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Discussion: John Ireland

  1. #1
    Membre Avatar de Jacques
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    John Ireland

    De temps à autre, selon mon humeur du moment, j'aime bien me replonger dans la musique anglaise de la première moitié du XXème siècle (à quelques lustres près) . En particulier dans celle qui, parce que peu novatrice et destinée avant tout, dirait-on, aux "oreilles britanniques", n'a "traversé la Manche" qu'assez récemment, avec plus ou moins d'écho. Ayant déjà pris le risque d'ouvrir des fils de discussion sur Walton, Bax, Finzi et Howells, je pars donc de l'idée que rien ne s'oppose à ce que je récidive avec... John Ireland (1879-1962) .

    Ayant suivi comme bien d'autres, au Royal College of Music de Londres, les cours de composition du très sévère et conservateur Charles Villiers Stanford (on raconte que ce dernier restitua un jour, devant un magasin de pompes funèbres, une partition manuscrite à l'un de ses étudiants en s'exclamant : "Il vaudrait mieux la laisser là-dedans, mon garçon !"), Ireland devint plus tard lui aussi, dans cette même institution, un professeur respecté qui compta notamment parmi ses élèves Benjamin Britten et Ernest John Moeran. Si le premier ne trouva guère d'intérêt à son enseignement, le second vit en Ireland "un conseiller avisé et un fin critique, qui croyait fermement en la valeur d'une étude du contrepoint".

    Le "vent de nouveauté venu de France" qui enthousiasma beaucoup de jeunes musiciens britanniques durant la seconde moitié du règne d'Edouard VII, les libérant d'une influence germanique jusqu'alors presque exclusive, fit naturellement une très forte impression sur Ireland, qui passe pour avoir été un admirateur passionné de Ravel. Un engouement que sa propre musique ne trahit toutefois qu'assez timidement, même si on peut dire, pour faire simple, qu'elle le range parmi les "impressionnistes anglais" (façon Bax ou Scott, si l'on veut).

    Cela dit, c'est avant tout au piano, à la mélodie et à la musique de chambre que s'est consacré John Ireland, qui se sentait plus à son aise dans la "petite forme" et ne donna à l'orchestre qu'une dizaine d'oeuvres tout au plus, dont un concerto pour piano (il a aussi composé notamment des pièces pour orgue et de la musique chorale religieuse, mais j'avoue ne pas les connaître).

    Sa musique de chambre me paraît en tout cas des plus plaisantes et attachantes, et je la trouve même par moments très belle. Comme je viens de réécouter les quelques enregistrements que j'en possède, c'est donc elle que j'évoque en premier (je dirai aussi quelques mots du piano seul, des mélodies et des oeuvres symphoniques, mais plus tard).

    Ces enregistrements, qui permettent de découvrir "l'essentiel" de cette musique (mais pas tout, car manquent les deux Quatuors à cordes, des oeuvres de jeunesse [1895 et 1897] encore très "brahmsiennes" que le Maggini Quartet a enregistrées pour Naxos, ainsi que quelques oeuvres pour trio enregistrées sur un autre disque du même label), sont les suivants :

    1/ un coffret Chandos réunissant les Sonates pour violon et piano Nos 1 [1909] et 2 [1917], la Sonate pour violoncelle et piano [1923], les Trios pour violon, violoncelle et piano Nos 1 "Phantasie Trio" [1907], 2 [1917] et 3 [1938 -- dédié à William Walton], la "Fantasy Sonata" pour clarinette et piano [1943] et une courte pièce intitulée The Holy Boy [1913], dans sa version pour violoncelle et piano;

    2/ un récent disque Naxos avec le Sextuor pour clarinette, cor anglais et quatuor à cordes [1898], le Trio pour clarinette, violoncelle et piano [1914] et, à nouveau, la "Fantasy Sonata" pour clarinette et piano et The Holy Boy (ce dernier toutefois dans sa version avec clarinette).



    Le coffret Chandos, qui si je me souviens bien fut salué avec enthousiasme à sa sortie (1995) par au moins une des trois principales revues françaises qui paraissaient encore à l'époque, est particulièrement remarquable .

