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Discussion: Erik Satie

  1. #1
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Erik Satie

    YouTube est décidément une bien belle manière de faire partager ses coups de coeur En tout cas voici une tout aussi bien belle musique à écouter en ces heures tardives, silence requis, juste les notes









    Bonne nuit

  2. #2
    A cette heure-là ? C'est un sujet qui te taraude ?

  3. #3
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    Oui c'est bizarre hein ?

  4. #4
    Membre Avatar de Couack
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    Moi je n'aime pas Satie. je n'y vois qu'une musique iconoclaste sans inspiration et absolument soporifique. A part les titres qui sont amusants et les annotations en marge des partitions quand on joue les morceaux, la musique en elle-même me paraît d'une fadeur sans nom.



    mais ce n'est que mon avis

  5. #5
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    Je suis quasiment d'accord , avec couack, hein. C'est parfois mignon, hein, j'aime bien la valse "je te veux", par exemple. Mais sinon :

    Alors évidemment, le fait que des gens aussi respectables que Poulenc, Tharaud et Philippe l'apprécient me conduisent à ne pas être trop définitif...

  6. #6
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    Cage le considérait comme le plus grand musicien du XXème siècle. Mais il y a une différence sensible entre les deux, c'est que Cage n'est pas seulement iconoclaste - si l'on excepte quels gags du style 4'33 évidemment.

    Le personnage de Satie est en revanche assez intéressant par ses déclarations et son don inné pour le foutage de tronche - dont je soupçonne qu'il se prolonge assez largement dans sa musique, ce qui expliquerait bien des choses (dont l'absence de musicalité véritable). A sa mort, on a découvert qu'il se servait de son piano comme d'une poubelle, et que des déchets divers (dont des peaux de bananes) trainaîent à l'intérieur.

    Il y a aussi cette sortie fameuse de Roussel, avec qui il apprenait le contrepoint à 40 ans passés : "il ne faudrait pas travailler trop ironiquement". Tout est là je crois.
    Dernière modification par Couack ; 25/02/2009 à 15h37.

  7. #7
    Membre Avatar de Bertrand
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    Vaut mieux lire ça qu'être aveugle. J'espère que Jacques va monter au créneau.
    Ca me fait penser à une remarque entendue il y a peu par un prof de musique: beethoven, c'est nul, c'est de la sous musique. Explication, c'est pourtant simple, il prend un thème, il fait rien qu'à le destructurer, et puis c'est vraiment répétitif. mqcd, euh pardon, cqfd.

    Comme cherche à le faire entendre Tharaud dans son excellent dernier enregistrement, Satie c'est autre chose que les tartes à la crème que l'on peut entendre à son sujet. Pourquoi pas une porte d'entrée vers la musique contemporaine, d'ailleurs.

  8. #8
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    C'est précisément parce que des gens comme Tharaud s'y intéressent que, comme je le mentionnais plus haut, je ne serai pas définitif (de toute façon Satie est un meilleur musicien que moi, alors qui suis-je pour le juger?). Mais je maintiens, au vu et su des voyants et des aveugles, que je n'aime pas trop.

    Merci en tout cas de votre contribution, constructive comme toujours.

  9. #9
    Membre Avatar de Fou des chutes
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    Citation Envoyé par Couack Voir le message
    Le personnage de Satie est en revanche assez intéressant par ses déclarations et son don inné pour le foutage de tronche - dont je soupçonne qu'il se prolonge assez largement dans sa musique, ce qui expliquerait bien des choses (dont l'absence de musicalité véritable).
    Vous ne semblez pas avoir le sens de l'humour musical.
    D'autre part, des pièces comme les Gnossiennes ont un charme très particulier, unique en son genre, immédiatement reconnaissable, où je ne décèle pour ma part aucun iconoclasme.

