La classe de Vanzo

[JYDUC]

Thill, Vezzani, Luccioni, Vanzo, Finel, Chauvet, Alagna.
Des grands noms de ténors français - trois Corses, un Franco-Italien, trois Français. Tous irréprochables dans la diction, la prononciation, sauf peut-être Alagna, dont la technique s'effrite au fil des ans et de rôles trop lourds pour sa vraie tessiture.



Mais celui qui demeurera le chouchou du public, c'est tout de même Vanzo, Alain Vanzo, le prince des ténors, compositeur à ses heures et prof de chant. Un grand pro, et qui l'est resté jusqu'au bout.
Thill, c'était autre chose, beauté de timbre, technique incroyable sur les voyelles ouvertes, qui lui a permis de donner des contre-ut à plus de 70 ans.
Toute une époque.
Alagna aurait pu être un compromis entre les deux, mais je le crois trop égotique pour cela.
Mais qui va succéder à Alagna ?

[Alfredo]

Bonne année JYDUC!

Pour bien débuter 2009, un beau document live sur un autre de nos grands ténors, mal servi par le disque et qui avait besoin de la scène pour donner toute sa mesure:

[Alfredo]

Une triste et douloureuse fin de carrière par contre....



Il vaut mieux se résigner au silence que finir comme ça.....

[Eve_Ra]

Keksékça ???

[JYDUC]

Keksékça ???

C'est Cantona Trobu

C'est mieux, les valses de Vienne, hein ?

[Alfredo]

<< Keksékça ??? >>

Lui? Les ruines délabrés et minées par les termites d'une grande voix des seventies.
Elle? Une émule de Florence Foster Jenkins.
Le tout? Un bien triste et consternant spectacle de patronnage, qui, au mieux, peut émouvoir en évoquant "Sunset Boulevard", "Les feux de la rampe" ou le dernier acte de "Kean"

[Alfredo]

<< Mékeskeçavienfoutressurlefildevanzo ? >>

Ça situe le contexte et ça sert de repoussoir.
Ça montre que Vanzo était en bien meilleur état vocal lorsqu'il survivait au même âge dans les émissions de Pascal Sevran.

Pour montrer que Vanzo n'a pas chanté qu'en France et savait comme personne filer un diminuendo sur un contre-ut, même à un stade avancé de sa carrière:

[JYDUC]

Oui, bon, mais...
Je ne trouve pas Guy Chauvet très à son avantage, non plus.
Ah, Gilbert Py : un très bon Samson jadis, certes !
Un peu à côté de la plaque, toutefois, dans l'enregistrement de "Carmen" avec Crespin.

[Alfredo]

<< Je ne trouve pas Guy Chauvet très à son avantage, non plus. >>

Les nuances sont fines, l'expression juste, et le timbre, pas plus rocailleux que celui de Vickers, non? (C'est Kostas Paskalis qui surgit à la fin)

[Alfredo]

Le seul ténor qui aurait pu dépasser Vanzo et Gedda dans le répertoire français:







Une carrière scénique qui s'annonçait brillante, mais qui fut prématurément écourtée par une opération d'un polype (les techniques médicales étaient moins au point à son époque qu'à celle de Nathalie Dessay).

[JYDUC]

<< Je ne trouve pas Guy Chauvet très à son avantage, non plus. >>

Les nuances sont fines, l'expression juste, et le timbre, pas plus rocailleux que celui de Vickers, non? (C'est Kostas Paskalis qui surgit à la fin)

Oui, je connais cette vidéo.
Je l'ai connu plus en voix, le Guytounet
Il semble, en effet, habité par le rôle, mais qui ne le serait pas ?
C'était toujours un plaisir d'aller à l'opéra pour l'entendre, mais comme il décevait souvent et se faisait régulièrement siffler, surtout dans les rôles d'Enée et Faust ("La damnation..."), je restais toujours sur ma faim. Je l'aimais bien quand même.
En ce qui concerne Vanzo, je me souviens d'un "Werther" au cours duquel je suis parti avant la fin - c'était avec Elena Obratzowa -, tant il était mauvais, ce soir-là. Et elle qui chantait tout le temps forte...

[Alfredo]

<< En ce qui concerne Vanzo, je me souviens d'un "Werther" au cours duquel je suis parti avant la fin - c'était avec Elena Obratzowa -, tant il était mauvais, ce soir-là. Et elle qui chantait tout le temps forte... >>

A partir du milieu des années 1970, la voix de Vanzo a commencé à donner des signes de fatigue: les demi-teintes étaient toujours aussi célestes, mais dans l'émission à pleine voix, le timbre devenait dur et mat, avec un phrasé par à-coups et une façon très particulière de faire sonner exagérément les consonnes finales (les "R" en particulier).
Son enregistrement des Pêcheurs de perles avec Cotrubas et Sarabia, met particulièrement en évidence ces nouveaux défauts, et la comparaison avec son live de 1959 avec Micheau, Bacquier et Rosenthal est assez cruelle.

