeuvre n'est plus présumée bouleversante une fois qu'on l'a écoutée: elle l'est.
    De Suk, je ne connaissais que le trio en ut mineur, et grâce à Théo j'ai découvert cette suite, qui est très belle, à la fois émouvante et raffinée, et pleine de tendresse.
    Du coup, je viens de me commander deux recueils de pièces pour piano de Suk, contenant les opus 10 à 35, et je vais emprunter tout à l'heure Asrael que je ne connais pas du tout, à ma médiathèque.

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