    La photo surprenante qui y figure (avec à droite un petit portrait du compositeur), montrant deux soldats britanniques, à Victoria Station en décembre 1914, prêts à monter dans un train avec tout leur barda pour rejoindre ensuite le front, est liée à l'anectode suivante : c'est en tenue militaire que le violoniste Albert Sammons et le pianiste William Murdoch, alors mobilisés dans les Grenadiers-Guards, avaient dû donner en création la Sonate pour violon et piano No 2 un soir de février 1917.

    Cette sonate obtint en outre un tel succès que son auteur, jusqu'alors presque inconnu du public, devint aussitôt célèbre. Au point qu'on a pu dire, bien des années plus tard, que c'était "probablement la première et unique fois qu'un compositeur britannique sortit de l'obscurité en une soirée, grâce à une oeuvre de musique de chambre" (le lendemain, un éditeur se précipitait d'ailleurs chez Ireland pour qu'il lui en réserve l'édition, et la sonate fut reprise neuf fois pendant la saison musicale ).

    Jacques

  2. #2
    Membre Avatar de thierry h
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    C'est effectivement une musique attachante... Les deux disques de musiques de chambre chez Naxos sont superbes ( oeuvres avec Clarinette que vous présentez, et Trios pour piano et cordes )
    A l'occasion il faudrait que je me penche sur la musique orchestrale que je ne connais pas ! Chez l'excellent catalogue Lyrita par exemple ?


  3. #3
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    C'est effectivement une musique attachante... Les deux disques de musiques de chambre chez Naxos sont superbes ( oeuvres avec Clarinette que vous présentez, et Trios pour piano et cordes )
    A l'occasion il faudrait que je me penche sur la musique orchestrale que je ne connais pas ! Chez l'excellent catalogue Lyrita par exemple ?

    Bonjour,

    Je ne connais pas du tout la musique de John Ireland et je vais emprunter quelques disques pour me rendre compte.
    En feuilletant les nouveautés d'Abeille ce matin, j'ai vu qu'un CD de ce compositeur venait de paraître.
    http://classique.abeillemusique.com/...art-32679.html

    Claude Torres

  4. #4
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    Citation Envoyé par Claude Torres Voir le message
    Bonjour,

    Je ne connais pas du tout la musique de John Ireland et je vais emprunter quelques disques pour me rendre compte.
    En feuilletant les nouveautés d'Abeille ce matin, j'ai vu qu'un CD de ce compositeur venait de paraître.
    http://classique.abeillemusique.com/...art-32679.html

    Claude Torres
    Je peux mettre les deux disques Naxos sur mon compte SM...

  5. #5
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Je peux mettre les deux disques Naxos sur mon compte SM...
    Excellente initiative.

    Claude

  6. #6
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    Bonjour Thierry , bonjour Claude .

    Pour ce qui me concerne, en attendant de parler de quelques oeuvres pour orchestre (j'en ai deux disques Chandos, l'un avec Bryden Thomson dirigeant le LPO, l'autre avec Richard Hickox à la tête du LSO), je poursuis avec la mélodie d'une part, et le piano d'autre part .

    Sorti l'an dernier, le 18ème volume de la collection The English Song Series, du label Naxos, réunit 27 des 91 mélodies composées par John Ireland pour chant avec accompagnement de piano (une parution qui avait été précédée de trois albums consacrés à Finzi, les 12ème, 15ème et 16ème de la série) :



    Tout comme Finzi, Ireland avait une connaissance intime de la poésie anglaise. Pour le texte de ses mélodies, il a porté son choix, notamment, sur des auteurs comme Alfred Edward Housman, Thomas Hardy, Dante Gabriel Rossetti et John Masefield. Composés entre 1913 et 1932, et dans l'ensemble un peu plus enjoués que ceux de Finzi, les songs de cette compilation dénotent, au travers d'une assez grande variété de "climats", un sens mélodique très sûr. Au piano, les raffinements harmoniques abondent, le plus souvent, évoquant les modèles français dont le compositeur s'est inspiré.

