De la part de quelqu'un qui quelques messages plus haut exposait qu'il emm***ait les gens comme moi, je le prends comme une leçon d'un maitre es matière.Envoyé par The Fierce Rabbit
Pour ça, je m'en rapporte entièrement à la finesse de jugement des lapins : ils ont des avis autorisés sur tellement de sujets, qu'il serait bien prétentieux de vouloir en formuler un autre.
N'empêche, on respire tous profondément et on revient au sujet initial.
Chiche!
Bonne idée, que de reparler de la sociologie des folles journées de Nantes.
N'empêche, on respire tous profondément et on revient au sujet initial.
Chiche!
Hélas, n'étant pas sociologue, piètre mélomane, ce qui situe la valeur de mes observations, chaque fois que je m'y suis rendu, je n'ai rien remarqué d'extraordinaire.
En revanche, j'aimais plutôt ce que j'y entendais. Et ce que j'en ai vu/entendu cette année sur Arte m'a paru assez comparable à ce que mes souvenirs m'avaient laissé.
La question reste donc entière : quelle est la sociologie des folles journées de Nantes?
Ah, à la réflexion, si, il y avait quelque chose d'étonnant : on rencontrait vraiment beaucoup de monde. Il faut avouer que c'est assez inhabituel pour, par exemple, les sonates pour viole de gambe de Bach. Je comprends que ça déstabilise pas mal de gens. Moi même, j'en étais tout retourné, c'est dire!
Ce qui tendrait à renforcer mon impression générale au vu de ce que je lis et entends : c'est plutôt bien.
Au demeurant je trouve que réussir à transformer des manifestations au départ un peu aléatoires, voire bricolées, en succès internationaux, je parle des folles journées de nantes et du festival de la roque d'anthéron, c'est à mettre au crédit de René Martin.
C'est bien, c'est vite dit! On y rencontre quand même des gens bizarres qui ne sont pas vraiment fans de musique classique, et qui manifestement, ne maitrisent pas les codes que les habitués ont intégré depuis longtemps. Et ça donne lieu à des confrontations qui ne sont pas toujours confortables. Je dirais donc : la musique, presque toujours bien, le public, c'est selon ce qu'on accepte quand on doit voisiner avec des gens qu'on ne connait pas.
Je reste convaincu qu'il y a dans le public traditionnel des concerts de musique classique, des gens qui n'aiment pas l'idée que d'autres, différents d'eux, viennent "partager" les mêmes moments.
En tout cas, difficile de contester les capacités d'organisateur de René Martin.
Il est évident qu'il y a des gens qui n'aiment pas être dérangés dans leurs rituels ; je préfère de loin, quant à moi, une classe de collégiens qui applaudit entre les mouvements, ou une salle qui applaudit à la fin d'un mouvement spectaculaire mais qui n'est pas le dernier, au zouave qui hurle bravo à peine le dernier accord posé pour montrer qu'il connaît l'oeuvre (j'ai été ce zouave quand j'étais petit, je sais de quoi je parle).
C'était donc vous ?C'est horripilant effectivement! ( généralement les classe de collégiens sont assez bien cornaquées par l'enseignant-accompagnateur pour que les dérapages (?) de se genre ne se produisent pas,y compris ne pas se moquer du hautboïste qui gonfle parfois comme un crapaud...
oui vous avez tout à fait raison pour les collégiens, j'y ai pensé après ; bon vous voyez l'idée!
(ils sont très silencieux pendant et entre les mouvements, mais ils crient, sifflent, s'enthousiasment après, c'est bien plaisant).
On peut aussi noter l'existence d'un public pas particulièrement enthousiaste qui applaudit au mauvais moment pour faire croire qu'il connait l'œuvre. Ainsi, à Pleyel, je me souviens d'une belle salve d'applaudissements aux derniers accords de la valse dans "L'invitation à la valse" de Weber/Berlioz, faisant fi du solo de violoncelle à la fin.
Ose-t-on encore programmer la 5e de Tchaikovsky, où des accidents peuvent arriver?
Un bon exemple, d'ailleurs, est l'enregistrement Rattle/Berlin de la 90e symphonie de Haydn, prouvant que le défaut est universel
Pour les collégiens, je ne sais pas comment ils se comportent au concert, mais je garde un souvenir assez cuisant de quelques séances de cinéma "obligatoires" pour des films anciens qui, à force de remarques, coups de fil et interpellations diverses, conduisaient tout le monde vers la sortie au milieu de la projection. Sans doute le rituel d'une séance de cinéma n'est-il pas assez impressionnant pour calmer les foules.
