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Discussion: Debussy: les trois Nocturnes

  1. #1
    Membre Avatar de Alfredo
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    Debussy: les trois Nocturnes

    C'est mon oeuvre fétiche!

    Dans ma vie, j'ai du l'écouter plus de trois mille fois.
    Quand j'étais ado, je l'écoutais systématiquement tous les soirs avant de m'endormir, allongé sur le lit dans ma chambre obscure, les yeux grand ouverts laissant les images fantastiques, mystérieuses inquiétantes ou féériques naître spontanément de la musique comme une hallucination ou un rêve éveillé chaque soir renouvelé....

    Après l'incantation magique des bois, dès l'entrée des cordes en sourdines, le plafond de ma chambre se dématérialisait s'arrondissait comme une bulle, se transformait en un ciel de nuit, nimbé de la lumière argentée d'une lune voilée. Un souffle d'air froid me faisait délicieusement frissonner malgré le chauffage et les fenêtres fermées. Mes avant-bras se hérisaient d'une chair de poule qui n'allait plus me quitter pendant vingt cinq minutes... et la fantasmagorie irréelle commençait...

    J'ai usé plein de vinyles depuis la version Fourestier-Musidisc achetée pour trois sous en supermarché, j'ai écouté plein de CD, achetés, empruntés, dans la quète vaine de la versoin idéale.

    Voici les conclusions de mon écoute comparée (opinions personnelles qui n'engagent que moi):

    Haitink, Concertgebow: quasi parfait. Les tempi sont idéaux, l’équilibre entre les pupitres aussi. L‘orchestre est somptueux, avec des bois magnifiques. Un sentiment de mystère profond naît du dosage exact des sonorités (les bassons et les clarinettes!…) et des nuances et de la respiration naturelle des tempi sans que le texte ne soit jamais sollicité de façon abusive ou trop subjective. Les Sirènes prises dans un tempo plutôt rapide évoquent des fumerolles de brume impalpables tournoyant au dessus des eaux noires. Magique!

    Salonen, Los Angeles: plein d’atmosphère et très visuel, avec des moirures absolument irréelles des cordes en sourdine dans «Nuages ». Les Fêtes (prises dans un tempo rapide) sont aussi brillantes que minutieuses et précises. Les Sirènes sont nonchalantes sensuelles et berceuses à souhait (dans un tempo plus lent et langoureux que celui d’Haitink)

    Ansermet, Suisse Romande: les Nuages prosaïques et objectifs, donc ni oniriques, ni hypnotiques, (avec un orchestre à la sonorité très acidulée et astringente pour nos oreilles actuelles) déçoivent un peu mais le reste est magnifique: les fêtes sont ciselées comme une gravure à la plume avec une netteté des lignes hyperréaliste, quant aux Sirènes (avec une variante inédite de la partition au début) ce sont les plus pulpeuses, les plus charnues, les plus sensuelles et entêtantes de toute la discographie…un paradoxe quand on connaît la réputation de froideur du chef.

    Boulez, New Philarmonia: très décevant: la couleur est lisse et uniforme, sans contrastes, avec une lecture plate et scolaire des indications de nuances et de tempi. L’usage de voyelles différentes dans Sirènes ne réussit pas à réveiller l’auditeur de sa torpeur monochrome.

    Boulez, Cleveland: le jour et la nuit par rapport à la version précédente, ce qui était raide et scolaire dans son premier enregistrement est devenu souple et élégant, comme un vêtement neuf empesé qui a trouvé avec le temps son drapé naturel. L’orchestre de Cleveland a une sonorité satinée absolument superbe. Les tempi restent surprenants avec les Nuages les plus rapides et les Fêtes les plus lentes de la discographie, ce qui supprime l’habituel effet de réveil et de contraste entre ces deux mouvements qui semblent ici s’enchaîner en continuité. Comme dans sa première version, Boulez utilise des voyelles variées dans Sirènes, avec un résultat nettement plus convaincant.

    Abbado Boston: l’acoustique excessivement réverbérée (un vrai hall de gare) défigure hélas irrémédiablement une interprétation très contrastée et vivante.

    Abbado Berlin: la pâte orchestrale Berlinoise est un peu épaisse mais la discipline de l’orchestre (qui respire comme un seul homme dans le rubato élastique et vivant que lui communique Abbado) force l’admiration, en dépit de quelques attavismes romantiques qui gauchissent un peu la pureté de la ligne.

