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Discussion: Igor Stravinsky

  1. #21
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    VOus observez que l'arrière-petit-fils de Stravinsky étudie son piano avec la méthode de Hanon...

  2. #22
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    Bonjour .

    Et merci, Sud, Lebewohl et Dominique pour les observations que vous avez faites pendant que je dormais encore (forcément, vu l'heure à laquelle je me suis enfin couché ).

    Je me souviens avoir une fois entendu à la radio le pianiste Arthur Rubinstein, qui bien sûr a connu Stravinsky et admirait énormément sa musique, déclarer qu'il fallait "quand même bien admettre que, physiquement, Igor n'était pas un jeune premier" (il a même utilisé l'expression "laideron"). Or j'ai été agréablement surpris de constater que les filles Stravinsky, par contraste, en particulier la cadette Milena (ou Milène), étaient plutôt très jolies quand elles avaient dans les 20-25 ans. C'est pour ça que j'ai tenu à les montrer ...

    C'est exact que le deuxième fils d'Igor, Soulima, a étudié intensivement la musique et la composition (avec une prédilection pour le piano). J'ai même eu naguère entre les mains un disque de certaines de ses oeuvres, mais je ne sais malheureusement plus où je l'ai fourré. Cela dit, quand on a eu un père aussi génial, il est vraiment très difficile de l'égaler et de "se faire un nom".

    Deux choses personnelles...

    Je connais bien sûr les maisons que la famille Stravinsky occupa en Suisse à Clarens dès 1911, puis à Morges dès 1915. A l'époque, à Clarens (qui est juste à côté de Montreux), les voisins des Stravinsky étaient paraît-il totalement "retournés" (il n'avaient encore jamais entendu une chose pareille ) quand Igor martelait inlassablement sur son piano les fameux accords "barbares" qu'on entend, juste après l'introduction, au début du Sacre du printemps ("complètement dingues, ces immigrés russes !" )

    Mais mon plus beau souvenir relatif à la musique de Stravinsky, c'est d'un concert à New York que je le tiens. Car l' "univers" de ce compositeur cosmopolite, ce ne furent pas seulement la Russie (à ses tout débuts), la Suisse (entre 1911 et 1920), puis la France (années "20" et "30"), mais aussi cette métropole américaine avec ses ressources culturelles inépuisables. C'était à l'occasion de mon premier voyage là-bas, et ma soeur et mon beau-frère, qui vivent à Brooklyn, avaient eu la bonne idée de me réserver (entre autres) une place au Lincoln Center où le New York City Ballet exécutait une chorégraphie de George Balanchine (sorte de "successeur" en Amérique de Serge Diaghilev et grand ami de Stravinsky) sur la "Symphonie en trois mouvements". Gros choc émotionnel pour moi, avec l'impression d'être vraiment arrivé "au coeur du temple" . Et je ne peux maintenant plus entendre les extraordinaires passages aux rythmes complexes et envoûtants qui caractérisent le premier mouvement de l'oeuvre sans aussitôt penser à ce spectacle.

    Jacques (qui reviendra plus tard avec quelques beaux disques )

  3. #23
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    Pour vous aider à imaginer un peu l'effroi qu'ont dû ressentir ces "pauvres" voisins de Stravinsky ( ), à Clarens vers 1913, quand le compositeur ne cessait de jouer ça lui-même au piano, voici une vidéo intéressante où le pianiste argentin Daniel Rivera interprète le début du Sacre :

    [/URL]

    Jacques

  4. #24
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    L'austère Nadia Boulanger, alias "Mademoiselle", a toujours voué une admiration sans borne à son grand ami Igor Stravinsky. Elle n'était toutefois pas du genre particulièrement souriant ()...

    Or la voici qui semble s'amuser quand même, à gauche sur cette photo prise en Californie en 1941, d'une pitrerie un peu macabre de notre compositeur :



    Jacques

  5. #25
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    Je passe maintenant à des choses plus traditionnelles en montrant quelques "joyaux" figurant dans ma collection d'enregistrements Stravinsky :



    Ce coffret de 8 CDs, qui présente vraiment l'essentiel de ce que Stravinsky a composé pour l'orchestre, offre de multiples avantages. En particulier c'est très bien enregistré (de 1955 à 1965 dans une stéréo Decca de la "grande époque"), et c'est artistiquement très conforme à l'esprit qui caractérise toutes ces oeuvres. Inutile en outre de rappeler (même s'ils se sont détériorés à partir des années "50", en raison du traité qu'Ansermet avait entrepris d'écrire sur les "fondements de la musique dans la conscience humaine") les liens amicaux très profonds qui se sont noués entre le chef et le compositeur dès l'arrivée de ce dernier en Suisse. Je relève aussi, entre autres grandes réussites, que ce coffret contient ce qui demeure à mon avis l'une des meilleures - sinon la meilleure - versions des "Noces" (ici avec le texte en français de Ramuz), en dépit de la concurrence Boulez.


