+ Répondre à la discussion
Page 3 sur 14 PremièrePremière 1 2 3 4 5 13 ... DernièreDernière
Affichage des résultats 41 à 60 sur 264

Discussion: Prokofiev

  1. #41
    Membre Avatar de thierry h
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Catalogne
    Messages
    4 360
    Citation Envoyé par Dominique Voir le message
    J'ai l'intégrale de Rozhdestvensky ... idéal pour le scrabble ce gazier ... bon ... j'écoute jamais ... je l'ai passée une fois en jouant aux cartes ... ça a renaudé vilain ... pffff ....
    M'enfin! C'est très bien Rozhdestvensky...

  2. #42
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Paris, Auvergne, Slovénie
    Messages
    1 113
    Excellent chef en effet.
    Dominique

  3. #43
    Membre Avatar de JYDUC
    Date d'inscription
    novembre 2007
    Messages
    2 567
    Plus facile en morse qu'en l'appelant de vive voix :o)

  4. #44
    Membre Avatar de thierry h
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Catalogne
    Messages
    4 360
    Citation Envoyé par JYDUC Voir le message
    Plus facile en morse qu'en l'appelant de vive voix :o)
    Comment ? La moujik adoucit les morses ?

  5. #45
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Citation Envoyé par sophie Voir le message
    Quant à l'enregistrement de Muti de l'oratorio tiré d'Ivan le terrible, son choeur n'est pas à la hauteur et il tire cette oeuvre vers l'opéra ce qu'elle n'est pas (Muti nous fait du Moussorgsky et çà cafouille dans les premier tableaux. Arkhipova très bien par contre). L'enregistrement intégra paru chez melodya, dirigé par Stassevitch, est bien préférable
    Je serais pour ma part bien moins sévère que Sophie à l'égard de la version Muti, qui m'a fait découvrir l'oeuvre et qui fait intervenir un récitant russe (lequel intervient peu il est vrai) que je trouve extraordinaire de présence. J'ose même dire que, pour l'énergie qui l'anime, je la préfère à celle-ci (que je possède évidemment aussi) :



    Jacques

  6. #46
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Je présente maintenant deux disques avec trois des principaux ballets composés par Prokofiev dans les années "20", soit bien avant son retour en Russie devenue soviétique, autrement dit Chout (ou "Le Conte du Bouffon"), Le Pas d'Acier et Le Fils Prodigue (le mot "enfant" figurant sur le second CD n'est pas la traduction la plus courante) :




    Cela dit, le texte d'Eckhardt van den Hoogen figurant sur le livret de ce second CD est d'un intérêt historique et d'un humour (grinçant) tels que je n'hésite pas à le reproduire dans son intégralité ci-dessous .

    Personne n'est obligé de le lire (et j'admets que c'est fort long ), mais ça vaut vraiment la peine d'en faire l'effort, à mon humble avis.

    Jacques

    -------------------------------------------------------------------

    En mai 1918, Serge Prokofiev était arrivé aux États-Unis en passant par Vladivostok et Tokyo, sur les traces du Phileas Fogg de Jules Verne. Il y était attendu avec impatience, comme un phénomène. Le succès grandiose de son premier concert en soliste, le 20 novembre à l'Aeolian Hall de New York, était pratiquement programmé à l'avance car le compositeur venait d'un pays où le peuple était en effervescence et il venait en tant que représentant (involontaire) d'un bouleversement politique dont le Nouveau Monde ne savait rien, mis a part le fait qu'il venait d'avoir lieu.

    Comme on pouvait s'y attendre, les critiques se partagèrent entre l'étonnement total et le succès de scandale. L'un d'eux affirmait : «Si, à le préhistoire, la fille d'un homme des cavernes avait dû présenter les examens finaux du Conservatoire, des pièces de Prokofiev auraient certainement fait partie du programme obligatoire». Un autre déclarait : «On a pu entendre ici l'un des pianistes les plus étonnants et l'un des compositeurs les plus excitants qui soient jamais arrivés chez nous en provenance du pays des désagréments illimités». Un troisième avait vu «des doigts d'acier, des poignets d'acier, des biceps et des triceps d'acier...».