    Maazel Cleveland: La prise de son est magnifique, les tempi sont bien choisis mais l’interprétation parait clinquante et superficielle comme un tirage sur papier glacé au couleurs trop vives où manquent la subtilité, le mystère et les nuances intermédiaires.

    Ashkenazy, Cleveland: Nettement plus raffiné que Maazel, avec une belle recherche de couleurs et d’atmosphère. Assez proche de Salonen dans son parti pris descriptif et visuel.

    Dutoit, Montreal: bon enregistrement, tempi bien choisis, il manque pourtant une chose essentielle et non quantifiable: le supplément d’âme.

    Previn, Londres: un peu trop objectif et brillant, mais remarquablement enregistré, détaillé et mis en place. La meilleure des versions sur « papier glacé » pour amateurs de Hi-Fi.

    Giulini, Philarmonia: Abusivement sombre et lugubre dans les mouvements extrêmes mais très cohérent dans son parti pris subjectif qui donne un éclairage nouveau (on devrait plutôt dire une obscurité nouvelle) à l'oeuvre…. mais Haitink est tellement meilleur à l'écoute comparée qu’on se dit à quoi bon?…

    Tilson Thomas, Philarmonia: l’usage de sourdines métalliques « jazzy » dans Fêtes est un contre-sens sonore qui, à mon sens disqualifie définitivement cette version couplée pourtant avec un des meilleurs enregistrements de la Mer. L'abus de rubato finit aussi par donner une impression de sophistication artificielle et maniérée aux mouvements extrèmes.

    Barenboim, Paris: épais et opaque, (même dans la nuance piano), encombré de tics néo-romantiques qui rapprochent trop Debussy de Cesar Franck ou d’Albérich Magnard. La marche de Fêtes est aussi lourde qu’un défilé de la légion étrangère, (ce qui pose un gros problème d’enchainement de tempo lors de la reprise de la farandole) et des chœurs pas toujours très justes dans Sirènes. A oublier sans regret.

    Plasson, Toulouse: emphatique et lourd, à oublier aussi.

    Monteux Boston: la marche de Fêtes la plus frénétique et haletante de la discographie dans un tempo infernal et un crescendo incendiaire. Une version sauvage riche en constrastes et en couleurs fauves, surprenante au vu de la réputation du chef. Marginale mais passionnante.

    Rosenthal, Opéra de Paris: en partie gaché par une prise de son stéréo très artificielle, mais passionnant par son dynamisme et sa souplesse. L’anti-Giulini absolu, avec des Sirènes extrêmement rapides, tourbillonnantes comme des feux follets aériens et impalpables.

    Inghelbrecht, National: la mise en place flottante et imprécise, l’orchestre mal accordé, le chœur de femmes digne d’une chorale d’amateurs disqualifient une version qu’on sent pourtant enthousiaste et fervente, avec des tempi surprenants qui rejoignent de façon amusante les choix de Boulez (comme si la tradition « bouche à oreille » d’un ami proche du compositeur et la lecture objective et puriste hors traditions de la partition, devaient logiquement et paradoxalement se rejoindre…)

    Paray Detroit: brillant, rapide, net, un peu prosaïque et manquant de mystère.

    Dorati, Washington: l’orchestre est vraiment peu subtil, le climat peu mystérieux, on croit parfois entendre du Respighi mais l’enthousiasme et l’énergie du chef sont aussi électrisants que communicatifs, et on se laisse prendre avec plaisir. (Dorati utilise une première rédaction avec des détails orchestraux différents)

    Je suis sûr que j'en oublie...
    Dernière modification par Alfredo ; 28/07/2008 à 21h12.

  2. #2
    Membre Avatar de Theo B
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Merci beaucoup Alfredo. J'ai l'intention d'étudier cette partition de près prochainement, et en conséquence, j'essaierai de faire bon usage de vos recommandations (je n'ai que Giulini).

    Pour l'anecdote, heureusement qu'Abbado s'en tire avec les honneurs, il a toujours dit que c'est l'oeuvre qui lui a donné la révélation quand il était gosse, à la fois celle de la nécessité de la musique dans sa vie, et de sa vocation de chef.

  3. #3
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Vous racontez drôlement bien Alfredo! Heureusement que vous n'écoutiez pas les Planètes vous vous seriez pris le plafond de la chambre sur le tête...