  10. #10
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    à tous

    Décidément, voici un fil qui semble ouvert à toutes les polémiques dirait-on



    Citation Envoyé par Couack Voir le message
    ... mais non, voyons : à chacun la liberté de ses opinions

    Citation Envoyé par Fou des chutes Voir le message
    D'autre part, des pièces comme les Gnossiennes ont un charme très particulier, unique en son genre, immédiatement reconnaissable, où je ne décèle pour ma part aucun iconoclasme.
    Et j'avouerai (cela ne surprendra personne) que je partage beaucoup plus l'avis de Fou des Chutes que celui de Gilles, qui ne perçoit aucune "musicalité" dans le propos de Satie alors que je ressens exactement l'inverse (j'ai ouvert ce sujet, tracassé que je suis de ne pas avoir le temps de suivre tous les développements du fil La musique et l'émotion, car il me semblait justement que Satie était un bon exemple de musicien susceptible de transmettre ou de faire naître une émotion chez l'auditeur, en grande partie (précisément) grâce à la grande musicalité de nombreuses de ses compositions, dont les Gnossiennes).

    Citation Envoyé par Bertrand Voir le message
    Comme cherche à le faire entendre Tharaud dans son excellent dernier enregistrement, Satie c'est autre chose que les tartes à la crème que l'on peut entendre à son sujet. Pourquoi pas une porte d'entrée vers la musique contemporaine, d'ailleurs.
    Oui bon, comme Tharaud a été mentionné à plusieurs reprises, je me suis dit qu'il devait y avoir anguille sous roche, - ce qui m'a permis de découvrir l'existence d'un enregistrement récent de Satie par Tharaud, dont j'ignorais l'existence ; pourtant, cet enregistrement a fait l'objet d'une critique - très positive par ailleurs - pour ClassiqueInfo, qui m'avait échappé (et qu'on peut lire ici).

    Côté interprétations j'avoue ne connaître que celles de Barbier, de Ciccolini et de France Clidat (triple album Forlane, interprétation peu connue je crois mais qui vaut le détour et peut-être même plus que ça , - et que je peux installer sur SM si certains sont intéressés ).

    Sur YouTube, je n'ai trouvé que cette Gnossienne par Tharaud :



    Sinon, pour le dernier point (Satie c'est autre chose que les tartes à la crème que l'on peut entendre à son sujet. Pourquoi pas une porte d'entrée vers la musique contemporaine, d'ailleurs) hé bien j'espère que Bertrand sera d'accord de développer un peu, personnellement ça m'intéresse beaucoup


    PS.
    J'édite le titre de ce fil, car on me signale que le prénom de Satie (que j'avais orthographié Éric) est en fait Erik

  11. #11
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    Bien qu'étant, on l'aura vu, très loin d'être fan, je reconnais un charme particulier à certaines pièces, mais je n'y trouve que deux ambiances : le gag ou la tendre mélancolie.

    C'est déjà pas mal et je serais incapable d'en créer une seule, mais ce que je lui reprocherais c'est que c'est tout de même un peu procédé, que quand on a entendu une oeuvre de chaque ambiance, on a un peu tout entendu, et qu'à la 15e écoute c'est tout de même un peu comme à la première, dans le meilleur des cas (dans les autres cas on se lasse légèrement).

    Mais promis, je vais en réécouter y compris dans les nombreuses pièces que je ne connais pas, parce que comme je suis un peu pervers mais tout de même curieux, j'ai acheté la vaste anthologie par Ciccolini au moment des soldes, précisément pour voir ; enfin pour entendre. Et je ne l'ai pas encore écoutée, j'ai commencé par d'autres choses plus tentantes à mes oreilles.

  12. #12
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    Tharaud parvient encore une fois à créer un veritable univers musical. Il fait ressortir d'un jeu parfois gouailleur une nostalgie très parisienne de manière poignante, à mes oreilles, en ne s'apesantissant pas, mais sans être superficiel. On aurait envie de rire et pleurer.

