Bonjour,
ayant sans doute peur d'être en manque en plein milieu d'une semaine finlando-finnoise, je suis allé hier soir à la Cité de la musique pour entendre un concert de l'ensemble InterContemporain, dirigé par Susanna Mällki, .... finlandaise.
Si je poste ce message ici, c'est pour m'inquiéter du taux de remplissage de ces concerts. Le précédent concert de l'EIC, il y a un mois, était rempli à 60-65%. Celui d'hier ne devait pas dépasser les 50%.
Alors, je voudrais essayer de donner quelques arguments pour vous inciter à prendre votre courage à 2 mains, et à montrer un peu plus de curiosité.
1. Celles et ceux qui se plaignent de la qualité moyenne des ensembles et orchestres français par rapport à leurs homologues étrangers doivent savoir que l'EIC, c'est, avec Modern, Klangforum Wien et le London Sinfonietta, le nec plus ultra de la qualité en matière d'interprétation d'oeuvres contemporaines et des classiques pour petits orchestres et ensembles de la musique du 20è siècle.
2. Susanna Mälkki, qui assume la direction de l'EIC depuis la saison dernière, s'affirme, de concert en concert, comme un chef remarquable.
3. La programmation de l'EIC est beaucoup plus ouverte que certains veulent bien le laisser entendre. Ce n'est pas du tout "Boulez & co", loin s'en faut.
4. Mälkki semble renouer avec ce qui avait été une des bases de la fondation de l'EIC, à savoir la confrontation entre des oeuvres de compositeurs vivants et des chefs d'oeuvre ou des oeuvres moins connues de compositeurs de la première moitié du 20è siècle. Parfait exemple, hier soir, avec une seconde partie consacrée à la Symphonie de chambre de Franz Schrecker.
5. Le prix des places est plus que raisonnable ; 17 euros au tarif plein pour le concert d'hier soir, à peine 12 euros pour moi du fait de mon abonnement à la Cité.
6. La qualité moyenne des oeuvres jouées. Point de "Tevot" ou de "Wing on Wing" à l'EIC, mais, comme hier soir, un savant alliage entre des "standards" du contemporain (Kreuspiel de Stockausen jouait ce rôle hier), des oeuvres que j'appellerai vraiment contemporaines (hier, "Minnelieder-Minnewasser 2" de Bent Soerensen et les admirables "Abschiedsstücke" de Wolfgang Rihm, dits et chnatés par Rosemary Hardy) et un regard sur les "oubliés" du 20è siècle (hier, la "Kammersinfonie" de Franz Schrecker, petit bijou quasiment jamais joué et où Mälkki démontra son sens des couleurs et une rare souplesse de direction).
J'espère vous avoir convaincus.