Par "fatales critiques", je veux dire que celui qui prend le risque de formuler des critiques excessives sur tel ou tel enregistrement (cela vaut d'ailleurs aussi bien dans le dénigrement que dans le dithyrambe) peut parfois s'en prendre plein la g***** en retour . Et si c'est un critique professionnel, ça peut pratiquement le "tuer" .
Si vous êtes curieux et lisez l'anglais, vous allez peut-être voir de temps à autre ce qui se dit sur divers forums anglo-saxons. Pour ma part, à l'époque de la découverte du scandale de la pianiste "faussaire" Joyce Hatto (fin de l'hiver / printemps 2007), j'y ai passé des heures à rire mais aussi, il faut bien le dire, à prendre en pitié les pauvres critiques professionnels (anglais pour la plupart) qui étaient tombés dans le panneau et qui, souvent à la faveur d'effroyables règlements de compte, étaient alors insultés avec une violence inouïe (surtout sur un certain "Google Group" totalement privé de modérateurs).
Cela dit, j'ai vu récemment qu'avait été ouvert sur le forum de la revue Gramophone un fil de discussion très instructif intitulé "The Hatto Affair one year on" ("L'affaire Hatto un an après"), qu'on trouve ici (pour lire la suite il faut cliquer sur view entire thread, puis sur view in chronological order). On y voit non seulement toutes sortes d'avis intéressants (en particulier sur le fait qu'il vaudrait mieux que certains critiques, pour noter une interprétation, pratiquent d'abord "l'écoute en aveugle" puis s'abstiennent de trop monter ou baisser leur note après avoir vu qui jouait), mais aussi certaines anecdotes désopilantes, comme celle arrivée sur un forum consacré au piano.
Voici cette anecdote... Sur ce forum pianistique, à propos de l'enregistrement de telle ou telle oeuvre, un participant avait fait l'éloge de l'artiste (qui n'était pas Hatto) et de son interprétation. Tout cela pour se faire aussitôt contrer par un autre participant (probablement du genre "c'est moi qui sais tout"), qui a déclaré d'un ton péremptoire quelque chose comme : "Non. Hatto est infiniment meilleure, elle se situe à une hauteur qui n'est propre qu'à elle dans cette oeuvre, et quand vous l'aurez écoutée vous me comprendrez". Or, comme de bien entendu (si j'ose dire ), il s'avéra et fut prouvé par la suite que c'était exactement le même enregistrement ...
Je vous laisse tirer la morale de cette petite histoire .
Jacques