Envoyé par
Theo B
Et cette histoire de brouillons n'est qu'un exemple, je râlais seulement contre le fait que c'est quand on découvre un manuscrit semblant achevé, et seulement dans ce cas, que l'on en parle un peu et que l'on peut espérer le voir édité. Bien sûr, la question de la disponibilité des fac similés d'autographes et Cie est sans doute un peu plus importante encore.
Mais même avant d'en venir aux sources, êtes vous d'accord avec l'idée que le passionné de base, l'interprète amateur ou petit professionnel qui n'enregistrera jamais le fruit de ses efforts pour EMI, et le critique doivent s'intéresser de près, pour le répertoire qui l'intéresse aux questions éditoriales et notamment de compréhension de ce qui est écrit? - je veux dire par là, avant même d'en venir à ce qui a été effectivement écrit par le compositeur, ce qui, je vous l'accorde bien volontiers, n'est que rarement la réponse à tout!
Tenez l'autre jour, quelqu'un me racontait qu'un très grand compositeur vivant lui avait demandé devant l'une de ses partitions en cours de révision: "tiens, vous ne pensez pas que ça, ça serait mieux si j'écrivais plutôt comme ceci?" Au fond, on ne saura jamais exactement ce qu'il voulait quand la partition sera éditée, et c'est précisément pour cela que l'on a besoin parfois nous-mêmes de s'intéresser à la compréhension du texte au delà du suivi bête et méchant de ce qui est écrit: c'est ce travail là qui doit être fait par tout le monde, et le travail d'édition à partir des sources qui doit être celui des spécialistes qualifiés. Je dois avouer que Masur, le peu de temps que j'ai discuté avec lui, a clarifé cette idée en ce qui me concerne, que je ne voyais que confusément.