    Les premières commandes de compositions et propositions de concert avec orchestre arrivèrent quasi par retour du courrier. Curieusement, même des œuvres aussi prometteuses et délicieuses que l'opéra L'Amour des trois oranges, écrit pour Chicago, ne lui permirent pas de percer véritablement - mais il est possible que sa maladresse à nouer et à entretenir les contacts nécessaires y ait été pour quelque chose. Lorsque Prokofiev en dirigea la première, le 30 décembre l921, il avait déjà élu Paris pour domicile principal. C'est là que sa carrière prit son véritable essor. En mai 1922, la création du ballet Chout, Op. 21, dans une mise en scène somptueuse, fut un succès éclatant. Le Troisième Concerto pour piano, l'opéra L'Ange de feu, exploité d'abord dans la Troisième Symphonie, le ballet Trapèze (dont on ne connaît plus guère aujourd'hui que le Ouintette Op. 39), la création du Premier Concerto pour violon, de la Cinquième Sonate pour piano et de la Deuxième Symphonie, auxquels il faut ajouter les mille et une stimulations de l'actualité, dans une ville où les scandales servaient parfois à mesurer le succès - le compositeur qui n'avait pas encore la quarantaine pouvait-il souhaiter davantage ?

    Sur le plan personnel, tout lui sourit également : en 1923, Serge Prokofiev épouse la chanteuse espagnole Lina Llubera, qui lui donnera deux fils, Sviatoslav (né en 1924) et Oleg (né en 1928). Enfin, dans le domaine de la politique culturelle, il faut signaler un grand succès: le nouveau régime des Soviets fait grand cas de son «enseigne», devenue une célébrité internationale, l'invite pour ses premiers concerts avec l'Orchestre symphonique de Leningrad et le flatte avec la première de L'Amour des trois oranges, en février 1926 à Leningrad. Pourtant, on en reste provisoirement à des invitations, car il y a encore beaucoup à faire a l'ouest et Serge Prokofiev ne rechigne pas à la tâche. En 1925, par exemple, arrive la commande de Serge Diaghilev, le grand imprésario des Ballets Russes, pour une danse qui doit représenter la Russie soviétique. Prokofiev commenta l'honneur que représentait cette proposition en ces termes: «Je ne pouvais en croire mes oreilles. Pour moi, d'une certaine façon, c'était une fenêtre qui s'ouvrait et laissait entrer l'air, cet air frais dont Lounatcharsky a parlé autrefois». Prokofiev est enthousiaste, Diaghilev charge le peintre Georgi Bogdanovitch Iakoulov (1884-1928) de concevoir un scénario et celui-ci propose rapidement quelque chose de très prometteur - un ballet en deux actes, décrivant d'abord l'effondrement de l'ancien monde corrompu et l'enthousiasme des révolutionnaires avant de faire ressentir «le pathétique du travail organisé, intérieurement et extérieurement».

    Serge Diaghilev intitula le nouveau ballet Le Pas d'Acier. Sa référence n'était pas cinématographique - il ne s'agissait pas d'une préfiguration d'un Robo-Cop universellement célèbre - mais bien chorégraphique, au sens d'un «pas» comme ceux des pas de deux ou pas de trois. La première représentation, qui avait été soigneusement préparée, eut lieu à Paris le 7 mai 1928 sur la scène du Théâtre Sarah Bernhardt, devant un public où l'on reconnaissait Maurice Ravel, Igor Stravinsky et Pablo Picasso. Lorsque le ballet fut présenté à Londres, des membres de la famille royale étaient présents dans la salle, tandis que le Metropolitan Opera de New York procura une satisfaction particulière au compositeur : «C'était une vision intéressante que de voir un grand drapeau rouge se déployer sur la scène du plus bourgeois de tous les théâtres bourgeois».

    Ce n'est que dans la patrie du prolétariat que l'on se montra insatisfait. A ce moment, Prokofiev aurait dû être sur ses gardes. En 1929, Le Pas d'Acier fut rejeté sans appel par l'Association russe des Musiciens prolétariens, en dépit du fait que le compositeur de la partition avait acquis le statut de bolchevique fréquentable dans tout le monde occidental. Des dizaines d'années plus tard, en 1960, l'écrivain de la RDA fidèle à la ligne du Parti, Friedbert Streller, nous apprend dans sa monographie de Prokofiev que cette critique sévère était justifiée : «Le compositeur a prêté une attention particulière aux dissonances abruptes et aux effets orchestraux grinçants dans l'imitation du bruit des machines [...]. A cause des déviations naturalistes, le ballet ne peut aucunement prétendre être une représentation de la réalité soviétique. Malgré les épisodes lyriques, le sujet déjà ne contient pas cette idée fondamentale humaniste [qui est] de mettre à l'avant-plan l'homme qui domine les machines et sait comment les diriger vers un but déterminé». La répartie nous reste en travers de la gorge, mais nous comprenons enfin pourquoi la voiture du peuple, la petite Trabant, a été construite en «plastique» - pour que sa construction fasse moins de bruit ! Et on comprend aussi pourquoi les habitants de l'Etat des travailleurs et des paysans devaient attendre dix ans avant que cette «caisse à roulettes» ne leur soit livrée : chaque Trabant qui ne roule pas rend la vie digne d'être vécue.