    Des oeuvres composées par John Ireland pour le piano, je possède une intégrale aujourd'hui épuisée, apparemment, celle en trois disques enregistrés pour Chandos entre 1992 et 1994 par le pianiste Eric Parkin :



    Par ce pianiste, j'avais déjà une intégrale Bax enregistrée pour le même label entre 1988 et 1997. Or, s'il ne montrait pas, dans ces enregistrements, toute la force et la cohérence nécessaires aux sonates (Ashley Wash, enregistré plus tard chez Naxos, convainc davantage), il était en revanche très à son aise dans les pièces brèves, les restituant avec beaucoup de sensibilité. Des qualités suffisantes pour bien interpréter Ireland, dont l'oeuvre pour piano (à part sa Sonate de 1924, au demeurant moins exigeante techniquement que celles de Bax) comporte essentiellement des pièces brèves (souvent dotées de titres très évocateurs), tantôt poétiques, mélancoliques et rêveuses, tantôt plus alertes et enjouées.

    Je signale aussi, mais sans encore la connaître personnellement, qu'une autre intégrale (en trois disques également, et peut-être même meilleure) vient d'être achevée chez Naxos par le pianiste John Lenehan. La critique britannique en a dit beaucoup de bien, ClassicsToday.com attribuant la note de "10/10" au troisième volume.

    Faute de pouvoir entrer dans le détail de toutes ces compositions pour piano de John Ireland, je dirai simplement que si les subtilités harmoniques et les climats poétiques chers à Debussy, à Ravel et à Scott ne vous touchent déjà guère, mieux vaut passer votre chemin.

    Sinon, il n'est pas exclu que vous trouviez grand plaisir à l'écoute de ces pièces, en tout cas de beaucoup d'entre elles .

    Jacques

  7. #7
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    Bonsoir Jacques,
    Comme souvent après vos messages, je ne trouve guère à ajouter.
    J'ai écouté la musique pour piano, par John Lenehan. Bien sûr, j'aime cette musique, mais y a-t-il une musique anglaise que je n'aime pas?
    Je recommande aussi le concerto pour piano, couplé avec celui de Delius chez Hyperion, avec Piers Lane en soliste.
    Et puisque vous mentionnez Eric Parkin, ne manquez pas la réédition chez Lyrita de ses enregistrements de William Baines, un compositeur remarquable et disparu bien trop tôt.

  8. #8
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    Citation Envoyé par Gustave Voir le message
    Bonsoir Jacques,
    Comme souvent après vos messages, je ne trouve guère à ajouter.
    Je suis assez d'accord
    Je ne connais d'Ireland que son concerto pour piano, avec Eric Parkin et l'immmennnse Bryden Thomson , je ne suis pas certain que ç'ait ait été réédité mais si oui ... ne le loupez pas !



    Surtout, merci à Jacques pour son conseil à propos de la musique de chambre, que je ne connais point !

  9. #9
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    Bonsoir Gustave , bonsoir Philippe .

    Et un grand merci pour vos remarques, vos informations et vos conseils !

    Alors me revoici, comme prévu, avec diverses choses que je voulais signaler sur la musique pour orchestre de John Ireland . Dans l'intervalle, j'avais déjà pris bonne note de l'enregistrement tout récent indiqué par Claude, constatant en outre que le label Chandos, entre 1986 et 1991, avait en fait publié une intégrale en trois disques de ce relativement modeste corpus et que c'était "celui du milieu" () qui me manquait.

    Cela dit, j'ai réécouté mes deux disques, le premier étant justement le très bel album montré ci-dessus par Philippe (avec Bryden Thomson dirigeant le LPO ). Je ne présente donc que l'autre, qui a l'aspect suivant :



    Par ordre chronologique de composition, il y a en tout sur ces deux albums :

    - Tritons, Symphonic prelude [1899], un "premier essai" dans le genre, encore académique mais de belle facture, composé par Ireland lorsqu'il avait à peine 20 ans. On y trouve divers traits ou accents "straussiens", mais c'est aussi à Elgar que l'on pense par moments.

