Edition Bartok!

[thierry h]

Salut à tous!
Je me permets de rappeler aux plus étourdis que monsieur Hungaroton s'est lancé depuis 2006 dans une nouvelle édition intégrale de l'oeuvre de Bela Bartok! Le maitre d'oeuvre est l'excellentissime Zoltan Kocsis qui depuis quelques années semble refermer doucement son piano pour ne plus se consacrer qu'à la direction d'orchestre! Ce n'est pas une foucade passagère puisqu'il dirige depuis le début des années 80 ( il fonde avec son pote Ivan Fischer l'Orchestre du Festival de budapest en 1983 ) Aujourd'hui il dirige l'Orchestre National de Hongrie!
Nouvelle édition ? Oui et non! Pour l'instant elle propose des nouveautés mais aussi des rééditions! Par exemple l'oeuvre pour piano par Kocsis, éditée dans les années 90 par Philips mais dont certains volumes ont été fort mal distribués en France ( Pour les enfants et Mikrokosmos ) La Suite de Danses a déjà été éditée en 2002! Manifestement Kocsis réenregistre toute l'oeuvre symphonique, pour le reste nous verrons bien! ( Il n'est peut être pas nécessaire à mon goût de réenregistrer les oeuvres chorales, ou la Cantate Profane ( Dorati!) ( Souhaitons en tout cas une nouvelle version des quatuors, celle des Tatraï a bien mal vieillie... )
La nouvelle livraison est de toute beauté et propose tubes et raretés si j'ose dire! Suite de Danses, Danses Populaires Roumaines,Danse roumaine et la Seconde Suite pour Orchestre! J'ai été bluffé par cette nouvelle interprétation de la Seconde Suite, oeuvre qui ne nous dit pas forcément grand chose sur l'évolution futur de Bartok...Quoique! elle date de 1907 et sera révisée à deux reprises! jusqu'à présent et dans l'ancienne édition il fallait bien se contenter de la version assez terne de Miklos Erdelyi! Aujourd'hui Kocsis est bigrement plus imaginatif et tout simplement très narratif, son orchestre est, je trouve, vraiment superbe et la prise de son très fouillée!
Pareil pour la Suite de danses qui est d'une poésie incroyable avec des passages vifs jamais furieux et brutaux façon Dorati ou fischer par exemple ( qu'on aime aussi! )
Bref cette intégrale est vraiment... bien partie... pour ceux qui utilise Simplify Média je peux mettre tout ça sur mon compte en plus de ce qui s'y trouve déjà !

thierry

[lebewohl]

Chic!

(cela dit il y avait quelques petites merveilles dans l'ancienne édition Bartok qu'on pourrait rééditer ; j'adorais leur sonate pour deux pianos et percussion, par exemple, avec Kocsis et Szucs, je crois ; pas écouté les Tatraï depuis des lustres, cela dit on ne manque pas de belles versions ailleurs, ce qui est moins vrai pour le piano et l'orchestre, je trouve)

[lebewohl]

Cela me rappelle que lde disque HUngaroton du Concerto pour orchestre avait une explication toute personnelle, quoique prolétarienne, de la citation burlesque de la 7e de Chostakovitch qui cite lui-même, je crois, Franz Lehar. C'était une moquerie, disait ce démocratique et populaire commentaire, de "l'affèterie petite-bourgeoise"...

[thierry h]

Chic!

(cela dit il y avait quelques petites merveilles dans l'ancienne édition Bartok qu'on pourrait rééditer ; j'adorais leur sonate pour deux pianos et percussion, par exemple, avec Kocsis et Szucs, je crois ; pas écouté les Tatraï depuis des lustres, cela dit on ne manque pas de belles versions ailleurs, ce qui est moins vrai pour le piano et l'orchestre, je trouve)

Il s'agit plutôt de Kocsis et Ranki! Version absolument sublime!

[lebewohl]

ah? oui c'est fort possible ; pourquoi ai-je le nom de Lorant Szucs en tête? il jouait Mikrokosmos?

[mah70]

... et les Elégies, les Danses Roumaines, les Esquisses, les Dirges et le 2e volume des Chansons Folkloriques Hongroises.

[Philippe]

ah? oui c'est fort possible ; pourquoi ai-je le nom de Lorant Szucs en tête? il jouait Mikrokosmos?

