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Discussion: Aïda et le kitsch

  1. #1

    Aïda et le kitsch

    Aïda me semble l'opéra qui a engendré les décors les plus pharaoniquement kitsch. Un opéra intimiste souvent joué dans la grandiloquence. S'il y des scènes que vous aimez, n'hésitez pas.

    Quel est ce film, où Sophia Loren joue Aïda, avec la voix, sublime, de la Tebaldi:



    On peut aussi voir Toscanini diriger Aïda avec un effectif pléthorique. Que dire de la mise en scène ?


  2. #2
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    Bonjour,
    J'avoue être un peu surpris de voir qualifier Aïda d'opéra 'intimiste' et qu'on y reproche des mises en scènes pharaoniques. Dès la commande, cette oeuvre fut voulue comme spectaculaire, et Verdi dut se plier à cette exigence, malgré qu'il en eût.
    Qu'il y ait eu et y ait encore des MeS kitsch, de mauvais goût, etc., certes. Mais il en est qui tout en étant 'à grand spectacle', et donc appropriées, n'ont pas donné dans ce travers. Qu'est-ce dans Aïda qu'un effectif 'pléthorique', c'est à dire excédentaire ?
    Il serait curieux de ramener Aïda aux dimensions scéniques de Cosi !

  3. #3
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    Beaucoup de scènes sont à très peu de personnages! La seule fois où je l'ai vu, c'était à Covent Garden il y a 30 ans, la mise en scène était tellement intimiste que c'était décor unique (ou plutôt une absence unique de décor) pour tout le monde, et trois malheureux gamins faisant des pirouettes pendant "les trompettes" ; peut-être un peu excessif, du coup...

  4. #4
    Membre Avatar de Alfredo
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    Rétablissons la vérité: Aïda est un opéra qui alterne avec bonheur des scènes intimistes et des scènes pharaoniques.

    Le film avec Sophia Loren?

    La bande son regoupe une belle équipe: Renata Tebaldi, Ebe Stignani, Giuseppe Campora, Gino Becchi et Giulio Neri (je ne sais plus qui est le chef), avec malheureusement beaucoup de coupures.
    La mise en scène est très kitsch, façon vieux peplum de Cinecitta.
    Dernière modification par Alfredo ; 06/12/2008 à 21h12.

  5. #5
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Beaucoup de scènes sont à très peu de personnages! La seule fois où je l'ai vu, c'était à Covent Garden il y a 30 ans, la mise en scène était tellement intimiste que c'était décor unique (ou plutôt une absence unique de décor) pour tout le monde, et trois malheureux gamins faisant des pirouettes pendant "les trompettes" ; peut-être un peu excessif, du coup...
    C'est juste, mais il y en a pas mal d'autres où il y a multitude. Indépendamment du nombre de solistes impliqués, il y a les lieux. On ne sait trop comment était le palais du pharaon? Mais on sait que les temples, dans ou aux alentours desquels se déroulent certaines scènes, n'étaient pas la Maison Carrée de Nîmes !
    Alors bien sûr, les metteurs en scène peuvent donner libre cours à leur imagination, ou souvent leur manque d'imagination en le faisant passer pour de l'originalité. Je ne suis pas sûr que cela serve l'oeuvre. J'ai vu une fois Aïda, dans un théâtre antique, dans une MeS qui savait fort bien servir les deux côtés de l'oeuvre, le grandiose et l'intime - la nomination de Radames et l'affrontement Amnéris-Aïda, le triomphe et la mort des amants ; avec des jeux de lumière très subtils et éloquents. Et qui ne donnait pas dans l'ultra-péplumesque à l'égyptienne style Cléopâtre / Mankiewicz !
    Mais je ne vois pas on nom de quoi il faudrait systématiquement bannir de cette oeuvre le côté grand spectacle, qui en est partie constituante ; ce serait à mon avis un contresens. Ce ne serait pas le premier, d'ailleurs, le contresens étant depuis pas mal de temps haussé à la qualité de vertu innovatrice, dépoussiérante et aérante dans le mundillo de la mise en scène branchée !
    On peut aussi tourner un remake de Lawrence d'Arabie ou de ben-Hur sur la place de l'église de Trifouillis-les-Brioches, 52 habitants, avec les seules ressources locales ...! Ca ferait fureur !