    - The Forgotten Rite, Prelude [1913], une composition bien plus originale, censée évoquer les "aspects mystiques" et les "forces occultes" de la nature, écrite sous le coup de l'éblouissement qu'avait produit sur Ireland un séjour dans les îles anglo-normandes (Jersey et Guernesey). Profondément marqué par la culture celte et ses légendes, passionné par l'écrivain gallois Arthur Machen [NB : tout autant "celte dans l'âme", Bax était quant à lui un fervent admirateur du poète irlandais William Butler Yeats], Ireland donna son titre à cette pièce en référence à des "traces mystérieuses" qu'aurait laissées un peuple qui "occupait les lieux dans un passé lointain". D'un tempo modéré, d'un lyrisme serein mais très intense, proche - mais en moins profus - de celui qu'on trouve dans certains poèmes symphoniques de Bax, l'oeuvre fait entendre par moments d'étonnants enchaînements harmoniques qu'on dirait "tout droit sortis de la plume" de Vaughan Williams.

    - Mai-Dun, Symphonic Rhapsody [1921], une oeuvre voisine de la précédente en raison d'un long passage médian au tempo modéré mais d'un grand lyrisme aussi. Ce passage est toutefois "encadré" par une introduction et un finale aussi éclatants que dynamiques, évoquant cette fois-ci la manière qu'adoptera plus tard Walton. Le titre donné à l'oeuvre vient du nom sous lequel Thomas Hardy désigna un site préhistorique (avec murailles et diverses constructions de pierre) près de Dorchester, qu'habitait depuis la nuit des temps un peuple très ancien qui tenta courageusement de résister à l'invasion romaine.

    - Piano concerto in E flat major [1930], une composition libre quant à elle de toute référence littéraire et pimentée de certaines dissonances absentes des oeuvres précédentes, avec un premier mouvement très rhapsodique (c'est à Bax que je pense un peu en l'écoutant) et un deuxième habité par une ample et belle mélodie, rêveuse et nostalgique. Vu l'admiration très grande que John Ireland avait pour Ravel, on pourrait imaginer, à l'écoute du troisième mouvement, qu'il recèle quelques emprunts directs au célèbre Concerto pour piano en sol majeur. Car on trouve dans ce mouvement, en plus d'un rythme ouvertement "jazzy", deux ou trois effets de percussion et certains traits au piano présents eux aussi dans le premier mouvement dudit Concerto en sol (c'est assez fugitif mais néanmoins flagrant, dans la mesure où ça ressemble presque à des "citations exactes"). Or, le fait que le concerto de Ravel n'a été révélé au public qu'en janvier 1932, comme le rappelle Christopher Palmer, rend ces analogies assez troublantes et ne permet guère de les qualifier d' "emprunts".

    - Legend for piano and orchestra [1933], une oeuvre à nouveau trournée vers le folklore celte, mais d'une structure complexe, avec quelques passages vigoureux marqués par une percussion assez présente et une continuelle "alternance de lumière et d'ombre". L'intention du compositeur était de traduire en musique les réflexions que lui avait inspirées une étrange "vision" dont il avait fait l'expérience personnellement, en visitant un site préhistorique situé à Harrow Hill... Non loin de l'endroit où il s'était assis pour pique-niquer, il avait vu soudain danser devant lui un groupe d'enfants paraissant bien réels mais portant des vêtements "archaïques", puis ces enfants avaient brusquement disparu avec la même soudaineté... Et en réponse à une lettre qu'il lui avait écrite pour connaître son avis sur cette curieuse apparition, Arthur Machen avait adressé à Ireland une carte postale avec ces simples mots : "Oh, vous aussi vous les avez vus !"

    - Scherzo and Cortège on themes from "Julius Caesar" [1942], deux courtes pièces (l'une rapide et brillante, l'autre plus lente et solennelle) tirées d'une musique composée pour accompagner une diffusion à la BBC de l'oeuvre de Shakespeare. Mon impression : on dirait du Walton (ce qui pour moi n'est pas du tout un reproche) !

    - Satyricon, Ouverture [1944], une oeuvre plutôt enjouée où alternent le brio du "style Walton" à nouveau (celui, un peu plus "elgarien", des commandes officielles) et certains moments d'un lyrisme fort beau mais assez surprenant vu le contenu du roman de Pétrone ().