    Sérieusement, je suis loin de connaitre toutes les versions que vous citez mais je vais me renseigner...
    J'aime beaucoup, mais je l'écris souvent, Munch à Boston ou à Paris ( Accord) ainsi qu'Ansermet mais je dois dire que le coup de foudre je l'ai eu avec Cleveland et Boulez il y a déjà une bonne dizaine d'années! Cet enregistrement gorgé de couleurs et de lumière est d'une sensualité inouïe ...
    Je ne suis pas sûr avoir bien compris ce que pouvait être l'impressionnisme en musique... Mais serait-ce l'oeuvre la plus impressionniste de Debussy ?

    thierry
    Dernière modification par thierry h ; 28/07/2008 à 23h31.

  4. #4
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    La plus impressionniste, je ne sais pas (Debussy dérestait ce mot) mais la plus visuelle assurément. Avec cette oeuvre, Debussy a su titiller avec une efficacité hallucinante les connexions mystérieuses qui dans notre cerveau unissent le sens de l'ouie et le sens de la vue.

    La version Munch Boston? Mais c'est un sacrilège: :il y a seulement deux nocturnes sur trois!... C'est comme jouer la 9ème de Beethoven sans le finale avec choeur: cela devient une oeuvre mutilée et bancale!....
    Même problème avec la magnifique mais frustrante version Monteux - Londres (couplée avec l'un des plus merveilleux "Prélude à l'après midi d'un faune" jamais enregistrés)

  5. #5
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Voici une des peintures qui auraient inspiré Debussy pour cette oeuvre (Whistler):


  6. #6
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Aïe! Faut pas déconner avec Alfredo quand il s'agit de Debussy! Heu... Sincèrement Sirènes me barbe un peu... Je cours vite me planquer avant de recevoir une bordée d'injures...

    thierry

  7. #7
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Citation Envoyé par Alfredo Voir le message
    C'est mon oeuvre fétiche! ...

    Dans ma vie, j'ai du l'écouter plus de trois mille fois.
    Vous ne vous étonnerez pas, Alfredo, que je puisse presque en dire autant . Sauf que je ne trouve pas, du moins pour l'instant, d'aussi merveilleuses paroles que les vôtres pour évoquer ce chef-d'oeuvre, ni des souvenirs d'adolescence aussi frappants.

    Citation Envoyé par Alfredo Voir le message
    Je suis sûr que j'en oublie...


    Vous avez raison... Je connais et possède toutes les versions que vous citez, mais je vois d'emblée que vous oubliez en tout cas Sir Colin Davis, Boston (Philips 1982), que j'ai réécouté hier et dont les Sirènes comptent parmi les plus envoûtantes que je connaisse (même si pour moi aussi, s'agissant de l'ensemble du triptyque, c'est Haitink, Concertgebow qui l'emporte haut la main). Pour le reste, je crois avoir deux ou trois autres versions non citées (il faudrait que je vérifie), mais je crois qu'elles sont trop "secondaires" pour être mentionnées ici.

    S'agissant des partitions (proprement dites, pas les enregistrements) des oeuvres de Debussy, comme j'en ai "des tiroirs pleins" , je me permets de montrer ci-dessous celle que j'ai des Trois Nocturnes, sans pouvoir m'empêcher de mettre à côté celle de Pelléas et Mélisande, évidemment beaucoup plus épaisse (pardon de sortir du sujet, mais je l'adore tout autant et y reviens très souvent aussi ) :



    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 29/07/2008 à 00h48.

  8. #8
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Aïe! Faut pas déconner avec Alfredo quand il s'agit de Debussy!
    Avec moi non plus !

    Jacques

  9. #9
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Je crois qu'il y avait aussi une version Münch que mon père possédait sur vynil (je ne me souviens plus du détail), mais les voix des chanteuses dans Sirènes évoquaient davantage de "robustes sportives" (c'est un critique de l'époque qui avait trouvé l'expression ) que de sensuelles et mystérieuses jeunes femmes ...

    Jacques

  10. #10
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    << Heu... Sinc&#232;rement Sir&#232;nes me barbe un peu...>>

    &#199;a d&#233;pend du tempo: avec Inghelbrecht, je peux comprendre... avec Ansermet, par contre, cela me parait difficilement possible!...

    << Je crois qu'il y avait aussi une version M&#252;nch que mon p&#232;re poss&#233;dait sur vynil (je ne me souviens plus du d&#233;tail), mais les voix des chanteuses dans Sir&#232;nes &#233;voquaient davantage de "robustes sportives" (c'est un critique de l'&#233;poque qui avait trouv&#233; l'expression ) que de sensuelles et myst&#233;rieuses jeunes femmes ... >>

    C'est l'autre version Munch avec le National de France qui elle est compl&#232;te. Je la connais mal.