  6. #6
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    Le chef de l'Aîda avec Sophia Loren est Giuseppe Morelli.

    Un grand mystère à propos de ce film: pourquoi Amonasro est-il joué à l'écran par un authentique baryton: Afro Poli, doublé sur la bande son par un autre baryton Gino Becchi?...



    l'extrait ci-dessus vous montre comment la partition est sans cesse entachée de petites coupures destinées à abréger la durée de l'ensemble et finit par ressembler à un puzzle incomplet recollé avec du ruban adhésif...

  7. #7
    Je pense que Aïda est le plus intimiste des opéras de Verdi. Après Don Carlo, Aïda devient au fil de la partition de plus en plus dépouillée. Certes les lieux choisis par Mariette ne sont pas des petits salons. (Cependant Verdi ne les connaissaient pas.) La scène d'Aïda qui demande les plus grands effectifs est celle des ballets, ballets qui étaient réduits dans la forme originale de l'opéra et qui ont été ajoutés lors des représentations parisiennes en 1880. On peut voir ici Maazel à la Scala:



    Dans les actes III et IV, il n'y a qu'une ou deux personnes sur scène, on peut très bien imaginer déplacer le chœur des prêtres en dehors de la scène, presque comme une voie-off. Ce n'est pas le cas visuellement ici, mais vocalement si:



    (Ildikó Komlosi (Amneris) et Roberto Alagna (Radames) à la Scala en 2006 par le couple Zeffirelli - Chailly)

    ou encore dans la scène finale, ici Leyla Gencer et Bergonzi:



    Mais Aïda, c'est aussi quelque chose d'épuré, de simple, de presque intimiste. Come par exemple ici avec la plus célèbre des Aïda, Léontyne Price :




    ou encore Galina Vishnevskaïa :


  8. #8
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    De plus en plus étrange, cette fois, Afro Poli prête à l'écran son physique à un ténor: Gallaino Masini...


  9. #9
    Merci de vos précisions Alfredo. (A props de physique, vous me permettrez d'admirer plus celui de Gina que celui d'Afro Poli.) Mais vous m'ouvrez des horizons, je ne connais pas du tout ce cinéma populaire italien d'adaptation d'opéra. Cela me semble, au moins sociologiquement, intéressant. Voire coup sur coup Sophia Loren et Gina Lollobrigida dans ces adaptations montre que ces films avaient véritablement une vocation grand public, et on peut imaginer qu'ils eurent du succès.

  10. #10
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    Sophia Loren a également participé à une version filmée de la Favorita.
    http://movies.nytimes.com/movie/6246...orita/overview

    << (A props de physique, vous me permettrez d'admirer plus celui de Gina que celui d'Afro Poli.) >>

    Faire doubler à l'écran Onelia Fineschi par Gina Lollobridgida s'explique facilement pour des raisons évidentes. (comme disait un gamin tout émoustillé en la voyant "chanter" , accompagnant son commentaire du geste approprié:
    << Pétard! C'est normal qu'elle ait du coffre Tu as vu un peu ses "poumons"!?....>>

    Faire doubler à l'écran un bon baryton par un autre bon baryton est une chose beaucoup plus inexplicable: pourquoi Poli ne chante-t-il pas Amonasro lui-même?

  11. #11
    Et voici Gina Lollobridgida dans Tosca :


  12. #12
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    Apparemment c'est bien sa vraie voix qu'on entend!
    Elle avait réellement une formation de chanteuse classique, en plus des "poumons" appropriés.

    Le ténor est Gino Siniberghi.
    Quant au chef, n'est-ce pas Alberto le chef préféré de Jyduc?...