Oui ! dans le coffret Hungaroton consacré à Mikrokosmos et aux 44 Duos, c'est bien Lorant Szucs qui tient le piano !

Les 44 Duos sont joués par Wanda Wilkomirska et Mihaly Szucs


Edit : grillé par mah

[lebewohl]

Son nom m'a toujours fait penser à Coke en Stock...

[thierry h]

Personne n'a écouté ceci ?



Mikrokosmos String Quartet

Gábor Takács–Nagy, Liszt-Prize-winner Hungarian violinist, was born in Budapest. He graduated from the Ferenc Liszt Academy of Music as a student of which he won First Prize at the Jenő Hubay Violin Competition in 1979. His professors and masters included, among others, György Kurtág, Nathan Milstein, Zoltán Székely and Dénes Koromzay (the latter two were members of the legendary Hungarian String Quartet). Gábor Takács-Nagy was founding member (1975) and leader of the world famous Takács Quartet until 1992. During this time he made a lot of recordings on Hungaroton (including six Bartók quartets) and DECCA labels, won several international recording prizes and performed together with such eminent musicians as Lord Yehudi Menuhin, Sir Georg Solti, Isaac Stern, Mstislav Rostropovich and Zoltán Kocsis. Since 1996 he has been professor of the String Quartet Department at the Geneva Conservatory. He regularly conducts master classes at festivals and music academies and is also active as a conductor since 2002. He has been the artistic director of the Bellerive Festival and the Camerata Bellerive from 2005.

Zoltán Tuska, violinist, graduated from the Ferenc Liszt Academy of Music in 1991. The following year (1992) he studied with Loránd Fenyves in Canada. In 1993 he became leader of the Budapest Chamber Symphony and was first violinist of the Solti Chamber Orchestra between 1998 and 2001. From 1998 on he acted as first violin of the Danubius String Quartet and has been member of the Budapest Festival Orchestra to this day. He often plays in ensembles abroad and takes regularly part in chamber music festivals (Salzburg, Ittingen, Vicenza). In Bolzano he conducted a master class.

Sándor Papp, viola player, earned his diploma at the Ferenc Liszt Academy of Music in 1977 winning two prizes at the International Viola Competition in Munich in 1976. From 1974 to 1988 he was teaching at the Teachers’ Training College of the Ferenc Liszt Academy of Music. Since 1984 he has been a member of the Éder Quartet touring several European countries, the USA and Australia and has released numerous records (among others the complete string quartets of Mozart and Shostakovich). He was solo viola player at the Hungarian State Opera from 1986 to 1996 and of the Budapest Festival Orchestra between 1996 and 1999. Since 1995 he has been a member of the Budapest String Trio. He is a well-known figure of the Hungarian and international concert life in his capacity as chamber musician, soloist and conductor.

Miklós Perényi, cellist, was a child prodigy admitted to the Ferenc Liszt Academy of Music at the age of seven and giving his first solo concert aged nine. In 1962 he received his diploma at the Accademia Santa Cecilia in Rome. He attended master classes given by Enrico Mainardi and Pablo Casals and at the Marlboro Festival. His guest performances to great acclaim have taken him all over the world; his repertory comprises almost the entire music literature from Bach to Ligeti and Kurtág. He regularly appears with Zoltán Kocsis, Dezső Ránki, András Schiff, the Mosaïques and Keller Quartets, the Hungarian National Philharmonic, the Budapest Festival Orchestra and the Ferenc Liszt Chamber Orchestra. He is professor of the Ferenc Liszt Academy of Music and active also as a composer. He is holder of the title Eminent Artist of the Hungarian Republic and of the Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres of France. In 1970 he was awarded the Liszt-Prize; the Kossuth-Prize was conferred on him in 1980 and 2007.


Incited by András Schiff, the four artists formed the Mikrokosmos String Quartet in 1998 having primarily the performance of Bartók’s quartets in mind. In the Bartók-year of 2006 (and ever since) they played the works in several European towns but their repertory also covers the quartets of Haydn, Beethoven and Brahms.

[Jacques]

Les enregistrements d'orchestre de la nouvelle édition Bartók entreprise par le label Hungaroton se succèdent avec lenteur. Mais lorsqu'ils paraissent enfin, le moins que l'on puisse dire c'est que "ça valait le coup d'attendre" ()...

