Playlist du mois
Bibliothèque musicale
à Washington, D.C.
L'intérêt des concerts du dimanche soir à la National Gallery of Arts de Washington, c'est qu'ils sont gratuits, et qu'ils proposent souvent des programmes cohérents, comportant de nombreuses créations contemporaines.
Celui d'hier à 630pm était particulièrement intéressant puisqu'il permettait d'entendre la première de la dernière composition pianistique d'une musicienne très douée de la génération de 1938: Elisabeth R.Austin.
Madame Austin est membre du Groupe New York Women Composers, et a été une des dernières élèves de Nadia Boulanger au Conservatoire de Musique américaine de Fontainebleau.
Il est probable qu'on trouvera certainement beaucoup à redire d'un tel groupe, même si on ne sait rien de lui, et qu'on n'en a jamais entendu parler avant. Mais - pour celles et ceux qui seraient d'abord intéressés à en savoir plus, je mets un lien avec le site internet du groupe
ici
Plusieurs de ces musiciennes me semblent avoir écrit des oeuvres importantes, et puis un groupe qui organise un concert pour célébrer la musique d'une compositrice aussi importante qu'Ursula Mamlok ne peut qu'avoir mon estime et mon respect.
Je ne connaissais pas bien le pianiste allemand Ulrich Urban, seulement par un disque Schulhoff, mais un programme qui offre le meilleur du piano de Mendelssohn et une création d'Elisabeth Austin me semblait mériter l'attention.
Pas de regrets, ni sur le programme, ni sur l'interprétation:
3 romances sans paroles pour commencer:
l'allegretto opus 85 No 5
le superbe Andante Tranquillo opus 67 No 3
et le Jägerlied opus 19 No 3
puis la grande sonate en mi bémol majeur de Haydn et 3 caprices de l'opus 16 de Mendelssohn avant l'entracte.
Les 4 Puzzle Preludes d'Elisabeth Austin juste après l'entracte, en démarrant par le Vivace-Adagio sur un thème de Mendelssohn, dont c'était la première, puis l'Andante con Moto d'après Brahms, l'Allegro sur un thème de Beethoven et l'Andante sur un thème de Schubert, pour finir sur les variations sérieuses de Mendelssohn.
Le puzzle prélude d'après un thème de Mendelssohn s'inspire du presto de l'opus 16, et l'ensemble des quatre pièces, écrites dans une atonalité libre, me fait penser au piano de Milton Babbitt, et m'a énormément plu.
Je ne connaissais pas Ulrich Urban, qui est pourtant un musicien d'un âge mûr, autrement que par son enregistrement - excellent - de la musique pour piano d'Erwin Schulhoff et ce que j'ai entendu m'a enchanté en termes de technique et de rigueur, avec beaucoup de verticalité, parfois un peu corseté pour Mendelssohn ( petit défaut 100 fois préférable aux épanchements douteux, pour mon compte) et m'a semblé être en parfaite adéquation avec la musique d'Elisabeth Austin, une musique qu'il joue depuis de nombreuses années.
Au total, cela a contribué à une remarquable découverte dans une fort belle journée, qui avait fort bien démarré le matin tôt avec la victoire de Rafael Nadal à Melbourne, et s'était poursuivie dans l'allégresse avec le superbe exploit des handballeurs français, que j'ai pu voir sur le net sur la chaîne gratuite www.atdhe.net, et qui s'est terminé, après le concert, par une autre excellente nouvelle: la fin du Super Bowl et la superbe victoire dans les dernières minutes des grands Pittsburgh Steelers sur les Arizona Cardinals.
Une grande partie du mois de janvier et tout le mois de février à la National Gallery of Arts, ainsi qu'à la Library of Congress et à la National Academy of Science, ont été et seront consacrés à des oeuvres de Mendelssohn, dans le cadre de la manifestation Mendelssohn on the Mall.
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