    - The Overlanders, Suite from the film [1946], une suite en cinq parties tirée de la musique composée par Ireland pour un film de Harry Watt. Son sujet est l'épopée de ces Australiens qui, craignant une invasion de leur pays à partir du nord par l'armée japonaise en 1942, partirent vers le sud en emmenant avec eux des milliers de têtes de bétail, se heurtant à d'immenses problèmes. C'est une musique qui bien sûr obéit à toutes les règles du genre (et du moment), mais elle très habilement construite et on y trouve de magnifiques passages, inspirés et parfois même très émouvants. J'en profite pour rappeler que d'autres compositeurs britanniques de l'époque, notamment Vaughan Williams, Bax et Walton, ont écrit eux aussi des musiques de film tout à fait honorables.

    Jacques
    Dernière modification par Jacques ; 15/09/2009 à 02h08.

  10. #10
    Membre Avatar de Jacques
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    Je viens d'ajouter à ma liste SM quelques "bonbons anglais" supplémentaires (). Il s'agit des oeuvres suivantes de John Ireland :

    1/ le Concerto pour piano (version Eric Parkin/ Bryden Thomson + LPO);

    2/ six pièces diverses pour piano seul (par Eric Parkin);

    3/ la Sonate pour violon et piano No 2 (par la violoniste Lydia Mordkovitch et le pianiste Ian Brown), qui fit tant d'impression le soir de sa création en 1917.

    Comme cela ne figure pas sur ma liste SM, à part l'indication du titre de chaque morceau et de l'année de sa composition, je précise à propos de ces six pièces pour piano qu'elles sont tirées de quatre petits recueils différents, intitulés "Decorations", "Preludes", "Three Pastels" et "Sarnia" (ce dernier mot étant le nom donné par les Romains à l'île de Guernesey).

    Après avoir entendu le String Quartet No. 2 [1908] de Ralph Vaughan Williams, un ami de celui-ci estima que cette oeuvre "sonnait comme s'il avait pris le thé avec Debussy" ("it sounded as if he had taken tea with Debussy"). Or, on pourrait en dire bien davantage de John Ireland, en entendant ces six pièces pour piano ... Car ce n'est pas qu'une seule tasse de thé qu'il donne l'impression d'avoir bu en compagnie de son collègue français, mais des litres ! Il est vrai que quatre de ces pièces remontent justement à l'époque où Ireland venait de découvrir les Préludes, et que Debussy était comme lui grand amateur de l'oeuvre d'Arthur Machen (un écrivain parfois qualifié de "Maeterlinck anglais"), admirant tout spécialement son livre intitulé "Le grand dieu Pan".

    Jacques

  11. #11
    Membre Avatar de thierry h
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    J'ai donc mis sur mon compte SM le disque Naxos d'oeuvres de musique de chambre avec clarinette... Les trios une autre fois !
    Je vais écouter de ce pas le concerto pour piano ( pour changer de monsieur Pfitzner qui massacre Beethoven... tout de même incroyable non ? )


  12. #12
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    J'ai donc mis sur mon compte SM le disque Naxos d'oeuvres de musique de chambre avec clarinette... Les trios une autre fois !
    Je vais écouter de ce pas le concerto pour piano ( pour changer de monsieur Pfitzner qui massacre Beethoven... tout de même incroyable non ? )

    Thierry,

    J'ai commencé à écouter vos ajouts, mais j'ai un peu de mal à identifier les pistes. Les textes ne s'affichent pas en clair. Sont-ils écrits en gaellique ?

    Jacques,
    J'aime assez la sonate pour violon, même si je lui trouve un air de déjà entendu (mvt.1). Je vais attendre la suite (Mordkovitch est une grande violoniste)

    En tout cas merci à tous les deux pour ces oeuvres. J'adore découvrir des compositeurs (beaucoup plus que de découvrir des interprêtes). Et il y a de quoi faire. Je pense qu'il en existe plus qui demandent à être enregistrés que ceux qui ont déjà eu l'honneur du disque.