  13. #13
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    Eh bien soit, qu'Aïda soit donc classé dans la catégorie 'opéras intimistes' ! Si cela fait plaisir, fondamentalement, quelle importance cela a-t-il, qui cela gêne-t-il ? Pas moi. On peut aussi y classer Les Troyens, ou Don Carlo ! Et mettre Luisa Miller dans les opéras à grand spectacle. Chacun voit midi à sa fenêtre !
    A propos, n'oubliez pas Don Carlo ce soir à la TV !
    Bon dimanche.

  14. #14
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    << Eh bien soit, qu'Aïda soit donc classé dans la catégorie 'opéras intimistes' ! Si cela fait plaisir, >>

    Ce n'est pas ce que nous avons dit.

  15. #15
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    Citation Envoyé par Alfredo Voir le message
    << Eh bien soit, qu'Aïda soit donc classé dans la catégorie 'opéras intimistes' ! Si cela fait plaisir, >>
    Ce n'est pas ce que nous avons dit.
    Le 'nous' n'étant pas ici pluriel de majesté, vous (pluriel de politesse !) ne l'avez en effet pas dit, Alfredo. Dont acte.
    Bonne fin de W-E.

  16. #16
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    Citation Envoyé par Alfredo Voir le message
    Apparemment c'est bien sa vraie voix qu'on entend!
    Elle avait réellement une formation de chanteuse classique, en plus des "poumons" appropriés.

    Le ténor est Gino Siniberghi.
    Quant au chef, n'est-ce pas Alberto le chef préféré de Jyduc?...
    Euh, le pitre a quelque chose à dire
    Il peut ?
    Ce ne sera pas qualifié de pitrerie, promis, juré ?
    Bon, le ténor n'est pas Gino Siniberghi. La brève intervention permet toutefois de reconnaître la voix de Mario del Monaco.
    Je retourne illico jouer mon rôle de fou de la reine auprès de ma douce et tendre.
    Alberto Erede, le plus grand Chefd'Opéra connu... après Franck Pourcel
    Dernière modification par JYDUC ; 07/12/2008 à 14h57.

  17. #17
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    On dirait effectivement la voix de Mario Del Monaco.
    Le chef, j'ai un doute...

  18. #18
    Membre Avatar de Jürgen
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    Kitsch ou pas, intimiste ou pharaonique, j'aimairais surtout avoir l'occasion de voir Aïda au moins une fois. Cet opéra est aujourd'hui rarement joué, me semble-t-il, sauf peut-être dans des stades de foot !! On a dix Simon Boccanegra pour une Aïda. Quand cet opéra fut montré la dernière fois à Paris ?

    Jürgen

  19. #19
    Membre Avatar de JYDUC
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    Citation Envoyé par Jürgen Voir le message
    Kitsch ou pas, intimiste ou pharaonique, j'aimairais surtout avoir l'occasion de voir Aïda au moins une fois. Cet opéra est aujourd'hui rarement joué, me semble-t-il, sauf peut-être dans des stades de foot !! On a dix Simon Boccanegra pour une Aïda. Quand cet opéra fut montré la dernière fois à Paris ?

    Jürgen
    Il n'y a pas que Paris en France. Cet opéra vient d'être joué à l'opéra de Marseille, avec un ténor qui a, paraît-il, oublié son aigu sur les quais du Vieux Port
    Peut-être qu'Alya, qui y a assisté, pourrait nous donner plus de détails sur cette (triste) soirée

  20. #20
    Ca n'était pas aussi catastrophique que ça. Adina Aaron en Aïda était pas mal du tout. Beaucoup de puissance, un bon jeu, peut-être une timbre un peu froid. Vous pouvez la voir dans le même rôle à Séoul l'année dernière.



    J'ai aussi aimé Ko Seng-Hyoun en Amonasro. (Aussi sur la vidéo ci-dessus il me semble. J'étais poullailler donc je ne suis pas sûr, mais il y ressemble.) Les autres chanteurs étaient moins brillants. Walter Fraccaro en Radamès sans intérêt, Béatrice Uria-Monzon en Amnéris m'a un peu déçu. Elle manquait de puissance par rapport à Adina Aaron. Dans un rôle plus accessoire, j'ai aussi apprécié Sandrine Eyglier en grande prêtresse.

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