    Voici encore, parmi d'autres, divers enregistrements de tout premier ordre (certaines des oeuvres enregistrées par Karel Ancerl, qui présente quant à lui la version en russe des "Noces", ne figurent d'ailleurs pas dans le coffret Ansermet) :






    Jacques

  6. #26
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    Pour de bonnes versions plus récentes (Tilson Thomas en 1991 et Solti en 1999) de la Symphonie de Psaumes, de la Symphonie en ut et de la Symphonie en trois mouvements, il y a aussi ces deux disques :



    S'agissant de la Symphonie en trois mouvements, ce sont ces versions qui me rappellent le plus ce que j'ai entendu autrefois à New York (je précise toutefois qu'il ne s'agissait pas d'un orchestre américain prestigieux, mais d'un bon ensemble ordinairement rattaché à la troupe de Jerome Robbins, successeur de Balanchine au NYCB et chérographe - en particulier - de "West Side Story" de Bernstein).


    Jacques

  7. #27
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    Voici encore deux albums contenant des enregistrements d'oeuvres moins fréquentées de Stravinsky, à part "Noces" évidemment.

    Je précise que cette version des "Noces" par Boulez en 1965 (avec, comme chez Ansermet, le texte en français de Ramuz) est excellente. Mais il y a dans les percussions deux ou trois petites choses qui m'indisposent. Comme le fait que les battements violents du premier tableau sont attaqués "tout nets", sans ces ultra-brefs "roulements" qui les précèdent dans les autres versions que j'ai signalées (Ansermet et Ancerl). Ce qui à mon avis en amoindrit beaucoup l'impact.

    Quant à l'oeuvre pour piano seul de Stravinsky, à part peut-être les trois mouvements tirés du ballet "Petrouchka" et une ou deux autres choses, elle n'est pas si souvent jouée et les intégrales n'en sont pas très nombreuses il me semble. Celle que je montre est honnête, avec un son peut-être un peu sec et étroit (ce qui d'ailleurs n'est pas particulièrement gênant pour un tel compositeur, peu versé dans le "lyrisme chantant"). Mais de toute façon, s'agissant du piano, j'avoue préférer me tourner vers Prokofiev notamment (pour rester dans le répertoire russe).




    Jacques

  8. #28
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    Jacques,

    Merci à vous pour ces très intéressants et instructifs documents... Je vais peut être me remettre à écouter tout ça sérieusement...
    il y a peu de temps Sony a réédité tous les enregistrements de Stravinsky par... Stravinsky. Est -ce que cela vaut le coup ? A part quelques ballets je connais mal Stravinsky dans sa propre musique.

    Sinon le disque de Solti est peut être sorti en 1999 mais pas enregistré cette année là... Le grand Georg avait tiré sa révérence deux ans plus tôt...

    thierry
    Dernière modification par thierry h ; 27/10/2008 à 00h33.

  9. #29
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    Cela vaut le coup, oui, à mon sens (même si je n'ai pas fini d'écouter) selon les sites internet on arrive en plus à le trouver pour 1,5 € le disque donc ma foi...

    IL y a plein d'oeuvres qu'on n'entend jamais!

  10. #30
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Je vais peut être me remettre à écouter tout ça sérieusement...
    il y a peu de temps Sony a réédité tous les enregistrements de Stravinsky par... Stravinsky. Est -ce que cela vaut le coup ? A part quelques ballets je connais mal Stravinsky dans sa propre musique.

    Sinon le disque de Solti est peut être sorti en 1999 mais pas enregistré cette année là... Le grand Georg avait tiré sa révérence deux ans plus tôt...

    thierry

    Bonsoir Thierry

    Pour Solti, oui, hélas, il est mort le 5 septembre 1997... Et l'année que j'ai mentionnée (1999) n'était autre que celle de la parution du disque. Je précise donc que ces enregistrements Stravinsky par Solti ont été faits en novembre 1993 pour la Symphonie en trois mouvements, et en mars 1997 pour la Symphonie de Psaumes et la Symphonie en ut (soit à peine six mois avant son décès).

    Pour ces enregistrements par Stravinsky de ses propres oeuvres, je crois qu'ils sont très recommandables .

    On les a considérés un temps comme manquant un peu de "présence", d' "énergie" ou d' "engagement" (chose assez inattendue, vu les circonstances).

    Mais à la faveur de cette réédition, les critiques ont été bien plus positives, la prise de son (à l'origine un peu terne) ayant probablement été aussi améliorée. Et rien n'est peut-être plus "sûr", question style, qu'un compositeur interprétant ou dirigeant sa propre musique (à moins qu'il soit devenu complètement gaga).

    Cela dit, pour certaines de ses oeuvres, Stravinsky avait même un temps "fait défense" à quiconque d'autre que lui-même ou son ami Ansermet de les diriger. C'est dire la confiance qu'il avait en ce chef. Et comme je suis certain qu'Ansermet n'était pas du tout sénile à l'époque de ses enregistrements Stravinsky pour Decca (bon, c'est vrai, les deux hommes étaient alors un peu brouillés ), je me contente pour l'instant du coffret que j'ai montré .

    Bonne nuit et à bientôt.