    Claude

  13. #13
    Membre Avatar de Jacques
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Après avoir entendu le String Quartet No. 2 [1908] de Ralph Vaughan Williams...
    Horreur et damnation ( ) !!! C'était du String Quartet No. 1 qu'il s'agissait (celui de 1908, qui par ailleurs est en sol mineur comme celui de Debussy). Et non pas du 2, que RVW composa en 1942 (première audition en 1944).

    Cela étant, je suis excusable ()... Car ce quatuor à cordes de 1908 avait été précédé d'un autre, composé dix ans plus tôt et que RVW "oublia" par la suite au fond d'un tiroir comme plusieurs autres oeuvres de jeunesse. Autrement dit, même s'il reste officiellement le premier doté d'un numéro, le quatuor lié à cette histoire de "thé pris avec Debussy" est en fait bien le deuxième composé par RVW ().

    Je rappelle à ce sujet qu'en 2002, dix instrumentistes du Nash Ensemble enregistrèrent plusieurs de ces oeuvres de jeunesse de RVW, notamment ce premier Quatuor à cordes [1898], qui est en do mineur, un Quintette pour clarinette, cor, violon, violoncelle et piano [1898] et un Quintette pour violon, alto, violoncelle, contrebasse et piano [1903].

    Sous le titre "Ralph Vaughan Williams - The Early Chamber Music", ces enregistrements sont parus dans un joli coffret Hyperion de deux disques.

    Jacques

    PS: Merci, Claude , pour votre dernier message.
    Dernière modification par Jacques ; 15/09/2009 à 19h27.

  14. #14
    Membre Avatar de thierry h
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    Citation Envoyé par Claude Torres Voir le message
    Thierry,

    J'ai commencé à écouter vos ajouts, mais j'ai un peu de mal à identifier les pistes. Les textes ne s'affichent pas en clair. Sont-ils écrits en gaellique ?
    Du gaelique à la sauce au wasabi alors !

    or donc ( et j'ai suivi strictement l'ordre du disque... pour plus de renseignement voir sur le site de Naxos... )

    1-3 : Trio pour clarinette, violoncelle et piano
    4 : Fantasy sonate pour clarinette et piano
    5 : The holy Boy pour clarinette et piano
    6-9 : Sextuor pour clarinette, cor et quatuor à cordes

  15. #15
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    Alléché par ce fil je me suis à mon tour mis à Ireland, que je ne connaissais que de nom (merci Jacques !). J'ai pris un peu au hasard ce cd Chandos (enfin pas complètement au hasard, parce que je privilégie toujours les cd Chandos quand il s'agit de musique anglaise) :



    C'est un disque qui contient principalement des oeuvres chorales, qui m'ont semblées très séduisantes, dans un esprit assez baxien : un orchestre très riche, un climat paisible, distancié, lumineux et ample - je lui reprocherais peut-être un peu trop de solennité dans les oeuvres chorales, et, comme chez Bax, un côté parfois très esthétisant aux dépends de la profondeur de l'émotion ; c'est d'ailleurs là que leur inspirateur à tous, Elgar, reste à mon avis indépassé.

    Mais ça m'a paru très beau, avec ce son british épique et rutilant que l'on connaît bien. Je vais donc continuer mon exploration...

    Ce cd contient :

    Vexilla Regis (écrit à 19 ans celui-là, étonnant)
    These Things Shall Be
    Greater Love Hath No Man

    tous trois pour solistes, choeur & orchestre, et les oeuvres symphoniques suivantes ;

    A London Overture
    The Holy Boy
    Epic March (maximalement épique et détonnant)

  16. #16
    Membre Avatar de Jacques
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    Bonjour Couack .

    J'ai été enchanté de votre message . Car l'enregistrement montré, d'entre les trois que j'évoquais au début du post 9, est précisément celui qui me manquait. Et les remarques que vous avez faites à son sujet pourraient fort bien s'appliquer, je crois, à la plupart des oeuvres présentes sur les deux autres disques, ceux que je me suis efforcé de décrire moi-même. Ce que vous avez constaté à propos d'Elgar me paraît particulièrement juste aussi.

    Comme je viens de voir que le disque en question était accessible pour pas cher du tout sur A*****.com, ainsi que cet autre dont j'ignorais totalement l'existence,



    ma petite tendance à vouloir posséder la "collection complète" de certaines musiques pourrait bien se manifester tout bientôt .