    En fait, ce que l'on nous propose de voir est une suite d'images aux arêtes vives, presque des gravures sur bois. Les personnages font leur entrée. Voici le train des paysans ravitailleurs. On les amène devant les commissaires. Des petits vendeurs de rues et des marchands de cigarettes font leurs affaires sur la place. Un comte à bout de ressources échange son manteau de fourrure contre de la nourriture. Un orateur discourt. Un matelot tatoué, portant des bracelets, vêtu avec extravagance, flirte avec une ouvrière. Le changement de décor est masqué par un intermède orchestral. Ensuite, l'industrie et les machines dominent. Le matelot devient ouvrier. Les marteaux grondent dans l'usine. Les danseurs sont costumés en éléments techniques - en spirales, en leviers, en roues dentées, en barres de fer - et accomplissent leurs mouvements mécaniques. Les Temps modernes sont arrivés.

    En bon citoyen respectueux des instructions, Friedbert Streller prend ses distances : «La technique, adorée, quasi idolâtrée, régnait sur tous les domaines de l'art. Il en résulta une mystification de la technique, expression des lois du système économique capitaliste, dont l'accomplissement était inévitable [et] qui semblaient à l'esprit bourgeois aveugles, puissantes, imprévisibles comme des forces naturelles. Le golem 'Technique' qui, une fois libéré de ses liens, renverse tout sans s'arrêter. Que ce 'golem' pouvait être guidé et utilisé pour servir l'homme, c'est ce que l'Union soviétique a démontré avec son ordre nouveau et sa confiance en la force créatrice de l'esprit humain.» C'est pour cela que Tchernobyl n'a été qu'une question de temps !

    Serge Prokofiev n'avait visiblement pas encore remarqué que la phase expérimentale de Lounatcharsky était terminée, où l'on était autorisé à produire des symphonies en plein air avec des sirènes, des cornes de brumes et autres appareils sonores futuristico-mécaniques (comme à Bakou, le 7 novembre 1922) et où Chostakovitch faisait exploser sa Deuxième Symphonie. Pour le Prokofiev de la phase d'acier, le soleil de l'Est s'était couché depuis longtemps lorsqu'il succomba à la tentation du retour. Peut-être aussi était-il prématurément fatigué, un homme auquel ce qui l'attendait était parfaitement égal pourvu qu'il puisse être à nouveau chez lui.

    Serait-ce alors un hasard si son dernier projet avec Serge Diaghilev fut la réalisation de l'histoire du Fils prodigue ? On connaît le phénomène créatif d'avoir en tête (parfois presque inconsciemment) un plan qui n'attend que l'impulsion d'un autre pour être activé. Notre brave Friedbert Streller est d'avis que le maître des Ballets Russes, à la fin de sa vie, a suivi une voie en zigzag, qui se caractérisait par une «recherche d'effets originaux et novateurs», mais il pourrait aussi ne pas avoir su comment celui qu'il traite de la sorte a vécu son époque : «Je suis profondément convaincu que nous vivons dans une période de bouleversements terribles; nous sommes condamnés à mort pour permettre l'émergence d'une nouvelle culture, qui nous prend tout ce qui nous reste de notre sagesse fatiguée.»