C'est en tout cas l'impression que me donne le disque ci-dessous, acheté à la fin de la semaine dernière chez un disquaire lausannois (le site d'Abeille Musique indique quant à lui qu'il sera disponible à partir du 4 mars 2010) :



Il s'agit à nouveau, je crois, d'une très grande réussite (quelle saveur dans les timbres, notamment !), qui ne décevra sûrement pas ceux qu'a séduits l'écoute des trois précédents volumes consacrés à l'orchestre .

Je rappelle que ces trois disques, parus respectivement en 2006, 2007 et 2008, se présentent ainsi :



D'après le site Internet de cette nouvelle édition Bartók (Hungaroton), qu'on peut consulter en anglais ici, le prochain disque d'orchestre (cf. la rubrique "Plan of the Series") contiendra la Musique pour cordes, percussion et célesta, le Divertimento et les Esquisses hongroises . Comme le site annonce qu'il paraîtra au cours du 1er trimestre de cette année ("2010, I. quarter"), avec un peu de chance nous l'aurons peut-être avant Noël ().

Quoi qu'il en soit, j'en ai déjà l'eau à la bouche ...


Jacques

[thierry h]

Vous avez raison Jacques il ne faut pas trop se fier au planning proposé par le site ! Que des merveilles ces disques... mais pas encore écouté le nouveau ! ça ne saurait tarder évidemment ! bon la suite n°1 n'est peut être pas un chef d'oeuvre impérissable mais c'est pas pire que tant d'oeuvres de jeunesses d'autres compositeurs ! Les transcription sont superbes quant aux deux Images ce sont pour moi des merveilles !

[Jacques]

Vous avez raison Jacques il ne faut pas trop se fier au planning proposé par le site ! Que des merveilles ces disques... mais pas encore écouté le nouveau ! ça ne saurait tarder évidemment ! bon la suite n°1 n'est peut être pas un chef d'oeuvre impérissable mais c'est pas pire que tant d'oeuvres de jeunesses d'autres compositeurs ! Les transcription sont superbes quant aux deux Images ce sont pour moi des merveilles !

Entièrement d'accord !

En attendant, comme j'en ai parlé (je n'aurais peut-être pas dû ), je me passe et repasse la Musique pour cordes (...), version Fritz Reiner [stéréo, 1956]. J'y retrouve presque chaque fois le choc inouï ressenti quand, étant encore enfant, j'ai découvert ce chef-d'oeuvre (au deuxième mouvement, le passage qui commence vers 2'50'' dans la vidéo ci-dessous, où c'est von Dohnányi qui dirige, m'avait littéralement "mis en transe" )... Je suis donc impatient d'entendre ce qu'en feront Kocsis et son orchestre hongrois .

[/URL]

Jacques

[thierry h]

Je suis aussi impatient que vous, mais j'en attends peut être trop et une éventuelle déception est toujours possible ! Si c'est raté tant pis... Reiner, Mravinsky I et II, Fricsay, Solti... j'ai ce qu'il faut sous la main !

[Jacques]

Sauf pour la célèbre version Reiner à laquelle j'ai tendance à toujours revenir, je n'ai sans doute pas eu autant de discernement que vous, Thierry, en acquérant mes autres enregistrements de la Musique pour cordes (je retrouve pour l'instant dans mes tiroirs les noms de Michael Gielen, Janós Rolla, Antal Dorati, Jukka-Pekka Saraste et Moshe Atzmon).

Quant à Zoltán Kocsis et à l'Orchestre Philharmonique National Hongrois, qui seront exposés à une redoutable concurrence, attendons en effet sereinement de voir ce qu'il en sera (mais j'ai quand même bon espoir).

Jacques

[thierry h]

Sauf pour la célèbre version Reiner à laquelle j'ai tendance à toujours revenir, je n'ai sans doute pas eu autant de discernement que vous, Thierry, en acquérant mes autres enregistrements de la Musique pour cordes (je retrouve pour l'instant dans mes tiroirs les noms de Michael Gielen, Janós Rolla, Antal Dorati, Jukka-Pekka Saraste et Moshe Atzmon).