    Jacques

  17. #17
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    Citation Envoyé par Jacques Voir le message
    Bonjour Couack .

    J'ai été enchanté de votre message . Car l'enregistrement montré, d'entre les trois que j'évoquais au début du post 9, est précisément celui qui me manquait. Et les remarques que vous avez faites à son sujet pourraient fort bien s'appliquer, je crois, à la plupart des oeuvres présentes sur les deux autres disques, ceux que je me suis efforcé de décrire moi-même. Ce que vous avez constaté à propos d'Elgar me paraît particulièrement juste aussi.

    ma petite tendance à vouloir posséder la "collection complète" de certaines musiques pourrait bien se manifester tout bientôt .

    Jacques
    J'ai le même problème Et justement j'ai poursuivi mon exploration avec le coffret de musique de chambre dont vous parliez au post 1 et qui a été réédité avec cette pochette :



    Je ne décris pas le contenu car vous l'avez déjà fait : globalement je partage vos impressions : c'est une musique très plaisante, et ce que j'apprécie particulièrement c'est le fait qu'elle soit dépourvue de toute forme de pathos. C'est peut-être un peu trop lisse parfois, trop distancié, trop esthétisant et trop aristocratique, mais la très grande transparence des harmonies et la fluidité des thèmes donnent le sentiment incroyablement appaisant de se prélasser dans un jardin ensoleillé.

    C'est une écriture très proche de celle de Bax, qui a écrit 4 sonates pour violon (dont 2 très belles) dans le même registre, mais Ireland est plus gâté que lui, car le sublime violon de Lydia Mordkovich, auquel Claude faisait allusion plus haut, met particulièrement bien en valeur les couleurs de l'oeuvre.

    D'ailleurs, ce sont des pièces qui permettent au violoniste de briller sur le strict plan du timbre, ce doit être assez enthousiasmant à jouer, j'imagine.

  18. #18
    Membre Avatar de Couack
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    Je poursuis mon exploration avec ce cd que Jacques a présenté (au post 9) :



    Je crois que c'est le meilleur disque d'Ireland que j'aie entendu jusqu'à présent (comme il n'y en a que 4 à ce stade de la discussion, ça ne veut pas dire grand chose).

    J'ai surtout été très enthousiasmé par l'écoute de Legend, ce poème symphonique dont Jacques nous dit qu'il a été inspiré à Ireland par la visite du site préhistorique de Harrow Hill - c'est déjà en soi tout un programme. C'est une des meilleures oeuvres que j'ai entendues d'Ireland, avec de très beaux thèmes, une orchestration douce et fluide très délicate, et une ambiance mythique légendaire tout à fait d'a-propos.

    En fait, le point faible d'Ireland c'est qu'il ne se dégage pas du tout de l'influence de Bax. En soit ce n'est pas gênant car c'est vraiment de la belle musique, mais on serait heureux de le voir faire preuve d'un peu plus d'originalité.

    De toute façon, ces musique anglaises débarrassées de toute mélancolie, lumineuses et aux textures orchestrales translucides sont un délice dont je ne me lasse pas.

  19. #19
    Membre Avatar de thierry h
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    ça fait vraiment envie tout ça....

  20. #20
    Membre Avatar de Couack
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    Ca ne peut que faire envie à un fan de Bax !

    J'ai eu le temps depuis d'écouter cet autre cd vraiment passionnant :



    qui outre la magnifique Capriol Suite de Peter Warlock que tout le monde connaît (mais si), la géniale St Paul Suite de Gustav Holst que tout le monde doit absolument connaître, et la somptueuse Sérénade d'Elgar que chacun d'entre nous possède au moins en double, propose le magnifique Concertino Pastorale de John Ireland. C'est la plus belle oeuvre que j'aie entendu de lui jusqu'ici car non seulement c'est très beau mais en plus c'est très personnel. Une magnifique écriture des cordes, il pousse les effets de transparence à leur maximum, avec de sublimes effets d'irisation. Une petite merveille. Et vu les merveilles qu'il y a sur ce cd, c'est un peu incontournable.

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