Heinrich Schütz

[lebewohl]

Heinrich Schütz (1585-1672) est un des plus grands compositeurs allemands, mais on le joue pas très souvent, en tout cas en France. Mort à l'âge de 87 ans après avoir traversé un des épisodes les plus affreux de l'histoire européenne, la Guerre de Trente ans, il laisse surtout des oeuvres religieuses, de la splendeur des Psaumes de David à l'austérité des Passions. On a perdu, de sa plume, le premier opéra allemand, "Daphné", et il ne reste pratiquement pas de musique purement instrumentale.

Quelles oeuvres, quels enregistrements, quels livres, quels concerts?

Tout ce que vous avez toujours su sur Heinrich Schütz mais que vous n'avez jamais osé dire, c'est ici!

[thierry h]

Si j'en crois l'article de Wikipedia il s'est mis toutefois à l'abri au Danemark pendant cette épouvantable guerre... Il a eu bien raison !

(87 ans ! Bigre ! Mais le record de Joinville tient toujours ! notez cette réflexion débile, qui n'a rien à voir avec le sujet principal ... sujet que je ne maitrise d'ailleurs pas du tout comme chacun sait ! )

[lebewohl]

D'après la version anglaise de Wikipedia, il a passé les dix premières années de la guerre à Dresde, et les sept dernières années aussi. Il a passé cinq ans à Venise, où il a sans doute rencontré Monteverdi (il avait avant étudié avec Gabrieli jeune), et huit ans au Danemark, son poste à Dresde n'existant plus vraiment à cause de la guerre (et Copenhague étant peut-être un peu plus calme, je ne sais plus ce que faisait le Danemark à ce moment-là de la guerre - de 1633 à 1641).

Donc quand même 17 ans à Dresde pendant la guerre (peut-être que ces 17 années là étaient relativement calmes en Saxe, mais j'en doute).

Bref... peu importe, il a écrit des choses magnifiques tout au long de sa vie, y compris entre 1618 et 1648.

[thierry h]

D'après la version anglaise de Wikipedia, il a passé les dix premières années de la guerre à Dresde, et les sept dernières années aussi. Il a passé cinq ans à Venise, où il a sans doute rencontré Monteverdi (il avait avant étudié avec Gabrieli jeune), et huit ans au Danemark, son poste à Dresde n'existant plus vraiment à cause de la guerre (et Copenhague étant peut-être un peu plus calme, je ne sais plus ce que faisait le Danemark à ce moment-là de la guerre - de 1633 à 1641).

Donc quand même 17 ans à Dresde pendant la guerre (peut-être que ces 17 années là étaient relativement calmes en Saxe, mais j'en doute).

Bref... peu importe, il a écrit des choses magnifiques tout au long de sa vie, y compris entre 1618 et 1648.

Le Danemark se retire du conflit après 1629 et une bonne... Défaite ! Wallenstein et Tilly y sont pour beaucoup !!!! Donc Schütz peut composer tranquillement à Copenhague !

[Nicolas TOUSSAINT]

Bravo l'Abbé pour ce fil consacré à un des plus grands compositeurs, l'Orphée de DRESDE, qui avec l'Orphée d'Amsterdam ( un premier volume des chansons - en français s'il-vous-plait - vient de paraître consacré à lui, Jan-Pieterszoon SWEELINCK ) !

Ses Concerts Spirituels, ses Psaumes de David, ses Passions, Son Histoire de la Resurrection, mais aussi ses madrigaux sont d'une beauté et d'un lyrisme rares ...

Il est pour moi l'un des piliers de la Musique telle que nous la connaissons aujourd'hui, une Musique incarnée et empreinte des plus beaux effets du discours.

Je reviendrai ici donner mes préférences en matière d'enregistrements mais je dois dire que j'ai beaucoup aimé entendre en concerts B. HALLER et son ensemble "La Chapelle Rhénane" !

[Sophie R]

Il est pour moi l'un des piliers de la Musique telle que nous la connaissons aujourd'hui, une Musique incarnée et empreinte des plus beaux effets du discours.

Pour mi aussi c'est un des fondamentaux, avec Monteverdi.