    Qui s'étonnera de ce que l'Apollon Musagète de Stravinsky passe sur scène avant Le Fils prodigue ? Presque trois mois jour pour jour avant sa mort à Venise, Serge Diaghilev a pu fêter un dernier grand triomphe au Théâtre Sarah Bernhardt de Paris, le 21 mai 1929. En plus de Renard, sur la musique de Stravinsky, on donna ce soir-là le ballet biblique de Boris Kochno, dans une chorégraphie de George Balanchine et des décors de Georges Rouault. Serge Lifar dansait le rôle-titre, Felia Doubrovska était la séductrice et Mickaïl Fedorov, le père. Et on a entendu un Prokofiev quasi transfiguré qui, malgré les éclats nécessaires pour la dramaturgie, a donné sa préférence aux couleurs intimes, aux coloris tendres et à des mélodies simples afin de faire de la parabole de l'évangile de Luc (Lc 15, 11-24) un grand succès.

    L'action se répartit sur trois scènes de deux fois quatre et une fois deux sections. Elle commence devant la maison du père, où le fils, avec des gestes vigoureux, veut partir à l'aventure. Les sœurs essaient à plusieurs reprises de le détourner de son projet par des caresses enveloppantes, mais il recommence à chaque fois à danser son Presto [d'abord à l'50). Le père tente vainement de faire acte d'autorité (2'35) et on se querelle. A la fin, le fils s'en va, mais il manque de détermination (andante irresoluto) - Cela change avec la rencontre des camarades dans le cercle desquels on joue évidemment des muscles. Allegro fastoso (fastueusementj, les trois s'éloignent à l'horizon. On rencontre une beauté enjôleuse et une société de danseurs, qui n'est pas précisément la bonne société mais qui semble aussi intéressante aux nouveaux arrivants qu'elle s'intéresse à eux.

    Pourquoi en est-il ainsi? C'est ce que nous apprenons au début du deuxième tableau. L'enjôleuse prend le fils dans ses filets. Une orgie commence au cours de laquelle la victime de ce complot bien préparé, qui ne se doute de rien, s'enivre et est alors humiliée, moquée et dépouillée par ses hôtes. Lorsqu'il se réveille et réalise ce qui lui est arrivé, il regrette amèrement sa sottise. Il se met en route pour rentrer chez lui. Les compagnons de beuverie reviennent pour se partager le butin.

    A la fin, le fils, malade et déguenillé, se trouve devant la maison paternelle. Les sœurs le trouvent et le reconnaissent. Le père sort et voit son fils s'agenouiller devant lui. Mais il ne s'émeut pas. Le fils prodigue se remet péniblement en route. Alors le père le rattrape et le ramène à la maison.

    Ceci pourrait bien avoir été le rêve secret de Serge Sergueïevitch Prokofiev - être accueilli à la maison, les bras ouverts, par un père qui pardonne : «Je dois me réhabituer à l'atmosphère de mon pays natal. Je dois vivre à nouveau de vrais hivers et un printemps qui éclate d'un instant à l'autre. Je dois à nouveau entendre les sons russes résonner à mes oreilles et parler avec des gens de ma chair et de mon sang, afin qu'ils me rendent ce qui me manque ici : leurs chants et les miens. Ici, je suis affaibli nerveusement et en danger de périr par académisme», avouait-il à l'époque à un ami. Il a donc pris le chemin du retour - peu de temps après avoir assemblé une nouvelle Symphonie, sa quatrième, à partir du matériau du ballet.

    Mais les paraboles sont de la théorie pure, comme le «fils prodigue» fut forcé de le constater par la suite. Bien sûr, il y eut les décorations, les commandes prestigieuses, et il y eut notamment Ivanovo, l'espace des compositeurs - style république des savants - où l'on chantait dans des compositions collectives les conquêtes du nouvel «homo socialisticus». Mais les tyrans ont la particularité de passer au fil de l'épée même leurs lèche-bottes les plus dociles, quand cela leur plaît. Qu'avaient-ils donc à faire de personnalités qui recelaient encore quelque chose comme de l'individualité créatrice? Les retours repentants les intéressent aussi peu que la servilité zélée. Seul cet andante irresoluto, où se mêlent peur et angoisse, leur plaît. Tout le reste n'est que le signe d'une vie indépendante et n'a rien à attendre du totalitarisme.