Quant à Zoltán Kocsis et à l'Orchestre Philharmonique National Hongrois, qui seront exposés à une redoutable concurrence, attendons en effet sereinement de voir ce qu'il en sera (mais j'ai quand même bon espoir).

Jacques

Ah non ! Pas de discernement ! Je ne suis pas infaillible et je ne suis pas gardien du bon goût ! Certes je me passe de Rolla, de Dorati qui nous joue une musique pour cordes sans percussions avec un final atrocement lent, de Gielen, chef que j'aime beaucoup généralement et qui a sans doutes plein de choses à dire ici mais que je ne comprends pas ! En revanche je ne connais pas la version Saraste ni celle de Atzmion... tiens, je ne connais pas ce chef...

[Jacques]

je ne connais pas la version Saraste ni celle de Atzmion... tiens, je ne connais pas ce chef...

De la minuscule ébauche d'article que lui consacre Wikipédia (cf. ici), on peut induire que Moshe Atzmon est loin d'être un chef majeur. Il n'y a donc aucune gêne à avoir si vous ne le connaissez pas . Quant à moi, je n'ai par ce chef qu'un seul disque [label Denon], où il dirige l'Orchestre Symphonique Métropolitain de Tokyo dans un programme Bartók incluant la Musique pour cordes (...). Si j'ai acheté ce disque, en 1984, c'est tout bêtement parce qu'il était le premier enregistrement sur CD (un support qui était encore une grande nouveauté) que j'avais trouvé de l'oeuvre en question.

Quant à la version Saraste [label Finlandia], je ne l'ai plus écoutée depuis longtemps. Comme je l'avais "reléguée" aussi au fond d'un tiroir, ne gardant finalement plus, à portée de mains, que l'enregistrement Reiner, je pars de l'idée que le chef finlandais m'avait paru quand même plus à l'aise dans Sibelius que dans Bartók ().

Jacques

[Jacques]

Je signale encore, à propos du nouveau disque montré au début du post 10, que je viens d'en extraire les trois petites Danses de Transylvanie (version pour orchestre - 1931), qui sont désormais audibles sur mon compte SM .

En durée, c'est vraiment peu de chose : même pas cinq minutes au total ! Ces extraits permettent toutefois de se faire une petite idée des sonorités très "savoureuses" (usage, notamment, d'instruments à vent au timbre particulièrement rustique ) qui caractérisent ce genre des pièces, certes sans grande prétention mais typiques de la manière qu'avait Bartók d' "accommoder" le folklore (harmonies, rythmes, etc.).

Jacques

[Jacques]

J'ai ajouté aussi à mon compte SM, tirées du même disque, les Deux Images Op. 10 (enregistrement de 2009, comme pour les Danses de Transylvanie) .

Jacques

[thierry h]

J'ai ajouté aussi à mon compte SM, tirées du même disque, les Deux Images Op. 10 (enregistrement de 2009, comme pour les Danses de Transylvanie) .

Jacques

Démon tentateur !

[Jacques]

Démon tentateur !

!!!

Je saisis cette occasion pour tempérer l'appréciation un peu cavalière que j'ai faite du disque de Jukka-Pekka Saraste (enregistré en janvier 1997), qui a l'aspect suivant :



Je l'ai réécouté et doute maintenant qu'on puisse dire que le chef finlandais n'est pas à l'aise dans ce répertoire, qu'il prend même "à bras le corps". Simplement, face - par exemple - à Reiner pour la Musique pour cordes (...), à Boulez pour Le Prince de bois ou à Kocsis pour la Suite de danses, il est difficile de ne pas être un cran au-dessous.

Quant à l'Orchestre Symphonique de Toronto, qui est loin d'être la plus prestigieuse formation d'Amérique du Nord, il me semble donner ici le meilleur de lui-même. Le grand Karel Ančerl a beaucoup fait pour lui à la fin de sa vie, même si cette collaboration faisait suite à des événements malheureux (beaucoup ont estimé qu'il était "honteux" qu'un chef aussi génial ait dû "se contenter", après son départ de Tchécoslovaquie en 1968, d'un orchestre "de seconde catégorie" comme celui-là). Et peut-être que son influence bénéfique, bien que déjà lointaine, y est pour quelque chose ()...

Jacques