Exact. Mon exemple n'est pas très éloquent. J'avais autre chose en tête : j'étais tombé sur un truc radicalement tordu mais je ne me souvenais plus du mot . Or j'ai retrouvé: "кастрюля" (phonétiquement "kastrioulia") vient de... casserole
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
En attente de confirmation
À toutes fins utiles, voici une vue de la face arrière de mon album Melodiya :
Comme y figurent les mots "Ballet op.41" (et non pas "Suite op.41 bis"), on pourrait en induire qu'il s'agit bien d'une intégrale de l'oeuvre.
Mais le texte à l'intérieur, uniquement en allemand et en anglais, est ultra-sommaire et ne nous renseigne pas sur ce point.
Un détail intéressant quand même dans ce petit texte... Intimidé par le coup de semonce de février 1948, Prokofiev aurait prudemment écrit deux versions de sa Septième Symphonie [1952] : l'une "optimiste", conforme à "la ligne du Parti" et pouvant être exécutée sans problème en URSS, l'autre nettement plus "retenue" ("restrained" en anglais)...
Jacques
La suite est en quatre mouvements (je donne les minutages de Markevitch):
1°) Entrée des participants (2'40)
2°) Commissaires, orateur et citoyens (6'37)
3°) Le matelot au bracelet et l'ouvrière (2'03)
4°) L'usine (10'11)
Le même découpage est attesté également dans un enregistrement de la suite par... Rojdestvensky (avec l'orchestre de la radio de l'URSS dans les années '60), dont le dernier mouvement semble bien plus court. Donc le CD que vous montrez comporte bien le ballet complet.
L'histoire de la 7e symphonie porte, je crois, sur la fin: est laissé au choix de l'interprète une petite coda de quelques secondes qui fait se terminer la symphonie sur une note triomphante, ou bien on laisse ce "bonus" de côté et on termine la symphonie sur une note plus douce. Selon Rostropovitch, Prokofiev lui aurait dit quelque chose comme: "je mets cette fin pour avoir mon prix Staline mais le moment venu il faudra la laisser tomber"...
Martinon utilise la fin "heureuse" dans ses deux enregistrements, il me semble (en tous cas il l'utilise dans celui des années '50 réédité chez Testament), Rojdestvensky ou Anossov ne l'utilisent pas. Allez comprendre.
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Merci d'avoir fourni ces informations .
Je passe maintenant à une oeuvre différente, fruit de la collaboration mémorable entre Prokofiev et Eisenstein. Et je montre une brève vidéo nouvellement mise sur YouTube.
Il s'agit du début (Prologue & Ouverture) d'Ivan le Terrible Op. 116, par le Philharmonia Orchestra et The Ambrosian Chorus dirigés par Riccardo Muti. Récitant : Boris Morgunov.
Grandeur épique et effet sonore garantis ().
[/URL]
Jacques
En fait, ce n'est pas trop son tempo, à Rojdenstvenski, qui me dérange le plus ; je viens de ré-écouter depuis ton message ce matin sa 3ème pour davantage préciser ce pourquoi, ce chef que j'aime beaucoup dans d'autres répertoires, m'avait laissé sur ma faim dans les symphonies de Proko.
Certes, comme à son habitude, rien à dire sur la motricité, ça fonce ! Et sa fonctionne très bien dans la 1ère qui est un vrai bain de jouvence (si, si ...).
Mais le problème qu'il me pose dans les 3-4, c'est la façon dont il aborde les quelques moments véritablement miraculeux qui fourmillent ci et là dans l'écriture de Prokovief, et que lui balaye au pas de charge, comme s'il n'avait pas le temps de s'y attarder, ou qu'il ne les avait pas vu, ou que ça ne l'intéresse pas de faire de la mélodie sublime.
Bref, tout le charme ambigü de l'écriture du compositeur qui apparaît de façon séquentielle ou parfois furtivement, me semble chez lui minimisé.
J'avais déjà eu cette impression, mais dans une bien moindre mesure, avec le ballet de la Belle au Bois Dormant de Piotr dans un live captivant qu'il a dirigé à Londres (CD BBC).
Par contre, son approche est rêvée par sa causticité pour aborder les symphonies de Chosta, où il baigne en plein dans son jus !
Mais ce n'est que mon avis. Et je n'ai pas poursuivi, peut-être à torts, l'écoute des symphonies 5-6-7 de Proko par ce chef n'ayant pas été convaincu des 3-4.
Dernière modification par E.D. ; 19/04/2012 à 22h39.
Voici ce qu'écrivait Nina Svetlanova à propos de Svetlanov (qui devait en connaitre un rayon sur le sujet, je suppose) et la musique de Prokofiev:
"Lorsque le Maestro exprimait son admiration pour l'interprétation d'une oeuvre particulière, il considérait qu'il était préférable d'éviter de produire une interprétation similaire ou de moins bonne qualité. [...] Evgeny Svetlanov croyait sincèrement qu'il ne pourrait ajouter rien de significatif à l'interprétation des oeuvres de ce compositeur proposée par Rozhdestvensky et il déclinait donc toujours poliment mais fermement les interprétations à interpréter ou jouer les oeuvres de Prokofiev."