    Jacques

  11. #31
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    Personnellement, je ne connais par Stravinsky que l'Oiseau, Petrouchka, le Scherzo Fantastique et Pulcinella, et je trouve cela absolument excellent. Je ne comprends pas bien ce que l'on a pu reprocher à Stravinsky comme chef, tout est très bien tenu et très clair.

  12. #32
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    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Personnellement, je ne connais par Stravinsky que l'Oiseau, Petrouchka, le Scherzo Fantastique et Pulcinella, et je trouve cela absolument excellent. Je ne comprends pas bien ce que l'on a pu reprocher à Stravinsky comme chef, tout est très bien tenu et très clair.
    Je ne connais pas bien ni tout, mais j'ai souvent entendu dire que Stravinsky dirigeait à toute allure et à la serpe et que les prises de sons étaient assez sèches...
    En gros si je devais me réconcilier avec sa musique je choisirai ces versions là!


  13. #33
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    Mais pas du tout! Un peu sec parfois peut-être (Petrouchka?), mais juste un peu... L'orchestre est beau, en général!

  14. #34
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    J'avais pas mal d'enregistrement par Igor lui-même, ils sont à la cave maintenant, secs (comme les petits saucissons à Salers ) dans les prises de sons comme souvent dans pas mal de studios ricains à cette époque, sinon, côté interprétation ... il faisait ce qu'il pouvait, c'est déjà ça ...
    Dominique

  15. #35
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    Perso j'aime assez, même si c'est rarement ma version préférée, mais le son, en effet, est, comment dire... je n'ose dire sec... mais enfin... pas très mouillé, quand même, hein...

  16. #36
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Perso j'aime assez, même si c'est rarement ma version préférée, mais le son, en effet, est, comment dire... je n'ose dire sec... mais enfin... pas très mouillé, quand même, hein...
    Bon en gros c'est pas le Philharmonique de Vienne jouant dans un hall de gare ?

  17. #37
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Pour vous aider à imaginer un peu l'effroi qu'ont dû ressentir ces "pauvres" voisins de Stravinsky ( ), à Clarens vers 1913, quand le compositeur ne cessait de jouer ça lui-même au piano, voici une vidéo intéressante où le pianiste argentin Daniel Rivera interprète le début du Sacre :

    [/URL]

    Jacques


    Un "printemps" pour une fête de patronage... Ça sautille comme une danse folklorique...

  18. #38
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    Pour la version complète avec récitant, divers acteurs et ensemble instrumental de l'Histoire du Soldat, on ne soulignera jamais assez le contexte suisse (vaudois) dans lequel cette oeuvre est née : Stravinsky vivait alors à Morges, il était devenu un grand ami de Charles-Ferdinand Ramuz, auteur du texte, ainsi que d'Ernest Ansermet qui dirigea la première au Théâtre municipal de Lausanne le 28 septembre 1918 avec comme récitant Georges Pitoëff.

    Cela dit, et avec raison, on se précipitera sur cet enregistrement mémorable de 1962 (je le montre ci-dessous sous deux formes), avec Igor Markevitch dirigeant des instrumentistes de l'Orchestre de la Suisse Romande (OSR), avec Jean Cocteau comme récitant et Peter Ustinov dans le rôle du diable :



    Les liens avec la Suisse d'Igor Markevitch et même de Peter Ustinov (il a vécu les dernières années de sa vie dans une petit village à l'ouest de Lausanne, où il est mort il n'y a pas si longtemps) sont en outre indiscutables.

    Mais Cocteau, pour dire le texte un peu "primitif et paysan" de Ramuz, est-ce vraiment idéal ?


    C'est la raison pour laquelle je me risque à signaler une version à mon avis encore bien plus "idiomatique" (suisse à 100 %), enregistrée dans la banlieue ouest de Lausanne en juin 1970 et dont le seul "tort" est de ne pas l'avoir été sous la baguette d'Ansermet lui-même, son créateur, mort l'année précédente :



    On voit sur le verso de la boîte un dessin montrant Ramuz buvant à Lausanne, en 1917, un "ballon de blanc" [= un verre de vin blanc], le récitant est l'excellent Gérard Carrat (un acteur suisse qui trouve "tout naturellement" l'accent vaudois que réclame le texte), le diable est François Simon (fils de Michel Simon, il a toujours habité Genève), les instrumentistes sont des solistes - tous excellents - de l'OSR et Charles Dutoit, qui fut l'élève d'Ansermet, est lausannois de naissance...

    C'était juste une suggestion, au cas où cet enregistrement serait toujours disponible .

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 06/11/2008 à 14h07.

  19. #39
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    Je crois qu'il l'est, toujours disponible, et il est effectivement magnifique ! En prime on a "Renard", pas forcément mon oeuvre préférée, mais on ne l'entend jamais.

    (ce n'est un "déci", qu'il boit? )

  20. #40
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    (ce n'est un "déci", qu'il boit? )
    Oui .

    C'est très suisse (vaudois), ça, avec ce côté "raisonnable et modéré" assez typique. Mais c'est quand même plus souvent trois "décis" qu'on "s'envoie derrière la cravate", quand ce n'est pas carrément toute la bouteille .

    Jacques

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