Je ne vois pas trop ce qu'il pouvait y avoir de visionnaire dans la mise en scène, magnifique, de Rusalka...
Je ne vois pas trop ce qu'il pouvait y avoir de visionnaire dans la mise en scène, magnifique, de Rusalka...
Avoir la nostalgie de Gall, c'est avoir la nostalgie de l'eau tiède, sans thé...
Oui, il y a de belles mises en scène, mais pas de volonté délibérée d'explorer certaines directions, plutôt de la belle ouvrage, parfois, mais désincarnée...
Oui, mais comme on n'est pas au cinéma, ni à la télé, l'imperfection est la règle et la réussite l'exception (c'est ironique, bien sûr, le cinéma et la télé s'auto-décernant leurs propres lauriers)... Enfin, c'est ce que j'en pense, comme je pense qu'il n'y a pas plus d'un ou deux bons livres par décennie... Des Rusalka, il n'y en a pas eu 1000 sous Gall non plus, qu'on ne raconte pas des conneries... Si on devait n'en retenir que les meilleurs, il y en aurait 5 à tout casser... Je ne pense pas qu'il y en ait bcp plus pour Mortier, mais je préfère l'état d'esprit... Disons qu'il m'intéresse davantage...
Et si à la fin de l'année j'ai vu mettons 1 bon spectacle, et 4 pas trop mauvais, j'avoue que je suis content de mon année et ne m'attends pas à mieux... Après je ne suis peut être pas très exigeant... Et si tous les 5 ans, je peux me sentir comme renversé par un souffle, je m'en contente aisément !
Ce ce que je conteste chez Mortier. Pour moi c'est un homme du passé, du regietheater comme on le connaît depuis au moins 30 ans. Je n'ai en principe rien contre, et dans ce creneau Mortier réussit pas mal. Mais après avoir vu tant de mises en scènes qui se ressemblent, surtout en Allemagne, avec des trucs toujours pareils qu'on n'arrive même à vendre pour du neuf à Paris, ça suffit un peu pour moi.
Le meilleur travail scénique que j'ai vu à Paris (je n'ai pas vu tellement de productions Mortier), c'était le Tristan de Sellars/Viola. Là, il y avait un vent d'innovation, avec une ouverture vers l'art contémporain et le multimédia. 10 fois meilleur que le Parsifal de Warlikovski par exemple, qui était certes bien fait, mais une reprise de beaucoup d'léléments qu'on a déjà vus. Mortier, c'est l'ex-avantgarde pseudo-révolutionnaire post - 68 qui est devenu l'establishment depuis longtemps. Il serait temps de passer à autre chose.
Jürgen
Jürgen, tu lis trop Dermoncourt. Même ressassement des mêmes arguments du prêt-à-penser parisien.
Philippe,
contrairement à toi, j'ai fréquenté pendant des années l'opéra en Allemagne. Et si quinze ans plus tard, on essaie de me vendre la même soupe une deuxième fois comme une nouveauté, je n'y crois plus. Et je ne dis pas que ce que fait Mortier est mauvais, je dis que ça manque d'originalité.
Jürgen
A la base, la faute n'en revient ni à Mortier ni à Gall, ni à aucun metteur en scène, administrateur, politique ou chef d'orchestre qui tente désespérément de transcender un art à la base aussi déroutant que l'opéra.
C'est la forme même de cette expression artistique qui est discutable, non ce que certains essaient d'en faire à travers leur vision ou mise en scène.
A mon sens.
Jürgen,
tu devrais poser des questions avant que d'émettre des avis péremptoires.
Je ne suis pas allemand et n'ai jamais vécu en Allemagne. Mais il se trouve que mes pérégrinations professionnelles m'ont permis de voir bon nombre de représentations d'opéras dans divers pays européens ces 30 dernières années, notamment en Allemagne : Cologne, Francfort et Munich notament.
Ceci pour dire que :
1. personne n'essaie de te vendre ou de vendre à qui que ce soit "la même soupe pour la deuxième fois". Mortier propose une certaine conception de l'opéra. Que cette conception soit influencée par ce qu'il a vu, appris et aimé partout où il a travaillé, notamment en Allemagne, ça me paraît normal.
2. réduire ce que Mortier a proposé à du "Regietheater", ça me semble pour le moins très réducteur, et disons le, mensonger. Jürgen, combien de spectacles as tu vu sous l'ère Mortier ? J'ai personnellement assisté à toutes les productions, à 3 exceptions près, et pour certaines plusieurs fois. Je ne trouve pas plus d'un tiers des productions répondant à la déformation que tu nous présentes. Et, pour ces dernières, je n'ai aucunement le sentiment qu'on m'ait servi une soupe éculée.
3. je regrette qu'un allemand (mais c'est évidemment ton droit) reprenne les sempiternels arguments suspicieux qu'un certain milieu parisien développe depuis 60 ans à l'encontre de toute personne ayant osé franchir le Rhin, y ayant appris beaucoup de choses et osant venir nous les montrer. C'est la base de la haine viscérale que le groupe pseudo-héritier de Landowski et dont Duteurtre est l'un des plus minables représentants aujouurd'hui a porté à Boulez. Mortier est "victime" du même ostracisme. C'est très regrettable mais assez intéressant à analyser. Le monde culturel parisien restera sans doute définitivement tristement franchouillard.
Evidemment, je ne sais pas exactement ce que vous voulez dire, mais enfin si jamais quelqu'un voulait discuter sur la base de votre intervention, j'ai l'impression que ce débat pourrait soudainement revêtir un intérêt.
Veuillez pardonner cette remarque stupide que, tel Mah, j'auto-maudit de suite. Mais bon, pas pu m'empêcher.
C'est que son message nous interpellait sur l'absolue nécessité pour l'amour de l'opéra d'émerger du néant de sens produit par sa remarque, et pour tout débat de partir d'une phrase incomprise par tous. Une problématique très contemporaine, très moderne...
Dernière modification par Theo B ; 28/08/2008 à 16h18.
Je pense que Tiomkin veut parler du devenir de l'opéra comme genre. Si, comme Jürgen, certains pensent que la suprématie du MES est déjà du réchauffé, on peu ausis penser que celle de la vidéo l'est tout autant. Que va t'il nous rester sauf à en appeler aux MES de Nicolas Joel !
Bô avec un peu de chance, il restera des notes, parfois fort belles.
ouais je sais je suis lourd et puis je n'ai aucun humour, en plus
Ouf, je me remettais à peine de la double paire de baffes que je venais de me prendre.
C'était ça, oui.
Il est dommage que de mon souci de précaution à l'origine de mon message, il en soit résulté une impression d'obscurité.
Mais bon, tant pis pour moi.
Oui, absolument, et du théâtre également d'ailleurs.
Il y a, rarement soit, de belles versions de concerts aussi. Si un jour on a épuisé les moyens du théâtre traditionnel, des nouvelles écoles théâtrales, de la vidéo, de la technique en général - ce qui est fort possible à ce train là en effet - il se peut qu'il y en ait soudaine beaucoup plus.
Moi j'irai en tous cas... J'irai même écouter alors des opéras qu'il ne me viendrait même pas à l'idée d'avoir en disque, comme je le fais pour le répertoire instrumental.
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