A lire et relire (tiens, ça me donne l'idée de le refaire...) le Heinrich Schütz de Martin Gregor-Dellin chez Fayard, même s'il s'emballe à un moment sur la rencontre qui aurait eu lieu avec Rembrandt à Amsterdam en 1633 et le portrait qui en suivit, aujourd'hui réfutée. Ne pas oublier le Schütz de André Pirro, publié en ...1924 et qui témoigne d'une belle compréhension de sa rhétorique : " il ne s'attarde pas à décrire, il évoque [...] Il croit à e qu'il dit, à ce qu'il écrit, à ce qu'il promet par (sa musique).Sa victoire sur nous, il la tient de sa foi. Quand il écrit, il ne cesse pas d'être dans l'enthousiasme où le met la révélation des vérité divines. Nous le savons pas les vers qu'il joint quelquefois à ses oeuvres: il compose comme il prierait ou méditerait. [...] la prière et la musique de Schütz ont la même sincérité".
Côté oeuvres, difficile de savoir par où commencer tant tout est indispensable. le temps de les réécouter, je reviens avec les Psaumes de David...

[Jacques]

Quelques enregistrements mémorables qui prenaient un peu la poussière sur mes rayons (bien à tort, car ils sont tout à fait remarquables et furent à l'époque de leur parution ovationnés par la critique) :







Jacques

[The Fierce Rabbit]

On a trop souvent tendance à confiner HS dans la musique "religieuse". C'est plein de merveilles, en effet, mais c'est un peu réducteur.
Lorsqu'on dit 'madrigal' Renaissance, on pense Monteverdi, Marenzio, Gesualdo, et consorts - pour ne parler que des grands transalpins sans aller voir outre-Manche.
Les madrigaux de Schütz sont à ne manquer sous aucun prétexte. Le Sagittarius tient son rang haut et fort devant tous ses homologues méridionaux. Son recueil de 1611 est l'une des plus belles choses de l'époque qui se puissent entendre.
Et au niveau de la musique instrumentale, il n'est pas en reste non plus.
Comme précédemment dit à juste raison par Nicolas et d'autres, une figure majeure et fondatrice de la musique européenne.

("Europe" ? Vous avez dir "Europe" ???...)

[lebewohl]

eh... je suis bien d'accord, mais on a presque tout perdu, à part la musique religieuse (et quelques merveilles comme les madrigaux que vous signalez) ; si quelqu'un trouve dans son grenier un manuscrit d'opéra signé Heinrich Schütz, qu'il fasse signe, aussi, cette redécouvert intéresserait du monde, je pense!

[The Fierce Rabbit]

Euh ... après photocopie, j'avertirai plutôt Sotheby's ou Christie's !! (Pas Drouot, c'est plus ce que c'était ...)
Ce qui subsiste des genres quasi intégralement perdus ne peut laisser qu'admiration et regrets, si l'on s'imagine ce qu'a pu être le corpus entier. Et je le maintiens, témoigne que le thuringo-saxon était de la trempe des grands vénitiens, mantouans et autres florentins.

[lebewohl]

Comment? Personne n'a parlé de Schütz depuis 8 mois???

Allez... un ou deux "must" ; muss, quoi

[thierry h]

Comment? Personne n'a parlé de Schütz depuis 8 mois???

Scandaleux !

[Gustave]

Lebewohl, les trois premiers disques de Schütz que j'ai écoutés figurent dans votre sélection.

[lebewohl]

Une petite illustration sonore...

[/URL]

[supernova]

J'aime Schütz depuis des lustres et des lustres, et j'ai donc de très vieux enregistrements, mais je crois indispensable de connaître les disques de R. Mauersberger (Psaumes, etc.) et d'Ehmann (Nativité, Obsèques musicales). Si vous les voyez jetez-vous dessus. je trouve la plupart des modernes bien froids à côté, même si j'écoute avec grand plaisir les Symphonies sacrées par Grüss.

[mah70]

Bonjour.

Pour se faire une idée des enregistrements Ehmann, notre Bibliothèque Musicale en comporte quelques extraits:

http://www.mqcd-musique-classique.co...play.php?f=170

Je dois avoir d'autres choses à mettre dans une prochaine playlist.

[Jonathan]

Lebewohl j'ai lu ton article ,avec un grand plaisir car il m'a fait découvrir ce grand compositeur

[lebewohl]

J'en suis ravi! Doublement : cela prouve que le forum sert à quelque chose, et vous avez découvert un compositeur qui est pour moi un des plus grands de l'histoire. On commence à en entendre un peu plus en disque et même en concert!