Au XX ième siècle, un compositeur important qui écrit 12 sonates pour piano, c'est bien inhabituel, et c'est encore plus rare dans la deuxième partie du XX ième siècle.
Aux Etats-Unis, parmi les compositeurs "importants", Virgil Thomson en a écrit 4, toutes très courtes, Roger Sessions 3, superbes à mon goût, Leon Kirchner, Charles Wuorinen et Ned Rorem 3 aussi, Charles Ives deux seulement, monumentales, tant dans leurs proportions que dans leurs propos, Elliott Carter, David Diamond, Roy Harris et Aaron Copland une seule.
Vincent Persichetti, lui, en a écrit 12 entre 1939 et 1982, et elles ont couvert la majeure partie de sa vie créatrice.
Diverses en durée, des six minutes des septième et huitième aux larges proportions de la dixième, elles forment un corpus passionnant, enregistré pour la première fois, chez New World Records, par un jeune pianiste américain fort doué, compagnon de musique de Matt Haimowitz entre autres: Geoffrey Burleson.
Pour moi, ces deux disques sont la parution de piano la plus importante de l'année 2008 à ce jour, et de loin.
Six de ces 12 sonates n'avaient jamais été enregistrées auparavant, et peu d'entre elles sont jouées au concert, et bien rarement.
Persichetti, l'un des piliers de la Juilliard School en tant que professeur; auteur d'un ouvrage théorique remarquable et fondateur " Twentieth Century Harmony: Creative Aspects and Practice, compositeur "non atonal" mais ami néanmoins de Roger Sessions et de Milton Babbitt, est un compositeur qui a écrit des oeuvres importantes et remarquables: c'est le cas de certaines de ses symphonies, dont la magnifique symphonie pour cordes, dont j'avais parlé sur les anciens forums.
Désormais, je sais aussi qu'il a aussi laissé un corpus splendide pour le piano.
Ce double album est, en outre, vendu au prix d'un seul disque au prix fort: moins de 20 dollars, et on peut le trouver directement sur le site de l'éditeur New World Records.