    Alors sur la remarque ouverture vers le contemporain, je suis bien incapable de l'expliquer. C'est une idée qui m'est venue spontanément, peut être parce que ce langage abordable mais un peu à part m'a fait trouver d'autres langages auxquels je suis totalement sourd moins incompréhensibles et moins fermés. C'est peut être un peu fumeux, j'en conviens, mais c'est ce que j'ai ressenti.

    Le transfert sous SM est en cours.
    Dernière modification par Bertrand ; 25/02/2009 à 22h21.

  13. #13
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    Citation Envoyé par Bertrand Voir le message
    Je vais tâcher de mettre ces deux cd sous SM
    Excellente idée , merci d'avance

    Je retrouve un peu comme vous (non dans l'interprétation de Tharaud que je ne connais pas - encore - mais dans la musique de Satie de manière générale) cette sensation d'une nostalgie poignante (parisienne ou jemappienne ), à la fois revendiquée (mais sans effet de pathos appuyé) et distanciée, et l'ambiance touchante qui en ressort me paraît tout à fait personnelle et "communicative". Que du bonheur, en quelque sorte ...

  14. #14
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    Citation Envoyé par Bertrand Voir le message
    Vaut mieux lire ça qu'être aveugle. J'espère que Jacques va monter au créneau.
    Ca me fait penser à une remarque entendue il y a peu par un prof de musique: beethoven, c'est nul, c'est de la sous musique. Explication, c'est pourtant simple, il prend un thème, il fait rien qu'à le destructurer, et puis c'est vraiment répétitif. mqcd, euh pardon, cqfd.

    Comme cherche à le faire entendre Tharaud dans son excellent dernier enregistrement, Satie c'est autre chose que les tartes à la crème que l'on peut entendre à son sujet. Pourquoi pas une porte d'entrée vers la musique contemporaine, d'ailleurs.
    Je ne te suis pas vraiment : quel rapport entre Beethoven et Satie? Satie est-il répétitif ? (d'ailleurs j'adore la musique répétitive et Beethoven).

    Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'il me semblait que le gag et la moquerie étaient les idées centrales et, à mes yeux, uniques de la plupart des oeuvres de Satie - ce que révèle bien la remarque de Roussel. Evidemment il y a les Gymnopédies et les Gnossiennes, mais c'est une infime partie de son oeuvre et, du reste, pas du tout représentative du reste (et pour le coup absolument dépourvue d'humour).

    Je n'exclue pas qu'on puisse prendre son pied en écoutant les Sonneries de la Rose Croix ou La Balançoire, tout est possible, mais passée la plaisanterie je trouve ça d'une platitude absolue. Et pourtant j'ai creusé la question, j'ai déchiffré l'intégralité du gros bouquin Salabert. Pour moi Satie est un petit malin, mais pas un musicien.

    Par contre c'est très facile à jouer, idéal pour les débutants.

    Mais je ne demande qu'à changer d'avis (contrairement aux imbéciles je change souvent d'avis).
    Dernière modification par Couack ; 26/02/2009 à 00h47.

  15. #15
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    Citation Envoyé par Fou des chutes Voir le message
    Vous ne semblez pas avoir le sens de l'humour musical.
    D'autre part, des pièces comme les Gnossiennes ont un charme très particulier, unique en son genre, immédiatement reconnaissable, où je ne décèle pour ma part aucun iconoclasme.
    Absolument aucun en effet, car vous n'avez probablement pas lu la partition; c'est d'ailleurs le problème : l'humour chez Satie n'est pas du tout présent dans sa musique mais seulement dans les titres et les annotations en marge. Sa musique en soi n'a rien de drôle.

    Mais rassurez-vous, je trouve très distrayants ses titres et ses blagues entre les lignes, seulement ce n'est pas de la musique, c'est du texte. C'est le problème.