  11. #11
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Il s'agit d'enregistrements chez Accord effectuées en 1962 par l'Orchestre National de l'ORTF! Avec la Mer, Ibéria ( là du coup je râle quand les Images ne sont pas au complet! ) et les 3 Nocturnes! L'orchestre est sec comme un coup de trique ( généralement ça ne me gène pas trop! ), la prise de son est assez bizarre avec des effets de zoom , ça sature un peu vite, ça semble très bricolé ou alors la remastérisation est ratée....La Mer est assez délirante! Oui! les sirènes ( je suis en train de réécouter! ) ne sont guères... attirantes!

    thierry

  12. #12
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Citation Envoyé par Alfredo Voir le message
    Voici une des peintures qui auraient inspir&#233; Debussy pour cette oeuvre (Whistler):


    Bien qu'il co&#251;te un peu cher (surtout en Suisse, o&#249; en librairie il faut pratiquement 2 francs pour faire 1 euro ), je recommande &#224; tout amateur d'art et de beaux livres illustr&#233;s - et pas seulement aux fervents debussystes - ce gros bouquin paru chez Fayard en 2005 :



    Sa couverture, comme vous pouvez le constater, s'orne d'une reproduction partielle du tableau de James McNeill Whistler (c'est une huile sur bois de 1871, intitul&#233;e "Nocturne : Blue and Silver - Chelsea") montr&#233; judicieusement par Alfredo, et ce livre est tout simplement SUBLIME ...

    C'est en tout cas un must pour quiconque s'int&#233;resse &#224; Debussy et souhaite conna&#238;tre davantage l'univers (pas seulement fait de sons, loin s'en faut) dans lequel s'est &#233;panoui le g&#233;nie de ce compositeur sans &#233;gal.

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 29/07/2008 à 02h11.

  13. #13
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Mon anniversaire est en mai et c'est maintenant que vous parlez de ce bouquin ?
    En tout cas je ne le connais pas... Je vais me renseigner...

    thierry

  14. #14
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Vous pouvez toujours vous faire offrir ce bouquin pour les F&#234;tes de fin d'ann&#233;e, Thierry (moi je l'ai achet&#233; &#224; la FNAC l'ann&#233;e derni&#232;re).

    Mais l&#224;, s&#233;rieusement, je crois que je n'exag&#233;rais pas. Tant par les illustrations (reproductions de peintures, de sculptures, d'objets d'art divers et de photographies rares) que par le texte, c'est vraiment le "nec plus ultra". Une telle &#233;tude sur les rapports entre la musique (en l'occurrence celle de Claude de France) et les arts visuels ou plastiques, cela ne se rencontre pas fr&#233;quemment.

    Bon. Je vois qu'il est maintenant affreusement tard ... Je replace donc mon pr&#233;cieux livre sur son rayon, et souhaite une bonne nuit &#224; tous ceux qui seraient encore devant leur ordi .

    Jacques

  15. #15
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Bonjour (j'ai peu dormi, mais &#231;a va) .

    Bien qu'il n'en existe aucun enregistrement (&#224; moins qu'il reste quelque chose dans les archives de la RSR), je voudrais aussi &#233;voquer mon unique exp&#233;rience "live" des Trois Nocturnes, un concert qui remonte &#224; plus de vingt ans.

    Il avait lieu &#224; Lausanne (c'e&#251;t &#233;t&#233; mieux &#224; Gen&#232;ve, car l'acoustique de la principale salle de concert lausannoise est loin d'&#234;tre id&#233;ale) et &#233;tait donn&#233; par l'OSR, dirig&#233; par le chef allemand Horst Stein (pour entendre Ansermet, c'&#233;tait &#233;videmment un peu tard puisqu'il &#233;tait mort quinze ans auparavant). Le programme, en revanche, &#233;tait particuli&#232;rement all&#233;chant car il y avait, dans l'ordre, Les Illuminations de Britten, Sh&#233;h&#233;razade de Ravel et les Trois Nocturnes de Debussy. Je ne me souviens h&#233;las pas du nom de la soprano qui chantait Britten et Ravel (probablement une artiste peu connue), mais je me rappelle l'avoir trouv&#233;e tr&#232;s bien. Quant aux Trois Nocturnes, j'en ai quand m&#234;me gard&#233; un souvenir plus pr&#233;cis, en raison notamment du petit d&#233;tail personnel qui suit...