D'où l'importance du rituel, entre nous soit dit. Je me suis toujours demandé pourquoi les choses devaient être "proches" et "désacralisées": un bon coup de pompe pour impressionner la foule m'a toujours bien plu. J'aime être impressionné...
mah
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
D'après des sources très fiables les applaudissements sont proscrits à la fin de chaque acte de Parsifal... J'ai jamais remarqué : je dormais!
Faut choisir les films aussi : je me suis retrouvé un jour dans une salle pleine de collégiens venus admirer un film assez léger et coquin : Johnny s'en va t-en guerre de Trumbo! Ça mouftait pas!Pour les collégiens, je ne sais pas comment ils se comportent au concert, mais je garde un souvenir assez cuisant de quelques séances de cinéma "obligatoires" pour des films anciens qui, à force de remarques, coups de fil et interpellations diverses, conduisaient tout le monde vers la sortie au milieu de la projection. Sans doute le rituel d'une séance de cinéma n'est-il pas assez impressionnant pour calmer les foules.
D'où l'importance du rituel, entre nous soit dit. Je me suis toujours demandé pourquoi les choses devaient être "proches" et "désacralisées": un bon coup de pompe pour impressionner la foule m'a toujours bien plu. J'aime être impressionné...
mah
Dans la série des gloires anciennes, "Nosferatu" (1922) calme aussi les velléités de ricanements. Sauf quand Hutter se cache sous son drap à l'approche de Nosferatu...
La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)
Bien sûr que le rituel c'est très bien!
J'aime bien l'arrivée du premier violon, le la, l'accord, le chef, on se lève, tout ça. Mais ça ne me gêne pas plus que ça qu'on applaudisse entre les mouvements (c'est sûr que la 5e de tchaik... on peut plus la donner, mais bon, est-ce si grave? non j'rigole) (c'est la 6e, d'ailleurs, non?)
Quant à Parsifal, je crois que c'est un vrai faux rituel à la c... inventé par les bayreuthiens ; ça va bien à ce livret à la c... ; en France on applaudit (tant que le metteur en scène n'arrive pas, statistiquement lui on le hue, mais c'est tout à la fin donc ce n'est sans doute pas sacrilège).
il faudrait faire le test avec une classe de collégiens sur siegfried : "maman! ce n'est pas un homme!"
ça coûterait cher, mais ça vaudrait le coup
Bien vu, bien dit !De même, des gens qui ne connaissent rien à la voile et ne naviguent jamais vont au Salon du Nautisme. Des gens qui ne font jamais de camping vont au Salon du Camping et du véhicule de loisirs. Et des gens qui n'avaient jamais mis les pieds dans un musée ou une expo se sont rués à Picasso et les Maîtres non stop de jour et de nuit ces 3 dernières journées. Ce doit être le côté exceptionnel de ces événements qui attire, et l'exotisme que justement ils dégagent pour des gens qui n'y connaissent rien a priori et se disent "Pour qu'on organise un truc pareil et qu'on en cause tant dans le poste, il doit y avoir un truc à ne pas rater, là". Et puis même si c'est méprisable (?...?) aux yeux de certains highbrows non loin, qu'il y ait des liens avec le rap, le métal, le rasta, ça parle plus à certaines gens. Martin, maintenant féru de classique et organisateur des Journées, était batteur de rock avant de plonger dans ce classique. Et il travaille sur les ponts et crossovers entre ces genres dans les maisons de quartier et autres institutions du même genre sur la région nantaise.
Alors il y aura de tout, depuis ceux qui auront trouvé ça chiantissime et auront juré leurs grands dieux qu'on ne les y reprendra pas, jusqu'à ceux qui auront eu un dévoilement et deviendront peut-être accros. Le cadre n'a pas l'aspect sacro-saint de la salle de concert ou de l'opéra, il y a 8 jours on y parlait peut-être de machines agricoles et dans 15 jours ce seront les perspectives de l'aquaculture - mais on n'est pas dans un saint des saints qui d'entrée fait dire 'Ces endroits-là, c'est pas pour moi'. On y va en famille, j'ai vu à la TV des tas de gamins à la mine réjouie applaudir à s'en démancher les bras ! Et puis ce n'est pas le même prix que la salle de concert ou l'opéra ; alors on consent la dépense et on prend le risque plus facilement.
Pour l'incompétence et les pâmoisons des media-présentateurs décalés, c'est devenu une tradition : M. Drucker aux Victoires en est l'exemple type, et pour ces journées nantaises sur ARTE, E. Gaume qui est autant faite pour parler de musique baroque (et de toute autre) que Fabien Pelous pour parler de dentelle aux fuseaux. Les 2 présentateurs d'ARTE sont en revanche très photogéniques, surtout lui avec ses faux airs à la Tom Cruise, et je suis quasiment persuadé qu'en plus de répondre à ce critère-là, il a fallu qu'ils remportent un test des deux 'journalistes' (??) les plus aptes à poser les questions et réaliser les interviews les plus ineptes possibles - et là, ils ont du génie, la jeune dame ayant déjà de simple difficultés à prononcer Membra Jesu Nostri, Dietrich Buxtehude, et ignorant visiblement qu'il existe des endroits nommés Cöthen ou Eisenach (de surcroît, l'allemand lui est une langue à l'évidence totalement étrangère, ce qui est un comble sur ARTE !).