    C'est pourquoi il y eut également les cercles de discussion, dans lesquels des apparatchiks dilettantes se penchaient sur la correction ou l'incorrection des idées musicales. Il y eut la tragédie autour de Lina, la mère de ses fils Sviatoslav et Oleg, qui, après l'échec de son mariage avec l'artiste méritant du peuple, disparut un jour de façon inexpliquée et qui aurait été une espionne. Il y eut ce perfide Andreï Alexandrovitch Jdanov qui, en 1948 sur ordre de Staline, fit rentrer dans le rang toute l'élite créatrice. Serge Sergueïevitch était présent et, comme le rapporte Kristof Meyer dans sa biographie de Chostakovitch en citant son collègue Nikita Bogoslovsky, il arriva en retard à cette réunion infâme: "II portait des bottes de feutre et avait apporté une serviette bourrée à craquer, portant un grand insigne de la Royal Society de Londres [...] Il s'assit, ferma les yeux et s'assoupit probablement. Chkiriatov (un membre du Parti), assis à côté de lui, dit subitement à haute et intelligible voix: «Il semble que Prokofiev n'apprécie pas le discours d'Andreï Alexandrovitch. Il s'est endormi». Prokofiev ouvrit les yeux et demanda : «Et vous, qui êtes-vous ?» Chkiriatov montra du doigt le portrait suspendu au-dessus de la scène et répondit : «Voilà qui je suis». Prokofiev fit l'étonné : «Et alors?». Alors, Popkov, le secrétaire du Comité central, qui dirigeait la séance, se leva et dit : «Camarade Prokofiev, vous dérangez la séance. Si l'exposé du camarade Jdanov ne vous plaît pas, vous pouvez sortir !» Prokofiev se leva et quitta la salle." Il n'aurait jamais dû y mettre les pieds...

    -------------------------------------------------------------------
    Dernière modification par Jacques ; 28/10/2008 à 21h56.

  7. #47
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    Puisqu'il a été question de Valery Gergiev, le voici dirigeant à Londres, le 14 juin 2007, cette fameuse "Cantate pour le 20ème Anniversaire de la Révolution d'Octobre" (avec grand orchestre, accordéons et tout ).

    J'aime bien, sur la 3ème vidéo, les sous-titres anglais signifiant "... pour défendre et renforcer la dictature du prolétariat" ().









    Jacques

  8. #48
    Membre Avatar de Jacques
    Date d'inscription
    avril 2008
    Localisation
    Lausanne (Suisse)
    Messages
    2 782
    De tels couplages ne sont pas très fréquents :



    Etant précisé que le deux Concertos pour violon et orchestre de Prokofiev remontent à 1916/17 pour le premier et à 1935 pour le second, tandis que ceux de Chostakovitch ont été composés l'un en 1947, l'autre en 1967 (ce qui, déjà, implique certaines différences), ces confrontations permettent de percevoir de façon directe tout ce qui distingue l'un de l'autre les deux illustres compositeurs russes (style, "manière", inspiration, etc.).

    A propos de l'attitude qu'ils ont eue personnellement face à l' "inquisition jdanovienne", l'auteur des livrets remarque juste ce qui suit :

    "En février 1948, après la seconde chasse à courre que Staline lança aux trousses des compositeurs soviétiques, l'un des principaux accusés était assis au premier rang, l'autre au dernier. Serge Prokofiev, d'habitude toujours impeccablement vêtu, s'était volontairement installé au premier rang, en tenue décontractée, pour bien montrer qu'il ne se sentait pas concerné. Dimitri Chostakovitch était assis tout au fond et s'échappait toutes les cinq minutes pour aller fumer une cigarette. Rien n'aurait pu mieux caractériser les deux hommes : l'un était sûr de lui, l'autre était mal à l'aise."

    Jacques

  9. #49
    Je ne connaissais les sonates pour piano et violon que par Argerich et Kremer, et j'en garde un très bon souvenir. Mais j'ai écouté hier soir la version de Zino Francescatti avec Eugenio Bagnoli. Elle manque certainement d'équilibre, en gros je n'ai pas entendu le piano ou presque, mais Francescatti y est étincelant. (Music & Arts)



  10. #50
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    862
    Bonjour,

    Les concertos pour violons de Prokofiev ont heureusement une discographie aussi riche que de qualité.

    Au rayon historique, à part Oistrakh que j'ai déjà parlé dans le fil 100 ans d'anniversaire, il y a Heifetz dans le 1er, Kogan dans le 2e, et Milstein dans les deux. Pour Kogan, si vous trouvez le disque avec Kondrachine (Russian Revelation), à mon avis c'est meilleur que le disque chez Testament.