    Je ne garde pratiquement jamais les yeux ferm&#233;s quand j'assiste &#224; un concert (certains le font, ce qui ou bien leur donne des airs inspir&#233;s, ou bien fait penser qu'ils se sont endormis). Cette fois-ci, n&#233;anmoins, j'ai fait exception pour &#233;couter Sir&#232;nes ... J'avais certes trouv&#233; int&#233;ressant de voir arriver rapidement et s'aligner discr&#232;tement &#224; l'arri&#232;re de l'orchestre, sit&#244;t entendue la derni&#232;re note de F&#234;tes (qui s'ach&#232;ve pianissimo, comme chacune des trois pi&#232;ces du triptyque), seize dames - soit huit sopranos et huit mezzo sopranos - toutes v&#234;tues d'une jupe noire et d'un chemisier blanc. Mais ces tenues tr&#232;s "bon chic bon genre" et surtout la lumi&#232;re beaucoup trop crue projet&#233;e sur l'ensemble des ex&#233;cutants avaient tout pour g&#226;cher le charme extraordinaire, fait de myst&#232;re et de r&#234;ve, qui s'attache &#224; cette pi&#232;ce en particulier (Sir&#232;nes). J'ai donc ferm&#233; les yeux et eu l'air de dormir pendant presque toute sa dur&#233;e ... Mais c'&#233;tait bien s&#251;r uniquement pour &#233;chapper &#224; ces visions "triviales" .

    Cela dit, ce fut absolument magique, et le succ&#232;s &#233;norme (des applaudissements et des rappels &#224; n'en plus finir). Et plus que jamais, en &#233;coutant ce soir-l&#224; ces Trois Nocturnes, j'ai pu constater &#224; quel point mon installation st&#233;r&#233;o, aussi bonne et puissante soit-elle, &#233;tait surpass&#233;e par un orchestre et des voix entendus dans une vraie salle de concert.

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 29/07/2008 à 09h19.

  16. #16
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    << La Mer est assez d&#233;lirante! >>

    L'enregistrement "live" de la Mer par Munch avec l'orchestre National (disques Montaigne) est compl&#232;tement d&#233;lirant, et &#224; mon avis beaucoup plus int&#233;ressant que sa version avec Boston que je trouve une peu surestim&#233;e.

  17. #17
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Citation Envoyé par Alfredo Voir le message
    << La Mer est assez délirante! >>

    L'enregistrement "live" de la Mer par Munch avec l'orchestre National (disques Montaigne) est complètement délirant, et à mon avis beaucoup plus intéressant que sa version avec Boston que je trouve une peu surestimée.
    Celui là aussi effectivement! Concernant Boston je ne sais pas s'il est surestimé, en revanche la prise de son n'est pas très belle! Je trouve que l'orchestre est un peu pâteux, pas très fouillé quoi! RCA nous avait habitué à mieux à la même époque et en mono...

    thierry

  18. #18
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Bon, n'ayant aucun enregistrement je ne comparerai pas ...
    Dominique

  19. #19
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    << Bon, n'ayant aucun enregistrement je ne comparerai pas ... >>

    Et comme nos commentaires vous ont bien entendu mis l'eau &#224; la bouche, et convaincu de l'indispensablet&#233; de la chose, vous allez acqu&#233;rir lequel?...

    Une superbe vid&#233;o pour achever de vous faire saliver:

    Dernière modification par Alfredo ; 29/07/2008 à 21h48.

  20. #20
    Membre Avatar de Alfredo
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    Re : Debussy: les trois Nocturnes

    Sur la vid&#233;o, j'ai l'impression que les dames sont nettement plus nombreuses que les seize solistes pr&#233;vues par la partition...
    L'interpr&#233;tation d'Abbado est superbe, non?...

    Il y a un court passage orchestral entre 5:14 et 5:19 qui est diff&#233;rent dans certains enregistrements (Dorati, Fourestier, Paray...) on y entend une m&#233;lodie sinueuse aux cordes graves au lieu de l'&#233;lan des violons deux fois r&#233;p&#233;t&#233;s vers l'aigu.
    Qui aurait l'explication de cette variante?....

    Ansermet, pour sa part joue une partition modifi&#233;e au d&#233;but, &#224; l'entr&#233;e des choeurs.

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