Mais tout compte fait, je préfère presque ça, c'est pour moi encore bien moins pire que Ruggieri, Duault, et consorts ...
Sur le fond et le plus important de l'affaire, la musique, j'ai entendu et vu (FM & ARTE) des gens et des choses extraordinaires (mais peut-être en sera-t-il parlé ailleurs ?). Les "pas trop néophytes" de mon genre et les hyper-calés y trouvent aussi largement leur compte - et je pense que cette communion sur un mode simple, direct et d'égal à égal des 'connaisseurs' et des 'béotiens', la proximté entre artistes et public qui se côtoient et se parlent et éventuellement vident un godet ensemble entre deux concerts, n'est pas pour rien dans le succès de la manifestation (est-ce bien un mot à utiliser en ces temps troublés ?)
Les Folles Journées ?
J'y étais !
Je me fous des sociologues et des bobologues et autres -logues de benêterie, de tous ces trissotins de salon qui ne sortent de chez eux que pour picorer les assiettes des autres.
Il fallait y être !
Journées de pur bonheur !
Affluence de gens simples, courtois, respectueux des autres, d'oreilles béotiennes qui ne demandaient qu'à découvrir !
Pour le reste, considérations d'égrotantes et autres cacochymes, que la diarrhée les emporte !
Nicolas
Je suis tombé sur ça :
http://www.corriere.it/spettacoli/09...4f02aabc.shtml
J'ai un traducteur italien qui n'a probablement pas dépassé la seconde page de la méthode à mimile, mais si j'ai bien compris d'un côté Ax s'en fout et encourage les applaudissements, disons, intempestifs et de l'autres, il y aurait une bande d'affreux psychorigides qui refusent même qu'un bonbon puisse tomber d'une poche pendant une représentation ?
Après chacun fait comme d'habitude
Evidemment rayon claque on est plus indulgent pour des applaudissements nourris après une coda pétaradante qu'après, disons la fin de la 9ème symphonie de Mahler!
Une fois j'étais assis à côté un type qui a eu l'audace de tousser sur le xylophone, si j'ose dire, au début du 3ème mouvement de la Musique pour cordes de Bartok... On ne l'a jamais vu ressortir de la salle...
Votre dernier exemple me semble parfaitement sain, il y a des limites à tout. Les bonbons, aussi, c'est un problème. le dernier concert où j'étais, il y avait derrière moi un couple insupportable qui était là depuis 10 mn, et lui a attendu que ça commence pour déplier un bonbon et elle pour ouvrir son sac à main, puis triturer son collier ; et comme on a râlé, ils se sont plaints des gens qui ne supportent rien...
Après ceux qui prennent vite (mieux vaut vite et un peu fort que leeeeeenteeeeeemeeeeent) un bonbon pour freiner une quinte de toux, pas de problème ; et la toux, pas de problème, si on met un mouchoir ou même sa main devant sa bouche (sauf pendant le xylophone bartokien, évidemment).
Mais si j'ai bien compris, Ax s'en fout, Accardo aussi, Labèque aussi, Morricone pas du tout, et Abbado et Barenboim donnent des modes d'emploi (j'ai vu faire ça une fois, lors d'un récital d'Arrau, le programme suggérait de tousser dans un mouchoir ; c'est de fait très efficace comme amortisseur sonore!).
A dire vrai ce n'est pas bien compliqué : il y a le comportement qui vient
de l'ignorance ou de la spontanéité, et là je suis pour, ou pas contre, selon les cas; et le comportement qui vient de la gougnaferie, si on me passe ce néologisme, et là ce sont des gougnafiers tout court, pas des gougnafiers-de-concert ; une solution à creuser : leur coincer le cou entre la corde et le manche pendant un "pizzicato bartok"!
Oui Oui l'Abbé
Mais à NANTES point de fâcheux plus qu'ailleurs ...
Au contraire il règnait dans les lieux de concerts des silences éloquents de curiosité et d'écoute !
47 patères et deux mille avés bonum vinum pour pénitence, messieurs !
mais ai-je dit ou même sous-entendu qu'il y avait plus de fâcheux à Nantes qu'ailleurs?
Ergo : d'accord pour le vinum bonum, que je boirai à votre santé, mais pas pour la pénitence!
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