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
... J'ai pourtant une bonne première de Svetlanov en concert (BBC)
Blague à part, pour continuer mon argumentation, Prokofiev a une écriture orchestrale hautement originale et spéciale ; il est séquentiel et passe du coq à l'âne sans arrêt, il peut être brutal et sauvage, très violent même, pour ne pas dire carrément bestial, comme alternativement et sans qu'on l'ait vu venir, à l'antipode parfait de ce que je viens de décrire.
Weller, Martinon, Kuchar Malko, parviennent magnifiquement, voire miraculeusement, à s'adapter à cette écriture au climat et humeurs hautement mouvants et imprévisibles (pour l'auditeur !) de l'écriture du compositeur, ce qui demande au chef une grande capacité de flexibilité instantanée, et surtout, pour les quelques purs saphirs musicaux ci et là éparpillés par Sergui dans ses symphonies tels des oeufs de Pâques dans un jardin, de les dévoiler en pleine lumière sous leur plus bel angle.
Le problème à mon sens avec Rozhdestvensky, c'est qu'avec les symphonies de Prokofiev, il déboule d'emblée tel un chevalier du moyen-âge avec son heaume, sa pique, et son armure, en guerre musicale d'un bout à l'autre de l'oeuvre, et sans autre forme de subtilité interprétative.
Le son qu'il produit est souvent laid, et je ne suis pas sûr qu'avec ce parti pris hautement belliqueux, il serve exactement la pensée du compositeur !
Quelque soit d'ailleurs les avis de la critique, ou de Svetlanov himself !
Mais ce n'est que mon avis ...
Exact, c'est la seule qu'il ait dirigé. Et d'ailleurs Svetlanova en causait à la suite dans son texte, que je n'avais pas copié.
Béh oui, mais je n'ai pas du tout la même sensation en écoutant cette intégrale. Faudrait une "analyse" complète des enregistrements, exemples tirés des partitions à la clé pour vous prouver que vous avez tort. Mais ce serait fastidieux non seulement à faire -et j'ai pas mal d'autres choses à faire- et surtout à lire pour les autres membres du forum... Tant pis.
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
Personne n'a écouté ou entendu parler de cette intégrale ?
prokofiev
symphonies 1-7
includes original & revised
versions of symphony 4
London Symphony Orchestra
Valery Gergiev
4 CDs / Download 0289 475 7655 6
Int. Release 03 Apr. 2006
More Info
Tiens ça tombe bien, comme on cause de Prokofiev, en ce moment sur medici.tv il y a une intégrale en cours Prokofiev par Gergiev avec le Mariinski. Par exemple ici les 2ème et 3ème symphonies ainsi que le 2ème concerto avec Toradze et là les 1ère et 5ème symphonies ainsi que le 1er concerto avec Trifonov.
Oh vous savez, moi, ce que j'en dis, hein...
Bonjour,
Mon attention a été arrêtée ce matin par le compte-rendu que Le Monde des Livres fait du livre de l'excellent Timothy Snyder au sujet de ce que nous évoquions un peu plus haut.
Sans parti pris conservateur ou dérive politique, voilà une étude de fond essentielle pour cesser de considérer les choses de manière caricaturales, et comprendre également un peu mieux les tenants et aboutissants de l'époque de Prokofiev (et des autres compositeurs contemporains, évidemment).
Je ne suis cependant pas surpris de voir, sous la plume du critique, des éléments que j'énonçais un peu au tranchoir, mais qui me semblent de bon sens.
http://www.lemonde.fr/livres/article...1250_3260.html
A bientôt
Effectivement le Massacre de Katyń (Polonais assassinés par les Soviétiques - 10000 dit-on) est à rapprocher de celui de Babi-Yar près de Kiev (Juifs assassinés par les Nazis).
Il est à noter qu'il ya 2 monuments commémoratifs à Babi-Yar. Le premier érigé par le gouvernement soviétique ne mentionne pas la nature des victimes (40 000 personnes : prisonniers de guerre soviétiques, communistes, juifs, gitans, nationalistes ukrainiens et otages civils) pourtant considérés comme des peuples minoritaires en URSS). Devant l'indignation des gouvernements étrangers, un deuxième monument a été érigé en laissant le premier sur place.
Il y a également eu une tentative de récupération de Katyn par Goebbels comme étant un massacre réalisé par les juifs et les bolchéviques afin de parer aux fortes rumeurs des actions antijuives nazies qui arrivaient enfin en occident.
Aussi après avoir écouté la Symphonie No.13 "Babi Yar" de Chostakovitch sur un poème de Yevoutchenko (le premier écrit et pas celui modifié pour satisfaire le Soviet Suprem) je vous suggère "Katyn Epigraph" de Andrzej Panufnik.
Disponible sur un CD CPO 777497-2 avec le Polish Radio Symphony Orchestra dirigé par Lukasz Borowicz (2008)
Claude Torres
Certains savent que je suis friand d'anecdotes : merci pour ce post !
Et c'est toujours un plaisir de relire une plume savante qui se fait ici trop rare !
Si le fils dirige la 7ème comme le prère, mais j'en doute tout de même un peu, il va me falloir poursuivre les écoutes de ce chef au-delà de la 4ème ...
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