La meilleure période de Vanzo a été la décennie des années 1960: l'équilibre idéal entre vaillance et charme.

Ses meilleures intégrales?
Lakmé avec Sutherland (même si la diva n'est pas très idiomatique dans ce répertoire)
et surtout le Lucrèce Borgia "Live" avec Caballe, où il se montre l'égal de Valleti, Tagliavini et Schipa, totalement à la hauteur de son illustre partenaire.
¨
Pour ma part j'ai le souvenir d'une Bohème sur scène de 1969 où il était électrisant et plus italien que nature!

[JYDUC]

"Ses meilleures intégrales?
Lakmé avec Sutherland (même si la diva n'est pas très idiomatique dans ce répertoire)
et surtout le Lucrèce Borgia "Live" avec Caballe, où il se montre l'égal de Valleti, Tagliavini et Schipa, totalement à la hauteur de son illustre partenaire."

Sans oublier "Mireille", avec van Dam, Freni, et Plasson à la baguette.

Pour les fameux "r", oui, ça m'a toujours un peu gêné, mais pas que chez lui.

[JYDUC]

Le seul ténor qui aurait pu dépasser Vanzo et Gedda dans le répertoire français:







Une carrière scénique qui s'annonçait brillante, mais qui fut prématurément écourtée par une opération d'un polype (les techniques médicales étaient moins au point à son époque qu'à celle de Nathalie Dessay).

Et pas Léopold Simoneau (est polluée, faut pas la boire) ?

[Alfredo]

Simoneau, bien sûr! Quelle merveille!
Mais lui n'a pas eu sa carrière interrompue de façon précoce par une opération ratée sur les cordes vocales, donc il n'y a pas lieu de parler de sa carrière au conditionnel en disant "aurait pu".
Et puis leurs répertoires étaient un peu différents: Simoneau était un Mozartien raffiné, et il ne chantait pas La bohème ni André Chenier.

[JYDUC]

Simoneau, bien sûr! Quelle merveille!
Mais lui n'a pas eu sa carrière interrompue de façon précoce par une opération ratée sur les cordes vocales, donc il n'y a pas lieu de parler de sa carrière au conditionnel en disant "aurait pu".
Et puis leurs répertoires étaient un peu différents: Simoneau était un Mozartien raffiné, et il ne chantait pas La bohème ni André Chenier.

Oui, mais il a enregistré "Carmen"

[Alfredo]

Mais il ne l'a jamais chanté sur scène.

A ma connaissance, dans le répertoire français, Simoneau et Alarie ont enregistré:

Intégrales:

Les pêcheurs de perles
Carmen
Faust


Sélections:

Lakmé
Roméo et Juliette
Mireille (y compris une version vidéo avec Robert Savoie, disponible en DVD)

[JYDUC]

J'ai souvenance de deux découvertes faites tout jeune, très jeune, grâce à un ténor que je n'ai plus jamais réécouté par la suite, ou si peu, peut-être au gré de France Musique : Henri Legay.
Et les opéras étaient "Le roi d'Ys" (avec Borthayre) et "Les pêcheurs de perles" (avec Dens). Voix petite, joli timbre, bonne prononciation... mais un chant trop précieux, à mon goût !

Quant à Richard Verreau, on le dirait à la mode sur les forums d'Opéra, car ailleurs aussi il fait son apparition sur des fils. Je le connaissais dans "La damnation de Faust", un air sur un vieux disque RCA, je crois, mais je n'en suis pas sûr du tout. Effectivement, c'est un ténor qui a du style...

[Alfredo]

Richarc Verreau est mort relativement récemment ce qui explique peut-être ce regain d'intérêt posthume.
Il chantait dans l'intégrale DG de la Damnation de Faust
(Dans la version RCA, c'était David Poleri... pas terrible par contre...)

Henri Legay?
En fin de carrière, il chantait de l'opérette à Cagnes Sur Mer. Il habitait peut-être la région.

Richard Verreau, continuait à apparaître à la télé canadienne, même après son opération ratée et son retrait de la scène lyrique:

[JYDUC]

Oui, j'ai vérifié, c'est bien David Poleri. Moyen.
Richard Verreau, j'ai dû l'entendre ailleurs. Peut-être dans "Manon" ; m'en rappelle plus. Mais c'était juste un air, guère plus.
Vais l'écouter plus souvent.