    Au rayon moderne, les versions isolées à ne pas rater sont le 1er par Mullova/Previn, le 1er par Julia Fischer, et le 2e de Znaider. Ce dernier me rappelle beaucoup de Kogan, et ça c'est tout dit.

    Pour les deux en un CD, la priorité c'est Shaham/Previn. Ensuite vient Mordkovich/Jarvi, Lin/Salonen, Chung/Previn et l'inconnu Milanova/Stefanov, peut être dans cet ordre. Vous remarquez que Previn est incontournable.

    Finalement il n'y a que peu de version pas vraiment réussit de ces deux concertos: dans une mesure limitée il s'agit de Ricci/Ansermet et Vengerov/Rostro qui me laissent un peu sur ma faim.

    Beaucoup de regret, pas de trace de l'accompagnement de Ancerl. On se met à fantasmer un couplage Prokofiev Ancerl/Sitkovetsky par example.

    Cordialement,

    Bruno


























  11. #51
    Membre Avatar de thierry h
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Catalogne
    Messages
    4 360
    Bonsoir Bruno,

    Une petite erreur s'est glissée dans votre présentation ans le disque RCA Heifetz ne joue pas le premier mais le second concerto avec Charles Munch ... Ou alors j'ai pas bien tout suivi...

    Je mentionne la formidable version du Premier, décidément c'est l'un de mes concertos fétiches, par Stern, New-York et Mitropoulos en 58! Le Second est pas mal non plus avec toujours le Philharmonique de New-York et Bernstein en 57! Je ne sais pas si ces enregistrements sont toujours disponibles. Ils faisaient partie d'une superbe "Isaac Stern Collection" éditée en 90 par Sony.

    thierry

  12. #52
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    862
    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Bonsoir Bruno,

    Une petite erreur s'est glissée dans votre présentation ans le disque RCA Heifetz ne joue pas le premier mais le second concerto avec Charles Munch ... Ou alors j'ai pas bien tout suivi...

    Je mentionne la formidable version du Premier, décidément c'est l'un de mes concertos fétiches, par Stern, New-York et Mitropoulos en 58! Le Second est pas mal non plus avec toujours le Philharmonique de New-York et Bernstein en 57! Je ne sais pas si ces enregistrements sont toujours disponibles. Ils faisaient partie d'une superbe "Isaac Stern Collection" éditée en 90 par Sony.

    thierry
    Ah oui, merci Thierry pour la correction de cette erreur grossière de ma part. Comme vous mentioné la version avec Munch, j'en profite pour signaler que Heifetz a laissé une autre gravure mono en 1937 avec Koussevitzky, avec évidement BSO. Disque disponible chez Naxos ou RCA mais ce dernier peut être difficile à trouver.

    Je ne connais pas Stern. Merci pour le signaler.

    Je n'ai pas entendu non plus Mintz/Abbado, Zimmermann/Jansons et Josefowicz/Dutoit.

    Bruno

  13. #53
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    862
    .

  14. #54
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    862


    Inpardonable de ma part d’avoir oublié la gravure historique du 1er concerto par Szigeti et Bechcham. Szigeti défendit l’œuve avant même que Milstein et Oistrakh prennent le relai.

    Cordialement,

    Bruno

  15. #55
    Membre Avatar de thierry h
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Localisation
    Catalogne
    Messages
    4 360
    Citation Envoyé par brunoluong Voir le message

    Inpardonable de ma part d’avoir oublié la gravure historique du 1er concerto par Szigeti et Bechcham. Szigeti défendit l’œuve avant même que Milstein et Oistrakh prennent le relai.

    Cordialement,

    Bruno
    Je ne l'ai pas vu passer celui là, je vais me renseigner... Merci! Encore un grand bonhomme, Szigeti!

    thierry

  16. #56
    Membre Avatar de JYDUC
    Date d'inscription
    novembre 2007
    Messages
    2 567
    Bonjour,

    Ah, voilà un fil tendu comme une perche !
    Je suis un grand fan de Prokofiev, ce qui ne me rend pas meilleur, je le reconnais, mais je recherche la version idéale de la Symphonie concertante ; peut-être pourriez-vous m'aider à la trouver.
    Svetlanov ? Kondrashin/chine ?

    Et puis, tiens, puisque j'y suis (Giresse) : la version idéale du Premier concerto pour piano...

    Merci.
    Dernière modification par JYDUC ; 01/11/2008 à 07h43.