    Ceci dit je trouve moi aussi très jolies les Gnossiennes, mais c'est du Satie marginal, 99% de son oeuvre n'a rien à voir avec ça.
    Dernière modification par Couack ; 26/02/2009 à 01h06.

  16. #16
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    Citation Envoyé par Bertrand Voir le message
    Vaut mieux lire ça qu'être aveugle. J'espère que Jacques va monter au créneau.
    Euh ... Oui, car j'aime beaucoup Satie . Mais prudemment cette fois-ci (cf. un "incident" récent), et surtout plus tard. Car passer en un rien de temps de Villa-Lobos à Telemann, puis à Bruckner, et maintenant à Satie, ça met quand même ma concentration à rude épreuve malgré des oreilles plutôt éclectiques (). Je souhaiterais aussi réécouter auparavant certains de mes enregistrements de cette musique.

    Pour ce soir, je me contente d'une mini-anecdote personnelle et récente, qui me fait maintenant l'effet d'une coïncidence...

    Dimanche dernier, triant de vieilles cassettes VHS pour voir si certaines d'entre elles contenaient encore des choses dignes d'être récupérées sur DVD, je suis tombé sur un téléfilm tchèque (avec acteurs, jolis décors d'époque et tout, enregistré il y a une douzaine d'années sur Arte) racontant de façon romancée l'histoire d'un compositeur français controversé nommé Claude D. (). Or, dans ce téléfilm, on voit à un moment (ça se passe vers 1899) ledit compositeur emmener sa femme dans un célèbre café parisien où l'on buvait alors beaucoup d'absinthe au son de valses et autres airs à la mode, joués sur un vieux piano. Et devinez qui est assis à ce piano (l'acteur est assez ressemblant) ...

    Claude D., en tout cas, se précipite vers lui avec joie (c'était un ami, dont il avait orchestré les première et troisième Gymnopédies pour piano) et lui présente sa femme .

    Allez ! Puisque j'y suis je vous "balance" encore ces deux orchestrations :






    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 26/02/2009 à 01h55.

  17. #17
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    Il me semble que ce que Philippe et Bertrand appellent la nostalgie parisiano-jemappienne (pays de moulin??) n'est pas très éloigné de ce que j'appelais une tendre mélancolie. Mais voilà ; un peu, beaucoup, énormément de tendre mélancolie ou de nostalgie ne suffit pas pour moi, même entrecoupé de quelques gags, à ma passionner vraiment. Mais ce n'est pas désagréable du tout à écouter, à défaut de pluie sur le toit.

    (AMHA, tout ça, hein ; avis strictement personnel et tout et tout)

  18. #18
    Membre Avatar de Jacques
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    Il y a sans doute beaucoup mieux, mais j'ai surtout trouvé moins bien sur YouTube. Notamment Jessye Norman, à mon avis pas très convaincante dans ce célébrissime Je te veux (alors que Felicity Lott eût probablement été parfaite).

    Quoi qu'il en soit, voici le genre de musique que joue l'ami de Claude D. (mais sans cantatrice) dans le téléfilm que j'ai évoqué :



    Jacques (qui vous dit bonne nuit)
    Dernière modification par Jacques ; 26/02/2009 à 02h55.

  19. #19
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Allez ! Puisque j'y suis je vous "balance" encore ces deux orchestrations :






    Jacques
    Jacques vous êtes sans pitié moi qui souhaitais aujourd'hui me coucher "tôt"

    Car en effet le sommeil me gagne et je devrai malheureusement attendre encore un peu avant de connaître le dénouement ( ? ) de cette narration (qui est au piano ? qui est ce mystérieux monsieur "D." ? quelles seront les suites de la rencontre entre la femme d'iceluy et notre mystérieux inconnu ? ah la la que de suspense

    Quant à lebewohl, qui utilise de drôles d'abréviations, je lui pardonne pour avoir révélé le concept d'une mélancolie parisiano-jemappienne qui, à coup sûr, fera date

  20. #20
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