  17. #57
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    862
    Citation Envoyé par JYDUC Voir le message
    Je suis un grand fan de Prokofiev, ce qui ne me rend pas meilleur, je le reconnais, mais je recherche la version idéale de la Symphonie concertante ; peut-être pourriez-vous m'aider à la trouver.
    Svetlanov ? Kondrashin/chine ?
    Bonjour,

    J'en ai trois je crois : Rostro/Rozhdestvensky (Russian Disc), Rostro/Kondrachine (coffret Brillant) et l'incontornable Ancerl/Navarra (du beau monde n'est ce pas ?). Il y a au moins quatre autres par Rostro Sargent (EMI), Ozawa (Erato), Svetlanov (EMI), Sanderling (Russian Treasure). A lui tout seul il a enregistré presque la moitié des versions existantes !!!


    Vous ne satisfaites pas avec les versions que vous avez (lesquelles) ? Mais avant que je me lance dans une séance d'écoute (je ne l'écoute pas souvent j'avoue), je voudrais avoir votre avis en premier.

    Cordialement,

    Bruno




  18. #58
    Membre Avatar de JYDUC
    Date d'inscription
    novembre 2007
    Messages
    2 567
    Merci, Bruno, de votre promptitude à me répondre, mais la Symphonie concertante est l'une des oeuvres que je connais le moins de son auteur et dont je ne possède aucun enregistrement.
    Rostro, oui, bien sûr... un spécialiste sans doute...
    Cependant, n'existe-ti-il pas une version avec Janos Starker, par exemple ?
    Côté Chef, je me demande si un Russe n'est pas plus à même d'être à l'aise dans cette musique.

  19. #59
    Membre
    Date d'inscription
    octobre 2007
    Messages
    862
    Rebonjour Jean-Yves,

    J'ai passé ce matin à écouter les 3 sinfonia concertante. Je crois que je ne ferai plus jamais ça ! Je trouve que la version Ancerl n'est pas mal du tout. Le sonorité des membres de l'orchestre Tchèque a bien plus de charme que chez leurs confrères Moscowitch. L'équilibre sonore, et la précision chez Ancerl n'est plus à démontrer (on ne pourrait pas dire autant chez Rozhdestvensly). Peut être il y a un peu moins de décibel et une impression "pas aussi dans l'air du temps" que chez Kondrachine et Rozhdesvensky, mais c'est très beau.

    Je vais me tenter par plutard la version Rostro/Sargent, qui doit trouver dans son intégrale EMI.

    Bruno

  20. #60
    Membre Avatar de JYDUC
    Date d'inscription
    novembre 2007
    Messages
    2 567
    Citation Envoyé par brunoluong Voir le message
    Rebonjour Jean-Yves,

    J'ai passé ce matin à écouter les 3 sinfonia concertante. Je crois que je ne ferai plus jamais ça ! Je trouve que la version Ancerl n'est pas mal du tout. Le sonorité des membres de l'orchestre Tchèque a bien plus de charme que chez leurs confrères Moscowitch. L'équilibre sonore, et la précision chez Ancerl n'est plus à démontrer (on ne pourrait pas dire autant chez Rozhdestvensly). Peut être il y a un peu moins de décibel et une impression "pas aussi dans l'air du temps" que chez Kondrachine et Rozhdesvensky, mais c'est très beau.

    Je vais me tenter par plutard la version Rostro/Sargent, qui doit trouver dans son intégrale EMI.

    Bruno
    La patience plus la passion
    Je n'en serais plus capable, sauf pour des oeuvres de Satiepeut-être
    Jadis, j'arrivais à écouter deux ou trois versions de la Sixième de Mahler dans la journée... Me suis fait la Tétralogie non-stop.
    Mais c'était jadis
    Encore merci du renseignement utile.
    Je m'attendais plutôt à un Chef russe.

+ Répondre à la discussion
Page 3 sur 14 PremièrePremière 1 2 3 4 5 13 ... DernièreDernière

Informations de la discussion

Utilisateur(s) sur cette discussion

Il y a actuellement 1 utilisateur(s) naviguant sur cette discussion. (0 utilisateur(s) et 1 invité(s))

     

Règles de messages

  • Vous ne pouvez pas créer de nouvelles discussions
  • Vous ne pouvez pas envoyer des réponses
  • Vous ne pouvez pas envoyer des pièces jointes
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages